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Et pourtant, le bonheur est là tome 1 sur 2

Anaïs Bouteille-Bokobza (Traducteur)
EAN : 9782266330664
528 pages
Pocket Jeunesse (06/07/2023)
4.22/5   122 notes
Résumé :
À 17 ans, Gioia ne se résout pas à faire comme les autres. Enfermée dans sa bulle, elle écoute en boucle les Pink Floyd, discute avec son amie imaginaire, photographie les gens de dos et collectionne dans un carnet des mots étrangers intraduisibles. Puis, sans prévenir, sa rencontre avec Lo fait voler en éclats ses convictions. Solitaire comme elle, ce garçon lui inspire des émotions qu'elle n'a jamais ressenties. Mais voilà qu'il disparaît mystérieusement, sans lai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est un diamant à plusieurs faces :
- Gioia, surnommée « miss rabat joie » dans son lycée, adolescente issue d'une famille décomposée et défavorisée, des « cas sociaux » … croise Lo, un garçon né avec une cuillère d'argent dans la bouche. de cette rencontre improbable nait une idylle et une intrigue addictive en cinq cents pages qui passionnera tout lycéen.

- M Bové, professeur de Gioia (et probable incarnation de l'auteur Enrico Galliano, considéré comme un des meilleurs d'Italie) devient son confident, son mentor, voire un père de substitution et, au fil des pages, sans en donner l'impression, enseigne les bases de la philosophie socratique en offrant une initiation à une matière jugée parfois rébarbative par les bacheliers.

- Gioia collectionne les mots intraduisibles et nous livre un dictionnaire original qui élargit l'esprit à d'autres modes de pensée et nous offre un cours de sémantique fort instructif.

- Très bien écrit et remarquablement traduit, cette Love Story, que l'éditeur m'a adressé lors d'une opération Masse Critique, est un chef d'oeuvre qui séduira les adolescents, les sensibilisera à des réalités aussi brutales que quotidiennes, et leur enseignera la tolérance et le respect d'autrui, notamment lorsqu'il est « différent ».

- Avec pudeur et délicatesse, Gioia atteint son objectif affiché « faire le bonheur de quelqu'un ». Merci Gioia et … mahalo pout tout ce que vous m'avez appris 😉)
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Gioia Spada a dix-sept ans, elle est mince, rousse et a des yeux bleus. Elle vit à Redona. Elle a une amie imaginaire, Tonia Vincenzi, une fille un peu délurée et souvent vulgaire, ce qui permet à Gioia de discuter avec quelqu'un car elle a beaucoup de difficultés à nouer des amitiés au lycée Leopardi Majorana. Elle vit seule avec sa mère, sans emploi et alcoolique, séparée de son compagnon Giorgio, et sa grand-mère, dépendante, Gemma, veuve d'Alfredo. Elle se réfugie dans son monde, supporte le harcèlement scolaire dont elle est victime, elle prend des photos de gens qu'elle rencontre mais uniquement des photos de dos. Un soir qu'elle a fui le domicile familial, elle rencontre sur une place un garçon, Lorenzo Vera, en fait Luca de Paolo. Ils se voient alors tous les soirs, se confient l'un à l'autre et sont irrésistiblement attirés l'un par l'autre, ils s'aiment mais Lo disparaît subitement. A-t-elle imaginé cette idylle ?

Ce best-seller italien décrit l'univers d'une adolescente au lycée en grande souffrance psychique. L'héroïne vit avec des parents défaillants, la mère est sans emploi, elle est alcoolique et elle multiplie les aventures sans lendemain, le père est aussi au chômage, il est alcoolique et violent. L'héroïne se réfugie dans son monde intérieur, elle parle avec une amie imaginaire, elle se passionne pour la photographie et elle aime saisir la démarche des gens de dos. Elle rencontre un soir à côté de chez elle un garçon avec qui elle vit un amour passionné mais celui-ci disparaît brusquement. Alors que son entourage pense qu'elle a inventé cette histoire, elle décide de mener l'enquête.

Le roman se découpe en trois parties, tout d'abord la rencontre avec le mystérieux garçon est racontée par un narrateur externe au récit, ce sont des scènes courtes de dialogues, nous avons l'impression d'une pièce de théâtre qui se déroule sous nos yeux avec des didascalies sur la scène et le positionnement des personnages. Ensuite, l'enquête de l'héroïne intègre de nombreux articles de presse sur l'accident du héros. Enfin, la dernière partie intègre des échanges épistolaires entre les deux héros.

