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EAN : 9782221259283
224 pages
Robert Laffont (13/01/2022)
3.74/5   76 notes
Résumé :
Dans une ville à feu et à sang, deux êtres tentent de survivre.

Hugo se terre chez lui, retranché derrière une porte blindée. Il observe l’horizon partir en fumée. Jusqu’au jour où, poussé par le destin, il se décide à sortir et à traverser le chaos pour atteindre le cœur même du brasier.

Pauline a rejoint un groupe de révoltés, quelques jeunes réfugiés dans les tunnels du métro afin d’échapper aux bombardements. À bout de force, elle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Dans les romans à l'ambiance apocalyptique, beaucoup d'auteurs développent les pourquoi et comment de la situation. Olivier Gallien a emprunté le chemin opposé.

Une ville sous les bombes, du moins sa moitié, barrée par une frontière physique. Détruite. Plongée sous une épaisse couche de cendre, Dans la neige ardente.

On ne sait rien de cette guerre, de cette frontière, ni même d'où se déroule l'action. Quand à la période, peu de choses permettent de la situer dans le temps, sans doute un futur très proche, mais rien n'est moins sûr. C'est l'originalité de cette histoire.

Dès son premier roman, Olivier Gallien imprime déjà sa patte dans cette poudreuse mortelle. Roman court, 210 pages, chapitres concis. Un concentré brut et brutal, mais aussi par à-coups sombrement lyrique.

Deux personnages principaux, Hugo et Pauline, séparés par la démarcation, et qui tentent de se rejoindre. Trouver encore un but dans un monde terrifiant et presque mort. Donner du sens à ce qui est éteint, braver ce qui s'embrase.

L'auteur écrit « à l'os », expression actuellement très à la mode. Mais qui correspond assez bien à cette plume-là et cette manière d'en dire le strict minimum. Suggérer plutôt que décrire, pour que l'imagination fasse une partie du chemin.

Cette manière épurée de raconter crée une ambiance atypique et fait se concentrer sur les deux protagonistes principaux. Et sur leurs actions chocs.

Dans ces ténèbres, au sens propre comme au figuré, chaque pas franchi est un avancée vers la terreur, une progression à travers l'enfer.

Écriture à l'économie ne veut pas dire sans âme, c'est tout le contraire. le primo écrivain arrive à rendre poétique la frugalité, à faire émerger par intermittence des émotions qui s'en retrouvent renforcées. de plus en plus au fil des chapitres.

Le peu de lumière qui traverse ce récit se paye au prix fort, que le lecteur regarde les yeux dilatés. Moi qui aime habituellement le gras dans ce genre de récit, je dois dire que le versant « maigre » proposé par l'auteur vaut vraiment son pesant de sensations.

Olivier Gallien propose une expérience de lecture intense et cruelle. Une ligne sinueuse à la recherche d'un souffle de vie, dans ce pandémonium plongé Dans la neige ardente. Une voix à suivre.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Ce que j'ai ressenti:

Je pense encore au ciel. Au ciel

Qui meurt sur nos lèvres et dans nos yeux

Je pense encore à eux, Hugo et Pauline

Dans la neige ardente, ils survivent

Ils survivent au climat, au contexte

À la guerre, aux autres, au désespoir

Ils survivent au trouble, à la malnutrition

Au chaos, au vacarme, aux requiem

Deux routes, deux manières de survivre

Mais, le même but.-Alors, ça fait quoi?-

Ça fait une ambiance ramassée,

Entre ombre et lumière, singulière

Un temps incertain, instable, curieux

Entre vie, mort, et entre-deux vacillant

Des phrases courtes, impactantes

Ni dans la surenchère, ni dans le minima

Juste de l'émotion, à l'état brut

Et ça, ça reste toujours, longtemps,

Ça s'accroche, ça gratte, ça s'infiltre

Aussi fort, aussi sûrement, qu'un frisson

Parce que c'est efficace, addictif, ardent

Qu'il y a ce décor d'apocalypse qui s'ouvre

Sur des scènes de vies très intenses

Je pense encore à eux, Pauline et Hugo

Ne voulant pas les laisser à la merci

De cette ville de tous les dangers

« Alors que le ciel flamboie »…

Alors, que j'ai ressenti, autant…

Je ne sais pas combien de temps

Il nous reste, mais ça sonne, très actuel

Et l'énergie de l'Ultime, elle nous traverse,

Elle parle même, poésie, à nos feux intérieurs…

Et si les rares êtres humains qui liront ceci

Pouvaient prendre note de ce conseil lecture:

Ne doutez plus, voici, un roman noir lumineux

Une flamme à aller chiper de toute urgence

Avant que la poussière ne recouvre tout…

Je pense encore au ciel, ce soir. Au ciel

Qui pourrait survivre, dans nos yeux

Et je me languis de vous, de eux,

Fabuleux, Dans la neige ardente!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre. Un livre court mais intense avec une jolie plume. Dans le contexte actuel que tout le monde connaît ce livre m'a fait frissonner de crainte. La guerre est à notre porte et ce livre nous rappelle que le monde est fragile. L'auteur ne nous indique pas l'époque ni vraiment de précision de la cause de ce chaos mais à quoi bon puisque tout s'effondre brûle c'est comme la fin d'un monde. Choisir son camp vivre cacher ou croire en une certaine liberté et se faire piéger voilà le destin de ces jeunes qui tentent tant bien que mal de survivre. C'est une course effrénée pour retrouver un être cher le ramener hors danger au risque de sa propre vie. le courage de ce jeune et remarquable alors qu'au début du roman on le sentait antipathique et résigné. On pourrait dire certainement qu'il était réaliste face à ce spectacle d'apocalypse qui se déroulait à sa fenêtre.
L'auteur nous emmène dans ce périple de tous les dangers. plonger dans ce chaos foncer et revenir si possible sain et sauf. Parviendra-t-il au bout de ce combat ? pour le savoir ouvrez ce livre Et prévoyez quelques heures car je pense qu'il vous sera difficile de le refermer avant de l'avoir fini.
Lecture remarquable pour un premier roman l'auteur fait fort.
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Sous les cendres

