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EAN : 9782266334594
224 pages
Pocket (04/05/2023)
3.8/5   77 notes
Résumé :
Noah, 10 ans, entra dans la vie de Jacob avec la force d'une tempête. Une rencontre qui changera tout et qui donnera la plus improbable des amitiés.
Une étude des plus sérieuses a démontré que l'on se fait une idée des gens en quatre secondes et cinquante centièmes. Quatre secondes et cinquante centièmes. C'est le temps que Noah, enfant métisse de 10 ans, a pour convaincre chaque personne du voisinage qu'il sera le prochain président des Etats-Unis. C'est peu... >Voir plus
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Camille Andréa à travers ce dernier opus, nous livre une histoire sous la forme d'un conte philosophique.

Aux Etats Unis, vit Jacob STERN, un homme juif de 75 ans. Toute sa vie passée se résume à cinq cahiers écrits pour pallier à sa mémoire défaillante. Il regarde sa télé éteinte toute la journée et ne sait plus avec fiabilité se situer sur l'échelle du temps. Il finit par être dissocié au calendrier de sa vie depuis si longtemps que sa femme Hannah est décédée.

Noah d'AMICO est un jeune enfant métis de 10 ans, vêtu d'un costume trop grand mais qui fait du porte à porte car tout petit qu'il est, il veut devenir Président des Etats Unis, pour cela il a entrepris de recueillir 1000 signatures.

Après avoir obtenu sa première auprès du clochard du coin, il sonne à une porte de son voisinage.

Jacob STERN muni de sa bouteille d'oxygène ouvre, étonné : face à lui, un petit enfant dans un costume trop grand, lui expliquer avec des mots d'adulte sa requête présidentielle. Subjugué, Jacob STERN, l'écoute lui répond et s'engage une longue conversation entre les deux protagonistes.

C'est la rencontre de deux solitudes. C'est ainsi que Noah va le visiter fidèlement, des conversations s'enchainent autour d'un donuts.

Une véritable amitié se noue entre les deux personnages, l'interaction est là malgré leurs différences et les inconnues. Noah d'AMICO a des talents d'orateur qui étonnent. Cette compagnie réduit l'isolement et la douleur de cet homme. Il retrouve l'espérance et la joie de vivre.

Il va se passer de nombreux bouleversements dans cette histoire.

La vie va donner rendez-vous à Jacob STERN. Il erre dans la ville et se cache.

Pourquoi ?

Qui est réellement cet homme ?

Ensuite, le lecteur fait une rupture dans la temporalité et un bond dans le temps avec Noah d'AMICO, devenu a 35 ans, Président des Etats Unis.

Ce dernier va découvrir la part d'ombre de son vieil ami et va se trouver face à des choix cornéliens.

J'ai passé un agréable moment de lecture, Camille Andréa cherche à faire réfléchir le lecteur autour de plusieurs thèmes philosophiques.

Pourtant, j'ai été gênée par des scènes improbables et irréelles utilisées par l'auteur.

Merci à Babelio (masse critique privilégiée) et les éditions Plon pour l'envoi de ce livre.
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Roman sous forme de conte philosophique qui se lit d'une traite.
Le travail de l'éditeur permet une lecture aisée de l'ouvrage.
C'est une histoire tantôt farfelue, tantôt chargée de tristesse.
Jacob, 75 ans, meurt de chaud et d'ennui lorsque le jeune Noah, 10 ans, métis, frappe à sa porte et sollicite sa signature pour devenir Président des États-Unis.
C'est une amitié indéfectible qui naît dés lors entre les deux protagonistes, malgré tout ce qui les sépare...
Cette amitié, certes ne suffira pas à combler totalement une mémoire en forme de gruyère mais reconnectera quelque peu, pour un bref instant, les êtres à leur passé.
De nombreuses incursions du passé surgissent dans le présent pour rappeler le devoir de mémoire.
L'histoire comporte de nombreux rebondissements, quitte à casser parfois la trame du récit, certaines situations sont surréalistes.
La gravité de certains faits auxquels le récit se réfère, alterne avec une plume parfois légère, ce qui déroute parfois le lecteur.
Les événements historiques douloureux sont tirés de la réalité mais parfois évoqués trop rapidement et avec un certain détachement.
Le début du roman et la quatrième de couverture sont prometteurs et ont quelquefois déçus mes attentes.
Un roman dans lequel j'ai trouvé beaucoup de "zapping", parfois gênant.
Les idées sont bonnes, tandis que la construction du récit laisse quelquefois à désirer.
Toutefois le travail sur le mélange de la part de rêve et de réel est intéressant en permettant de brouiller la temporalité du roman mimant la fuite de la mémoire.
Je remercie L'équipe de Babelio ainsi que les éditions Plon qui m'ont envoyé ce roman.



