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Galia Ackerman (Autre)Stéphane Courtois (Autre)
EAN : 9782221265383
464 pages
Robert Laffont (10/11/2022)
4.25/5   18 notes
Résumé :
Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe comme sur l'image du pays.
Cette guerre provoque tragédies humaines et immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'État russe nazifié qui a envahi l'Ukraine le 24 février dernier, commettant des exactions qu'on n'avait pas revues en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a à sa tête une bande de criminels mafieux, émanant pour la plupart d'entre eux des agences de renseignements ( KGB, FSB, GRU etc ) ou de la pègre.
Depuis l'accession de l'un d'entre eux à la tête du Kremlin... " un homme ordinaire avec des pouvoirs extraordinaires ", cette truanderie étatisée a mis au point, comme le régime stalinien avant elle ou celui hitlérien antérieurement, un système de lavage de cerveaux tel qu'elle est parvenue en réécrivant l'histoire et en martelant sans arrêt un narratif de "citadelle assiégée" à zombifier quelque 140 millions de Russes, faisant d'eux un peuple "d'esclaves" au service d'une clique de gangsters.
Le tout en l'espace d'une génération.
Ces presque 25 ans au cours desquels "la bête immonde poutinienne" a inexorablement tissé sa toile belliciste sur la Fédération de Russie, Galia Ackerman et Stéphane Courtois, l'une et l'autre historiens, nous les passent au crible de thèses, d'analyses, toutes étayées par des faits avérés, prouvés, démontrés, irréfutables, brillamment explicités.
Et pour que leur démonstration soit la plus honnête et la plus exhaustive possible, ils se sont entouré des meilleurs spécialistes contemporains du monde russe ; chacun apportant dans l'écriture d'un ou plusieurs chapitres, sa pierre à l'édifice d'un livre collectif référence.
Parmi ces éminents spécialistes, il y a :
-Antoine Arjakovsky, historien français d'origine ukrainienne.
-Iryna Dmytrychyn, historienne spécialiste de l'Ukraine.
Thorniké Gordadzé, Géorgien diplômé de l'IEP ( Institut d'études politiques de Bordeaux ), chercheur associé au Centre d'études des relations internationales de Sciences-Po."En 2010, il est nommé par le nouveau président géorgien, Mikheil Saakachvili, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des relations avec l'UE, puis en 2012 ministre d'État chargé de l'intégration européenne et euro-atlantique,"
- Yves Hamant, agrégé de russe et docteur en sciences politiques.
- Andreï Kozovoï, maître de conférence en langue et littérature russe, habilité à diriger les recherches à l'université de Lille.
- Mykola Riabtchouk,, politologue.
- Nicolas Tenzer, ex-enseignant à Sciences-Po, il est le président fondateur du CERAP ( Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique ).
- Françoise Thom, historienne française, agrégée de russe, spécialiste de la Russie et de l'URSS, maître de conférences titulaire d'une habilitation à diriger les recherches en histoire contemporaine à l'université Paris-Sorbonne.
- Cécile Vaissié, historienne agrégée de russe et spécialiste de l'URSS.
- Maïrbek Vatchagaev, né en Tchétchénie, il est historien et journaliste.
Que du "très beau monde" ( excusez mon prosaïsme ), des experts dans leurs domaines de compétence(s), Des experts triés sur le volet pour nous raconter, nous expliquer – le livre noir de Vladimir Poutine -

