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Le palais des mille vents tome 1 sur 2
EAN : 9791039202237
600 pages
Archipoche (20/10/2022)
4.25/5   81 notes
Résumé :
Ce roman a reçu le PRIX DU LYS 2023.
Lahore, 1838. Adolescent, Morgan vit sous le joug de son père, un cruel mercenaire. Il tombe amoureux de Chali, une jeune princesse mongole, promise au petit-fils de l'empereur du Pendjab. Morgan s'efforce de l'oublier en prenant sous son aile Maura, une fillette venue rejoindre son père, le colonel Fleming, redoutable chef de la police de l'empereur.

Un jour, injustement accusé du meurtre de son père, Morga... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Grâce à Mylène des éditions L'Archipel, via net galley, j'ai lu : le palais des mille vents de Kate McAlistair.
1838. Morgan Preston, d'origine irlandaise et hindoue, vit sous le joug de son père, un mercenaire aussi cruel qu'ivrogne.
Mais un jour, c'est le drame. Accusé de meurtre, Morgan décide alors de fuir, même si cela l'oblige à traverser la chaîne de l'Himalaya…
Dix ans ont passé. Sauvé par le baron Boris Bachkal, Morgan a trouvé refuge au Palais des mille vents, proche d'Orenbourg, ville russe à la frontière de l'Asie et de l'Europe baignée par le fleuve Oural.
Là, le garçon devenu jeune homme partage son temps entre des expéditions dans la steppe et les fabuleuses fêtes que son père d'adoption organise.
Jusqu'au jour où Maura, son amie qu'il pensait ne jamais revoir, vient frapper au Palais des Mille vents…
Le palais des mille vents est un roman historique captivant, qui a comblé mon envie de voyage et d'aventure.
L'autrice nous emmène en Russie, plus précisément sur les steppes arides et glacées séparant l'Asie et la Russie, où le climat hostile exacerbe les passions.
Il y a trois parties, qui m'ont toutes plu autant l'une que l'autre.
Par contre j'ai trouvé la fin un peu rapide.
Les personnages sont très intéressants, leur psychologie bien fouillée.
J'ai apprécié de découvrir l'enfance et l'adolescence de Morgan. On apprend à le connaître, à voir ses réactions envers ses deux amies proches, ses hésitations.
Ne connaissant pas la région décrite par l'auteur, cette période, ces années là, j'ai trouvé ce premier tome passionnant.
Seul bémol, le résumé en dit un peu trop c'est dommage.
Néanmoins, j'ai hâte de découvrir où l'autrice nous emmènera par la suite.
Ma note : un très joli quatre étoiles :)
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1838, Lahore, dans le Pendjab. Morgan est un adolescent fougueux et rebelle, fils d'un mercenaire. Il passe son temps dehors à parcourir les plaines et les forêts avec son ami. Un jour, il croise le chemin de Chali, une jeune fille de son âge, princesse khirgiz destinée à un avenir bien tracé. le jour où son amitié avec sa jolie princesse lui échappe, il se tourne vers Maura, jeune irlandaise installée récemment dans le Pendjab après y avoir rejoint son père, chef de la police de l'empereur. Puis, un drame se produit. Morgan est accusé et pourchassé. Il réussit à s'enfuir et gagne l'Himalaya, puis, plus tard, la Russie.

1845, Orenbourg, en Russie. Dix années ont passé. Maura et Chali sont des femmes mariées. Elles n'ont plus jamais revu Morgan. Personne ne sait ce qu'il est devenu où s'il est encore vivant. le temps a passé. Les vies se sont construites. Puis, une réception au Palais de mille vents en Russie va changer le destin de ces personnages. Maura, accompagnée de son époux, fait partie des invités. Elle croit reconnaître Morgan qui a changé de nom.

Je remercie les éditions L'Archipel et Babelio pour cette lecture.

"L'héritage des steppes" est le premier tome d'une saga écrite par Kate McAlistair qui nous conduit dans un voyage entre l'Inde, la Russie, la Chine et le Kazakhstan.

