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EAN : 9782365695602
288 pages
Editions Les Escales (10/11/2021)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Le roman de l’assassinat de Jean Jaurès : un thriller historique palpitant.

31 juillet 1914 : alors qu’il dîne avec ses partisans au Café du Croissant à Paris, Jean Jaurès est assassiné. Le meurtrier est un inconnu des services de police, Raoul Villain. Pourquoi ce jeune homme de vingt-neuf ans, apparemment étudiant sans histoire, a-t-il commis un tel crime ?

Une jeune journaliste va mener l’enquête, mettant en lumière les zones d’ombre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Paris. À la veille de la Première Guerre mondiale.
Le père d'Ernestine Godiveau réserve à sa fille un avenir respectable de femme au foyer digne de leur milieu bourgeois. Dans cette conception traditionnelle de la famille, le rôle de la femme se cantonne à s'occuper du foyer et des enfants.
À l'encontre des principes éducatifs qu'elle a reçus, Ernestine rêve de travailler pour s'assurer une vie indépendante sans l'égide d'un mari. Elle ambitionne notamment d'étudier le droit pour viser le métier d'avocate. Mais pour cela, elle doit pactiser avec son père qui accepte son inscription à la Faculté en échange d'un bon mariage avec Eugène. Optimiste, en attendant une intervention bénéfique du destin, elle supporte ce fiancé pendant qu'elle entretient secrètement une relation amoureuse avec Rodolphe. Ce jeune libraire partage avec elle son goût pour les écrits et la politique.
Pour finaliser sa quête de liberté et d'indépendance, Ernestine embrasse alors sa carrière d'avocate grâce à la confiance de maître Géraud, rencontré par l'entremise de Rodolphe. Là, l'apprentissage de la jeune fille débute avec la préparation de la défense de Raoul Villain. Quelle délicate affaire pour elle, que celle de devoir assister l'assassin de Jaurès, un homme qu'elle et Rodolphe adulent ! Un difficile exercice de conscience pour expérimenter la profession.
MON AVIS
Ce roman historique aborde, par le biais d'une jeune femme, le déroulement de la Grande Guerre déclarée le lendemain de l'assassinat de Jean Jaurès. Cette mort a-t-elle précipité la guerre ? le positionnement de ce pacifiste a-t-il échauffé l'esprit d'un « dérangé » ou d'un activiste politique ? Pourtant enclin à se battre par bon nombre de citoyens, le pays va devoir s'adapter face à l'enlisement de cette guerre trop longue. le regard politique et la mentalité anti-conventionnelle d'Ernestine expliquent le bouleversement qui va se produire dans la France durant la guerre. Et cette évolution passe par un changement du rôle des femmes. Jusque là, elles se montraient soumises sous un joug protecteur des hommes. L'adversité de la guerre a révélé des travailleuses dégourdies et capables de suppléer avec efficacité des hommes partis en guerre.

une avocate en 1914
La condition de la femme au début du XXe siècle est dépeinte par l'entremise de notre héroïne. Les auteurs illustrent bien la place de la femme dans la société apparentée à celle d'un mineur. Dépourvues de droits, toutes les femmes, filles célibataires ou mariées se contentent de se taire et de se soumettre. La jeune fille passe de l'autorité du père à celle de son mari.

Ernestine représente une jeune fille subversive pour l'époque avec ses idées d'émancipation. Vouloir travailler pour acquérir une autonomie financière, et une indépendance est totalement contraire aux idéaux de sa classe sociale.

Après une loi votée par Poincaré et Viadini accordant le droit aux femmes de devenir avocate, le parcours d'Ernestine évoque celui de celles qui l'ont précédée, ou qui l'ont inspirée, comme Jeanne Chauvin qui est la première femme en France à avoir plaidé.

le personnage d'Ernestine présente une femme hors norme prête à contrecarrer les plans de son père, l'incarnation de réactionnaire. Pour garantir plus de crédibilité au roman, la jeune fille use de méthodologie, de psychologie ou d'hypocrisie pour obtenir son émancipation de son père. Elle a l'intelligence d'éviter les discussions frontales avec lui, car elle en connaît l'issue, devinant ses convictions irréversibles et l'attitude complaisante de sa mère.

Assassinat de Jaurès : Crime politique ou de droit commun ?
La préparation de la défense de l'assassin de Jaurès, Raoul Villain, est confiée à Ernestine. de là, elle va étudier tout ce qui est relatif à ton passé, de son environnement familial à sa vie d'étudiante décousue. On note qu'aucune influence avec des groupuscules politiques ne l'aurait poussé à commettre le crime par idéalisme. Non, le jeune homme médiocre a agi seul et avec préméditation à la lecture des pressions médiatiques.

