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EAN : 9782259311151
288 pages
Plon (12/01/2023)
4.08/5   115 notes
Résumé :
Jeune caricaturiste de presse juif allemand, Leonard Stein est réfugié sur la Côte d'Azur, lorsque la guerre le rattrape à l'été 40. Arrêté par les gendarmes français, il est envoyé aux Milles, près d'Aix en Provence. Cette ancienne usine de tuiles peuplée d’un millier d’étrangers « indésirables » transformée en un effroyable camp d'internement est aussi paradoxalement un centre de culture et de création, rassemblant intellectuels et artistes de Max Ernst à Hans Bel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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Les Milles, voilà qui ne m'évoquait strictement rien avant de lire ce livre.
Maintenant, je ne pourrai plus penser à ce nom sans qu'un frisson me parcoure l'échine.
Les Milles … camp d'internement français, situé près d'Aix-en-Provence.
Ariane Bois raconte avoir visité ce site, une ancienne tuilerie, avant son ouverture au public en 2012, et en avoir été profondément marquée. Cela au point qu'elle a souhaité y retourner quelques années plus tard, elle y a alors puisé son inspiration pour écrire un roman qui mêle personnages réels et de fiction.
L'autrice nous fait découvrir le fonctionnement de ce camp, le profil des personnes qui y sont retenues, d'abord des « sujets ennemis », puis des « indésirables » (de juillet 40 à juillet 42) et pour finir en 1942, le camp se transforme en camp de déportation vers Auschwitz (cinq convois y partiront).
D'abord camp pour hommes, il accueille ensuite femmes et enfants dans des conditions sans cesse plus déplorables, sous commandement français.
Ce camp a eu la particularité de rassembler de nombreux intellectuels et artistes comme Max Ernst, Franz Meyer et Karl Bodek qui a dessiné des fresques murales toujours visibles. L'Art pour s'évader, rester humain, …
Beaucoup personnes, d'associations, vont graviter autour de ce camp pour aider les internés, parfois réussir à en sauver quelques-uns en leur accordant un visa, un certificat de baptême, ou en les aidant à s'évader. Plusieurs seront ensuite reconnus Justes parmi les Nations.
C'est un formidable travail de recherche historique qu'a réalisé Ariane Bois, elle a redonné vie, une identité et une dignité à tous ces internés, j'ai tourné les pages le coeur serré à la lecture de leurs peurs, de leurs espoirs déçus, des maladies, des conditions de vie et d'hygiène, …
Je mettrai cependant un bémol, j'ai été moins convaincue par les personnages fictifs de Léo Stein et Margot Keller. J'ai parfois eu un peu de mal à croire à cette histoire d'amour au milieu de tout ce malheur et de cette détresse. L'arrivée également de personnes connues dans le camp par Léo et Margot (je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler) m'a également laissée dubitative.
La fin m'a semblé un peu trop heureuse et pas vraiment représentative du destin de ces milliers de malheureux qui ont transité dans ce camp ou en sont sortis les pieds devant.
Un roman très intéressant et enrichissant qui lève le voile sur ce pan honteux et méconnu de l'histoire de France. Il m'a cependant manqué un attachement aux personnages principaux pour être complètement touchée.
Je vous invite en tout cas à découvrir le site des Milles (sur internet ou géographiquement) qui permet d'en apprendre un peu plus sur la vie de ce camp méconnu.
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Emprunté à la médiathèque dimanche 2 avril 2023


Un concentré d'émotions dans un contexte historique ignomineux !

L'immense plaisir de trouver à ma bibliothèque le dernier texte de cette journaliste-auteure...que j'avais noté à sa parution. Je me suis empressée de l'emprunter...suivant avec grande attention les publications d'Ariane Bois dont j'apprécie et le style et les sujets choisis...Thématiques nous interpellant toujours, mêlant la petite histoire des personnes et la Grande Histoire qui les meurtrit trop fréquemment.