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Noah et la shoah

Camille Andrea nous régale à nouveau avec ce roman qui met aux prises un garçon de dix ans qui se rêve président et un rescapé de la Seconde guerre mondiale. L'auteur du sourire contagieux des croissants au beurre signe un conte plein de vitalité.

Pour réussir sa vie, il faut faire preuve d'ambition et d'une volonté de fer. C'est ce que ce dit Noah, 10 ans. le garçon de Nashville décide de faire du porte à porte pour rassembler un millier de signatures. Quand il sonne à la porte de Jacob Stern, le vieil homme est séduit par le culot du petit métisse qui a déjà rodé son discours, qui commence par dire merci. Une entame qui intrigue le septuagénaire qui décide pourtant de ne pas signer d'emblée de peur de ne pas revoir cet esprit vif qui vient meubler sa solitude. Au fil de leurs échanges on va en apprendre un peu plus sur leurs vies respectives. Noah a perdu sa mère et doit aider son père qui tient une pizzeria. le veuf est aigri, sévère et ne fait guère preuve d'affection envers son fils. Il entend être respecté et entend mettre fin aux rencontres avec ce "vieux pervers". À tout prendre, il le préfère encore lorsqu'il se plonge dans ses volumes d'encyclopédie.
C'est d'ailleurs à l'aide de ses livres qu'il va en apprendre davantage sur cette Shoah dont Jacob Stern a été l'une des victimes. Un passé que la maladie d'Alzheimer va peu à peu effacer et qui est consigné dans cinq cahiers "à brûler après ma mort sans les lire". Car au fil du récit, on va découvrir que le monde n'est pas manichéen, mais paré de nombreuses nuances, que derrière une vérité peuvent se terrer bien des mensonges. Alors, si Noah doit ne retenir qu'une chose de ses visites chez le vieil homme, c'est la complexité du monde, c'est la difficulté à décider en conscience.
Camille Andrea, dont on rappellera qu'il s'agit d'un auteur reconnu publiant sous pseudonyme, joue avec beaucoup d'à-propos ce jeu des masques dans ce conte qui mêle humour et gravité. D'une plume légère, il nous entraîne dans un monde du faux semblant et de la duplicité. Mais la vertu première de ce roman qui se lit avec gourmandise, c'est la belle démonstration qu'il nous propose: ne jugez pas avant d'avoir en main toutes les pièces du dossier.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Grâce aux éditions Plon et Babelio, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, j'ai eu le plaisir de lire le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi de Camille Andrea.
Une étude des plus sérieuses a démontré que l'on se fait une idée des gens en quatre secondes et cinquante centièmes.
C'est peu mais c'est le temps que Noah, enfant métisse de 10 ans, a pour convaincre chaque personne du voisinage qu'il sera le prochain président des Etats-Unis.
Ce temps fût suffisant pour Jacob Stern, vieil homme de confession juive de soixante-quinze ans.
Nous découvrons la rencontre entre deux générations, deux visions du monde et de l'avenir.
D'un coté nous avons un vieil homme qui a perdu goût à la vie et en proie au vide destructeur ; de l'autre un enfant ambitieux, lumineux, au discours d'un politicien de cinquante ans.
Ils n'ont en commun que les souvenirs qu'ils ont créés ensemble autour de donuts au chocolat et de grands verres de lait.
Souvenirs que Jacob oubliera un jour et que Noah ressassera toujours.
Une rencontre qui changera tout et rien..
Le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi est un roman tout en étant également un conte philosophique.
Camille Andrea est un auteur (ou autrice) qui écrit sous un pseudonyme. Ayant bien aimé son premier roman le sourire contagieux des croissants au beurre j'étais ravie de pouvoir découvrir celui-ci.
Malheureusement, cette fois ci mon avis est un peu mitigé.
J'ai bien aimé les personnages, aussi bien Noah que Jacob. le petit garçon m'a fait sourire avec sa façon de voir les choses. Il n'a que dix ans mais par moment il possède une maturité surprenante pour son âge. Quand à Jacob, c'est un vieil homme plein de surprises, bien moins lisse qu'on ne l'imagine au premier abord.
Je trouve toutefois dommage qu'ils n'aient pas été plus creusés, ils manquent un peu de profondeur. L'auteur les survole un peu trop, c'est dommage.
J'ai été surprise par la façon d'évoluer de l'histoire. En effet Camille Andrea surprend en amenant un élément impossible à imaginer.
C'est très intéressant et cet ouvrage se lit facilement. D'ailleurs, je l'ai lu d'une traite. Mais je ne suis pas certaine d'en garder un grand souvenir.
J'ai bien aimé les personnages, l'histoire, mais je trouve que ça s'éparpille par moment.
Les évènements importants de l'histoire sont presque trop survolés.
Le devoir de mémoire est important, il faut parler du passé pour qu'il évite de se reproduire. La façon de le traiter ici ne m'a pas totalement convaincue.
J'ai également été surprise que 25 ans passent en peu de pages, c'est résumé de façon trop succincte. En fait, des pages en plus à ce roman n'auraient pas été de trop.
J'ai néanmoins apprécié la dernière partie où l'on découvre ce qu'est devenu Noah. Je n'ai pas été déçue et j'ai refermé ce roman avec un sourire aux lèvres. La façon dont l'auteur clos cet ouvrage m'a plu.
Le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi est un roman sympathique que j'ai aimé lire lors d'une après midi de repos.
Ma note : 3.5 étoiles.




