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Michael Belano (Traducteur)
EAN : 9782266297745
416 pages
Pocket (06/10/2022)
4.02/5   421 notes
Résumé :
Que feriez-vous si votre enfant vous était enlevé ?

Le potentiel de chaque enfant est régulièrement déterminé par une mesure standardisée : le quotient Q. Vous obtenez un score suffisamment élevé et vous pourrez fréquenter une école d'élite avec à la clé un avenir en or.
Votre score est trop bas, vous serez envoyé dans un internat fédéral avec des débouchés très limités.

Le but ? Une meilleure société où les coûts de l'éducatio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (118) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 421 notes
Quand on travaille en lycée ou en collège comme moi, un sujet revient régulièrement dans les discussions entre profs : comment faire pour ne pas léser les élèves brillants, ceux qui comprennent vite et ont de bons résultats, tout en ne laissant pas à la traîne ceux qui ont plus de mal, ceux qui "tirent le niveau de la classe vers le bas" (expression que j'entends fréquemment) ? La solution est toute trouvée : créer des classes par niveaux, où les élèves progresseront tous au même rythme en fonction de leur capacités d'apprentissage. Une idée adoptée dans la société presque actuelle que nous décrit Christina Dalcher, aux Etats-Unis.
Dans la famille Fairchild, tout va bien, leur fille aînée Anne fréquente une école "argentée", bien nommées puisque la grande majorité de leurs élèves proviennent de familles plutôt favorisées, et Freddie, la cadette, une école "verte", où les profs sont un peu moins qualifiés et les élèves dans la moyenne. Elena, la maman et narratrice est prof dans une école d'élite, et Malcolm, le papa, est un proche collaborateur des hautes autorités qui ont mis en place le fameux systèmes des trois tiers, répartissant les enfants dans des écoles argentées, vertes, ou jaunes selon leur score Q. Mais en fait, que recouvre ce score Q ? Pas seulement les capacités intellectuelles, comme on pourrait le croire, d'autres éléments entrent également en ligne de compte, comme la situation familiale (parents divorcés, ou parents de même sexe, origines ethniques...), et là, on se dit que ça commence à puer un peu. Et puis, Elena va l'apprendre à son corps défendant, il suffit parfois de peu de choses pour qu'un score jusque-là satisfaisant (au-dessus de 8 ou 9 sur 10) bascule en-dessous de la note requise pour rester dans la même école. Un test raté, le comportement jugé problématique d'un membre de la famille, et hop, voilà votre gamin envoyé dans une école "jaune", c'est-à-dire un internat à perpète-les-oies d'où il ne rentrera plus qu'exceptionnellement et où l'enseignement est disons "basique". C'est ce qui va arriver à Freddie, et malgré les supplications d'Elena, Malcom va rester inflexible et refusera d'intercéder auprès de Madeleine Sinclair, chargée du Département de l'Education dont il est le plus proche collaborateur. Dès lors, Eléna va tout en mettre en oeuvre pour rejoindre sa fille, quitte à saborder son couple et sa carrière.

Ce qui est absolument terrifiant dans cette histoire, c'est que le système décrit pourrait très vite s'imposer dans notre société, on en est d'ailleurs pas loin dans certains pays asiatiques ou même aux USA, où il faut postuler dès le projet d'enfant pour obtenir une place dans les écoles les plus convoitées. Et les enfants subissent une pression considérable pour rester au niveau...Et bien sûr la catégorie socio-professionnelle des familles joue énormément, tous n'ont pas les moyens de payer pour ces écoles prestigieuses. Là on est juste un cran plus loin, il est acté qu'un enfant "déficient" (avec un handicap, issu de parents soi-disant "inaptes" à assurer une bonne éducation à leur progéniture, ou simplement issus de l'immigration) soit casé dans une espèce de pensionnat-prison où on lui assurera ses besoins fondamentaux et un enseignement réduit au strict minimum. Cela fait frémir, et bien sûr on pense aussitôt à l'eugénisme pratiqué par les nazis il n'y a pas si longtemps. D'ailleurs l'un des personnages, Oma, la grand-mère d'Eléna, essaie vainement d'alerter depuis longtemps sur les dérives de la politique d'éducation. Mais elle n'est pas entendue, parce tout s'est fait de façon si insidieuse et persuasive que la population n'a rien vu venir.