Nous voici plongés dans les camps français de rétention et d'enfermement pendant la seconde Guerre mondiale et la montée du nazisme...Texte qui se situe plus spécifiquement dans celui des "Miles", dans le sud de la France...


J'ai lu ce récit romancé, quasiment, d'une traite, m'étant aussitôt attachée à nos deux protagonistes principaux : Leonard Stein, jeune caricaturiste de presse, juif allemand, réfugié à l'été 1940 sur la Côte d'Azur, lorsqu'il est pris et expédié dans ce camp d'internement des " Milles"...
C'est dans ce lieu d'enfer que Leo rencontrera Margot Keller, volontaire d'un réseau marseillais de " sauvetage "; cette dernière se dévoue à l'infini, pour soulager, protéger comme elle peut , femmes, enfants réfugiés de tous pays...et bien sûr, les Juifs, en première ligne !!

Avec Leo, dont elle tombe éperdument amoureuse, ils vont s'aider et tenter de sauver le maximum d'enfants juifs , de la déportation...Deux Justes parmi tant d'autres !

Autre effarement: celui de retrouver parmi les captifs , un grand nombre d'artistes; parmi ceux-ci, Max Ernst que Leo admire tout spécialement....Mais d'autres sont là....et au milieu de l'Enfer et de l'Innommable, il y a l'Art, le déploiement de création qui aident à " rester debout ", à ne pas désespérer totalement !

On sent très, très fort l'attachement intense de l'auteure à son sujet, aux personnages, à ce lieu ignomineux des " Milles" où elle retournera....je me permets de transcrire un extrait d'Ariane Bois, accompagnant, in-fine, la bibliographie...et montrant, si besoin était, l'émotion perdurante de l'écrivain vis à vis de ce lieu de tragédie, rendu possible par la soumission d'une trop grande partie de la
population !

"Sous le soleil de Provence, au son des cigales, à l'ombre de l'oubli, dix mille hommes furent internés dans un bâtiment austère de brique rouge, dont mille neuf cent trente-sept furent déportés.
Le camp des Milles est le seul grand camp français d'internement et de déportation encore intact.
Je l'ai découvert avant sa rénovation et son ouverture au public en 2012, grâce à Alain Chouraqui, qui a oeuvré toute sa vie pour faire connaître l'histoire de ce lieu unique. Munie d'une lampe torche, j'ai plongé dans le noir absolu d'une usine à l'abandon, où résonnaient encore les cris des internés. J'ai admiré les oeuvres d'art, les graffitis, la fresque murale. La poussière rouge envahissait tout. L'ensemble m'a bouleversée, tout comme la détermination de mon guide à faire découvrir ce lieu, à l'inscrire dans une connaissance plus large des fanatismes et des génocides. le camp évoque la souffrance, mais aussi la création, la solidarité, et le courage de quelques uns.
J'ai écrit d'autres romans, mais les Milles ne m'ont jamais vraiment quittée. Un jour, j'ai décidé d'y retourner. (....)"

Un livre aussi éprouvant qu'exceptionnel et
malheureusement nécessaire, pour que les mots sauvent tous ces d'hommes, ces femmes,ces enfants
d'un autre crime inacceptable : L'OUBLI !

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J'ai vécu deux ans à Aix en Provence, au début des années 1980, pour mes études. Des Milles je ne connaissais que la zone industrielle et commerciale, et encore, de nom seulement. C'est donc avec un grand étonnement que je découvre que cette banlieue d'Aix à abriter un camp pendant l'occupation allemande, tant il est vrai que l'histoire que nous apprenons (apprenions ?) à l'école ne fait (faisait) pas grand bruit sur cet aspect pas glorieux de notre histoire, à part pour mentionner Drancy.

