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Hélène Morita (Traducteur)
EAN : 9782264081155
96 pages
10-18 (04/05/2023)
3.79/5   313 notes
Résumé :
« Je suis le fils ordinaire d’un homme ordinaire. Ceci est parfaitement évident. Mais au fur et à mesure que j’ai approfondi cette réalité, j’ai été convaincu que nous sommes tous le fruit du hasard, et que ce qui a eu lieu dans ma vie, dans celle de mon père, tout a été accidentel. Et pourtant, nous les humains, ne vivons-nous pas en considérant comme la seule réalité possible ce qui n’est après tout qu’un simple fait dû au hasard ? »

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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
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Abandonner un chat : Souvenirs de mon père est un récit très court de Haruki Murakami, quatre-vingts une pages, et encore, comprenant les belles illustrations d'Emiliano Ponzi. Mais celles-ci sont parties prenantes du texte, ces dessins m'évoquent d'une certaine manière, dans l'immobilité presque intemporelle des personnages dessinés, l'atmosphère de certains tableaux du peintre Edward Hopper.
Abandonner un chat... Quelle sotte et horrible idée !
Un jour alors qu'il était enfant, le petit Haruki partit avec son père à vélo en tenant une boîte dans laquelle était enfermée une chatte. Ils la laissèrent quelques kilomètres plus loin sur une plage avant de revenir à la maison. Murakami ne se souvient plus de la raison pour laquelle son père avait décidé d'abandonner l'animal mais il se rappelle son visage qui exprima successivement « la stupéfaction, l'admiration et le soulagement » à la vue de la petite chatte qui les attendait à la maison…
Abandonner un chat, lorsque le père du petit Haruki entraîne son fils dans cette cruelle invitation, cela fut-il un acte fondateur pour Haruki Murakami ? Dans son existence ? Dans son existence d'auteur ?
Cette histoire de chat est en effet un prétexte pour poser un regard intime sur son père, ou plus précisément sur la relation d'un fils à son père...
Quatre-vingts pages, c'est si peu pour évoquer un thème qui me touche. Tout est là pourtant déjà, les prémices de cette relation, la guerre entre le Japon et la Chine qui dessine le destin du père. La cruauté de la guerre et les questions d'un enfant sur ce que son père a fait pendant cette guerre, et après aussi...
Le destin tient à si peu de choses... Si son père était mort à la guerre, Haruki-Murakami n'aurait pas existé et certains d'entre nous n'auraient jamais emporté dans leur île déserte des livres inoubliables comme Chroniques de l'oiseau à ressort , par exemple...
Je me suis souvenu alors d'une question naïve que j'avais posé enfant à mon père. « Papa, toi aussi tu as tué des soldats allemands ? » Surpris, mon père ne me répondit pas, j'ai réalisé aussitôt qu'il ne s'attendait pas à une telle question de ma part. Ma mère comme toujours était dans les parages et s'arrangea pour m'éloigner vers ma chambre en disant que j'avais sûrement mieux à faire avec mes devoirs scolaires que de poser ce genre de questions morbides et idiotes. Je n'ai pas entendu l'échange qui s'ensuivit entre mon père et ma mère, le ton est monté, mais j'ai senti que ce n'était pas forcément une question à remettre sur la table et qu'entre-temps elle avait briefé mon père pour qu'il puisse me répondre plus spontanément, du genre : « non, bien sûr, je n'ai jamais tué aucun allemand, mais quelle question ! »... Mon père ne savait jamais mentir et là encore il m'avait attendri...
Abandonner un chat est magnifiquement écrit, mais ce texte me laisse sur ma faim. J'aurais tant voulu que l'auteur nous entraîne dans cette relation à son père, en quatre-vingts pages cela était impossible bien sûr, mais l'auteur est extrêmement pudique sur ce sujet, il me faudra me contenter de ces quelques pages qui donnent tout simplement envie d'élargir un horizon qui m'échappe. Dommage ! J'aurais voulu lire Haruki Murakami parlant de son père sur cinq cents pages. J'y étais prêt. J'avais le souffle pour cela. Dites-moi seulement si cette relation est présente dans l'univers romanesque d' Haruki Murakami. Alors j'y viendrai.