Cet essai de 403 pages est structuré par 22 "chapitres", le premier ouvrant le livre s'intitule " Chronique d'une dictature annoncée - Vladimir Poutine, un Homo sovieticus-". Les intervenants nous montrent comment un concours de circonstances historique a porté au pouvoir ce "petit homme" drainant dans son sillage le KGB et un milieu pour le moins interlope, Comment ce qu'ils qualifient de "fuite vers le passé" a posé les fondements du "poutinisme", créant "l'Homo post-sovieticus" grâce à ce qu'ils appellent "l'ingénierie des âmes".
Un mélange décomplexé de réécriture de l'histoire, de culte du chef, de l'homme fort utilisant un langage viril, en l'occurrence l'argot, "marqueur d'un code de vie", pratiquant une politique de déstabilisation et d'agression à l'étranger : Tchétchénie, Géorgie...entre autres, avec pour conséquences une "militarisation des consciences et une préparation à la guerre.
Nous sont expliqués les trois piliers de la politique étrangère russe :
-le recrutement.
-le racket.
- le chantage.
Quels sont "les réseaux de Vladimir Poutine en Occident et quelles sont leurs méthodes.
Un chapitre important est consacré aux "voies et aux moyens de la toute- puissance russe... l'assassinat des peuples".
Sur le plan domestique sont analysés et détaillés " l'écrasement des médias, des ONG et des opposants" ainsi que la "réécriture Orwellienne de l'histoire" par le régime.
Tout cela ayant pour conséquence une société où la verticalité du pouvoir est assurée par un petit tsar chef des oligarques avec comme arme politique la religion orthodoxe, le tout aboutissant à "une société pseudo-conservatrice qui marche à reculons".
Dans ce contexte, le livre se clot sur un chapitre posant la question "où va la Russie ?"

Pour susciter l'intérêt légitime qu'il faudrait porter à ce formidable travail collégial, je vais vous citer trois petits passages très éloquents de ce que cet essai porte à notre connaissance... de façon tout à fait surprenante.

J'ai fait mention précédemment du support indispensable de la religion comme pilier du régime poutinien. Voici un exemple étonnant :
"Pour le soixante-quinzième anniversaire de la Grande Victoire, en 2020, la principale église des Forces armées russe, dotée d'une coupole atteignant cent mètres de hauteur, y fut construite. Ce temple est décrit comme " le symbole spirituel de la Russie qui glorifie la plus grande victoire de la vie sur la mort". Pratique totalement païenne, toutes ses mensurations sont symboliques et font référence aux chiffres les plus importants liés à l'histoire de la "Grande Guerre patriotique": le diamètre du tambour du dôme est de 19,45 mètres – 1945, fin victorieuse de la "Grande Guerre patriotique" ; le diamètre du dôme est de 22 mètres et 43 centimètres, car le 8 mai 1945, à 22h43, l'Allemagne signa l'acte de sa capitulation sans condition ; la hauteur du clocher est de 75 mètres, car l'année 2020 marquait le 75e anniversaire de la fin de la "Grande Guerre patriotique" ; la hauteur du petit dôme est de 14,18 mètres, car la guerre a duré 1418 jours et nuits de combat. Une promenade baptisée "chemin de la Victoire", fait, elle aussi 1418 pas autour de l'église, et les visiteurs peuvent y admirer des "reliques" dont le véritable costume et le couvre-chef de Hitler...

Dans l'endoctrinement des 140 millions "d'esclaves russes" figure en bonne place "le Régiment Immortel".
"Cependant, le plus grand évènement rassembleur de la nation, fêté par les petits et les grands, est la procession du Régiment Immortel. Cette manifestation lancée par trois journalistes de Tomsk, en 2012, avait au début un objectif noble : "Préserver au sein de chaque famille, la mémoire de la génération qui a vécu la "Grande Guerre patriotique". Les habitants de Tomsk furent donc invités à défiler, le jour de la Victoire fêté le 9 mai, avec des photos de leurs ancêtres ayant participé à la guerre. C'est le nom de la manifestation qui marqua la différence avec d'autres initiatives : les ancêtres acquéraient tous, ainsi, le statut d'immortels, d'où l'enthousiasme des médias, régionaux et nationaux, qui rendit ce mouvement immédiatement populaire. Rapidement, le Kremlin et ses affidés s'approprièrent ce défilé à la fois solennel et festif. Outre des raisons idéologiques, il s'agissait d'une manne monétaire dont le Kremlin arrosait une multitude d'associations patriotiques ainsi que les autorités locales et régionales. En 2015, le Régiment Immortel fut inclus dans le programme panrusse des célébrations du soixante-dixième anniversaire de la Victoire et défila donc, pour la première fois dans les rues de Moscou et sur la place Rouge, après le défilé militaire. Près d'un demi-million de personnes y participèrent, avec Vladimir Poutine en tête, qui brandissait le portrait de son père."

