AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782812929526
Editions De Borée (05/01/2023)
3.97/5   30 notes
Résumé :
1910, au coeur des Cévennes. Eulalie devient, après le décès de son père, l’unique héritière d’une prospère filature de soie. Désormais patronne, elle découvre que son usine est un véritable bagne féminin. Révoltée par les conditions de travail de ses ouvrières, elle décide, malgré de nombreux détracteurs, de bouleverser l’ordre social.
Bientôt la guerre éclate et le pays se vide de ses hommes. Eulalie réalise alors son voeu le plus cher : transformer son ent... >Voir plus
Que lire après Le coeur des fileusesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 30 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Début du 20ème siècle, dans les Cévennes.
Cette belle histoire raconte la vie d'une jeune fille qui tente de reprendre l'entreprise familiale, une magnagnerie et la filature du fil à soie.
L'écriture est fluide, agréable à lire, les pages défilent. L'histoire est intéressante.
Cependant, je n'ai pas adhéré à 100 %. Il m'a manqué de la profondeur, des détails. Les évènements passent trop vite et trop facilement. On sent que l'auteur veut mettre le doigt sur les conditions des travailleuses à cette époque et dans cette région, qu'elle veut aussi s'attarder sur les femmes et un début d'indépendance, sur la communauté et le socialisme. Mais j'ai eu l'impression de regarder un petit téléfilm gentillet à la télé.
En résumé, un peu trop superficiel à mon goût. Sans aller jusqu'à écrire un roman dans le style de Zola, cela aurait vraiment pu être plus prenant.
De même, je ne sais pas en tant que lectrice où se situent vraiment l'histoire, et cela m'a dérangé. Les villages de Canulle, de Fumeterre, d'Alais (Ales ?), impossible de les situer. Est-ce qu'ils existent ? L'auteur aurait du ajouter une petite note pour expliquer sa démarche. Quant à la fin, j'ai trouvé l'histoire bâclée.
Quel dommage.
J'ai quand même passé un bon moment de lecture, avec cette sensation de trop-peu.

Merci à Babelio et aux Editions de Borée pour cet envoi et ce moment passé dans les Cévennes.
Commenter  J’apprécie          570
Un matin, une petite fille de 10 ans et sa soeur aînée sont envoyées en pension à la ville sans explication et sur décision de leur père. Leur mère, femme douce et soumise n'a pas son mot à dire, elle ne reverra jamais ses filles. Elles sont les enfants d'un couple de la petite bourgeoisie locale et industrielle. Leur père est le propriétaire de la fabrique de soie du village : autoritaire et incapable de montrer ses sentiments.

Plusieurs années plus tard, à la mort de son père, elle devient l'héritière de la filature avec une clause bien spécifique : être mariée dans l'année. Mais Eulalie est bien décidée à ne pas reproduire le destin de sa mère et à prendre son destin en mains. Elle reprendra elle-même l'usine. Mais on est en 1910 et la société patriarcale cévenole ne va pas l'aider et cherchera plutôt à briser ses velléités d'indépendance.

J'ai aimé le parti pris de l'auteure de commencer le roman sur un mystère, des questionnements obtiendront réponse au fil des pages.
Pourquoi le patriarche exile-t-il ses filles à la ville ? Quel objectif, quelle pensée secrète la mère de famille avait-elle en glissant une lettre dans les bagages de sa fille cadette. Pourquoi l'aînée des deux soeurs semble-t-elle avoir été bannie.

Nous allons suivre Eulalie dans ses combats pour apprendre les métiers de la filature et gagner en autorité, pour braver les mauvaises langues du village, pour faire entendre les droits des femmes et des ouvrières. Nous allons assister à son initiation aux principes du socialisme.

Le coeur des fileuses est un roman historique qui dépeint la vie d'une région française, les Cévennes, l'industrialisation, la condition ouvrière et la condition féminine. La 1er guerre mondiale qui on le sait a mis les femmes dans l'obligation de gérer le quotidien, n'est ici que secondaire. Ce n'est pas le sujet du roman. Ceci étant, le roman illustre un un fait bien réel : les hommes au front, les femmes se sont montrées courageuses et ont indubitablement pris les choses en main au quotidien. Pourtant, la guerre terminée, elles ont dû reprendre leur place dans l'ombre des hommes. Ce n'est qu'à la fin de la seconde guerre mondiale que les choses évolueront véritablement pour elle.

Eulalie est un personnage attachant par ses valeurs qu'elle s'est forgées elle-même : humilité, simplicité, tolérance, amour de l'autre. C'est aussi une femme de convictions dans un monde où les femmes ne pensent pas.

La plume d'Aurélie Hauderlé est fluide et agréable.

Le roman est aussi le prétexte à nous acculturer au monde de la filature de la soie. Les processus de culture et de filature sont expliqués avec précision. Pour autant, l'auteure a su intégrer ces explications sans qu'elles soient ennuyeuses.

Je remercie Les éditions Presse de la cité, collection Terres de France de m'avoir permis de découvrir ce roman.