Le roman démarre en 1835 à Lahore, où l'essentiel des événements se déroule au jardin Shalimar, dans le Pendjab, puis se poursuit dans les steppes et la montagne du Cachemire. Nous suivons Morgan, Chali et Maura, leur vie de famille, la dureté de leur milieu familial. Chali est promise comme épouse au prince du Pendjab et les noces se préparent. Morgan subit la violence de son père, un homme qui brutalise également son épouse. Puis, il y a Maura qui vient d'arriver depuis l'Irlande avec sa mère afin d'y rejoindre son père, le colonel Fleming. Sa mère ne survivra pas à ce changement brutal. Désemparée, Maura tente de survivre grâce à l'amitié que lui porte Morgan et qui l'éloigne de la méchanceté de son père.

Lorsque le père de Morgan décède brutalement, le jeune homme est injustement accusé du meurtre et doit fuir, seul, avec pour seule compagnie son fidèle cheval.

Dix ans plus tard. Nous sommes à Orenbourg dans le Nord de la Russie. Morgan vit désormais dans un palais et s'appelle dorénavant Aleksandr Borisovitch. C'est le fils adoptif du baron Bachkal. Il est devenu un homme fort et respecté qui connaît bien les steppes kirghizes et la nature hostile russe et kazakh.

Maura est alors mariée à un botaniste anglais. le couple est invité à la soirée organisée au Palais des mille vents avec des centaines d'autres convives. Lorsqu'elle croise le regard de Aleksandr, elle le reconnaît immédiatement. C'est son vieil ami Morgan.

Une expédition d'études scientifiques dans la steppe tatare est organisée à la demande du mari de Maura. Aleksandr sera son guide. La jeune femme les accompagne. Mais durant leur route, les priorités changent. Un messager vient à leur rencontre. Chali est en grand danger. Il faut la sauver.

"Le palais des mille vents" est un voyage littéraire en Inde, en Russie jusqu'aux portes du Kazakhstan, en passant par les routes chinoises. On croise les peuples mongol, sikh, khirgize et cosaque. On traverse la région de l'Altaï puis celle de l'Oural et son fleuve, marquant la frontière entre l'Europe et l'Asie, puis on parcourt les routes des pierres précieuses, des étoffes et des épices.

Coutumes indiennes et traditions russes s'intègrent parfaitement dans cette saga pleine d'aventures et de rebondissements.

C'est une merveilleuse lecture avec laquelle j'ai passé un excellent moment. Coup de coeur absolu pour ce premier tome et il me tarde de connaître la suite des aventures de ces personnages.
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J'attendais la sortie du nouveau roman de Kate McAlistair avec une grande impatience. Elle est l'autrice de la trilogie du Lotus Rose que j'ai adorée. J'avais déjà pu apprécier le talent de conteuse de l'autrice, sa façon d'emmener le lecteur dans une magnifique aventure, dépaysante à souhait. Dans cette première trilogie, elle avait emmené son lectorat en Inde, les multiples recherches qu'elle a fait ont donné un récit d'une belle précision dans les lieux, les personnages, les us et coutumes. Aussi quand j'ai su qu'elle allait sortir une nouvelle trilogie avec pour fond de décor la Russie et l'Asie, j'ai eu alors très hâte de la lire à nouveau. Et avant de vous parler de l'histoire en elle-même, je peux déjà vous dire en quelques mots que je me suis régalée. Et j'ai trouvé la couverture très réussie, elle donne très bien le ton.
 