Des romans « post-apocalypse » j'en ai lu quelques uns. J'aime bien ce genre, à la frontière de la science-fiction, du thriller et du roman noir. Mais celui-ci est très différent, inclassable. Il s'ouvre par une scène hallucinante : un jeune homme, Hugo, derrière sa baie vitrée, au huitième étage de son immeuble, regarde le nord de sa ville disparaître sous un tapis de bombes. le lendemain matin, il ne reste que les odeurs pestilentielles portées par le vent, et les cendres, cette neige grise et ardente qui recouvre tout. Comment ne pas penser à la Syrie ou, plus près, à l'Ukraine en lisant ces lignes, aux habitants des villes bombardées qui assistent impuissants à la destruction de leur vie ? Hugo habite dans la partie épargnée de la ville (aucun repère spatio-temporel dans ce roman), il se terre dans son appartement, écoute en boucle le Requiem de Mozart quand il y a de l'électricité. Ses amis n'ont pas eu sa chance : ceux qui ont échappé aux bombes et aux snipers sont réfugiés dans le métro où ils attendent un hypothétique cessez-le-feu. Parmi eux il y a Pauline, qui a perdu son amoureux, et qui décide de remonter à la surface… Pour y trouver quoi ? Qui ?
L'écriture est concise, les chapitres s'articulent autour des deux personnages principaux, Hugo et Pauline dont on comprendra les liens indéfectibles qui les unissent.
L'auteur prend soin de ne rien expliquer des raisons de cette guerre, laissant notre imaginaire se nourrir de l'actualité, et c'est très malin.
Ce premier roman est très noir, court mais intense. Eprouvant même, je l'ai terminé angoissée (bon ce n'était peut-être pas très indiqué de vouloir le finir à tout prix à une heure du matin…).
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Quel livre saisissant !
Une histoire au scénario concis qui tient en deux lignes mais d'une intensité folle...
Une ville partagée en deux, d'un côté une vie difficile mais possible, de l'autre l'enfer des bombardements et la survie sous terre...Il y a Hugo seul dans son appartement qui regarde de loin les explosions qui s'enchaînent inlassablement sur cette partie où sa famille et ses amis ont choisi d'aller se battre. Pauline hante sa conscience...
On n'en saura pas plus, ni le comment ni le pourquoi d'une telle situation, ni le lieu, ni l'époque, une histoire intemporelle qui peut se poser n'importe où, dans laquelle il est si facile de se projeter.

Hugo finira par choisir d'aller chercher Pauline.
Tous deux errent de leur côté dans une ville ravagée. La crasse, la puanteur, la violence et la mort règnent, le danger est omniprésent. Chaque rencontre comprend un risque majeur et chacun en fera les frais. Il sera question de découragement, d'espoir, de loyauté, de trahison, d'amour infini, de dépassement de soi...

Une plume incisive, parfois infiniment poétique pour décrire une extrême noirceur...

Un roman dur, très dur, court et percutant, une atmosphère étouffante au milieu de ces amas de cendres qui recouvrent cette part d'humanité qu'ils perdent et qu'ils retrouvent pour la reperdre à nouveau...

Une lecture qui me hantera longtemps ....
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ils voulaient apporter une pierre à l'édifice qu'ils pensaient pouvoir construire. Le monde nouveau auquel ils aspiraient et qui ne pouvait être que meilleur que celui qu'on leur avait imposé depuis la naissance. Leur naïveté m'avait mis en colère. Je n'avais jamais souscrit à ce genre d'illusions béates. Le monde était ce qu'il était, il était illusoire de vouloir le changer. Qui étaient-ils pour pouvoir ne serait-ce qu'imaginer interférer sur le cours des choses ? Et quand bien même ils arriveraient à créer une civilisation nouvelle, combien de temps faudrait-il avant que leur oasis ne se transforme en un bourbier de plus ?
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En montant, j'ai aperçu la lumière, premier rayonnement qui s'imprimait à ma rétine depuis des mois. La douleur dans l'oeil, les larmes sans la tristesse. J'aurais voulu que mes amis soient avec moi, qu'ils se sortent de ce trou répugnant dans lequel nous moisissions lentement, qu'ils voient la clarté comme je la voyais et qu'ils ne puissent rien y faire, qu'ils soient obligés de la suivre, comme des insectes attirés par un néon dans la nuit. Quitte à en mourir. A en mourir en étant vivants, sans se cacher, une dernière fois. J'ai continué, j'ai poussé le sas et j'ai failli m'évanouir sous l'éclat infernal du ciel qui était toujours là.
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J’ai imaginé le sol se faire martyriser au rythme des saccades lumineuses, là-bas, de l’autre côté de la frontière. Les geysers de flammes, la terre qui devait voler dans les airs, se fondre dans l’obscurité avant de retomber en une multitude de particules calcinées. J’ai observé ces lueurs qui anéantissaient une partie de ma vie et je m’en voulais de les trouver belles malgré tout, d’apprécier la beauté de la scène jusqu’à en oublier ce qu’elle était vraiment : un carnage, une brûlure qui ne pourrait cicatriser.
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Qui pouvait encore avoir la prétention de se considérer pêcheur quand la vie ne laissait plus que le choix de tuer ?
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Vidéo de Olivier Gallien
Mon interview d'Olivier Gallien pour parler de son roman court et percutant Sève.
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