L'auteur, professeur de lettres, a ajouté deux fils rouges, d'une part les échanges entre l'héroïne et son professeur de philosophie qui l'accompagne dans sa lente éclosion à l'âge adulte et l'amène à interroger ses croyances et ses représentations du monde, ce sont des réflexions intéressantes sur l'adolescence et plus généralement sur la vie et l'amour, d'autre part, la collection de mots rares de l'héroïne, elle accumule les mots de langues étrangères impossibles à traduire littéralement.

Nous sommes immergé dans le monde de l'héroïne et nous perdons souvent le sens des réalités tant le monde imaginaire et le monde réel dans le roman sont brouillés, nous ressentons toute la détresse de cette adolescente broyée par une enfance malheureuse, des parents irresponsables, un harcèlement scolaire sans pitié. Ensuite nous suivons l'enquête sans aucune certitude sur la réalité des faits et la tension augmente quand l'héroïne rencontre le père du jeune homme tant aimé.

Entre romance et sicklitt', ce roman italien bouleverse par l'exploration des sentiments de deux adolescents en souffrance psychique. Il ouvre sans cesse avec intelligence sur les questions philosophiques du sens de la vie.

Coup de coeur.
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Masse critique Babelio de mai 2021 : littérature jeunesse. Première réaction : ‘'ce n'est pas pour moi'', car je ne suis pas fan de ce genre littéraire. Deuxième réaction : ‘'je vais quand même voir ce qui est proposé'' (je suis d'une curiosité intellectuelle insatiable). Et je tombe sur un livre d'un ‘'nouvel auteur phénomène de la littérature jeunesse'' dont je n'ai jamais entendu parler. Je fais alors des recherches sur Enrico Galiano (l'auteur en question). Il semble que ‘'Et pourtant, le bonheur est là'' soit son premier roman, paru en 2017 en Italie sous le titre ‘'Eppure Cadiamo Felici''. Et je trouve des notes très élevées et des commentaires dithyrambiques… Ayant dans ma bibliothèque quelques (rares) pépites dans ce genre littéraire (1), je m'inscris et suis, par chance, retenue. Merci aux Editions PKJ et à Babelio.

Ce long préambule pour vous faire comprendre que j'étais très partagée lorsque j'ai ouvert le livre : réticence envers la littérature jeunesse vs enthousiasme des lecteurs ! le facteur m'a remis le livre hier en milieu d'après-midi, je l'ai ouvert en me couchant… et ne l'ai lâché qu'à 3h du mat' en tournant la 508e et dernière page. Ai-je besoin de préciser que j'ai rejoint la cohorte des lecteurs enthousiastes de cet auteur ?

Voilà comment celui-ci, dans une vidéo, présente son personnage principal, Gioia, et ses quatre caractérisques :
- rousse avec des taches de rousseur
- inséparable de son appareil photo avec lequel elle photographie les gens de dos
- une chanson de Pink Floyd toujours dans ses écouteurs
- inséparable de son cahier ‘'magique'' dans lequel elle inscrit les mots les plus bizarres et intraduisibles du monde : ex, le mot gallois cwtch signifie ‘'une étreinte dans laquelle on se sent chez soi, protégé'' (2)
Dès les premières pages, on s'attache très vite à cette adolescente intelligente mais terriblement seule : pauvreté, foyer dysfonctionnel, camarades de classe qui l'isolent lorsqu'ils n'en font pas leur tête de turc (ils l'ont surnommée Miss Rabat-joie). Alors Gioia s'est inventée une amie imaginaire, Tonia : ‘'elle est grande, elle a un léger accent du sud, elle joue au volley, elle est vulgaire, elle n'hésite pas à me dire les choses en face. Et ce que j'aime, c'est qu'elle me pose souvent des questions''. Et Tonia va l'accompagner dans une aventure magistralement orchestrée par l'auteur : un soir, Gioia fait la connaissance d'un ado, Lo, qui devient son amoureux… Mais voilà : où est la réalité dans tout ce qu'elle va vivre ? Comment démêler le vrai du faux, les bien-intentionnés des mal-intentionnés ? Les choses vont se compliquer avec le retour de son père, un looser de première ; mais, heureux contrepoint, Gioia trouve de l'aide et des réponses auprès de son professeur de philosophie, un enseignant qu'on aurait tous aimé avoir comme prof (voir la citation de la postface dans la page ‘'citations'' du livre) !

Enrico Galiano traduit très bien le mal-être de l'adolescence ; en le lisant j'ai revécu la mienne : les espoirs et désespoirs, les interrogations, les incompréhensions, les perspectives et les impasses, etc… Si vous ajoutez à cette réussite une touche d'humour et de thriller psychologique mené de main de maître, vous obtenez ‘'Et pourtant, le bonheur est là'' que je vous recommande vivement.