Commenter  J’apprécie          00
Je vous retrouve aujourd'hui pour vous parler d'un livre reçu dans le cadre de la #massecritiquebabelio.

Ce livre est pour vous si vous aimez :

▪Les destins tragiques et inspirants.
▪Les portraits de femmes fortes et indépendantes.
▪Les romans à caractère historique (XXe ici).
▪Les romans à forts rebondissements.

A priori, il ne s'agit pas de mon genre de prédilection, mais j'apprécie m'aventurer de temps en temps dans des livres vers lesquels je ne serais pas forcément allée.

Ce qui m'a avant tout attirée dans ce roman, c'est son sujet fort, autour de femmes déterminées à oeuvrer pour la cause féminine dans un monde en plein bouleversement social à l'orée de la Première guerre mondiale.

On suit le parcours chaotique et tumultueux de la belle et impétueuse Eulalie Bastide, héritière d'une filature de soie dans les Cévennes. Bien que sur le papier, elle paraisse avoir toutes les cartes en main pour donner à sa vie la direction qu'elle souhaite, tout comme elle on prend rapidement conscience que les ficelles sont perpétuellement tirées par les hommes... Et qu'ils ne sont pas disposés à les lâcher !

J'ai énormément apprécié en apprendre davantage sur les conditions de travail et de vie des femmes au début du 20e siècle dans une usine de province. Pour moi, c'est véritablement le point fort de ce livre, en même temps que son souffle révolutionnaire.

Malgré un style agréable, l'auteure n'a malheureusement pas réussi à me passionner. La faute a de trop nombreux rebondissements tragiques qui m'ont fait rapidement perdre pied et surtout foi en un avenir meilleur pour les personnages. Trop rocambolesque peut-être, en tout cas à mon goût. le destin dramatique de Eulalie m'a semblé compiler trop d'événements funestes à la fois. Très vite, je m'en suis désintéressée.

Mais je le répète : ça n'est pas mon genre de prédilection. Je suis contente d'avoir pu le lire, mais l'expérience ne m'a pas paru particulièrement agréable.

Je remercie Babelio et les éditeurs pour cet envoi qui m'a permis de sortir de ma zone de confort !
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre a toutes les caractéristiques de son apparence. Eulalie est une femme bien née, douce, dévouée, respectueuse, naïve. Elle est bonne, elle est bienveillante et bien davantage… Elle est au coeur de l'entreprise familiale puisque son père est décédé. Elle deviendra fileuse… pour elle et un peu malgré elle.

Dans sa prime jeunesse, elle se laisse influencer par ses pairs : son père, les notables du village, la pression sociale. Puis, au fil des pages, elle change son regard sur la vie, sur les conditions d'exploitation des ouvrières, sur ces hommes qui ont soif de pouvoir et qui la manipulent.

Il s'agit bien d'une métamorphose, d'un combat, d'une révolution. Eulalie expérimente différents rôles et statuts pour trouver sa voie et sa voix. Contre son éducation, elle devient patronne, femme mariée et soumise, puis socialiste, révolutionnaire et émancipée. L'auteure, Aurélie HADERLE, et le destin ne sont pas doux avec l'héroïne. Toutes les épreuves l'attendent de l'enfance à cet âge adulte (encore si jeune) où elle ouvre les yeux sur ses proches et les siens. Eulalie, enthousiaste et énergique mène des combats pour acquérir sa place sur la propriété familiale, dans son village, dans ce pays chamboulé par la guerre.

Je reste sur ma faim avec ce roman. J'étais persuadée qu'un second tome allait s'offrir à moi. Certes, l'auteure nous apporte des réponses. Les premiers chapitres interrogent les intentions des parents : pourquoi le père exclue-t-il ses deux filles de sa vie, pourquoi déshérite-t-il sa fille aînée, pourquoi la mère écrit-elle cette lettre qu'elle glisse au coeur de la valise d'Eulalie ? Quel est son message profond ? Quel changement veut-elle initier pour sa fille ?

Aurélie HADERLE remplit son contrat : les réponses sont là… Cependant, je me suis intéressée à la destinée de l'héroïne et j'aurais voulu qu'elle sorte de cette prédestination au malheur. La première guerre mondiale n'est pas terminée, d'autres épreuves attendent cette femme… Eulalie perd ce qu'elle a de plus précieux au monde : va-t-elle survivre dans ce monde où elle n'a plus ses fidèles ami(s) ? Qu'adviendra-t-il d'elle dans les années futures ? La simple dissipation du secret familial peut-il garantir son avenir et peut-il nous satisfaire, nous, lecteurs et lectrices ? On dit que… (je ne vais pas spoiler la fin du roman, non !)… On dit que… J'aurais voulu lire cette suite… jusqu'à sa vraie réussite : personnelle et sociale.
Lien : https://alapagedeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          30
J'aime les romans historiques qui se déroulent autour de la période de la première guerre mondiale, particulièrement quand ce sont des femmes les personnages principaux. On découvre ainsi avec elles l'arrière, loin de la guerre et des hommes. Seules, les femmes deviennent maîtresses de leur destin et de leur vie.
C'est le cas d'Eulalie, qui décide à la lecture du testament de feu son père (bien avant la guerre) de reprendre la filature familiale malgré les difficultés pressenties. sa force et son courage ne seront pas de trop pour affronter les épreuves mises en travers de son chemin. C'est aussi un beau roman sur la sororité, l'entraide et la solidarité entre femmes, contre les injustices et le patriarcat. Par contre, l'élément du secret de famille (que l'on peut deviner au début), n'est pas très intéressant ni fondamentale dans l'histoire, même s'il apporte son lot d'enjeux.
La plume est plutôt fluide, malgré quelques descriptions un peu longues, malgré tout c'est un roman qui se lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
P20

