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San Antonio tome 111 sur 175
EAN : 9782265048034
220 pages
Fleuve Editions (02/10/1992)
3.53/5   51 notes
Résumé :
Si ma Félicie ne s'était pas mise à chialer devant son poste de télé, rien ne serait arrivé.
Mais moi, les larmes de m'man, je ne peux pas supporter.
Faut que j'agisse.
Seulement quand tu agis comme un con, tu fais des conneries, non?
Note qu'avec moi, pour ce qui est des conneries, je ne te laisse jamais en manque
Paru en 1982 n°SA111
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si Félicie, la maman de San-Antonio, ne s'était pas mise à chialer comme une madeleine devant son poste de télévision, rien ne serait arrivé. Sur l'écran, une mère éplorée dont le fils a été kidnappé par un fou sadique participe à une émission TV. le malade est interné dans un hôpital psychiatrique. S'il avoue les meurtres de deux enfants ; il nie celui dont il est question dans l'émission, malgré les preuves accablantes contre lui. Pour sa môman, San-Antonio se fait passer pour fou (cf. le dialogue décalé et drôle avec le psychiatre) puis interné. Son plan est de faire évader le psychopathe pour pouvoir le « cuisiner ». Là, notre policier commet une erreur en cachant chez lui à Saint-Cloud, ce tueur d'enfants bon chic bon genre, surtout avec le petit Antoine sous son toit…

Pour une fois pas de grand voyage, San-Antonio enquête à domicile. Frédéric Dard nous entraîne dans une chasse à l'homme, à première vue des plus classiques, dans Paris. C'est sans compter l'intelligence du psychopathe, le tempérament du gamin et la révélation finale comme souvent chez l'auteur, peu vraisemblable mais étonnante. le récit est ponctué de quelques scènes gore, histoire de faire monter la tension (âmes sensibles s'abstenir). Dans cette aventure, San-Antonio est aidé de Bérurier (ah ! ses frasques sexuelles cradingues avec sa femme et… une cousine !), de Pinaud (aux déductions toujours utiles mais ici handicapé par des hémorroïdes), de Mathias (ses innombrables chiards et sa mégère de femme) ainsi que de sa « Musaraigne », future épouse de notre commissaire : la jeune et jolie Marie-Marie. Ses amis ne sont pas de trop car notre policier est touché au plus profond de lui-même par le drame qui se joue. Il tombe même malade durant une bonne partie du livre (passages pas très utiles à l'enquête mais bon…). Chose amusante : le livre datant de 1982, l'auteur fait quelques sous-entendus sur la gauche arrivée au pouvoir.

Sinon, le style de Frédéric Dard est toujours aussi coloré avec :

ses jeux de mots : « Président de la raie biblique », « deux places au Palais des Congrès pour Jauni Alité », « chère loque omelette », « comme disait sein-vin-sang-d'épaule » ou « comme disait cinq-vain-sans-deux-pôles », « La bête du j'ai-vos-dents » etc.

ses tournures de phrases dont il a le secret : « je les accompagne, nous ne serons pas trop de tous » etc.

ses inventions et détournements linguistiques : « Nous droppons au portail… », « Oh ! moi, je regarde par terre, findenonrecevoir-t-il. » ou encore le verbe « niannianer », « en pénélopant devant sa tapisserie », « Vous allez me les récupérer Frédéric-Frédéric. » (pour dare-dare, allusion faite au nom de l'auteur) etc.

ses nombreuses digressions plus cocasses les unes que les autres : « Mes moyens ne me permettent pas d'inventer des gadgets foireux. Ce qui fait notre force au Fleuve, c'est le rendement. Les prix sont étudiés ; le calibrage, la promotion, tout… Y a que les auteurs qui n'ont pas bien étudié, mais à quoi bon se crever l'oigne à apprendre puisque c'est pour oublier tout de suite après les examens ? », « Les hommes sont moches. Tu les regardes, tu comprends que c'était pas la peine. On aurait aussi bien pu demeurer absents, à tout jamais, dans les intersidérations cosmiques. La Terre, planète morte. de la caillasse supra-saharienne. Mais « Il » a créé l'oxygène à « Son » image. Et l'azote. L'hydrogène ; tout le fourbi. « Il » a voulu l'infusoire. « Il » a eu ce caprice pour le protozoaire ; et tout s'est déclenché. Et nous voilà, m'man : toi, moi, tous les pas beaux, les biscornus, bancroches, minus, mesquins, connards, enculés de frais ; tout le monde, comprends-tu ? Qu'est-ce que tu dis ? Que « Sa » volonté soit faite ? Elle est faite rassure-toi. Dans le cul la balayette, m'man. Profoundly ! Regarde-la, en couleur, « Sa » volonté. En train de gnagnater sur un rectangle verre. Tu la vois bien, dis ? Tu admires la façon qu'elle purule ! Qu'elle rengorge ! Non, non, sois tranquille : je ne blasphème pas, c'est pas mon genre. Je me soumets. Je « le » remercie bien humblement pour le cadeau phénoménal. Je t'ai, tu compenses le reste. Ma planète c'est toi. « Il » m'a tout donné pour un seul de tes regards… » etc.