Donc, dans ce premier opus, tout débute en Russie, en 1838. On fait la connaissance d'un jeune garçon, Morgan. Il n'a pas une adolescence facile, son père, un mercenaire, ivrogne, est violent avec sa femme et son fils. Morgan s'enfuit bien souvent de sa maison mais revient toujours pour défendre et protéger sa mère. Il s'occupe des chevaux, et c'est en donnant des soins dans l'eau à l'un d'eux qu'il va rencontrer une jeune fille Mongole, qui, elle aussi, se promène très tôt le matin à cheval et avec son aigle. Elle est énigmatique pour Morgan, elle le fascinera, elle vit avec un groupe de nomades. Lorsque ce groupe partira, il verra cette longue caravane se diriger vers le palais de sa ville. Morgan se cache très souvent dans les jardins de celui-ci et il reconnaîtra la jeune Mongole, Chali, dans cette caravane, et il comprendra alors que c'est elle la jeune princesse qui doit être mariée au fils de l'empereur. En même temps, dans la journée, il prend des cours avec un abbé qui lui présente une jeune fille, Maura, qui suivra les cours avec lui. Elle aussi a un père autoritaire, et elle trouvera en Morgan un protecteur. Malheureusement, il arrive un grave accident et Morgan est obligé de s'enfuir et de laisser tous ceux qu'il aime. On le retrouvera alors 10 ans plus tard, transformé..
 
Je n'en dirais pas plus. Je trouve déjà vous en avoir trop dit alors que l'on est encore au tout début du livre. Je ne vous dirais par contre pas ce qu'il se passe dix ans plus tard, je vous laisse le découvrir. Je vous conseille de ne pas trop lire la quatrième de couverture du livre qui, à mon avis, en dit beaucoup trop. Ce sera d'ailleurs mon seul bémol de toute ma chronique. Ce n'est pas très grave et ne m'a pas plus dérangée que cela, car une fois dans le roman, je n'ai plus jamais eu envie de lire la quatrième, et je me suis laissée porter par les mots et les aventures du jeune héros. Dès les premières pages, je me suis retrouvée plongée dans l'action et surtout transportée en d'autres lieux, dans une autre époque. J'ai découvert le Pendjab, une province d'Inde proche du Pakistan, les paysages, la steppe, la ville avec ses marchés, ses couleurs. Les caravanes avec les chevaux, les chameaux. Les costumes des seigneurs, les rites, les jeux parfois cruels avec une chèvre, enfin bref, tout ce qui fait la vie des ces gens là à cette époque là. Puis après, je suis partie en Russie, après avoir traversé les frontières de l'Himalaya. Autres décors, autres ambiances, celles d'un palais russe, avec tout ce qu'il peut y avoir comme fastes. La campagne russe, froide, déserte, les villes aussi. Tout un univers d'un autre siècle, avec les robes, les costumes.
 
J'ai suivi avec grand intérêt Morgan dans ses péripéties, dans ses drames. Je l'ai vu se transformer en un bel homme, avec du caractère, qui sait ce qu'il veut et ne veut pas. Et derrière cette force, il garde une très belle sensibilité et beaucoup d'humanité. Les épreuves de son enfance, multiples et traumatisantes, ont forgé son caractère. Je ne peux pas trop en dire, mais sa fuite du Pendjab, en traversant la chaîne himalayenne a été très éprouvante. (Il y a certaines scènes très marquantes que j'aurais beaucoup de mal à oublier). L'homme qu'il est devenu peut paraître dur, mais ce n'est qu'une façade. L'avoir connu enfant et adolescent m'a permis de mieux comprendre l'adulte qu'il est devenu. Je savais qu'en grattant un peu la carapace, j'allais trouver un grand coeur derrière et une profonde justice et humanité.
Les personnages féminins ne sont pas en reste. Comme pour Morgan, on rencontre Chali et Maura toutes jeunes, elle sont à peine sorties de l'enfance. Et comme souvent, à cette époque, les filles étaient mariées très tôt et ne choisissaient pas leurs maris. Maura ne vivra pas cette situation, mais Chali, étant une jeune princesse, si. On en apprendra plus sur Maura, ce sera celle que l'on suivra le plus. La petite fille qu'elle a été m'a touchée, j'avais moi aussi envie de la protéger, de l'aider à se dépêtrer de ce père autoritaire et méchant. La jeune femme qu'elle deviendra essaiera de se montrer vive et enjouée, mais elle a elle aussi ses fragilités et est pleine de doutes. Chali est un personnage plus mystérieux, que l'on apprend à connaître petit à petit, qui n'a pas non plus été épargnée. Alors vous vous direz, un personnage masculin, deux personnages féminins, il doit bien y avoir de la romance dans l'air….eh bien, elle ne sera pas forcément celle que vous penserez de premier abord. Pareil, je ne vais pas en dire plus. Mais elle est très subtile cette romance, et c'est ça que j'aime aussi chez Kate McAlistair. Pas de scènes torrides, tout est en nuance, suggéré, et ce n'est vraiment pas ce qui prime dans ses romans, et c'est ce que j'aime avant tout. Il y a des sentiments, on ressent les attachements, les envies, mais il n'y a pas de sexe, et comme j'apprécie !
 
