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Diane Durocher (Traducteur)
EAN : 9782264082589
624 pages
10-18 (17/08/2023)
3.67/5   609 notes
Résumé :
Rythme effréné, personnages détonants, narration addictive, un roman sidérant : par son envergure, par le phénomène qu’il a généré au Japon, par les thématiques qu’il aborde. Un American Psycho japonais, critique féroce et jouissive d’une société enfermée dans ses codes, sa hiérarchie sociale et ses traditions passéistes, qui finit par engendrer des monstres.

De l’avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant, le plus séduisant, le plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (134) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 609 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 28 °°°

La quatrième de couverture promet un American psycho à la japonaise et c'est bien le cas. Seiji Hasumi fait énormément penser au Patrick Bateman de Bret Easton Ellis : charismatique, séduisant, ce professeur d'anglais est adulé par ses élèves auxquels il semble totalement dévoué ... une apparence sociale à des années-lumière de ce qu'il est, un monstre total, psychopathe et tueur en série.

Mais contrairement à Bateman qui fantasmait des crimes atroces en un flux de pensée ravageur, Seiji Hasumi les commet réellement et les assume. Aucune ambivalence.

"Tout le monde récolte, au jour le jour, son lot de soucis quotidiens, n'est-ce pas ? Lorsqu'un problème se présente, il faut le régler. La seule chose qui nous différencie, vous autres et moi, c'est que l'éventail de mes possibilités d'action est bien plus vaste ! Dans beaucoup de cas, il s'avère que l'homicide représente la solution la plus simple à un problème donné. Or la majorité des gens hésitent à s'y résoudre. On a peur d'être arrêté par la police, ce genre de choses ... Moi, cela ne me freine pas. Je suis comme les athlètes de sports extrêmes. C'est temporiser, tergiverser, qui est fatal. Mais si on y va à fond, on parvient à se dépasser !"

Malgré une narration distante à la troisième personne, on a l'impression d'être placée dans la tête du psychopathe. Être froid et pervers, Seiji Hasumi est totalement dépourvu à toute empathie ou compassion, simulant une certaine normalité émotionnelle en imitant les réactions de ceux qui l'entoure. Il met sa capacité de raisonnement et son intelligence extrême à percer la psychologie de chacun au service du mal. Pour lui, le médiocre lycée privée dans lequel il exerce n'est qu'un vaste plateau de jeu d'échecs. Collègues et élèves ne sont que des pions à déplacer selon ses intérêts et son bon-vouloir.

Dans la première partie, Yûsuke Kishi prend son temps pour installer les personnages ( nombreux ) et le décor peu reluisant, dressant au passage un tableau bien noir du système scolaire japonais ( quelle ribambelle de profs mauvais ou dangereux pour les élèves ). Il distille très habilement quelques détails dérangeants sur Hasumi. le trouble du lecteur ne fait que grandir avant que le récit bascule réellement lorsque quelques élèves commencent à démasquer le monstre qui se terre derrière leur professeur.

La deuxième partie s'accélère dans un rythme effréné rempli de rebondissements et de surprises, l'auteur éclairant le passé d'Hasumi ou plutôt son parcours de tueur en série fort prolixe. La tension, de plus en plus oppressante, culmine en une nuit d'horreur au lycée, bien gore, jouant avec les terreurs du lecteur, complètement pris par la découpage narratif à la minute (de 18:25 à 22:20) qui le transforme en voyeur addict.

Sur le coup, les presque dernières pages m'ont déçue. Je trouvais le sort fait à Hasumi insatisfaisante ou du moins un peu trop facilement réglé. Jusqu'à ce que les ultimes lignes me réjouissent par leur cynisme ironique. La leçon du mal tend en pleine face un miroir à la fois hyper-réaliste et satirique de notre société ultra-violente. Yûsuke Kishi ne propose aucune solution, facile ou pas, ne délivre aucune information réconfortante ni aucune suggestion pour que l'amour ou la foi en l'homme puissent finir par sauver la situation. Tout ce qui reste, c'est la sensation poisseuse et terrifiante que nous avons créé un monde terrible, terreau fertile pour que les monstres y prospèrent, cachés à la vue de tous.
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Terminé il y a quelques jours et encore sous le choc ! Un thriller éprouvant et remarquable !