On assiste au procès de l'intérieur où l'évolution de la guerre peut marquer la sévérité d'un jury pour le verdict. Ainsi, des reports de procès se sont succédés pendant plusieurs années. Sans clémence, Ernestine va peaufiner sa défense sans éprouver la moindre estime pour Raoul Villain. Heureusement, sa victoire professionnelle compense sa tristesse morale autour d'un verdict qui la sidère.

la guerre de 14
Loin des tranchées et des combats sanglants, Ernestine observe la guerre de Paris. Et le conflit va la débarrasser d'un fiancé encombrant tandis qu'elle vit sa romance avec Rodolphe.

Par ailleurs, le roman relate l'ensemble des publications à propos de l'entrée ou non de la France dans le conflit. En effet, d'une part le pacifiste Jaurès, un socialiste convaincu par la solidarité internationale milite pour éviter une guerre sanglante. d'autre part, certains revanchards y voient enfin une opportunité pour récupérer des territoires perdus. Mais les événements politiques intérieurs et étrangers vont conduire le pays dans une guerre.

Une romance sur un fond historique et d'une recherche très renseignée.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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Ernestine vit dans un milieu social favorisé. Elle ne souhaite pas faire femme au foyer et arrive à convaincre son père de faire des études d'avocat en lui laissant croire qu'elle épousera l'homme qu'il lui a choisi. En 1914 une femme ne fait ses propres choix. Ernestine réussira et travaillera à défendre l'homme qui a assassiné Jean Jaurès.
Un portait de femme avant gardiste dans une époque où rien ne leur est permis.
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Roman très intéressant sur l'émancipation sociale d'une jeune fille de bonne famille dans la France troublée du début du XXe siècle.
Une quête difficile dans une société conservatrice où la femme est alors encore majoritairement cantonnée dans un simple rôle figuratif, c'est l' épouse dévouée et discrète, la dame d'intérieur effacée et respectueuse, la mère de famille cantonnée aux tâches domestiques car c'est presque toujours l'homme qui dirige, qui décide.
Rares sont les femmes à avoir suffisamment de force de caractère et de détermination pour chercher à s'émanciper de ce joug traditionnel.
C'est par la voix des études et du droit qu'Ernestine l'héroïne de ce roman aspire à bousculer l'ordre établi et les préjugés.
À une époque où la femme n'a pas encore les mêmes droits que l'homme Ernestine refuse le mariage forcé auquel son père la destine et le rôle afférent de femme au foyer.
Elle,son truc c'est la défense des opprimés,les femmes en premier lieu, elle sera donc ,quoi qu'en pense sa famille,avocate.
Nous sommes à l'été 1914 et la France comme toute l'Europe ,sidérée, plonge dans un conflit armé sans précédent.
Ernestine n'est pas en première ligne mais la jeune femme se retrouve pourtant plongée au coeur même des évènements.
Embauchée dans un important cabinet parisien elle plongera au coeur de l'action et de la violence en se voyant confier dès son entrée dans l'étude de maître Giraud l'un des dossiers les plus marquants de l'époque,la défense de Raoul Vilain l'homme qui assassina le tribun socialiste et chantre de la paix Jean Jaurès.
Si le personnage d'Ernestine est fictif l'affaire du café du Croissant marquera elle l'histoire, les esprits et occupe une part importante de ce brillant roman.
Ce sera le guide et le fil conducteur de la vie de l'héroïne pendant cinq années, auquel Ernestine se rattachera pour essayer d'oublier dans le travail et sa quête de justice les souffrances, privations,les désespérances des sombres temps de guerre.
C'est l'époque où Ernestine se construira comme femme forte et libre et comme avocate à part entière , où sa vie prendra son véritable envol, où elle prouvera la légitimité de ses valeureux combats.
Le combat d'une vie pour plus de justice ,pour la Justice.
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Dans ce roman historique sorti en novembre dernier, nous suivons Ernestine, une jeune femme qui rêve de liberté et d'instruction, sauf que nous sommes au début du 20 ème siècle... Elle réussi tout de même à convaincre son père et la voilà lancée dans des études de droit.

En 1914, en plein milieu de ses études pour devenir avocate, deux évènements majeurs de notre Histoire ont lieu, le premier est l'entrée en guerre de la France qui va bouleverser la Monde mais aussi le quotidien des gens qui ne sont pas partis au combat, l'autre évènement est l'assassinat de Jean Jaurès, figure du socialiste et pacifiste qui ne voulait pas de la guerre.