J'ai adoré cette lecture, c'est un coup de coeur, vraiment. Je l'ai dégustée sur plusieurs jours. Les événements de ma vie personnelle ont fait que je n'avais pas toujours beaucoup de temps pour lire dans ma journée, mais quand je pouvais le faire, je retrouvais les personnages et ce livre avec beaucoup de plaisir, comme un rendez-vous détente et surtout dépaysement. Cela me permettait de me changer les idées, d'oublier mon quotidien un peu pesant, et de m'évader. J'ai aussi appris plein de choses sur les pays, leurs coutumes, leurs religions, leurs situations géographiques, et j'adore quand ma lecture a ce double rôle de m'instruire et de me divertir. Je suis admirative devant les précisions apportées par l'autrice, elle a dû faire un travail considérable en amont pour faire toutes ses recherches et recréer un monde tellement réaliste. Tout son travail se ressent, par les précisions qu'elle amène dans les moindres détails, sans amener de lourdeurs dans la lecture. Tout est captivant.
 
J'ai pu une nouvelle fois apprécier la plume de Kate McAlistair, toujours aussi fluide et agréable à lire. Elle a choisi une narration à la troisième personne qui colle parfaitement à l'histoire. Cela permet de garder une petite distance avec les événements et avec les sentiments qui n'est pas négligeable quand ceux-ci sont très difficiles à vivre. Cela m'a donné un rôle de spectatrice, je regardais évoluer les personnages, je voyais les décors, comme si j'étais avec eux. J'allais de mon côté chercher sur le net les images des lieux traversés, et ils étaient tout à fait conformes aux descriptions de l'autrice. J'étais comme dans une salle de cinéma, et en même temps projeté dans les scènes. D'ailleurs, je verrais bien ce livre au cinéma, 1avec de beaux acteurs charismatiques…
 
Je pense que vous l'aurez compris en lisant cette longue chronique, j'ai adoré ma lecture. Je suis désolée d'avoir été trop bavarde, je pourrais encore vous parler de cette histoire, mais ce serait trop en dévoiler. En tout cas, une chose est sûre, je ne vais pas oublier de sitôt ce livre, et j'ai déjà hâte de lire la suite, qui paraîtra l'année prochaine. Quand je pense à ça, je me dis que c'est vraiment loin…je me suis tellement plu dans ce livre que j'ai eu un mal fou à le refermer. Et surtout je n'ai pas réussi à me plonger dans un autre livre, tellement j'étais encore avec Morgan, Maura, Chali, Aleksandr et John…c'est terrible cette mini-dépression post lecture. Écrire cette chronique m'a permise de retrouver cet univers et ça fait un bien fou…je m'en remettrais, ce n'est pas grave, c'est juste pour vous expliquer l'intensité de cette lecture…
 
Je ne peux bien sur que vous conseiller de vous aussi plonger dans cette formidable aventure qu'est le palais des mille vents. Je suis sure que vous passerez un très bon moment, surtout si vous aimez le dépaysement, les beaux décors, les personnages forts et attachants. Partez vous aussi pour la Russie et l'Asie, laissez vous porter sur un traîneau dans la neige ou sur un chameau dans le désert….et venez me parler de votre expérience de lecture, ce sera un plaisir pour moi d'échanger.
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Pour qui veut voyager sans bouger de son canapé, ce roman est parfait, puisque, en plus de vous faire voyager sur la carte de l'Asie et de la Russie, il vous offrira aussi une plongée dans le temps, comme l'histoire commence en 1838.

