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EAN : 9782266118729
381 pages
Pocket (15/03/2003)
3.87/5   53 notes
Résumé :
En Bretagne, le combat d'une jeune femme au quotidien contre un modèle agricole où rendements et cynisme sont les maîtres mots.

Pays de Cornouaille, Finistère. Moins de trois ans après son mariage, Anna est veuve et reprend à son compte la ferme de Menez Glaz avec l'aide de son beau-père, Tad Kermorvan, mémoire vivante d'une génération de cultivateurs. Anna suscite bien vite des convoitises. A commencer par celles du voisin, Armand Salaun, coureur de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Mariée à Youenn, dont le père possède une belle ferme en Cornouaille, Anna l'orpheline, devenue veuve, devient vite maîtresse de Menez Glaz, avec l'aide de son beau-père.
Elle doit faire face à la jalousie de Margrite, sa belle soeur et à la cupidité de leur voisin, Armand Salaun, agriculteur sans scrupules.
Anna rejoint vite les mouvements de défense de la terre, se bat auprès de Guillaume son ami contre les pesticides et les rendements à tout prix.
L'histoire d'Anna est fort bien contée par Hervé Jaouen, qui connaît bien le terrain et le lecteur acquiert vite la certitude que le combat pour la terre est en cours.
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Une enfant de la Dass, Anna, devenue fermière se bat contre son voisin, Salaun qui veut se lancer dans l'élevage intensif de porcs sur la bonne terre d'un village breton.
Il s'agit d'abord du parcours chaotique d'Anna jusqu'à son mariage avec Youenn qui tient une ferme avec son vieux père Loeiz avec qui Anna se trouve de suite en sympathie. Dans la famille de Youenn se trouve aussi son jeune frère Ronan, globe-trotter intellectuel et sa soeur Margrite mariée à un assureur, ayant des soucis de travail, d'argent et d'éducation. Il y aura un peu plus tard, la fille de Youenn et Anna, Gwenola.
Il s'agit donc d'une histoire de lutte, celles des petits contre les gros, des gens de peu contre les grand propriétaires, un fond écologique sur la menace du lisier qui détruit les terres, des envolées lyriques sur la nature éternelle, des drames de la vie, la perte d'êtres chers dans un camp comme dans l'autre.
Que tout cela fut ennuyeux à lire ! J'avoue avoir plusieurs fois été tenté de laisser tomber mais finalement je voulais savoir comment l'auteur s'en sortirait et j'aimais ce qu'il avait écrit auparavant mais j'avais 20 ans à l'époque.
Ici, ce sont clichés sur clichés jusqu'au nom du « méchant » Salaun, manichéisme, les pauvres sont toujours bons et les riches cupides et irrécupérables. Les voyageurs et bourlingueurs comme Ronan sont mystérieux et les filles en tombent bien sûr toutes amoureuses. J'ai repensé à l'histoire d'Abel et Caïn. Abel, le pâtre qui fait tout bien et le vilain Caïn, le sédentaire qui fait tout mal de sorte que j'ai dû relire le poème de Baudelaire qui inverse les rôles et cela m'a mené au « mystère » de Lord Byron, « Caïn ». C'est déjà ça.
Et puis il y a ce fameux Guillaume, chevalier de l'exploitation propre et bio, beau parleur et charmeur, militant convaincant et convaincu, à tel point qu'Anna, comme une gourde…N'en disons pas plus parce qu'on risque de tomber de haut.
On peut comprendre que Jaouen défende les terres de Bretagne contre l'invasion des exploitants sans scrupules mais ses personnages manquent de corps. On sent en plus qu'il était pressé de finir comme si c'était une oeuvre de commande. On lit d'ailleurs sur le quatrième de couverture que « ce livre vous est offert par votre libraire et ne peut être vendu ». C'est déjà ça aussi, on n'a payé !
Finalement, on cherche une ouverture pour sauver un peu Salaun qui est tout même fortement éprouvé et je l'ai quand même trouvée dans cette phrase assez juste qui parle de lui et des autres :
« - Avec des salauds dans mon genre on est tranquille. Salopard dehors, salopard dedans, de la racine des cheveux au bout des doigts de pied, aucune faille, aucune fissure, rien que de la carne. Tandis qu'avec les beaux parleurs…Beaucoup d'entre eux ne sont pas clairs. Des arlequins. La figure barbouillée d'idéaux mais du fumier bien mûr à l'intérieur. A côté de la politique, le lisier de porc c'est du caca d'ange, il sent la rose. Un conseil, bouche-toi le nez et attends-toi à des surprises. »
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J'ai adoré ce roman.Tout d'abord parce qu'il touche mon côté nostalgique, réveillant un tas de souvenirs d'enfance. Par exemple, le menu du déjeuner du dimanche décrit dans le roman est le même que celui que nous servait ma grand-mère lors des réunions de famille lorsque j'étais petite fille. Et c'est la même chose chose pour tout un tas d'éléments du récit. de la même façon, les expressions en breton le texte dont est truffé (mais rien d'insurmontable pour un néophyte) me sont très familières, car même si je ne parle pas breton, je l'ai entendu parler par mes grands-mères, arrière grand-mère et, dans une moindre mesure, mes parents.C'est donc un roman qui me touche en plein coeur, mais au-delà de l'agréable nostalgie que suscite cette histoire, Hervé Jaouen nous livre une profonde réflexion sur le monde agricole breton en mutation et sur la société de façon plus générale. L'auteur ne mentionne aucune date précise dans le roman et j'ai eu l'impression qu'il avait "condensé" les années pour mieux illustrer son propos. En effet, Hervé Jaouen dresse ici un sévère réquisitoire contre l'agriculture intensive qui défigure, détruit la Bretagne, ses paysages, sa faune, sa flore... Mais l'auteur s'en prend encore plus violemment aux lobbies, industriels et politiques qui "exploitent" les agriculteurs, les manipulant à coup de belles promesses, de législations, d'indemnisations, de subventions...Que ma terre demeure a été publié en 2001, mais le sujet est toujours d'actualité : mercredi dernier, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi à surveiller depuis mon bureau les fumées des pneus incendiés à Brézillet par des agriculteurs en colère qui n'en peuvent plus de la "sur-administration", d'un travail qui leur permet à peine de subsister...
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Gros coup de coeur pour ce livre ! Bien plus qu'un roman c'est à la fois une ode à la terre, un plaidoyer écologique, et un voyage dans la Bretagne de la seconde moitié du siècle précédent.