La ville de Nîme s'offre dans toute sa splendeur. Les gamines s'abandonnent à la contemplation et s'emplissent les yeux avec extase. Les vieilles pierres, qui se sont chauffées toute la journée au soleil, renvoient une lueur iridescente. Là, Eulalie distingue l'orbe des arènes antiques, ici, un grand boulevard arboré où grouillent des badauds. Un immense jardin s'étire à perte de vue. Les cyprès italiens qui le hantent se balancent comme des bras tordus - flèches impétueuses qui jouent aux sylphides quand le vent souffle. Devant la porte de l'école siège un olivier au tronc épais, signeur de arbres du Sud. Eulalie admire ce fier nain aux membres rabougris qui se pavane sous sa toison épaisse. Ses globes lisses, verts et noirs, captent tous les regards. Orgueilleuses, les olives appellent la main et la bouche.
Soudain , les cloches de la cathédrale retentissent. Le tentement familier réveille les souvenirs d'Eulalie. A cette heure-ci, son père doit avoir quitté la filature de soie. Sa mère préparent le repas du soir. La pénombre gagne peu à peu la maison. Les cris des martinets noirs déchirent le ciel. La fillette ferme les yeux et se laisse transporter. Soudain, elle voit la lumière de fin de journée, cette franche lueur safranée, chaude et câline, qui embrase le vignoble devant la maison. Les ceps tordus, adorateurs du soleil, rendent un dernier hommage à leur bienfaiteur. Les oiseaux pépient dans un concert chaotique, s'ignorant les uns des autres, tout à la joie d'être vivants. Les herbes sèches, parsemées de petits escargots blancs qui grimpent pour rejoindre le ciel, bruissent de milliers d'insectes. Des rochers de schiste percent le sol çà et là, comme des géants de pierre prêts à surgir des Enfers. Des rosaces vert pâle leur font comme des tâches de rousseur. Le soleil tire sa révérence, fatigué d'avoir servi les travaux des Cévenols. Il puise une dernière fois les vieilles vignes vêtues de pourpre et de céladon dans une étreinte calme et rassasiée. Perchées au sommet d'un chêne, deux colombes turques se racontent des secrets en secouant la tête. Elles semblent apprécier la lueur vespérale, celle qui aveugle. On distingue seulement la transparence des feuilles sèches et les fils d'araignée qui se balancent avec paresse. Tout est ombre, le paysage ne se livre plus. Il faut deviner. Le regard rend les armes, l'esprit prend le relais. C'est l'heure des suggestions et des conjectures. Les Cévennes souriantes deviennent alors étranges et hostiles. L'humidité gagne les bancels (terme occitan qui désigne les plates-bandes de terre cultivées entre les murs de pierre). Des craquements de bois se font entendre. Le ciel se teinte de granit. On n'entend plus chuchoter dans les ruches-tronc. Le murmure confidentiel des cours d'eau devient assourdissant dans le paysage qui forme comme une mer agitée hérissée de crêtes. Voici venu le moment du repos pour les femmes et les hommes qui se terrent dans leurs maisons de pierre.
Commenter  J’apprécie          20
Le temps du sommeil est un temps merveilleux où chacun glisse dans un monde parallèle doux, calme et vaporeux. Un monde délesté de la lourdeur du corps et des tracas du quotidien. (page 24)
Commenter  J’apprécie          30
Soudain elle voit la lumière de cette fin de journée, cette franche lueur safranée, chaude et câline, qui embrase le vignoble devant la maison. Les ceps tordus, adorateurs du soleil, rendent un dernier hommage à leur bienfaiteur. (page 19-20)
Commenter  J’apprécie          10
Le temps du sommeil est un temps merveilleux où chacun glisse dans un monde parallèle doux, calme et vaporeux. Un monde délesté de la lourdeur du corps et des tracas du quotidien. (page 23)
Commenter  J’apprécie          00
Tout est ombre, le paysage ne se livre plus. Il faut deviner. Le regard rend les armes, l'esprit prend le relais. C'est l'heure des suggestions et des conjectures. (page 20)
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : Languedoc-Roussillon (France)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
307 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..