Au Pendjab, Morgan vit dans un élevage de chevaux, avec sa mère, d'origine Hindoue, et son père, un Anglais violent, alcoolique, et tout basculera lorsque ce crétin à la main lourde, qui passe ses rages sur son épouse, chutera de son balcon… Oui, bien fait pour sa gueule, mais Fleming, le redoutable chef de la police de l'empereur, l'accusera et le poursuivra jusque dans les montagnes.

Si vous cherchez un roman qui dépote avec de l'action à tous les chapitres, il faudra laisser ce roman de côté, car lui, il s'attache plus aux us et coutumes des pays, des époques et est très descriptif dans les lieux, les paysages. Sans rire, j'ai été transportée du Pendjab à la Russie, les steppes, je les ai bien visualisées et je dois dire que c'est ce qui a fait que je me suis attachée à ce roman.

L'histoire est des plus conventionnelles, le plaisir étant dans la manière dont l'autrice nous la conte. Là où le bât blesse un peu (un comble, lorsque l'on voyage dans une caravane), c'est dans l'histoire d'amour et dans les personnages principaux.

Morgan est un jeune garçon sympathique, qui crève de trouille devant son père. Dix ans plus tard, le voici paré de toutes les qualités (beau, intelligent, parfait cavalier, il sait se battre, il est gentil,…). Fleming est le grand méchant, mais on ne sait pourquoi il voue une telle haine au jeune Morgan, qui ne lui a jamais rien fait. Pas de nuances dans les portraits des personnages, ce qui est dommage.

L'histoire d'amour est un peu bateau, à mon sens, dû au fait que Morgan, à 15 ans, est tombé amoureux de Chali (dernière descendante du célèbre Gengis Khan), avec qui il n'a échangé quelques mots, bien qu'il ait passé du temps avec elle (barrière de la langue). En même temps, il aime bien aussi Maura (par amour du goût ?), 12 ans, qui lui offrira un baiser avant qu'il ne s'enfuie.

Ce sont des gosses, des ados, des amourettes de jeunesse, à laquelle, en principe, on ne donnera jamais suite. Bingo, 10 ans après, Morgan croise à nouveau la route de Maura, mariée : son comportement sera un peu aberrant, jouant un jeu de séduction dangereux, bien que Morgan la repousse.

Rien n'est logique dans le comportement de Maura qui reveut un baiser, afin d'être sûre qu'elle aime son mari et non Morgan (comme si c'étaient des mets à goûter). Elle m'a fait penser à une gamine et non à une femme de 22 ans (à cette époque, on était mûre plus tôt). Morgan, lui, aime toujours sa princesse, mais peut-être aussi Maura, il ne sait pas…

Je n'ai rien contre les histoires d'amour dans les romans, mais j'apprécie tout de même qu'elles n'aient rien à voir avec du Harlequin. Morgan aime le souvenir de Chali, il l'idéalise et Maura fait pareil avec lui.

Bref, on perd du temps avec leurs chipoteries et autant ou j'avais apprécié Maura jeune, autant où elle m'a un peu exaspéré adulte. Rien de grave, mais j'ai eu l'impression d'un « tout ça pour ça ? ».

Malgré tout, cela ne m'a pas empêché de déguster le récit du voyage de la caravane de chevaux et de chameaux, dans les steppes kirghizes, chevauchant durant des heures, chassant avec un aigle, vivant à la dure, toujours à la merci de pillards. Les descriptions sont précises, très vivantes, belles et c'est ce qui m'a fait le plus vibrer dans ce roman.