ses notes de bas de page : « Je sais bien qu'on ne s'excuse pas, mais qu'on prie quelqu'un de vous excuser, seulement quand t'écris en bon français les lecteurs débandent » ou « Pas demain la veille qu'il gloupera des Snntn-Aaoio » : « Pour varier un peu, j'ai écrit San-Antonio en mettant les consonnes d'un côté et les voyelles de l'autre, ça ne fait chier personne et ça m'amuse » etc.

sa vulgarité bon enfant : « l'amour sauvage, bon, pour s'dégorger la glandaille, ça a son charme… pour s'sentir d'attaque aux prouesses, l'homme il faut qu'il ave le ventre plein et les couilles vides… » etc.

Moi, je suis client.
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Même pour un grand amateur de lecture, il n'est pas toujours facile de suivre les délires de notre protagoniste, car parfois, il s'exprime en son nom, puis il parle à la troisième personne, parfois même, il interpelle directement le lecteur et nous voilà partie prenante de son histoire. L'argot qu'il utilise, ses expressions qu'on ne retrouve plus aujourd'hui, ses néologismes, ça ralentit quand même un peu la lecture. Mais en même temps, quelle maîtrise de la langue française pour faire des pirouettes pareilles ! On voit là un maître dans l'art de la narration et du rythme, qui arrive aisément à nous maintenir en haleine jusqu'au bout de cette course poursuite dans la capitale. Dans l'ensemble, j'ai beaucoup apprécié ce livre, moi qui ne suis pas particulièrement fan des roman policier !
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Effectivement San-Antonio des conneries, il va en faire, lors de son périple pour résoudre une enquête vieille de deux ans sur la disparition d'un enfant. Il va même aller jusqu'à faire évader le tueur d'enfants de l'asile psychiatrique dans lequel il se trouve afin, espère-t-il, de lui soutirer des informations. Mais San-Antonio ne veille pas assez et voilà que ce tueur d'enfant kidnappe le propre frère adoptif du célèbre commissaire. Mais ce gamin est pas mal "dégourdoche" et va tous les mener par le bout du nez.

Alors ce n'est pas toujours facile de suivre les délires de San-Antonio. Parce que parfois, il s'exprime en son nom, puis il parle de lui à la troisième personne. Parce que parfois il interpelle directement le lecteur et nous voilà partie prenante de son histoire. Parce que l'argot qu'il utilise, ses expressions qu'on ne retrouve plus aujourd'hui, ses néologismes, ça ralentit quand même un peu la lecture. Mais en même temps, quelle maitrise de la langue pour faire des pirouettes pareilles ! Quelle maitrise de la narration, du rythme pour nous faire tenir jusqu'au bout de cette course poursuite à travers la capitale !