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(1) ‘'Wonder'' de R.J. Palacio, ‘'Le premier qui pleure a perdu'' de Sherman alexie… pour ne citer qu'eux
(2) L'auteur, dans la postface : « Pour moi, en tant que personne, pas en tant qu'écrivain, ça a été fantastique de partager cette passion avec Gioia, découvrir qu'il existe des mots de quatre syllabes qui à eux seuls signifient ‘'la lumière qui filtre à travers les feuilles des arbres'' ou ‘'la nostalgie des endroits où l'on est jamais allé''. C'est merveilleux »
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Pocket Jeunesse pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage lors de la dernière opération Masse Critique.

On suit ici l'histoire de Gioia, une adolescente italienne qui s'est toujours sentie rejetée de la société. Sa vie est ennuyeuse, ses camarades l'ont prise pour bouc émissaire. Ses parents, sous couvert de violence conjugale et de boisson, se séparent et se rabibochent sans cesse. Seuls son professeur de Philosophie, son amie imaginaire Tonia, les Pink Floyd et sa collection de mots intraduisibles lui font enchainer les jours, les uns après les autres, en l'espoir d'une vie meilleure un jour.
Sauf qu'une énième dispute familiale éclate dans leur petit appartement. Gioia en à marre, décide de prendre l'air et de se rendre dans un bar désert la nuit. Là-bas, elle va rencontrer le mystérieux Lo, qui va devenir sa bouée de sauvetage. Mais quand il disparait soudainement, la jeune fille se demande si il était vraiment réel ou si il était lui aussi, comme Tonia, le fruit de son imagination ?

Gioia, sous ses airs étranges est un personnage assez attachant et atypique. Pourtant héroïne d'une histoire destinée aux adolescents, nous n'assistons pas ici à une bimbo vénale et superficielle. Gioia rêve de mieux, de plus grand. La culture est quelque chose qui lui permet de s'évader, de "s'élever au dessus des autres". On sent sa fragilité psychologique et émotionnelle. Par moment, on se demande même si elle n'est pas victime d'hallucinations.
Lo, lui, est un personnage mystérieux qu'on a beaucoup de mal à cerner. Tantôt doux, tantôt colérique, on se demande souvent s'il n'est pas bipolaire. On doute parfois de sa sincérité et et de son vécu, mais il est tellement démonstratif avec Gioia qu'on veut y croire à tout prix.
Enfin, nous avons pas mal de personnages secondaires. Parmi eux, Mr Bove, le professeur de philosophie de Gioia, qui a d'excellents conseils et est très amitieux. Un pilier pour la jeune fille. Nous avons aussi les détestables et égoïstes parents de Gioia, Tonia, ses camarades de classe etc...

D'un avis général, je dirais que ce livre m'a assez plu. Déjà, le rythme est soutenu. Les chapitres ne font qu'une à deux pages, on les avale vitesse record. Les dialogues sont courts, ciselés, on va à l'essentiel. L'écriture est très abordable et vive. On ne s'ennuie pas.
Ce que j'ai aimé aussi, c'est que, tout du long, malgré une histoire assez peu originale, on est toujours sur le fil du rasoir. On se demande sans cesse si tout cela est réel ou non. Cela donne pas mal de suspense à l'intrigue. On veut savoir la suite, et cela se lit à toute vitesse.
Pourtant destiné aux lecteurs à partir de 12 ans, " Et pourtant le bonheur est là", n'est jamais mièvre. On y aborde des thèmes graves tels que le deuil, le harcèlement scolaire, l'alcoolisme, le mensonge.
Mention spéciale aux mots intraduisibles que j'ai particulièrement appréciés. J'ai été ravie d'en découvrir quelques uns, cela apporte un bon plus à l'histoire.
Toutefois, j'ai un peu moins aimé cette impression de "huit clos". On retrouve souvent les mêmes lieux, et donc souvent les mêmes scènes. A certains moment, cela en est presque répétitif, et on a hâte que cela se termine.
De plus, j'ai trouvé la fin un peu prévisible pour moi, et la ficelle principale est un peu simple par rapport à la complexité du récit mis en place. Un peu dommage de ce côté là.

En conclusion, j'ai pas mal apprécié l'histoire de Gioia et Lo. Complexe, on se demande si tout cela est réel ou non, ce qui est l'élément qui fait qu'on lit cet ouvrage à toute vitesse. Cela me fait penser à un petit mélange entre les oeuvres de John Green et la série "21 reasons Why". Pas mal, un bon divertissement.
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C'est avec les échos d'une lecture étrange et poétique que je me suis décidée à me lancer dans Et pourtant le bonheur est là, complètement séduite par cette couverture captivante.