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Pour se présenter à la Présidence des Etats-Unis, il faut être âgé de plus de trente-cinq ans. Noah est déterminé à changer cette règle : il n'a que dix ans et il « ne compte pas gâcher les vingt-cinq prochaines années de sa vie à attendre d'avoir le bon âge » (p. 26), alors qu'il possède « la solution miracle ». Il sait de quelle manière lutter contre la faim dans le monde, l'immigration illégale, les guerres, la criminalité, les armes à feu, etc. Il a la « solution pour tous ces problèmes que les adultes ont créés et jusque là échoué si lamentablement à résoudre. » (p. 26) Pour modifier les statuts de l'élection américaine, il a eu l'idée de faire une pétition. C'est pour cette raison qu'il frappe à la porte de Jacob Stern.


Le vieil homme est le seul à écouter le jeune métis et à ne pas se moquer de ses rêves ambitieux. le discours de l'enfant est empli d'espérances et il donne envie d'y croire. Autour de donuts, une amitié naît et chacun écoute l'histoire de l'autre, mais chacun ne dit qu'un pan. Noah décrit ses aspirations avec le filtre de l'insouciance et de l'innocence de l'enfance ; Jacob le fait avec celui des secrets de la maturité et des pertes de mémoire. Pour se raconter, il fait attention aux mots et transforme l'innommable en jeu. La relation entre eux deux est magique.


