Promis, Béatrice n'enquêtera plus sur les morts qui tombent à ses pieds ! Mais elle n'a pas promis de ne pas chercher par elle-même des cadavres encore chauds. Ni de répondre aux appels à l'aide d'un lord ayant un encombrant macchabée sur les bras. Surtout, Béatrice a désespérément besoin d'une enquête pour ne plus penser au trop troublant duc de Kesgrave. Une vieille fille amoureuse de l'un des plus beaux partis d'Angleterre, c'est complètement ridicule. Surtout si ce n'est pas réciproque. Béatrice a beau avoir pleinement conscience de son insignifiance sociale, cela ne l'empêche pas d'avoir encore un peu d'amour-propre. Si seulement, elle peut empêcher Kesgrave de mettre le nez dans son enquête, tout ira bien...
Au point où on en arrive à la fin du tome 2, on sent bien que la valse hésitation entre Béatrice et le duc ne va pas pouvoir durer encore longtemps. On s'attend donc à ce que ce tome soit celui où leurs sentiments se dévoilent de plus en plus voire se déclarent ouvertement. En cela, le tome remplit parfaitement les attentes. Mission accomplie, également, du côté de l'enquête policière, pas mal retorse. Vu le nombre de chapitres qui restaient, je m'attendais à ce qu'elle reste irrésolue.
Là où je suis un peu plus "déçue", si j'ose dire, c'est sur l'évolution - ou plutôt la non-évolution de Kesgrave. Si Béatrice prend de l'assurance et sort de son rôle de vieille fille terne, lui reste le "duc" pontifiant et limite insupportable. J'aurais aimé le voir s'humaniser un peu plus. Certains font un parallèle avec
Orgueil et préjugés mais, justement, un des intérêts du roman de
Jane Austen, c'est l'évolution de Mr Darcy. Ici, on aurait pu s'attendre à un peu plus de débat intérieur, de résistance de la part d'un duc si conscient de sa supériorité sociale avant qu'il ne reconnaisse ses sentiments.
Autre point qui m'a moins plu, c'est que l'auteure a tellement pris l'habitude de placer les échanges entre Béatrice et Kesgrave sur le ton de la vacherie et de l'humour qu'elle ne parvient pas à changer de ton pour les scènes plus "sentimentales". Elles ont tendance à tourner à la bouffonnerie. C'est un genre. Il faut en prendre son parti.
Cela reste un roman divertissant et agréable à lire, en particulier dans la version audio.
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