«Je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire». C'est ainsi que Haruki Murakami conclut modestement ce court livre.
Abandonner un chat, abandonner un père, abandonner un fils...
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Un bel objet que ce petit livre, j'ai adoré les illustrations superbes de l'italien Emiliano Ponzi avec leurs couleurs minutieusement choisies, qui répondent à merveille, avec beaucoup de douceur et de délicatesse, à différents moments de la vie de Murakami, de son enfance à la mort de son père.
Avec beaucoup d'humilité, Haruki Murakami, à l'âge de 73 ans ressent le besoin de nous livrer une part très intime de ses souvenirs, en particulier ceux qui l'ont marqué dans l'enfance, et ceux liés à son père. Ce père avec qui le dialogue a été difficile, parfois même interrompu pendant plusieurs années, mais dont l'auteur s'attachera après la mort à reconstituer les années de sa vie passée sous les drapeaux japonais. La blessure intime du père sur le front va lui survivre. Sa souffrance d'être revenu vivant d'une guerre dans laquelle tant d'autres de son régiment sont morts, il va la transmettre à son petit garçon.
Plusieurs passages sont émouvants lorsque Murakami évoque ses ancêtres, son père, son enfance, sa relation particulière avec les chats.
« Il y a toujours eu des chats à la maison. Je crois que nous vivions heureux avec eux. Pour moi, ils ont toujours été des amis merveilleux. Étant fils unique, mes compagnons les plus précieux étaient les livres et les chats. » (p.15)
Cependant, j'ai regretté des longueurs lors de l'évocation du conflit sino-japonais et également que Murakami ne se livre pas plus, et reste finalement un peu trop pudique à mon gout. Il balaye d'ailleurs cette objection d'un revers de main page 66 « Je ne veux pas m'attarder sur ces frictions entre père et fils. Cela m'entraînerait trop loin, je risquerais d'expliciter les choses trop crûment. Je m'en tiendrai donc là. »
Modeste, Murakami s'interroge sur l'intérêt que les lecteurs pourront trouver à son ouvrage, et sur l'incroyable nombre de « si », de circonstances qui ont amené ses parents à se rencontrer, puis à avoir un fils, lui. Il s'interroge avec pudeur sur cette somme de hasards qui nous permettent de venir un jour au monde, et nous rendent finalement bien peu légitimes, et pourraient même faire de nous des êtres diaphanes, évanescents.
« J'ignore à quel point ces souvenirs personnels peuvent intéresser les lecteurs. Mais je ne peux penser qu'en écrivant (et je n'ai jamais été à l'aise avec les théories abstraites), j'ai besoin de raviver ma mémoire, de reconsidérer le passé et de le transformer en phrases et en mots que l'on peut voir, que l'on peut lire à haute voix. Et plus j'écris, plus je me relis, plus je suis envahi par la sensation étrange de devenir transparent. Si je lève la main en l'air, j'ai l'impression de voir au travers.
Si mon père n'avait pas été démobilisé et avait été envoyé sur le front, aux Philippines ou en Birmanie… Si le professeur de musique, le fiancé de ma mère, n'était pas mort à la guerre… Quand j'ai ce genre de pensées, j'éprouve un sentiment très singulier Parce que, si ces hypothèses s'étaient réalisées, je ne serais pas ici, sur cette terre. La conscience de moi n'existerait pas non plus, ni les livres que j'ai écrits. Dans cette perspective, le fait même que je vive ici et sois romancier s'apparente à une simple illusion éphémère, qui manque bizarrement de substance. le sens que j'ai de mon individualité devient de plus en plus flou. Pas étonnant que je sois capable de voir à travers la paume de ma main. (p.72) »
Quelques attentes un peu déçues de mon côté, mais n'hésitez pas à feuilleter ce petit livre rien que pour le plaisir des yeux et découvrir les dessins d'Emiliano Ponzi. Il est aussi l'occasion pour les fans de recueillir des confidences et apportent un éclairage intéressant sur des thèmes chers à l'auteur.
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Haruki Murakami fait parti des auteurs que j'aime retrouver. Ses romans sont comme des rendez-vous que j'attends avec impatience. J'aime ses énormes pavés, son écriture, son univers mystérieux, étrange, onirique.