Roman rural où se mêlent des voix pleines du bon sens paysan et du non sens agricole plus contemporain.

Écrit féministe et humaniste, porté par de beaux personnages plein de justesse.

Un livre qui mériterait d'être plus connu...

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Fidèle à ma Bretagne. J'aime beaucoup cet auteur pour son univers qui nous plonge au coeur de la Bretagne. Les personnages y sont très attachants. Il y a une petite part de mystère dès le début et on veut découvrir ce mystère. On voit grandir les personnages. Une très belle histoire
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des combats qu'on perd avec plaisir parce que la défaite vous libère de l'obsession du défi.
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Sec et chaud, le mois de mars avait leurré son monde, hommes et bêtes, et plantes y compris. Le printemps avait enjambé une portion de calendrier. Au lieu de cette légère brume chromatique brun -vert qui laisse entrevoir, à la surface des horizons boisés toujours dans leur nudité hiémale, la formation des bourgeons, c'était, avec une bonne quinzaine de jours d'avance, des touches franchement printanières que le regard effleurait sur les talus, le long des prairies et au cœur des futaies : fauve presque automnal des hêtres et des peupliers, vert tendre des bouleaux, bouquets anisés des saules et des noisetiers en forme d'asparagus géants. Les sources tiraient la langue et les ruisseaux ne babillaient plus.
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- On n'est pas fabriqué d'un bloc, une fois pour toutes. On le croit, au départ, et puis on s'aperçoit que sous l'écorce il y en a une autre, plus tendre, et encore une autre, et ainsi de suite. Et quand tu enlèves la dernière, il n'y a plus que la peau à vif. Vieillir, ça vous fout à poil.
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Oh, le bonheur est quelque chose de grave, savez-vous. Le bonheur est un souci de tous les jours. Il faut y penser sans arrêt, sinon il risquerait de se sentir abandonné et de s'en aller ailleurs.
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- Le bio, quand tu réfléchis bien, c'est tout simplement la façon de travailler de ceux qui ont travaillé la terre avant nous.
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Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.
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