Un roman à l'histoire ultra-classique, mais racontée autrement, avec beaucoup de précisions dans les us et coutumes des différentes cultures abordées, de détails dans les paysages traversés, le climat, la nature, afin d'y immerger le lecteur pour qu'il se sente plus proche de ce que vivent les personnages, que ce soit dans la chaleur du Pendjab ou dans la froide Russie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Voici un roman qui m'a offert la dose de dépaysement et d'évasion que j'attendais. Au fil des pages, j'ai découvert différents peuples avec leurs traditions, us et coutumes, tout en traversant différents paysages d'Asie centrale, de Russie et même de Chine. Un dépaysement total qui s'accompagne de descriptions d'une grande minutie rendant l'expérience de lecture des plus immersives, d'autant que l'autrice allie l'élégance d'une plume travaillée sans excès, l'acuité de la passionnée et la fluidité de l'écrivaine aguerrie. Il en résulte un pavé certes, mais un pavé qui ne se dérobe jamais à notre attention, bien au contraire.

Le roman est découpé en trois parties, mais je serais bien incapable de vous dire laquelle m'a le plus emportée, chacune d'entre elles nous faisant vivre des péripéties et ressentir des émotions diverses et variées d'une puissance certaine. Il faut dire que l'autrice semble avoir l'art et la manière de créer et de faire grandir des personnages profondément humains qui vivent des choses difficiles, de la violence d'un père alcoolique à la perte d'une mère dans l'indifférence d'un géniteur froid et privé de compassion, en passant par un mariage arrangé à des fins géopolitiques… Malgré la difficulté de certaines situations, je pense notamment à la flamboyance d'un terrible bûcher et à un événement qui m'a brisé le coeur, l'autrice évite l'écueil du pathos pour s'adresser directement à l'humanité et au coeur de ses lecteur(ice)s. On sourit, on tremble, on s'émerveille, on s'inquiète, on panique, on a l'impression que notre coeur est broyé par l'attente, la peur et l'espoir… En d'autres mots, on vit cette aventure avec une grande intensité et l'impression de grandir aux côtés de personnages que l'autrice n'hésite pas à malmener et à faire passer par de terribles épreuves.

Et au jeu du malheur, deux personnages semblent avoir tiré le gros lot : une princesse mongole, descendante du grand Gengis Khan et Morgan, un adolescent partagé entre un père alcoolique et violent, guerrier irlandais soutenu par l'empereur du Pendjab, et une mère aimante qui lui promet un grand destin. En attendant, cette dernière subit les coups de son mari avec courage, autant pour protéger son fils que par habitude culturelle. Après tout, dans cette Inde du XIXe siècle, femmes et enfants sont la propriété du mari qui peut bien faire d'eux ce qu'il souhaite. Certaines scènes m'ont d'ailleurs profondément révoltée ! Néanmoins, en plus de traduire une réalité historique, elles permettent de mieux comprendre la personnalité de Morgan, un adolescent sensible qui aimerait pouvoir protéger sa mère, mais qui est meurtri par son impuissance.

Il pourra heureusement trouver un peu de réconfort auprès d'un homme qu'il considère comme son père, des chevaux, d'un religieux, et de deux jeunes filles récemment rencontrées. La première est une inconnue dont il ne parle pas la langue et ne connaît pas l'identité, mais avec laquelle il trouvera d'autres manières de communiquer. Celle-ci, en plus de l'introduire à l'art de la fauconnerie, faisant naître chez lui un véritable amour et respect pour les aigles, lui offre une sorte de cocon protecteur. À ses côtés, il se sent bien et accède à cette quiétude absente de son quotidien, a fortiori quand son père est de retour de ses exploits guerriers. La seconde personne avec laquelle Morgan va devenir ami est Maura, une jeune irlandaise curieuse et exaltée venue rejoindre son père en Inde, un homme froid et violent dont l'idée de justice constitue en un festival d'exécutions… Pas étonnant qu'il s'entende très bien avec le père de Morgan.