Pendant le début de la première partie, j'ai beaucoup ri, puis j'ai été très émue, car mon regard adulte comprenait ce qui se cachait derrière les termes choisis avec soin. J'ai ressenti beaucoup de tendresse pour ce roman. Dans la deuxième partie, c'est d'abord une phrase qui m'a interpellée, sans que je m'y attarde, puis est arrivée la conclusion de ce versant de l'histoire et certains passages ont pris une autre dimension. Enfin, la dernière partie m'a, une fois encore, remuée pour d'autres motifs.


Ce roman m'a fait vivre des montagnes russes émotionnelles. La perspective de mes sentiments évoluait en fonction de ce que j'apprenais sur les personnages. J'ai alors compris, que sans connaître les parts d'ombre et de lumière d'une personne, il est impossible de savoir qui elle est. de la manière dont sont contés certains épisodes d'une vie dépend le versant vers lequel nos émotions dérivent. L'ascenseur émotionnel que j'ai vécu avec cette lecture m'a fait, énormément, réfléchir, au sujet de notre perception des autres. Elle m'a fait comprendre que certains mots provoquent en moi une réaction épidermique et déterminent mon jugement.


Je m'attendais à rire avec le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi, ce fut le cas, mais je n'avais pas anticipé mon chamboulement. J'ai adoré.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Un donut au chocolat
Le garçon était assis en face du vieux. Il tenait à présent lui aussi un donut au chocolat dans la main, l’observait comme s’il n’en avait jamais vu de sa vie.
— C’est un donut kasher, dit Jacob. Tu sais ce que ça veut dire ?
— Non.
— Cela signifie qu’il est conforme aux prescriptions rituelles du judaïsme.
— Je ne comprends pas.
— C’est un donut sain et pur.
Et tout en disant cela, le vieux pensa qu’il était ridicule de dire d’un donut qu’il était sain et pur. Un donut, c’était la plus grosse cochonnerie qu’il pouvait y avoir sur la Terre.
— Je suis juif, je te l’ai déjà dit ?
L’enfant haussa les sourcils.
Le vieux sourit. Ses yeux rétrécirent, menaçant à tout moment de disparaître derrière les sillons de ses rides.
— Ce n’est pas une maladie. Et n’aie pas peur, ce n’est pas contagieux !
Le vieux repensa à la célèbre tirade de Shylock dans Le Marchand de Venise qu’il n’avait jamais oubliée. Étrange pour quelqu’un qui commençait à tout oublier. Un juif n’a-t-il pas des yeux ? Un juif n’a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, de l’affection, de la passion ; nourri avec la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé aux mêmes maladies, soigné de la même façon, dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été que les chrétiens ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ?
— Tu es catholique, toi ?
— Oui. Parce que mon père est catholique. Il est d’origine italienne.
— C’est vrai, il fait des pizzas.
— Et les meilleures du monde !
— Eh bien, c’est un peu la même chose. Catholique, juif. On croit en quelque chose. Et ça nous rend meilleur, enfin, je pense. Si tu veux être président de tous les Américains, tu devrais t’intéresser à toutes les communautés qui forment notre pays. Les musulmans, les bouddhistes, et tout ça.
— Je m’informerai auprès de mon conseiller.
— Tu as un conseiller ?
— Oui, un conseiller en douze volumes, cela s’appelle une encyclopédie.
Ils éclatèrent de rire et Noah mordit dans le donut avec vigueur.
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Une porte
Août 1992
— Merci, dit Noah lorsque la gigantesque porte s’ouvrit devant lui, en employant le même mot qu’il avait prononcé lorsque la gigantesque porte de chacune des cinq maisons de l’allée auxquelles il avait frappé auparavant s’était ouverte.
Telle était la stratégie qu’il avait mise au point après avoir passé la journée précédente à se prendre des portes en bois, en métal, blindées, en verre, en grillage de cage à poules, de toutes sortes, en pleine figure à peine son « bonjour » prononcé. C’était une évidence, de par son âge, on le prenait pour un élève d’une école du coin et on s’attendait à ce qu’il sorte de derrière son dos un calendrier deux fois plus grand que lui ou un paquet de coupons de tombola multicolores, pour pouvoir payer à sa classe un voyage de fin d’année en Californie ou en Floride, et aller voir les dauphins, animaux que l’on apercevait rarement dans le coin, en plein cœur du Tennessee.