On se questionne beaucoup au fil de cette lecture, parce qu'il suffirait vraiment de pas grand-chose pour que la société décrite ici devienne notre prochaine réalité, on sait bien que certain(e)s en rêvent, de se débarrasser des indésirables comme les immigrés, les homosexuels, les défavorisés en tout genre, pour bâtir une civilisation "d'élite", bien blanche et bien formatée. J'avoue que dans mes moments de pessimisme, je crains le pire !
Heureusement, dans le livre comme dans la réalité, il y a encore des personnes pour se dresser contre ce type de système, nous avons donc une chance d'y échapper.

J'ai été happée par ce roman, auquel je n'ai qu'un seul petit reproche à faire, c'est qu'on n'a que le point de vue d'Eléna, j'aurais aimé entendre d'autres voix, y compris celle du père. Mais à part cette légère réserve, je recommande, d'ailleurs j'ai lu un autre livre de l'auteur directement à la suite : "Vox", une dystopie également. Mais c'est une autre histoire...
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Sélection.

États-Unis dans un futur proche. Désormais chaque élève est trié en fonction de son score Q. Celui-ci détermine son potentiel. S'il est élevé, l'élève ira dans une école d'élite, à l'inverse, il ira dans un internat fédéral avec peu de débouchés.

Lecture très intéressante. Cette dystopie prend pour cadre le milieu éducatif. Elle se base sur l'éternelle question : "Faut-il faire des classes de niveaux ?". L'idée est ici accentuée à l'extrême. Pour les élèves brillants tous les moyens sont mis en oeuvre pour les faire réussir, quant aux élèves médiocres ils sont mis dans des écoles de bas niveau.

L'héroïne enseigne dans une école d'élite. Quand sa plus jeune fille est envoyée dans un internat fédéral, elle décide de la récupérer coûte que coûte. Cette quête lui fera découvrir l'effroyable vérité derrière le système des internats fédéraux.

Ce roman aborde diverses questions. En premier lieu les discriminations liées à la couleur de peau/ milieu social/ orientation sexuelle. Plus une personne sera d'une autre communauté, d'un milieu pauvre voire d'une autre orientation sexuelle, plus son score Q sera bas. A cela s'ajoute la question de l'eugénisme. Jusqu'où la société est-elle prête à aller pour créer des individus "parfaits" ?

J'ai beaucoup aimé ce roman. Il est glaçant et alerte sur les dérives élitistes du système éducatif. En effet, un système comme celui-ci pourrait se mettre en place si nous ne sommes pas vigilant. Je met toutefois un léger bémol sur l'antagoniste principal. Je l'ai trouvé caricatural et sans nuances.

Bref, une très bonne dystopie.
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Ce livre est un véritable coup de poing !

Imaginez,

Imaginez que les enfants, dès la naissance sont triés sur le volet
Bus argenté pour les ultra intelligents
Bus jaune pour les moyennement intelligents
Bus vert pour les autres.

Imaginez que vous vivez très bien vu que votre enfant et vous-même avez un QI élevé. Les autres vivent de miettes.

Imaginez que vous ne faites pas partie des personnes ayant un QI élevé ou que vous êtes noir, ou encore lesbienne ou que sais-je encore ?

Imaginez que les enfants au QI même intelligents sont triés également en fonction de ces critères.

Imaginez que votre fille, alors considérée avoir un QI élevé, rate, à 9 ans son test et se retrouve dans une école éloignée, où elle ne peut rentrer qu'à de rares occasions et encore, si elle en a les moyens.

Imaginez que votre mari est un des auteurs de ce tri…

Imaginez l'écroulement d'Elena qui n'aura de cesse de rejoindre sa fille et qui le paiera très cher.

Imaginez et lisez… Pour que cela ne se mette jamais en place. Et surtout, surtout méfiez-vous des algorithmes et de ceux qui les utilisent, qui ont tendance à régir la vie de tout un chacun, soi-disant pour une meilleure « efficacité », un mieux « vivre », un mieux je ne sais quoi. Ne vous en faites pas, eux ils savent pour vous… Méfiez-vous également de vous, des manipulations, de l'emprise que les autres peuvent avoir sur vous…

Sachez que cela a déjà existé dans toutes nos démocraties, mais peu duré heureusement. Cependant, on n'est jamais assez prudent.