Mais ce livre est très différent de ceux que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, car « Abandonner un chat » est un petit récit autobiographique qui tourne autour de la figure du père.

« J'ignore à quel point ces souvenirs personnels peuvent intéresser les lecteurs. Mais je ne peux penser qu'en écrivant …, j'ai besoin de raviver ma mémoire, de reconsidérer le passé et de le transformer en phrases et en mots que l'on peut voir, que l'on peut lire à haute voix. Et plus j'écris, plus je me relis, plus je suis envahi par la sensation étrange de devenir transparent. Si je lève ma main en l'air, j'ai l'impression de voir au travers. »

Relater ses souvenirs de jeunesse, ses pensées intimes, se mettre à nu, est un exercice que je trouve particulièrement difficile et exigeant.
Je lis assez peu de romans autobiographiques, par pudeur, je pense. J'ai l'impression de faire preuve d'une curiosité déplacée, de m'immiscer dans la vie privée des gens. Ce n'est pas tout à fait vrai, puisque dans une autobiographie, c'est l'auteur qui entreprend de nous révéler des moments intimes de sa vie.

Alors pourquoi l'ai-je lu ?
Je voulais trouver quelques clés de l'univers si fascinant de Haruki Murakami.

*
Cette biographie débute par un souvenir d'enfance insolite, mettant en scène une chatte que son père et lui ont abandonnée sur une plage. Haruki Murakami ne se souvient plus des raisons de cet abandon, mais il se souvient de sa tristesse et de ses regrets de ne pas s'être opposé à son père. Mais de retour de la plage, quelle n'est pas leur surprise de voir la petite chatte revenue avant eux, comme par magie.
Un autre souvenir marquant surgit au détour d'une page, celui d'un chaton coincé dans un arbre du jardin, qui appelle pour qu'on vienne le déloger et qui disparaîtra mystérieusement.

Ces deux anecdotes communes au père et au fils m'ont rappelé la présence constante de cet animal dans ses romans.

*
Mais cet essai est avant tout des scènes de vie ordinaires et des souvenirs de son enfance.
L'auteur se remémore des évènements qui peuvent être perçus comme insignifiants, banals, mais que son inconscient a choisi de conserver et qui d'une manière ou d'une autre, ont façonné sa personnalité et son écriture.

« En tout cas, il y a une chose, une seule, que je voudrais ajouter à ce texte : je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire. C'est parfaitement évident. Mais au fur et à mesure que j'ai approfondi cette réalité, j'ai été convaincu que nous sommes tous le fruit du hasard, et que tout ce qui a eu lieu dans ma vie et dans celle de mon père a été accidentel. »

*
Ses souvenirs se cristallisent autour de la figure paternelle, ce père qu'il a si mal connu, si mal compris, si mal aimé. Malgré l'affection sincère et la douleur de sa perte, l'absence de dialogues entre eux, le manque de réponses à ses questions ont laissé un vide en lui.

Ce père passionné de haïkus, silencieux, secret quant à sa jeunesse, semble avoir gardé au fond de lui de profondes blessures qui ont laissé sur son esprit, une cicatrice invisible, mais indélébile.

« Tout le monde a vraisemblablement connu une expérience plus ou moins douloureuse, en tout cas impossible à oublier, difficile à transmettre, et dont le fardeau doit être porté jusqu'à la fin dernière. »

Ainsi, Haruki Murakami dresse le portrait incomplet de ce père marqué par une éducation stricte et sans amour, par la douloureuse expérience de l'abandon, puis par la guerre sino-japonaise et la seconde guerre mondiale.