Ernestine devenue, malgré ce chaos, avocate, va être embauchée par l'avocat chargé de défendre Raoul Villain, l'assassin de Jaurès, elle qui pleurait l'homme politique...

Voilà pour l'histoire. On va donc suivre le travail de recherche d'Ernestine et le procès de Villain, le tout entrecoupé de passage sur la situation de la France pendant la guerre. Tout ça était très intéressant et j'ai adoré cette partie.

Là où mon avis sera plus mitigé c'est au niveau du style et des 100 premières pages qui ont bien failli avoir raison de ma lecture !
Le temps que l'on arrive à l'assassinat de Jaurès, j'ai eu l'impression de lire un manuel scolaire sur la condition des femmes et le quotidien des français du début du 20ème, tant le style était froid et sans relief. Je vous passe les passages mièvres sur Ernestine et son amoureux libraire.

Par la suite j'ai été captivée par les faits relatés et je me suis bien moins souciée du style même s'il est resté très journalistique, notamment dans certains dialogue entre Ernestine et Rodolphe. J'avais plus l'impression qu'ils expliquaient des faits au lecteur plutôt que d'avoir une vrai conversation.

Malgré la forme, le fond était vraiment intéressant, j'ai appris plein de chose. Je vous conseille donc ce livre si vous souhaitez en apprendre plus sur l'affaire Jaurès.
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Un roman, deux auteurs et deux histoires dans un même recueil avec un déséquilibre entre les deux parties.
L'une, fleur bleue (long à dépasser) nous raconte la jeunesse dorée et les débuts de rebellion d'Ernestine dans un milieu où il ne fait pas bon avoir des envies d'avenir ; la seconde son émancipation par les études et la chronique judiciaire de l'assassinat de J. Jaurès et le procès dont Ernestine sera l'une des actrices.
L'aspect historique est assez bien rendu mais avec parfois quelques clichés, approximations et généralités qui ne reflètent pas toujours une réalité de l'époque et des milieux concernés.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
1938 ⌈…] Cette année avait pourtant bien commencé, avec le vote en février de la loi instituant la fin de l’incapacité des femmes mariées. Elles n’étaient plus considérées par les textes comme incapables civiles. La lutte fut rude ; je m’y étais investie corps et âme. Après plus d’un siècle de subordination au mari, les femmes gagnaient enfin quelques libertés. Elles peuvent désormais, sans l’autorisation du mari, posséder une carte d’identité et un passeport, ouvrir un compte en banque, s’inscrire en faculté, passer un contrat pour leurs biens propres, accepter une donation, séjourner dans un hôpital ou une clinique sans être accusée d’abandon de domicile. Et surtout, elles ne doivent plus obéissance à leur époux. Mais il reste encore du chemin à parcourir, car le mari reste le chef de famille qui peut fixer le lieu de résidence, exerce l’autorité paternelle et peut s’opposer à ce que l’épouse exerce une profession.
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J'ai donc abattu, dit-il, le grand porte-drapeau, le grand traître de l'époque de la loi des trois ans, la grande gueule qui couvrait tous les appels de l'Alsace-Lorraine. Je l'ai puni, et c'était le symbole de l'ère nouvelle, et pour les Français et pour l'etranger.
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p. 229 : La guerre, non jamais, cela ne sert à rien, une machine à tuer, rien de plus… Mais le combat, c’est autre chose, il ne cesse jamais. Le combat pour la liberté, le respect de l’homme, de sa dignité… Au moins Jaurès n’est-il pas mort pour rien, il reste cela de lui, une foi en l’espérance humaine, la certitude que nous sommes tous capables du meilleur comme du pire ; c’est une question de choix et de volonté…
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Vidéo de Emmanuel Pierrat
Le débat public apparaît dégradé, que ce soit dans le monde culturel, les universités, la pratique des médias… et surtout par les réseaux sociaux. Que faisons-nous du débat public ? France Culture propose une journée spéciale vendredi 16 octobre. Débattait-on mieux au XVIIIème siècle ? La "Cancel culture" importée des Etats-Unis va-t-elle convaincre la France ? Les débats de l'espace médiatique rencontrent-ils les préoccupations des citoyens ? Et au fait, qu'est-ce qu'un vrai problème ?
Pour en parler, nous recevons Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris, écrivain, auteur de “Nouvelles morales, nouvelles censures” (Gallimard, 2018). Ainsi que Nathalie Heinich, sociologue, directrice de recherche au CNRS, auteure notamment de “Des valeurs. Une approche sociologique”, (Gallimard, 2017), “Ce que n'est pas l'identité” (Gallimard, 2018) et “Le pont neuf de Christo” (Thierry Marchaisse, 2020).
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