Enfin, cela, c’était dans le meilleur des cas. Car le petit garçon était noir, et dans ce quartier résidentiel, les gens n’avaient pas l’habitude de voir des petits garçons noirs sonner à leur porte. Et dans ce quartier, les gens n’étaient pas curieux de savoir si ce petit garçon noir sortirait de derrière son dos un calendrier deux fois plus grand que lui, des coupons de tombola ou un pistolet automatique pour les braquer. Dans ce quartier, on ne semblait guère aimer les tombolas, ni les calendriers, et encore moins les pistolets automatiques. Ou tout simplement les enfants qui se payaient des voyages de fin d’année en Californie ou en Floride avec l’argent d’une tombola à laquelle on ne gagnerait (si jamais l’on gagnait) qu’une brosse à dents électrique, un porte-clefs ou deux verres gratuits de cet infect punch que la directrice de l’école aurait sûrement concocté pour l’occasion, dans la bassine où elle avait l’habitude de prendre des bains de pieds ou de tremper ses varices.
Une étude des plus sérieuses a démontré que l’on se fait une idée des gens en quatre secondes et cinquante centièmes. Celle que l’on se faisait de ce petit garçon, malgré son costume et sa cravate, malgré ses cheveux bien peignés en boule et ses airs de bonne famille, ne devait pas être des meilleures, car c’était à peu près le temps que les gens mettaient à lui claquer la porte au nez. Quatre secondes et cinquante centièmes. Noah avait compté dans sa tête. Même si les centièmes de seconde, ce n’était pas très pratique à compter dans une tête de petit garçon. Quatre secondes et cinquante centièmes, c’était juste le temps de faire un beau sourire, juste le temps que les muscles zygomatiques majeurs et mineurs s’activent, et puis les gens refermaient amicalement cette maudite porte en accompagnant le geste de formules diverses, polies, mais toujours humiliantes. « Désolé mon garçon, mais je n’ai pas de monnaie », « Cela ne m’intéresse pas », « J’ai déjà donné ». On le refoulait comme un vulgaire marchand de tapis. Si seulement on lui avait laissé une petite chance de s’exprimer, il aurait pu expliquer qu’il ne voulait pas d’argent, qu’il ne voulait rien vendre. Il aurait pu expliquer que ce n’était pas lui qui avait besoin d’eux. Mais eux qui avaient besoin de lui. Car il allait bientôt devenir leur président. Le président des États-Unis.
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- J’étais même en train de me dire que le jour où tu as sonné à ma porte, c’est peut-être le plus beau jour de ma vie.
- C’est gentil, dit Noah, mais je ne pense pas. Vous avez dû en avoir plein, des plus beaux jours de votre vie. J’imagine que le plus beau, c’est quand vous avez rencontré Hannah.
Jacob leva les yeux au ciel, réfléchit un instant.
- C’est vrai, tu as raison. Alors proclamons que c’était le plus beau lundi de ma vie. Ce lundi-là sera toujours à toi, mon garçon.
L’enfant eu l’air embarrassé.
- Jacob, nous nous sommes rencontrés un mardi.
Le vieux ouvrit les yeux en grand, sourit, se tapa le front du plat de la main.
- Mardi ? Alors disons que le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi !
Il éclata de rire. Noah l’accompagna mais, au fond de lui, il trouvait cela bien triste. Parce que le vieux l’oublierait bientôt comme il oubliait aujourd’hui les jours.
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(Les premières pages du livre)
J’ai appris très tard que mon nom de famille était le nom d’un village du cœur de l’Italie dans lequel s’était réfugié un grand nombre de juifs. Persécutés, nombre d’entre eux durent se convertir au catholicisme pour ne pas être tués. On baptisa ces premiers avec le nom de l’endroit où ils habitaient. Voilà comment mes ancêtres s’appelèrent Andrea. Cette histoire familiale est, sans nul doute, à l’origine de ce roman.
Et bien que je ne me sente ni juif(ve) ni d’aucune autre religion, d’aucun peuple, bien que je ne me sente tout simplement qu’humain(e), d’une seule planète, la Terre, bien que ma culture soit multiple et s’inscrive dans tous ces mélanges qui m’ont engendré(e), je souhaitais dans le présent roman rendre un hommage à ce petit bout d’histoire qui est le mien, à cette petite goutte de sang qui court dans mes veines comme dans celles de millions de juifs dans le monde.
Je souhaitais également aborder des questions plus philosophiques. Peut-on changer ? Peut-on punir un vieil homme pour quelque chose qu’il a fait dans sa jeunesse ? Cela a-t-il une quelconque utilité ? Je ne juge pas, je m’interroge. Ce roman ne pourra y répondre, car je n’y ai moi-même pas trouvé de réponse. Peu importe, après tout. Le principal est de s’être posé la question, d’avoir vibré avec Noah, d’avoir tremblé en apprenant le terrible secret de Jacob.
Vous ne savez toujours pas qui se cache derrière le pseudonyme de Camille Andrea, et vous continuez cependant à lire mes histoires. Ce sont elles qui, derrière le masque, importent vraiment et sont les plus sincères.
Un nom ne sert à rien pour écrire un livre.
Seule une bonne histoire compte.
Je vous aime tant. Vous êtes ma raison de continuer à me lever le matin pour lier les mots sur le clavier d’un ordinateur, ma raison de rêver, de créer.
Pour tout cela, merci. Camille Andrea