Enfin, je ne saurais terminer la présentation de ce livre sans évoquer les enfants et la jeunesse russe embrigadée dans le tourbillon de la propagande poutinienne.
J'ai le triste souvenir de ma petite-nièce moscovite m'ayant envoyé fièrement un bout de la vidéo dans laquelle elle arbore uniforme et autres colifichets de la propagande et heureuse de chanter à la gloire de l'"Oncle Vova"...
"Jusqu'à quand le peuple russe vivra-t-il dans ce palais de glaces déformantes ? En 2017, une chanson chantée par une chorale d'enfants devant Mamaïev Kourgan, le plus grand mémorial de la Deuxième Guerre mondiale au monde, qui se trouve au centre de Volgograd (l'ex-Stalingrad) a remporté un triomphe sur l'Internet russe et continue d'y circuler. Son titre ?"Oncle Vova". C'est ainsi que les enfants russes appellent les aînés du cercle familial ou amical : "oncle" ou "tante", plus le diminutif du prénom. Vova est le diminutif de Vladimir. Les enfants et les ados, garçons et filles, affublés d'uniformes militaires, portent en quelque sorte le serment de fidélité à l'"Oncle Vova" pour lequel ils sont prêts à mourir.

"Depuis les mers nordiques jusqu'aux limites méridionales,
Depuis les îles Kouriles jusqu'aux côtes baltiques, tout est à nous.
On aimerait que ces terres soient en paix, mais si le commandant en chef
Nous appelle au dernier combat, oncle Vova, nous sommes avec toi !"

Impressionnant, terrifiant, consternant !

Un ouvrage qui montre l'envers du décor de cette Russie Potemkine et ses 140 millions d'esclaves marchant au pas derrière un Docteur Folamour et sa garde prétorienne de voyous corrompus jusqu'à la moelle.

Qui veut comprendre la Russie de Poutine ne peut pas ne pas lire ce travail fantastique de Galia Ackerman, Stéphane Courtois et leurs collaborateurs.

Un livre référence. Un livre indispensable !
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Il suffit d'un regard sur l'actualité pour comprendre que Poutine est un être amoral pour qui la brutalité est le seul moyen d'expression valable. le livre noir va plus loin, il nous montre comment cet obscur colonel du KGB devenu président du plus vaste pays du monde, s'y est pris pour arriver au pouvoir et comment son programme d'agression et de répression était écrit à l'avance. Car Poutine n'est pas un imbécile, tout son programme était calculé dès le début. Les discours haineux proférés à l'égard de ses ennemis réels ou supposés préparent l'opinion russe aux actions violentes qui vont suivre.
Comme beaucoup de Russes, Poutine est un "homo sovieticus", nostalgique de l'époque où l'URSS était une superpuissance, alors que la Russie d'aujourd'hui n'est qu'un pays dont l'importance tient d'abord à sa capacité de nuisance (qu'il ne faut pas sous-estimer). Son ambition est clairement de reconstruire une sphère d'influence soviétique autour de la Russie, l'Ukraine en est l'élément le plus visible mais ce n'est pas le seul.
Si on parle de l'Ukraine aujourd'hui, il ne faut pas oublier que c'est la 4ème fois que Poutine engage son pays dans la guerre. A chaque fois il invente une "provocation" pour justifier ses actions. Il y a eu d'abord la Tchétchénie, immédiatement à son arrivée au pouvoir, où il est allé rétablir l'ordre suite à quelques actions téléguidées par ses amis du KGB. La bataille de 80.000 soldats russes contre 4.000 combattants tchétchènes a tourné au massacre et personne n'a jamais su le bilan humain de ce conflit.
En 2008 il y a eu la Géorgie, où le KGB a semé la zizanie dans deux provinces séparatistes jusqu'à ce que les forces géorgiennes interviennent, et là les chars russes ont traversé la frontière "pour protéger les russophones" bien sûr. Les 2 provinces en question vivent sous administration russe depuis ce jour.
Ensuite ce fût la Syrie, où Poutine est allé aider son ami Bachar El-Assad, grand humaniste lui aussi, menacé de tous côtés par Daech, les Kurdes et quelques démocrates. Cette fois-ci la Russie n'intervenait pas pour des raisons territoriales, une des raisons clairement revendiquée était de tester son armée (et son arsenal) en conditions réelles. Et tant pis pour les Syriens.
Puis l'Ukraine bien sûr. D'abord un conflit larvé dans le Dombass depuis 2014, avec interdiction aux rebelles de remporter une victoire décisive puisque le but était de montrer que l'Ukraine était un gigantesque bazar depuis que les pro-démocratie étaient au pouvoir (lire "Le Mage du Kremlin"). Et puis l'invasion en 2022 avec la suite que l'on connait, et un conflit qui risque de durer sans que l'on ait la moindre idée de la manière de l'arrêter car Poutine ne reconnaitra jamais qu'il a eu tort.
Pour être complet on pourrait ajouter la Moldavie, dont la partie est (Transnistrie) est occupée par les Russes. Au moins ça s'est fait sans combat, mais c'est un pion de plus poussé par Poutine dans un pays étranger.