Un drame va soudainement mettre fin au semblant de bonheur de Morgan dont le chemin va se séparer de ses deux amies, avant qu'un concours de circonstances ne vienne, dix ans plus tard, rappeler à l'adolescent devenu homme, un passé qu'il a pourtant tout fait pour oublier et laisser derrière lui. Si je ne suis pas une grande amatrice des ellipses temporelles, j'ai apprécié de sauter dix ans pour retrouver nos personnages changés et grandis : Maura est devenue une belle jeune femme sûre d'elle et mariée avec un célèbre botaniste, elle l'amoureuse des sciences naturelles. Et Morgan, devenu Aleksandr après avoir été adopté par un baron russe, a changé de vie et d'identité. On retrouve en lui sa gentillesse, son courage, son goût pour l'aventure, mais au fil des pages, il nous apparaît peut-être plus dur et sec, les épreuves et blessures du passé ne l'ayant pas laissé indemne. Après un premier refus, Morgan va accepter d'accompagner Maura, retrouvée par hasard, et son mari dans une expédition dont le réel objectif n'est peut-être pas celui annoncé…

Un jeu séduction s'opère entre les deux anciens amis, mais j'avoue que je n'y ai pas été sensible, leur attraction physique m'ayant semblé d'emblée sans commune mesure avec les sentiments profonds unissant Maura et son mari, et ceux portés par Aleksandr à la seule personne qu'il ait jamais vraiment aimée, et qu'il est bien décidé à sauver des griffes des assassins lancés sur sa route pour une affaire de trône… La dimension géopolitique est très bien amenée, d'autant qu'elle apporte son lot de drames, de contrariétés et de dangers, sans jamais occulter le côté humain de cette aventure rythmée et emplie de nobles sentiments, mais aussi de bassesse humaine. Amour, haine, méfiance, attirance, regrets, espoir, convoitise, soif d'or et de pouvoirs… tout y est pour permettre aux lecteurs de passer un moment de divertissement enivrant, dépaysant et romanesque.

J'ai apprécié la fougue de Maura, le courage d'Aleksandr et son caractère passionné, la manière dont un vieux baron recollera son coeur en morceaux en adoptant et sauvant la vie d'un garçon dont il ne connaissait pourtant presque rien, la dévotion d'une mère pour son fils…mais j'ai peut-être été encore plus touchée par le destin d'une princesse dont la vie et le bonheur sont sacrifiés sur l'autel politique. Il y a une telle injustice à se voir déposséder de sa vie par des hommes en quête de pouvoir, de prestige et d'argent ! Alors bien que la princesse Chali soit finalement peu présente dans ce premier tome, c'est le personnage qui a suscité en moi la plus grande empathie et le plus d'admiration. Elle se sacrifie pour son peuple et fait face avec beaucoup de dignité aux épreuves qui jalonnent sa vie, dont l'une effroyable qui aurait pu l'anéantir. Tout au long du roman, je n'ai donc pas pu m'empêcher d'espérer très fort que le destin se montre plus clément avec elle et qu'elle puisse enfin accéder à un bonheur plus que mérité…

Si je lirai la suite de la saga avec plaisir, j'ai apprécié que l'autrice ne termine pas son tome sur un cliffhanger mais sur une fin qui peut aussi bien servir de conclusion, du moins pour moi, que de prémices à une suite que l'on présage forte en émotions, sentiments, rebondissements et dépaysement.

En conclusion, L'Héritage des steppes est le premier tome d'une série parfaite pour les lecteurs en quête d'un voyage culturel, en même temps que d'une belle épopée romanesque mêlant avec brio aventure, dangers, évasion, sentiments, exaltation, amour, haine, passion, contexte historique et géopolitique fort, dépaysement… le tout porté par une plume fluide et immersive, alternance de précision et d'émotions, et des personnages d'envergure à la construction impeccable et au destin hors du commun !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pour la communauté, une veuve était un mauvais présage. Elle n’avait pas su préserver son homme du trépas, elle était impure.

Son rôle dans le mariage était déterminé par les textes sacrés : une femme ne devait avoir qu’un seul but, protéger son mari, s’en occuper, l’abreuver et le nourrir, lui être utile en toute chose, le préserver des chagrins et des heurts physiques, et ce en dépit de sa propre intégrité.