Gioia a 17 ans et est une jeune fille atypique : le plus souvent plongée dans son monde intérieur, elle ne donne à voir aux autres que des comportements qui semblent bizarres ou étranges. Elle cache que chez elle, c'est l'enfer, entre une grand-mère grabataire, une mère qui cède facilement à l'alcool et aux aventures d'un soir, et un père violent et instable.
Gioia n'a pas d'ami si ce n'est Tonia, une fille imaginaire qu'elle a dotée d'une franchise et d'un franc-parler à toutes épreuves.
Sa vie est terne et sans perspectives jusqu'à sa rencontre avec Lo. Lo est étrange lui-aussi : il se ballade toujours avec un bocal de cailloux, joue aux fléchettes uniquement la nuit à la terrasse d'un bar fermé, et surtout, il semble totalement comprendre Gioia…

J'ai dévoré Et pourtant le bonheur est là dont les chapitres courts et le style fluide rendent cette lecture facile d'accès. J'avais hâte de connaitre ce qu'il allait advenir de Gioia et de Lo. Pourtant, malgré cette "avidité", je referme ma lecture avec un sentiment très clivé…

J'ai beaucoup aimé Gioia, son tempérament atypique et sa façon de voir le monde, même si celui-ci ne l'aide pas du tout à s'intégrer. J'ai aimé son cheminement personnel, sa façon d'évoluer au fil de ce qu'elle doit comprendre et affronter. J'ai également aimé les "à côté" : la philo à travers son prof qui est juste incroyable ! (Franchement, si on avait tous des enseignants de cet acabit, la philo aurait été bien plus passionnante !) J'ai également adoré la passion de Gioia à recueillir des mots dont on ne possède pas de traduction équivalente dans notre langue, sa fascination pour leur capacité à exprimer des choses habituellement incommunicables ou insolites.
Mais aussi cette collection de petits cailloux, souvenirs de moments clé d'une vie, ou sa volonté de photographier les gens de dos pour saisir leur vérité.

Pourtant, j'ai eu des passages qui m'ont mises mal à l'aise durant ma lecture, sans que je ne parvienne sur le coup à pointer exactement en quoi. Ce n'est qu'à froid, en en discutant avec des amies qui m'ont aidée à pointer concrètement ce qui gênait, que j'ai réalisée combien l'écriture de l'auteur minimisait certains évènements. Lorsque Gioia fait l'amour avec Lo pour la première fois, elle est terrorisée et verbalise des doutes. Pourtant, Lo poursuit, partant du principe que sa compagne a transmis un "oui des yeux", sans chercher à en savoir plus, puisque lui en a envie. Cette scène, cette absence de consentement ou tout du moins, cette suprématie de l'envie masculine sur le désir féminin, pourrait être remise en question par la suite mais en fait plutôt l'acte fondateur de leur couple. le coeur de mon malaise se situait là. Et ce qui me gène encore plus, c'est d'avoir dû en discuter avec d'autres pour véritablement en saisir la teneur. Si j'ai eu du mal à comprendre ce qui me dérangeait, il n'est pas sur qu'un plus jeune lecteur puisse comprendre ce qu'il y a de perturbant dans cette façon de faire et de penser…

A cette image, la relation entre Lo et Gioia est tout autant un chemin de construction qu'une relation toxique, et, si ce message est évoqué à travers la parole de certains personnages secondaires, ce n'est, au final, pas le message qui prédomine.

Et pourtant le bonheur est là est donc une lecture très, très partagée : j'ai adoré certains éléments et j'en regrette avec autant de force d'autres. Il est dommage que les aspects toxiques de cette relation n'aient pas été beaucoup plus pointés par l'auteur car les plus jeunes lecteurs auront peut-être du mal à saisir en quoi certaines pensées/façons de faire sont à dénoncer et remettre en question.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Beaucoup de gens noircissent des pages et des pages pour raconter la magie de leur premier baiser, avec tous les détails possibles sur l'ambiance - couchers de soleil, plages paradisiaques, flocons de neige, etc. —, mais personne n'explique jamais que le moment unique, incroyable et indescriptible a lieu plus tard, quand on rentre chez soi. Le trajet. Les pieds qui ne touchent pas terre, le cœur qui s'emballe.

Parce que, quand cela arrive à ceux qui en rêvent depuis une éternité, qui pleurent devant les comédies romantiques, qui attendent leur première histoire depuis longtemps, tout est beau et émouvant. Mais quand cela arrive à une fille de dix-sept ans, née en 1999, qui écoute les Pink Floyd et la musique grunge des années quatre-vingt-dix, qui n'a jamais mis de jupe, qui ne se maquille pas et qui préfère mille fois Fight Club à Twilight, eh bien, « émouvant » n'est pas le mot juste.