Voilà, vous êtes prévenus maintenant. Terrifiant, hallucinant !
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Etats-Unis dans un futur peut-être pas si lointain. La vie de tout un chacun est conditionnée par le score Q, score censé mesurer les capacités intellectuelles des individus sur la base de tests de performance réguliers. Les meilleurs auront tous les droits : pour les adultes, des files prioritaires, les meilleurs postes et divers avantages, pour les enfants, une école d'élite "argentée" pour les plus brillants et un internat "jaune" au fin fond de la campagne pour ceux qui ont vu leur note chuter trop bas. Elena et son mari Malcom font partie des privilégiés mais quand leur cadette Freddie, qui a déjà bien du mal à supporter la pression incessante des tests, échoue et doit partir pour une école jaune, tout le système de valeurs d'Elena va être remis en cause.

QI m'avait attirée par ce pitch à la fois glaçant et original : comment imaginer une société tout entière régie par la performance intellectuelle, une société où on ne se cache plus et où on opte sciemment pour une éducation à 2 vitesses, les élèves brillants entre eux, chouchoutés et encadrés, et les plus faibles retirés à leurs parents et envoyés de force dans un internat sans grands moyens. Les premiers chapitres nous mettent parfaitement dans l'ambiance et décrivent ce monde censément "idéal" où politiciens et ministres oeuvrent pour le progrès social et le bien des familles à coup de tests et de classements. On ressent toute l'angoisse infligée aux jeunes enfants, constamment évalués et sous pression et on souffre avec Freddie qui n'en peut plus de ces examens incessants et semble prêt de craquer. Et puis... et puis... passée cette entrée en matière frappante et il faut bien le dire géniale, tout s'écroule ! le roman s'enlise dans un déroulement poussif, l'échec de Freddie à son dernier test, le refus de Malcom de tenter d'interférer pour l'empêcher d'être envoyée à l'internat et la brusque décision d'Elena d'essayer de sauver sa fille par tous les moyens.

Alors que je m'attendais à être happée, à frissonner et à en apprendre plus sur ce monde pas si loin du nôtre imaginé par l'auteure, j'ai commencé à m'ennuyer de plus en plus. J'ai eu l'impression que Christina Darcher, passée cette entrée en matière, n'avait plus vraiment d'histoire à nous raconter : il ne se passe rien ou pas grand chose, la moindre scène est étirée à l'envie et surtout tout est si prévisible que mon intérêt a décru au fil des pages. Car oui bien sûr, Elena va découvrir que ce monde auquel elle croyait n'est pas si parfait, que les politiciens ne disent pas tout et que ce système a un coût avec un prix très cher à payer pour ceux qui ne rentrent pas dans les cases. Mais tout ça est amené de manière tellement laborieuse qu'il est difficile de vraiment s'émouvoir ou s'indigner. J'ai aussi trouvé l'histoire parallèle avec la grand mère d'Elena, qui a connu la guerre et le nazisme et qui tente d'alerter sa petite fille sur les horreurs passées, particulièrement poussive et lourdingue, fallait-il vraiment convoquer les nazis et les exactions commises pour que le lecteur comprenne le danger des classements quels qu'ils soient ? Bref au fil des chapitres mon intérêt à décru de plus en plus, la faute également au style de l'auteure que j'ai trouvé particulièrement plat : chapitres courts, sujet verbe complément, aucun effet de style, aucune phrase vraiment frappante ou qui nous permettrait de nous attacher aux personnages ou de ressentir leur désarroi.