Si l’époux mourait avant elle, cela signifiait qu’elle avait failli dans sa tâche, qu’elle n’avait pas la pureté nécessaire.
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" J’aimerais vraiment voir de plus près ces fameux chevaux des steppes, chuchota-t-il d’un ton rêveur. Et aussi cette étrange princesse…
— Pourquoi ne prendrais-tu pas le bac ? lui lança Moujid avec un clin d’œil appuyé. Que tu promènes ton étalon sur la rive droite ou sur la rive gauche de la rivière n’a aucune espèce d’importance, n’est-ce pas ? Tu pourrais alors t’approcher du campement et observer ces petits chevaux qui te tiennent tant à cœur…
— Tu as raison. C’est une excellente idée.
— Dans ce cas, commence par me donner le prix du passage ", gloussa son ami, qui avait toujours été très terre à terre.
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Il continua à caresser l''aigle en même temps qu'elle. Il se disait qu il n'y aurait jamais rien de plus beau dans sa vie que ce rire-là, cette caresse-là, ce matin-là, au bord de la riviere Ravi au pied des remparts de Lahore, tandis qu'ils se regardaient, l'un et l'autre nimbés d'une lumière de début du monde.
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Il n'avait plus de famille. Il n'avait plus d'amis. Il n'avait plus de patrie ni d'avenir. Il pouvait tout aussi bien cesser de lutter et se coucher dans cette vase pour attendre une mort qui le sauverait de tout...
Sauf que vivre ne se résume pas toujours à l'amour des siens. C'est aussi un instinct dans lequel il y a de la rage, de la haine et le désir de vengeance.
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Au palais de Lahore, c’était l’enfer. Il fallait toujours se méfier de tout le monde, ne pas goûter un mets inconsidérément, inspecter son lit avant de se coucher ou ses vêtements avant de les enfiler. On trouvait souvent un cobra ou un scorpion entre deux coussins.
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Videos de Kate McAlistair (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kate McAlistair
Après sa trilogie du Lotus rose, Kate McAlistair nous invite à un voyage riche en passions sur les terres glacées et sauvages de la Russie. #KateMcAlistair #LeLotusRose #LePalaisdesMilleVents En librairie le 14 octobre aux Éditions de l'Archipel.
Lahore, 1838. Morgan Preston, d'origine irlandaise et hindoue, vit sous le joug de son père, un mercenaire aussi cruel qu'ivrogne. Sa seule échappatoire : ses deux amies. Chali est une chasseuse nomade, et Maura, une Irlandaise venue avec sa mère rejoindre son géniteur, le colonel Edward Fleming, redoutable chef de la police.
Mais un jour, c'est le drame. Tentant de s'interposer face à son père ivre, celui-ci tombe du balcon et se tue. Morgan est immédiatement accusé du meurtre par Fleming. le garçon décide alors de fuir, même si cela l'oblige à traverser la chaîne de l'Himalaya…
Dix ont passé. Sauvé par le baron Boris Bachkal, Morgan a trouvé refuge au Palais des mille vents, proche d'Orenbourg, ville russe à la frontière de l'Asie et de l'Europe baignée par le fleuve Oural. Là, le garçon devenu jeune homme partage son temps entre des expéditions dans la steppe et les fabuleuses fêtes que son père d'adoption organise. Jusqu'au jour où Maura, qu'il pensait ne jamais revoir, vient frapper au Palais des Mille vents…
Après la trilogie du Lotus rose, Kate McAlistair signe une nouvelle saga exotique : un voyage fabuleux qui prend sa source au Pendjab pour s'épanouir en Russie, sur des terres glacées, où le climat hostile exacerbe les passions.
Le livre : https://www.lisez.com/livre-grand-format/le-palais-des-mille-vents/9782809842197 Instagram de Kate McAlistair : https://www.instagram.com/katemcalistair/ Facebook de l'Archipel : https://www.facebook.com/editionsdelarchipel
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Bǎihé
Liánhuā
Lúwěi

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Thème : L'héritière du Lotus rose de Kate McAlistairCréer un quiz sur ce livre

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