Tout commence par le portrait d'un prof d'anglais, dans un lycée d'une petite ville du Kansaï, plébiscité par ses élèves, particulièrement les filles, presque toutes amoureuses du charismatique enseignant. D'autant que face à lui, les adversaires ne sont pas à craindre, un prof de maths dépressif et lunaire et une prof de japonais revêche...
Certes son attitude vis-à-vis du chien de son voisin laisse planer quelques inquiétudes, majorées par le sort qu'il réserve aux corbeaux qui le narguent dans son jardin, mais pourquoi pas ?

Rapidement cependant les mesures prises pour contrôler les agissements des collégiens ou des collègues qui ont le malheur de lui déplaire posent question.
A partir de là, l'évocation de son histoire personnelle laisse planer le doute, d'autant que son parcours atypique compte de nombreuses zones d'ombres.

Au rythme des révélations, le lecteur assiste à une escalade dans la noirceur ! Chaque page en révèle un peu plus et nous entraine dans un cauchemar inimaginable ! On finit en apnée, partagé entre le désir de découvrir le dénouement et l'envie de fermer les yeux pour ne plus voir les phrases qui traduisent l'horreur.


Même si les personnages sont un peu caricaturaux, ce roman est recommandé à tous les amateurs de frissons !

Merci à Netgalley et aux éditions Belfond

544 pages Belfond 25 Août 2022
Traduction (Japonais (Diane Durocher)
#LaLeçondumal #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Hé lala ! Pas certaine que j'aurais aimé faire ma scolarité dans une école privée du Japon. Car on apprend dans La leçon du mal, que les écoles privées au Japon ne sont pas si bien cotées que ça, que n'importe qui ou presque peut y enseigner et que leur gestion est plutôt déroutante.
Hasumi est le prof d'anglais et le prof le plus populaire du lycée. Beau garçon, brillant, il a un fan club des plus fidèles. Surtout les filles qui ne manquent aucun de ses cours de conversation anglaise. Hasumi est également responsable d'une classe de 4e, s'est également porté volontaire pour de la surveillance et se voit plus que ponctuellement solliciter par le proviseur adjoint afin de régler des problèmes. Problèmes du genre discipline avec des élèves, relations avec des parents, mésentente entre des profs, bref, on a en Hasumi une confiance aveugle car avec lui les soucis disparaissent comme par magie. (Les soucis et ceux qui les causent...)
Le prof et le collègue idéal quoi !
Et au fil de notre lecture nous découvrons en Hasumi un être malfaisant, manipulateur, égoïste, psychopathe. Une âme noire qui ne tolère pas que des gens se mettent à travers de son chemin. La leçon du mal c'est une incursion dans la tête de ce malade qui n'a de cesse de concocter des plans, et de se débarrasser des nuisances.
Un thriller psychologique, sanglant, horrible, car nous découvrons une personnalité bien sombre sous des dehors de gentillesse, de serviabilité et de charme. Dans la première partie du livre, nous découvrons petit à petit qui est réellement Hasumi et comment tout le monde est sous le charme. Tout le monde sauf trois élèves qui doutent. Et dans la deuxième partie, voilà le crescendo, la terreur, l'inimaginable que toute la première partie a, d'excellente façon, amené.
C'est une lecture étonnante et dérangeante. L'écriture de Yûsuke Kishi est vive, nerveuse et accomplie dans le terrible.
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Le très charmant professeur d'anglais, Seiji Hasumi, n'a aucun mal à résoudre les problèmes de l'établissement où il travaille. Alors que ses élèvent l'adulent — il excelle dans sa profession — trois d'entre eux sont plus méfiants. Puis les choses commencent à déraper, d'abord à cause de deux corbeaux qu'ils ne supportent pas, puis avec un père d'élève qui l'irrite. Pas si gentil que ça, finalement.
Si j'ai apprécié la première partie, très intriguée par le personnage, la deuxième m'a franchement ennuyée. Les actes du professeur sont « inimaginables » comme le dit si bien la quatrième de couverture, au point de ne pas être crédibles.
Les rebondissements sont nombreux, le personnage d'Hasumi est fascinant en tant que psychopathe de compétition et le basculement du charmant professeur en terreur est parfaitement amené.
Merci aux éditions Belfond et à NetGalley pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/la-le..
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Attention, ce n'est pas le roman auquel on pourrait s'attendre...
Comme disait Nietzsche : « Chaque homme cache un enfant qui veut jouer ».