Ariane Bois place son roman historique dans ce cas situé dans la France dite libre et gérée par les Français. C'est là qu'à partir de 1940 sont parqués des réfugiés de plusieurs nationalités, dont des Allemands opposés à Hitler ou des Espagnols ayant combattu puis fui la guerre d'Espagne, mais aussi des juifs de toutes nationalités, plus particulièrement d'Europe de l'Est. C'est là que Léo, jeune caricaturiste de la presse d'opposition, va se retrouver après avoir été arrêté par la police française, alors qu'il avait trouvé légalement un refuge à Sanary sur Mer. Personnage de fiction le jeune artiste va y côtoyer ou y croiser, des personnages illustrent ou d'autres plus modestes qui pourraient être qualifiés de Justes. Il y rencontrera aussi l'amour avec la belle Margot, issue d'une famille juive et qui se dévoue nuit et jour pour aider les réfugiés persécutés, notamment les femmes et les enfants.

L'auteure nous plonge dans l'univers de plus en plus inhumain de ces camps, au fur et à mesure des renoncements de gouvernement de Vichy face à l'occupant allemand. Elle nous décrit avec brio les émotions et sentiments qui traversent ses hommes privés de liberté parce qu'ils se sont exprimés contre la tyrannie. Ariane Bois raconte la colère, l'incompréhension, la solitude, la lutte quotidienne pour survivre, mais aussi la solidarité, l'entraide, les petites joies, les activités pour occuper le temps et/ou gagner un peu d'argent, les difficultés des démarches pour obtenir des papiers, un visa, une place sur un bateau pour s'exiler loin de l'Europe en guerre. On vit avec Léo la montée de l'horreur, de l'incommensurable. On tremble pour ces hommes, puis ces femmes et ces enfants lorsque le camp les « accueillera » aussi avant les trains vers Drancy puis les camps de concentration.

Mais il y a ces moments de bonheur volés à la violence de la guerre : l'éclosion d'un amour réciproque et passionné, des instants de douceur, le sourire d'un enfant, les dessins et la peinture de cette fresque dans le réfectoire.
Le style est sobre et élégant. Les descriptions sont réalistes, lumineuses comme le ciel de Provence ou sombres comme la noirceur de ces temps. le rythme du récit varié : lent comme le temps qui ne passe pas dans ce camp d'internement il s'accélère quand la tension monte, devient haletant. On vibre à chaque moment, partage les espoirs et les déceptions de Léo. La colère s'infiltre en nous, les larmes coulent. La honte aussi.

Ariane Bois nous livre ici un roman très fort, et un vibrant hommage à ces hommes et ces femmes qui ont gardé espoir, se sont battus. Il y a nos deux héros imaginaires, mais c'est aussi l'occasion de mettre la lumière sur ceux qui ont vécu cette période : des artistes comme Max Ernst, des résistantes comme Hélène Taich, des justes comme le Pasteur Manen.

Il est clair que la prochaine fois que je passe du côté d'Aix-en-Provence je ferai une étape au Musée Mémorial du camp des Milles.

Merci à Babelio et aux Éditions Plon pour cette Masse Critique Privilège. Et merci à Ariane Bois pour ce roman qui fait vivre une mémoire qui ne devrait jamais s'éteindre.
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Dans une interview, Ariane Bois confie qu'elle aime "raconter des histoires inattendues dans une période que l'on croit vraiment très bien connaître" ; elle dit également qu'elle aime "raconter des histoires de gens oubliés de l'Histoire", et c'est exactement ce qu'elle fait dans ce livre.

La Seconde guerre mondiale, la Shoah, vous avez certainement lu quantité d'ouvrages sur ces sujets. Mais avez-vous entendu parler du camp des Milles ?
Ce camp, situé tout près d'Aix-en-Provence, était un camp d'internement et de déportation conçu par des Français et administré par des Français.
Au début de la guerre, le gouvernement radical-socialiste d'Édouard Daladier prit la décision d'y enfermer les ressortissants du Reich, considérés comme "sujets ennemis", alors que la plupart étaient venus en France pour fuir le nazisme. Nombre d'entre eux seront ensuite déportés vers Auschwitz, dont de très jeunes enfants.
Cet épisode honteux de l'histoire française sert de trame à cet ouvrage.