Comment en est-on arrivé là ? D'abord en réécrivant l'histoire. Dans Régiment Immortel, l'auteur écrit : "Le génie de Poutine a été d'utiliser la victoire contre le nazisme pour rendre aux Russes la fierté de leur passé soviétique, en occultant ses côtés sombres." A bien regarder, la victoire lors de la 2nde guerre mondiale est (avec le vol de Gagarine dans l'espace), le seul succès de l'URSS qui par ailleurs, a surtout connu des humiliations. Et alors que l'Allemagne a dû reconnaître les horreurs du nazisme suite à sa défaite, l'URSS n'a jamais eu à répondre des massacres commis tout au long de l'époque communiste. Une bonne refonte des manuels scolaires pour cacher les vérités qui dérangent, une militarisation à outrance de la société (La population de la Russie en 2022 est la moitié de ce qu'était la population soviétique en 1991, mais le nombre d'hommes sous les drapeaux est le même). Ajoutez à ceci un système mafieux qui a rendu milliardaires les oligarques amis du pouvoir, la suppression de toute presse libre, des ONG, des méthodes mafieuses, et la population russe n'a plus qu'à suivre. Au fur et à mesure des pages on note combien d'amis, politiques ou oligarches, ont été victimes d'accidents de toute sorte, d'empoisonnements, voire même d'assassinats purement et simplement. Il n'est pas conseillé de se fâcher avec le maitre du Kremlin. (Pour Prigojine c'est différent, il jouait avec une grenade dans son avion).

Tout le discours sur les "nazis ukrainiens" tend à rappeler à l'opinion publique russe la "Grande guerre patriotique" conclue par une victoire en 1945. Parce que s'il fallait chercher le pire nazi du 21ème siècle, comment ne pas penser à celui qui règne à Moscou et porte le nom de l'infâme plat national québécois.