« Sur le chemin du retour
Je marche une seconde fois
Dans la boue, sous la pluie. »

Ce livre m'est apparu d'autant plus authentique et honnête que l'on ressent les besoins de l'auteur de comprendre ce père, de compléter les pages manquantes de sa propre histoire, en se défaisant des ombres qui ternissent le passé de son père.

Ce titre revêt alors pour moi une autre signification, car en abandonnant ce chat, le père a également abandonné son fils.

*
En nous parlant de l'expérience de guerre de son père, cette histoire de famille, ces petits fragments de vie s'inscrivent dans une histoire plus grande et participe à intégrer la petite histoire dans la grande.

« Une des choses que je voulais souligner, dans ce récit, c'est que la guerre provoque, dans la vie et dans l'esprit d'un homme – d'un citoyen ordinaire, anonyme –, des changements profonds, énormes. Changements qui ont eu pour résultat ce que je suis, moi, ici. Si le destin de mon père avait emprunté un chemin un tout petit peu différent, je n'aurais pas eu d'existence. Voilà ce qu'est l'histoire : une réalité froide et unique parmi une myriade d'éventualités. »

*
Avec simplicité et pudeur, Haruki Murakami dresse un portrait délicat de son père, à la fois sincère et touchant. Les magnifiques illustrations d'Emiliano Ponzi qui accompagne le texte ajoute une touche plus personnelle et poétique.
L'écriture est douce, belle, mais je regrette la brièveté du récit. Il y a de belles réflexions, mais seulement esquissées. J'aurais aimé une oeuvre plus étoffée. Ce n'est bien sûr que mon ressenti, il n'engage que moi, et je reste bien entendu une fan inconditionnelle du grand auteur japonais.
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Court texte de souvenirs, quelques épisodes marquants de la vie d'un enfant, anodins le plus souvent, mais malgré tout sertis dans son histoire, jalonnant l'évolution de la relation entre le père et le fils, qui fut loin d'être paisible.

C'est une sorte d'absolution d'autant que les rares confidences paternelles fournissent une explication sinon un alibi à ce qui pouvait assombrir le regard d'un enfant sur son père.

Si le récit est très bref, il est accompagné de superbes illustrations qui soulignent les propos écrits, dans un style épuré mais très précis, restituant les faits et l'ambiance.

Les amoureux de Murakami ne manqueront pas d'être émus par ces confidences, puisqu'on apprécie d'en savoir plus sur les auteurs qui nous ont fait rêver.

Est-ce une façon de découvrir cet auteur ? Sans doute pas. Si elles permettent de voyager dans le temps et l'espace pour s'exporter au coeur du Japon tourmenté du début du vingtième siècle, ces confidences ne constituent cependant pas un reflet de la portée de l'oeuvre et de la magie de l'écriture d'un Kafka sur le rivage.
L'auteur se pose d'ailleurs clairement la question :

« J'ignore à quel point ces souvenirs personnels peuvent intéresser les lecteurs »

et confesse le besoin de

« raviver sa mémoire, de reconsidérer le passé et de le transformer en phrases et mots que l'on peut voir, que l'on peut lire à haute voix ».

Tentative d'exorciser le passé, et également réflexion sur la fragilité et le peu de valeur de nos existences individuelles, soumises aux seules lois du hasard.

Merci aux éditions Belfond et Netgalley.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Abandonner un chat est une flânerie parmi les souvenirs du narrateur, agrémentés des merveilleuses illustrations d'Emiliano Ponzi, ce qui en fait une lecture délicieuse.
Le court récit s'ouvre sur un souvenir vivace dans la mémoire du narrateur, pas un bon souvenir, ni un mauvais, juste un souvenir saillant.
Son père et lui sont partis en bicyclette avec l'intention d'abandonner une chatte, pourquoi alors que la famille du petit garçon vit entourée de chats ? L'enfant ne se le rappelle plus et nous n'en saurons pas plus. Mais quand ils rentrent tous deux chez eux, ils ont la surprise d'être accueillis par l'animal délaissé. Comment a-t-il fait pour arriver avant eux ? Mystère.
C'est un petit livre qui ne permet pas vraiment de découvrir l'auteur, mais qui ravira ses fans.
Merci à NetGalley et aux éditions Belfond pour cette lecture.