En bonne journaliste, Ariane Bois s'est beaucoup documentée et a visité les lieux à de nombreuses reprises pour s'imprégner de l'atmosphère. À partir de ce travail, elle a bâti une fiction très réaliste.
Elle s'est inspirée de personnages réels, en a créé d'autres, mais finalement, le personnage principal de son ouvrage est le camp lui-même.
Ce camp est un monstre qui a sa vie propre ; il respire, avale les hommes et les recrache. Ce camp n'a aucun état d'âme et broie ceux qui y sont enfermés.

Merci à Ariane Bois d'avoir mis en lumière cet épisode méconnu de notre histoire. Méconnu car peu glorieux...
L'État français a failli. Il a trahi ces gens qui s'étaient réfugiés dans la patrie des droits de l'Homme et se croyaient en sûreté en zone libre. Il les a livrés aux nazis.
Quelle ignominie !

Grâce à Babelio, que je remercie infiniment, j'ai participé à une rencontre passionnante avec Ariane Bois, au cours de laquelle elle a raconté la genèse de ce roman et son contexte historique.
J'ai eu la chance, avec une autre membre de Babelio, d'échanger un peu avec elle après la rencontre et ce fut un réel plaisir de parler avec une écrivaine disponible et d'un abord très simple. Nous avons parlé de son livre, naturellement, mais plus largement de lecture et j'ai découvert avec joie qu'Ariane Bois et moi partagions la même admiration pour Joyce Carol Oates.
C'est là toute la magie des rencontres organisées par Babelio !
Merci également aux éditions Plon.
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L'autrice raconte le camp des Milles, qui fut le plus grand camp d'internement d'étrangers, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale

Installé dans une ancienne briqueterie près d'Aix, il n'était bien évidemment pas adapté à recevoir des milliers de personnes, même si quelques commodités existaient à l'inverse d'autres camps qui n'avaient pas même un toit !

Beaucoup d'allemands, réfractaires au régime nazi, artistes, écrivains mais aussi réfugiés d'autres pays tombés sous la coupe d'Hitler, bien souvent juifs ou communistes. Ennemis d'Hitler ils l'étaient aussi du régime de Vichy.

Le roman se déroule en 1942, peu de temps avant l'invasion de la France libre. Ariane Bois décrit plus particulièrement le quotidien de Leonard, jeune caricaturiste allemand, réfugié à Sanary avant les Milles.

Beaucoup d'intellectuels et d'artistes sont passés par ce camp qui était le plus grand du Sud, ce qui a permis le développement de la culture et la création comme sauvegarde. Leonard va rencontrer une jeune juive française qui travaille dans un réseau de sauvetage.

Je trouve que toute la partie “roman d'amour” a pris trop place dans l'histoire et qu'elle n'était pas nécessaire pour décrire tout ce qui a été entrepris pour le départ de réfugiés, pour éviter la déportation, choses qui furent réelles et dont le déroulement est un peu passé à la trappe !

J'aurais préféré y trouver les démarches et événements qui ont permis à diverses personnalités des arts et de la littérature à fuir loin de la France.

Mais ce roman reste un bon témoignage de la vie aux Milles, plus facile à aborder par le grand public qui bien souvent ne connait même pas l'existence des camps d'internement français.