Dans l'ensemble j'en garde un bon souvenir de lecture. Je m'étais engagée pour un seul livre dans le cadre du challenge. Mais peut-être que je me laisserai à nouveau tenter si mon chemin croise "Les cochons sont lâchés". A force de voir Daniel en parler, ça me donne envie.
Lien : http://www.tulisquoi.net/du-..
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Bon, c'est passé comme une lettre à la poste. Mais ce n'est pas le meilleur, plutôt moyen. Mais cela n'engage que moi (scuse San-A).
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un San-Antonio avec Beru, Pinault, Marie-Marie, Felicie. Ecrit en 1982, soit juste après l'élection de Mitterrand, ce qui donne lieu à des apartés en référence à cette période très amusants avec le recul. Un bon équilibre entre élucubrations et enquête policière.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes sont moches. Tu les regardes, tu comprends que c’était pas la peine. On aurait aussi bien pu demeurer absents, à tout jamais, dans les intersidérations cosmiques. La Terre, planète morte. De la caillasse supra-saharienne. Mais « Il » a créé l'oxygène à « Son » image. Et l'azote. L'hydrogène ; tout le fourbi. « Il » a voulu l'infusoire. « Il » a eu ce caprice pour le protozoaire ; et tout s’est déclenché. Et nous voilà, m’man : toi, moi, tous les pas beaux, les biscornus, bancroches, minus, mesquins, connards, enculés de frais ; tout le monde, comprends-tu ? Qu’est-ce que tu dis ? Que « Sa » volonté soit faite ? Elle est faite rassure-toi. Dans le cul la balayette, m’man. Profoundly ! Regarde-la, en couleur, « Sa » volonté. En train de gnagnater sur un rectangle verre. Tu la vois bien, dis ? Tu admires la façon qu’elle purule ! Qu’elle rengorge ! Non, non, sois tranquille : je ne blasphème pas, c’est pas mon genre. Je me soumets. Je « Le » remercie bien humblement pour le cadeau phénoménal. Je t’ai, tu compenses le reste. Ma planète c’est toi. « Il » m’a tout donné pour un seul de tes regards.
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Je suis obligé de carillonner longuement à l’huis des Bérurier avant d’obtenir un « qu’est-ce y vient m’faire chier à c’t’heure induse ? » gargouillé en état second.
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Je sais bien qu’on ne s’excuse pas, mais qu’on prie quelqu’un de vous excuser, seulement quand t’écris en bon français les lecteurs débandent.
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Les heures se traînent. Le Grand Prophète nous remet sa tournée avec ses projets de désapocalypser la planète. Quand il aura agi, ce sera du miel. Le nirvana pour tous. Bonheur à prix fixe. L’intention vaut l’action : merci, prophète.
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Je détourne les yeux. Pas lui laisser découvrir mon aversion, mais ce satané Formide est un homme intelligent. Fou, mais intelligent, ce qui non seulement est fort compatible, mais s’affirme complémentaire.
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Vidéo de Frédéric Dard
« Cette compilation qui se voudrait anthologie complète […] a pour but de proposer aux lecteurs de revisiter l'oeuvre de l'auteur par la lorgnette des aphorismes, des fragments, des éblouissantes et percutantes réflexions qui ont traversé son esprit entre 1943 et 1987 […]. » (Préalable & remerciements)
« […] La meilleure histoire belge, je vais te la dire, c'est la plus terrifiante de toutes : « Il est une fois Scutenaire et les Belges n'en savent rien ». Et les Français non plus. (...) Il dit tout, mais par brèves giclées, Scut. Il sait la vie, la mort, l'avant, l'après (...), l'amère patrie, le surréalisme, les frites, les cons, les moeurs, les larmes et la façon dont, chez lui, il doit éteindre au rez-de-chaussée avant d'éclairer au premier pour ne pas faire sauter le compteur électrique. » (Frédéric Dard)
« le texte lapidaire est une spécialité belge. […] […] cet orpailleur de l'apophtegme reste merveilleusement méconnu […]. « J'écris, dit Scutenaire, pour des raisons qui poussent les autres à dévaliser un bureau de poste, abattre un gendarme ou son maître, détruire un ordre social. Parce que me gêne quelque chose : un dégoût ou un désir. » […] Scut le météorite a tout lu, tout vu, tout englouti et tout restitué dans un habit neuf. « J'ai quelque chose à dire et c'est très court. » Maximes en percussions et sentences en saccades sont étrillées, débarbouillés au gant de crin. Sa façon de dire merde alentour est à nulle autre pareille. […] […] Réfractaire, récalcitrant, insoumis sous toutes les latitudes, Scutenaire n'est point de ceux qu'on puisse congédier en ambassade. Dans les poussées d'angoisse, il usait, comme d'un remède à toute épreuve, des aspirines de l'humour. Elles ne le guérissaient pas mais l'apaisaient. […] » (Patrice Delbourg, les désemparés, Éditions le Castor Astral, 1996)
« Mes inscriptions sont une rivière de Californie, il faut tamiser des tonnes de sable et de gravier pour trouver quelques pépites, voire des paillettes. Remarquez, sable et gravier ne sont pas matières inutiles. » (Louis Scutenaire)
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Référence bibliographique : Louis Scutenaire, J'ai quelque chose à dire. Et c'est très court., Collection d'Inscriptions, évocations et autres textes rassemblés par Jean-Philippe Querton, Cactus Inébranlable éditions, 2021. https://cactusinebranlableeditions.com/produit/jai-quelque-chose-a-dire-et-cest-tres-court/
Image d'illustration : https://www.kobo.com/us/en/ebook/louis-scutenaire-1
Bande sonore originale : Crowander - Don't You Leave Don't You Leave by Crowander is licensed under an Attribution-NonCommercial 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/crowander/from-the-piano-solo-piano/dont-you-leave
#LouisScutenaire #JAiQuelqueChoseÀDireEtCEstTrèsCourt #LittératureBelge
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