QI s'est donc apparenté pour moi à un gros ratage : un roman avec un sujet passionnant, original et polémique dont j'ai eu l'impression que l'auteure n'avait pas réussi à le traiter, passant totalement à côté de sa bonne idée initiale. Et au final une lecture très laborieuse dont la fin à coup de rebondissements survitaminés et de descriptions horrifiques n'a pas arrangé mon impression initiale. A vite oublier, rendez-vous totalement manqué pour moi et grosse déception au vu de mon enthousiasme initial.
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Je ne serais pas surprise que ce genre de truc arrive un jour aux Etats-Unis. On constate dans les films américains, que les parents tentent par tous les moyens de faire entrer leurs enfants dans la meilleure école maternelle. Et dès lors, car les demandes dépassent le nombre de places, ses enfants doivent montrer des signes d'intelligences précoces... Je ne vous raconte pas le coup de pression psychologique, adieu la bienveillance.

Et voilà que Dalcher en fait le sujet de sa dystopie et c'est une bonne idée de mettre le doigt sur ce problème.

Une maman au fort QI voit sa vie tomber au plus bas lorsque sa fille lui est enlevé pour aller dans une école d'élèves "moyens" (plutôt une prison qu'une école).
Et si la mère dépasse le cadre, c'est heureusement par Amour pour sa fille. Car malheureusement les autres membres de la famille n'ont pas le même égard. Bien mené, j'ai trouvé ce roman très intelligent.
Einstein disait : " Si vous jugez un poisson rouge à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu'il est stupide."
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être que toutes les mères sont à moitié folles. Peut-être que ça fait partie du marché lorsque nous acceptons que notre corps en héberge un autre, lorsque nous nous allongeons, jambes écartées et entrailles nouées par la douleur, que nous poussons encore et encore et encore jusqu'à être incapables de pousser plus, lorsque nous passons des nuits blanches dans un rocking chair ou un fauteuil à avoir des sueurs froides à chaque variation de température, de poids ou d'appétit d'une minuscule créature.
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J'ai peur d'avoir tout empiré, d'avoir préparé le terrain à une situation que personne n'avait anticipée. Mon côté protecteur s'est retourné contre moi, laissant ma fille sans protection.
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Le résultat a quelque chose de fœtal: j'enserre le petit corps de ma fille contre le mien comme si je voulais la faire revenir en moi, la sauver de ce monde. Comme si je pouvais défaire un par un les fils de la réalité pour retisser une plus jolie tapisserie.
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Ce n'est jamais la merde d'un seul coup; jamais un éléphant invisible ne vient nous chier sur le bout des chaussures. Ce qui se passe , c'est qu'un lapin vient déposer une petite crotte. Puis une autre. Et encore une autre. On ne s'inquiète pas tout de suite , parce que le lapin est mignon et que ces crottes ne sont pas très grosses, qu'elles sont faciles à balayer.
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Les enfants sont resitants. C’est une bonne chose: ils tombent , se relèvent, s’époussettent et recommencent. Mais cette résistance entraine aussi une certaine insensibilité , une acceptation et une tolérance à la douleur. Aux yeux d’Anne, le sort de ceux qui échouent parait normal.Une sinuation qu’il faut savoir encaisser. Jusqu’à aujourd’hui.
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Videos de Christina Dalcher (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christina Dalcher
Découvrir :https://tidd.ly/3qKius3
Il y a toujours deux versions d'une même histoire…
Anna Andrews s'était juré de ne plus jamais remettre les pieds à Blackdown, ce village où elle a grandi et vécu un cauchemar qu'elle n'est pas près d'oublier. Pourtant, c'est précisément à Blackdown qu'on retrouve une femme sauvagement assassinée. Anna, correspondante pour la BBC, n'a d'autre choix que se rendre sur place pour couvrir l'affaire.
Elle est sous le choc en découvrant l'identité de la victime : il s'agit d'une de ses amies d'adolescence. L'inspecteur en charge de l'affaire, Jack Harper, connaît bien la victime, lui aussi, il est même le dernier à l'avoir vue en vie. Jack et Anna vont passer quelques nuits blanches à Blackdown. D'autant plus que le tueur ne s'arrête pas en si bon chemin : les meurtres se multiplient et Anna pourrait bien être la prochaine sur la liste…
Un suspense phénoménal, bientôt adapté en série.
« Stupéfiant, addictif, incontournable. » Samantha Downing
« Vous allez dévorer ces pages délicieusement sombres. » Mary Kubica
« Ce roman n'a rien à envier à Gone Girl, je l'ai lu d'une traite. » Christina Dalcher
+ Lire la suite
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