#Cepaysquonappellevivre #NetGalleyFrance

Challenge Plumes Féminines 2023
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critiques presse (1)
LeMonde
03 mars 2023
Ce livre ressuscite aussi avec force l’intense vie artistique et intellectuelle du camp – les peintres Max Ernst et Hans Bellmer ou le musicien Max Schlesinger y furent internés. Un récit vif et poignant sur ces exilés trahis par la France de Vichy.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
L’ordre a été donné à Vichy de fournir aux Boches leur quota de Juifs étrangers, même ici, en zone libre. La rafle de juillet au Vel’ d'Hiv’ à Paris n'a pas été suffisante, les résultats jugés décevants. Selon les quakers avec qui nous travaillons, Laval répète partout que les déportations sont inévitables et il a même proposé d'inclure les mineurs. (p. 236) […]
Leurs enfants ont la possibilité d'émigrer, une chance inouïe ! […] d'autres mères se saisissent de cette opportunité et acquiescent dans un tremblement de menton : il faut alors établir les papiers, recueillir les noms, les âges, les consignes religieuses et autres, des familles. L’information circule vite dans le camp et la queue s'allonge. Avant de signer, chacune veut être sûre que son enfant sera confié à de braves gens, élevé dans le judaïsme, qu’il poursuivra des études. En donnant les leurs, les mères rêvent à un avenir meilleur, loin de l'Europe qui enferme ses Juifs pour mieux les envoyer mourir en Pologne, à l'abri des regards. (p. 239)
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Cet homme-là, aux cheveux blancs comme neige, traité comme un galeux, c'est Max Ernst, le grand peintre.L'un des pères du surréalisme, du dadaïsme, des mouvements artistiques que Léon vénère.De l'art dégénéré, selon les dires des nazis. Il lui faut absolument lui parler
Comment était- il arrivé jusqu'aux Milles, lui qui avait aussi émigré en France ? Se rendait-on compte que, en internant Max Ernst, on mettait en cage l'un des meilleurs artistes de son temps ?
(...)De cet artiste, à vrai dire, il aime tout, les sculptures, les illustrations et les romans-collages comme ce livre " La Femme 100 têtes ", qui l'impressionne. Max Ernst représentait son Panthéon personnel, un être fait de crayons et de feuilles vierges dans son imagination.Et il se trouvait là, dans ce wagon, à quelques mètres de lui.
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Jakob a conservé de ses mois de détention un roman, un seul, et le relit sans cesse : il s'agit du Procès de Franz Kafka, dont il connaît des passages par cœur. L’histoire de Joseph, arrêté sans raison et accusé sans avoir commis de crime, résonne en lui. Il improvise une lecture publique, et c'est un succès : le vieil homme s'endort sur la paille, serein, et de manière choquante, presque heureux. Peut-on trouver l'apaisement de l'âme parmi la désolation ?
(p. 208)
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Épuisée, Amalia s'endort sur les genoux de Margaux qui lisse ses cheveux d'un geste tendre. Il n'y a plus ni conflit, ni papiers, ni visas : seulement la joie du grand air, de la mer, et d'un souffle de liberté pour elles deux. La guerre, c'est ça aussi, ne vivre que dans le moment, tenter d'oublier le reste et, surtout, ne pas imaginer un futur plus qu'incertain.
(p. 211)
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— Interdit de s’approcher à moins de deux mètres des barbelés ! dit celui-ci.— Et vous n’avez pas mieux à faire ? hurle Oskar. Vous devriez vous battre contre vos ennemis, et vous restez là, les bras ballants. Elle est belle, la France ! Et l’honneur, et le sacrifice ?— Tu la fermes, oui ? Sinon…— Sinon quoi ? Vous nous livrerez aux Allemands ? C’est ça, votre conception de la guerre ?— Dis donc, toi, mon fils combat en ce moment même dans la Somme, répond le gardien, rubicond désormais. Vous, vous vous contentez de bouffer gratis, aux frais des Français. Qu’on vous enferme ne me dérange pas, moi !Les hommes se sont massés derrière Oskar, menaçants. Ils grondent leur désarroi, leur sentiment d’être laissés pour compte, dindons de la farce. Hitler, ils connaissent, eux, et l’ont combattu de toutes leurs forces.
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Vidéo de Ariane Bois
Ariane Bois nous fait découvrir, grâce à ses personnages Léo et Margot, le Camp des Milles, le plus grand camp de concentration et d'internement situé en zone libre, près d'Aix-en-Provence.
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