Au passif de ce livre, quelques redites dues au fait que les multiples auteurs abordent parfois des sujets proches. A noter également que le livre est parfois assez ardu, et cite beaucoup de noms connus des seuls spécialistes de la Russie. C'est le revers de la médaille pour un ouvrage extrêmement complet et précis.
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L'histoire de la Russie des 30 dernières années, mise en perspective après la chute de l'URSS au passé non liquidé, dont les fantômes hantent le présent. Comment un tchékiste s'est transformé en nationaliste crispé, régressif nostalgique d'empire, son aversion pour l'Occident, sa révision de l'histoire, sa médiocrité et sa brutalité communes à tous les autocrates.
Vladimir Poutine et son régime : militarisation et corruption morale de la société russe, guerre asymétrique, haine et tentatives de déstabilisation des démocraties, glorification du passé mythifié et fantasmé, mensonges éhontés. de malfrat pétersbourgeois liquidant les premiers oligarques rivaux, à Parrain de la Russie, l'irrésistible ascension de Vladimir Poutine et de son système kleptocrate entropique. Ouvrage collectif écrit par des historiens ou politologues, russes dissidents, ukrainiens, tchéchènes. Passionnant de bout en bout.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
page 317-318:
Dans ce pays en naufrage qu'est la Russie depuis l'annexion de la Crimée, une institution subsistait : Mémorial , association créée par des dissidents soviétiques, dont Andreî Sakharov, et autorisée par Mikhaîl Gorbatchev en 1989. Elle se donna deux missions- étudier les répressions soviétiques et défendre les droits humains en Russie- et ne manqua pas d'aborder des questions sensibles, redevenues dangereuses sous Poutine. Car c'est aussi parce que la société russe connaît fort mal son histoire entre 1917 et 1953, qu'elle répète certaines atrocités ou, au moins admet leur répétition, en Tchétchénie , en Syrie et aujourd'hui en Ukraine. Et tant que Lénine aura des statues dans presque chaque ville de Russie, ce pays ne pourra pas -voire ne souhaitera pas- être une démocratie etr un Etat de droit.
Tout simplement parce qu'il restera acquis dans les consciences que la vie d'un être humain ne vaut rien.
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Dans les quelques jours qui ont suivi ce fatidique 24 février 2022, Vladimir Poutine a réussi l’exploit d’atteindre l’exact contraire de tous ses objectifs. Il voulait prendre Kiev en quelques jours et s’emparer de toute l’Ukraine en quelques semaines : échec ! Il voulait montrer que le président ukrainien Zelensky était un « clown » et son gouvernement un ramassis de fantoches, « dégénérés » et « nazis » : échec ! Il affirmait que l’Ukraine n’existait pas comme État et que les « peuples frères » russe et ukrainien appartenaient au même « monde russe » : échec ! Il pensait que l’Union européenne, prise en otage par le gaz russe, ne réagirait pas et se déchirerait : échec ! Il estimait, comme d’autres en Occident, que l’OTAN était en état de « mort cérébrale » : échec ! Il voulait à tout prix écarter les États-Unis de la scène européenne : échec !
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L'humiliation provoquée par le pitoyable effondrement de l'URSS et la totale faillite de la doctrine marxiste de suppression de la propriété privée fut désormais compensée par un nationalisme agressif, expansionniste et anti-occidental ordonné autour d'un vieux concept remis au goût du jour, "l'eurasisme" formulée dès 1998 par l'idéologue Alexandre Douguine dans ses Fondem"nts de la géopolitique, une union eurasienne fut censée réunir la Russie, l'Ukraine, le Belarus, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizstan, auxquels pourraient se joindre la Serbie, la Grèce, l'Iran, l'Inde, l'Irak, la Syrie et la Libye. Un pur délire dont Poutine allait s'inspirer.
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page 293:
Les atrocités commises par les forces russes ne sont pas des "bavures", mais au contraire la mise en oeuvre d'une politique délibérée de rééducation du peuple ukrainien par la terreur et le dénuement. Nous retrouvons à l'état pur les pratiques bolcheviques : ensauvagement par la guerre, terreur de masse, enlèvement et élimination systématique des élites politiques locales , déportation de masse en Russie-femmes et enfants compris-,organisation de famines pour "dresser " les populations comme l'avaient fait les bolcheviks.
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Dans son programme électoral du printemps 1991, ce démagogue déjanté (Jirinovski) promit de nourrir la Russie en soixante-douze heures : « J’enverrai la troupe dans l’ex-RDA, un million et demi d’hommes, j’agiterai la menace nucléaire et tout nous sera fourni. […] Nous expédierons les grévistes en taule, les racketteurs à l’étranger pour qu’ils y défendent les intérêts nationaux russes, nous ferons venir de l’étranger des ouvriers qui travailleront pour nous gentiment à 100 roubles par mois. » Ce virtuose du populisme promit que s’il était élu, de la vodka gratuite serait distribuée à tous. Il se fit fort de fournir tous les Russes en sous-vêtements gratuits, de procurer un homme à toutes les femmes de Russie. La solution aux difficultés économiques ? Rien de plus facile : « Il faut faire venir des esclaves du monde entier et chaque Russe deviendra un propriétaire foncier, un manager ».
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Vidéo de Galia Ackerman
Dans les témoignages saisissants que la journaliste Svetlana Alexievitch a récoltés, notamment dans "La Fin de l'homme rouge" et "La Supplication", les thématiques économiques se révèlent comme des fils conducteurs cruciaux, tissant l'étoffe complexe de la société post-soviétique.
En quoi ses récits témoignent-ils du désenchantement des Soviétiques et de l'avènement du capitalisme en Russie ?
Pour parler de ses travaux, Tiphaine de Rocquigny reçoit : Galia Ackerman, journaliste et historienne, spécialiste du monde russe. Françoise Daucé, directrice de recherche à l'EHESS et directrice du Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC).
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