Cet homme c'est Seiji Hisumi, professeur d'anglais au lycée japonais Shinkô Gakuin de Machida. Dévoués à ses élèves, il prend toujours partie pour eux et met un soin particulier à régler les conflits dès qu'il en a l'occasion. Mais derrière cette façade idéale se cache un monstre, dénué de toute empathie, sadique, calculateur et manipulateur. Accidents, suicides et meurtres vont s'accumuler...
On peut reprocher la lenteur dans la narration de cette histoire qui met du temps à démarrer. L'auteur distille goutte à goutte les éléments de ce roman de l'horreur, malheureusement sans jamais tomber dans le sensationnalisme bien que l'on sente que tel était son but. Il fait planer l'ombre d'un suspens qui ne nous saisit pas d'effroi car l'auteur flirte souvent avec la banalité des situations.
Il reprend les clichés des mangas, adolescents dissipés, adolescentes à la sexualité à fleur de peau. Il joue avec le mythe que la culture de l'empire du soleil levant apprécie, celui de l'homme mur qui séduit une mineure, le fantôme de la « Lolita » de Nabokov hante ces pages, mais sans le talent de l'auteur américain.
Ce n'est pas la découverte romanesque de l'année, ni le thriller qui donne des sueurs froides, bien au contraire, on est dans le convenu, dans les clichés. le style de Yûsuke Kishi est propre, lisse, sans aspérité. Son écriture est loin de révolutionner la littérature japonaise, ni la littérature en général.
« La leçon du mal » est un roman agréable à lire mais ne s'inscrit pas du tout dans la lignée des page-turner qui laissent un souvenir impérissable.
C'est « nippon, ni mauvais ». A lire par curiosité...
Traduction de Diane Durocher.
Editions Belfond, 10/18, 621 pages.
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critiques presse (3)
Telerama
28 août 2023
Sorti en 2010 au Japon et signé par Yûsuke Kishi, grand spécialiste de l’horreur, ce thriller a remporté là-bas un énorme succès, ce qui lui a valu d’être adapté au cinéma et en manga.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeJournaldeQuebec
14 novembre 2022
Autant vous prévenir sur-le-champ, ça gicle de tous bords tous côtés et on plonge en plein cauchemar. Car encore plus violent que le Patrick Bateman d’American Psycho, Hasumi ne recule devant rien pour nous faire frémir d’horreur et nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Marianne_
28 septembre 2022
C’est un livre qui à chaque page attire l’œil vers la page suivante. On arrive haletant au bout de ces 534 pages. Et inquiet quant au sort de notre progéniture, livrée chaque jour à des enseignants qui peut-être…
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Tsurii avait sorti le pied-de-biche qu'il cachait sous sa veste et en avait envoyé un grand coup dans la tête de sa femme. Keiko s'était écroulée juste sous les yeux du proviseur, resté prostré au sol.
Tsurii avait relevé son arme et s'était remis à frapper, plus de dix fois, sur le crâne de sa femme. Sous les chocs répétés, la tête de Keiko rebondissait contre le plancher, comme si elle se courbait pour demander pardon. Des bruits secs de craquements d'os s'étaient fait entendre.
Quant au proviseur, il était aux abonnés absents. Le visage maculé du sang de sa maîtresse, il tremblait tellement que sa mâchoire semblait vouloir se décrocher.
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Ce fut un déferlement de violence sans précédent. Dans les coups des ados, il y avait de la terreur, mais aussi toute la rancœur, toute la haine qu’ils avaient emmagasinée à l’encontre de ce prof qui les humiliait et les maltraitait au quotidien. Certains élèves tentèrent bien de calmer les choses, mais ils ne furent pas entendus.
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Comme tout travail, le meurtre demandait de la passion, du soin, une capacité à toujours se remettre en question et à juger son œuvre d’un œil critique. Ainsi, on s’en sortait avec une série « d’accidents » ou « de suicides » que jamais personne n’aurait l’idée de relier entre eux.
Commenter  J’apprécie          160
L'école n'était pas un sanctuaire dédié à la protection des enfants, mais une arène où seule régnait la loi du plus fort. Afin de survivre, il fallait soit avoir de la chance, soit faire preuve de beaucoup d'intuition, soit pouvoir déployer la violence physique nécessaire pour se défendre. Reika ne pouvait compter que sur son intuition.
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Les psys qui se lançaient dans l’analyse avec leur empathie, sans connaître la véritable nature de leur patient, étaient aussi vulnérables qu’un ordinateur sans anti-virus ni pare-feu lancé dans la jungle d’internet
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Video de Yûsuke Kishi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yûsuke Kishi
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