Lien : https://dequoilire.com/aband..
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
…chacun de nous n'est qu'une goutte de pluie, anonyme parmi la multitude de gouttes qui tombent sur une vaste étendue de terre. Juste une goutte. Une goutte unique, qui possède son individualité, mais qui peut être remplacée. Et chacune de ces gouttes a ses propres sensations, elle a sa propre histoire et elle a la responsabilité de transmettre ce dont elle a hérité. Nous ne devons pas l'oublier. Même si nous perdons notre moi individuel pour être englobés, effacés dans un collectif.
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Mon père et moi avons grandi à des époques différentes, dans des environnements diffé-rents. Et forcément différentes ont été nos façons de penser, nos vues sur le monde. C'est une évidence. Si à un certain stade de ma vie j'avais essayé de rebâtir notre relation, l'histoire aurait peut-être trouvé une autre issue mais j'étais trop focalisé sur mes propres objectifs pour consentir à cet effort. l'étais encore jeune, j'avais une multitude de choses à accomplir et, dans ma tête, j'avais une idée claire des buts que je poursuivais. Qui étaient pour moi beaucoup plus importants que les rapports compliqués entre un père et son fils. Et puis, bien sûr, j'avais aussi ma propre famille à protéger.
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[…] chacun de nous n'est qu'une goutte de pluie, anonyme parmi la multitude de gouttes qui tombent sur une vaste étendue de terre. Juste une goutte. Une goutte unique, qui possède son individualité, mais qui peut être remplacée. Et chacune de ces gouttes a ses propres sensations, elle a sa propre histoire et elle a la responsabilité de transmettre ce dont elle a hérité. Nous ne devons pas l'oublier. Même si nous perdons notre moi individuel pour être englobés, effacés dans un collectif. Je devrais plutôt dire « précisément parce que cette individualité est remplacée par du collectif ». (p.73)
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C'est seulement peu de temps avant sa mort que j'ai parlé avec mon père en face à face. J'avais alors presque soixante ans et lui en avait quatre-vingt-dix. Il était à l'hôpital Nishijin à Kyoto, atteint d'un diabète sévère et d'un cancer généralisé. Lui qui était d'une constitution plutôt robuste était à présent terriblement maigre, au point que j'avais du mal à le reconnaître. Ainsi, à la fin de sa vie -dans ses tout derniers jours-, nous avons eu quelques conversations maladroites et nous sommes parvenus à une espèce de réconciliation. Malgré tout ce qui nous séparait, nos façons différentes de penser et de voir le monde, tandis que je contemplais cet homme si émacié, si décharné, j'ai senti qu'il y avait indubitablement entre nous un lien flagrant, un lien qui me donnait de la force. (p.69)
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L'histoire n'appartient pas au passé. C'est quelque chose qui coule comme du sang chaud et vivant à l'intérieur de la conscience ou de l'inconscient et qui, inévitablement, se transmet à la génération suivante En ce sens, ce qui est écrit ici n'est pas seulement une histoire personnelle, c'est aussi un fragment de la grande histoire qui bâtit le monde dans lequel nous vivons.
P. 82
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Vidéo de Haruki Murakami
Pierre Földes a choisi d'adapter six nouvelles de l'écrivain Haruki Murakami dans son film d'animation "Saules aveugles, femme endormie". Pour conserver l'atmosphère de fantastique décalé et de mélancolie, Földes enchevêtre les histoires et suit le parcours de quatre personnages après le tremblement de terre et le tsunami qui ont touché le Japon en 2011.
#harukimurakami #littérature #animation
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