Lundi
Je n’ai jamais bien compris pourquoi les gens n’aiment pas les lundis. Je n’ai jamais aimé les jugements gratuits non plus, faits à l’emporte-pièce. Les préjugés. On dit qu’il y a des jours qui valent moins que les autres, puis on dit qu’il y a des sous-hommes, des sous-races. On vilipende le lundi, et puis on finit par vilipender les gens. Qu’ont de moins les lundis, je vous le demande ? Molière disait, dans la bouche de son Dom Juan, que les débuts ont des charmes inexprimables. Or, le lundi est le début de la semaine. C’est le moment où tout est encore possible, où tout reste à faire. La jeunesse de la semaine, dirais-je si j’étais poète. Et la jeunesse, Dieu ce qu’on la regrette quand on arrive à l’hiver de notre vie, vous verrez ça, et bien plus tôt que vous ne le pensez. Lorsqu’il n’y a plus rien à regarder devant, qu’il ne nous reste plus qu’à regarder au-dessus de notre épaule, tous ces souvenirs, ces regrets laissés derrière. Quand on est au lundi de notre vie, tout est à venir. Au lundi de notre vie, tiens, voilà que je continue à faire de la poésie.
Quoi qu’il en soit. Les plus belles choses de ma vie se sont produites un lundi. Enfin, je crois, si la mémoire ne me fait pas défaut. Elle a tendance à s’effriter un peu dernièrement. Il serait peut-être temps que je vous raconte cette histoire, avant que je ne l’oublie.
L’histoire d’un lundi merveilleux. D’un lundi inoubliable.
L’histoire de ce plus beau lundi de ma vie qui, c’est un comble, tomba un mardi.
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Alors, cet enfant-là , avec ses jolies manières et ses belles paroles, était comme un sauveur dans un monde préapocalyptique inévitable, un remède aux zombis sans cervelle que la société préparait pour demain.
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