Ça la retourne comme une chaussette. Ça lui arrache tnpes. Ça détruit ses certitudes.
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La classe se tait, divisée en deux clans : ceux qui regardent le prof et ceux qui regardent leur pâtisserie.

Ne pensez pas que quand je dis « crème » ça veut dire sortir, vous amuser, vous droguer... La crème, c'est le courage d'être vous-mêmes, l'envie de montrer qui vous êtes, de garder les yeux ouverts, de faire entendre votre voix. C'est ça, la véritable crème. Il n'y a pas de moment où l'on peut l'éviter, pas de période d'essai, de « ce n'est pas encore le moment » : on n'a qu'une pâtisserie, et peu de temps pour la manger.

Silence. Chacun fixe son gâteau.

— Maintenant, on peut les finir, monsieur ? demande Boccia.

La classe rit, le professeur aussi. Mais il reprend vite son air sérieux et dit :

— N'y pensez même pas, sinon je vous mets un 2.
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Eh bien, voilà... aujourd'hui, vous avez parlé d'Héraclite, et vous avez cité sa phrase...

« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. »

— C'est ça. En pratique, Héraclite dit que tout change et se modifie, vous avez donné l'exemple de nos cellules, la plupart d'entre elles s'aurodétruisent, comme si elles se suicidaient !

— L'apoptose. Elles le font pour laisser la place à d'autres cellules.

C'est ça. Bref, durant notre vie, presque toutes nos cellules meurent et sont remplacées. En un certain nombre d’années nous sommes entièrement renouvelés, comme une voiture qui est démontée et remontée pendant une course, avec des pièces de rechange identiques aux originales. À la fin de la course, l'auto est rouillee et cabossée, mais pour le reste elle est comme au départ même si elle a en grande partie été changée.
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- Succès... c'est un très beau mot.

- Ah oui, et pourquoi ?

— Le succès, ce n'est pas marcher sur le tapis rouge avec des paparazzis aux trousses. Le mot vient du latin, étymologiquement ça signifie « ce qui arrive, survient ». Donc ça veut juste dire : c'est arrivé ! Quelque chose s'est produit. C'est possible !
Le succès, ça peut être simplement réussir à cultiver un beau potager ou peindre sa maison de la couleur qu'on a choisie, ou encore voyager en Europe à pied.
Le succès, c'est uniquement faire en sorte que les choses arrivent.
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[Extraits de l'interview de l'auteur en postface du livre]

𝘜𝘯 𝘥𝘦𝘴 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘴 𝘱𝘳𝘰𝘣𝘭è𝘮𝘦𝘴 𝘥𝘶 𝘭𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘭’𝘢𝘥𝘰𝘭𝘦𝘴𝘤𝘦𝘯𝘤𝘦, 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘱é𝘳𝘪𝘰𝘥𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘦 𝘰ù 𝘭’𝘰𝘯 𝘴𝘦 𝘴𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘦𝘶𝘭 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘴, 𝘥𝘪𝘧𝘧é𝘳𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘦𝘵 𝘪𝘯𝘤𝘰𝘮𝘱𝘳𝘪𝘴. 𝘈 𝘷𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘷𝘪𝘴, 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘲𝘶𝘪 ê𝘵𝘦𝘴 𝘦𝘯𝘴𝘦𝘪𝘨𝘯𝘢𝘯𝘵, 𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘦𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘥𝘰𝘭𝘦𝘴𝘤𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘢𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘥’𝘩𝘶𝘪 ?
En réalité, des choses très simples : l’écoute et le respect. Ils ne veulent pas être traités comme des pantins, et surtout ils ne veulent pas de nos sermons, de nos discours, ils attendent du dialogue, ce qui est très différent. Et puis, ils aimeraient qu’on les laisse essayer. Et se tromper. Aujourd’hui, on les garde au chaud trop longtemps, on ne leur fait plus confiance et on ne leur donne plus de responsabilités. S’ils sont souvent fragiles face à la douleur, c’est notre faute.

(...)

𝘘𝘶𝘢𝘯𝘥 𝘦𝘴𝘵 𝘯é𝘦 𝘷𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭’é𝘤𝘳𝘪𝘵𝘶𝘳𝘦 ?
A sept ans, en CE1. J’ai commencé comme poète, en écrivant deux vers à ma mère : «Maman, chaque jour qui passe/ tu deviens plus grasse.» Inoubliables, surtout à cause des coups de pantoufle que j’ai reçus.
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