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François Dupuigrenet Desroussilles (Traducteur)
EAN : 9782221113806
378 pages
Robert Laffont (17/09/2009)
3.16/5   43 notes
Résumé :
Un jour, insidieusement, leur quotidien dérape. Sur un souvenir, un incident, une rupture, une prise de conscience. Le constat qu'ils dressent alors de leur propre existence a un goût doux-amer, lucide et ironique. Voilà le lien secret qui unit les protagonistes – hommes et femmes, femmes surtout – de chacune de ces dix nouvelles. Du Canada urbain à celui des grandes étendues sauvages, depuis des fouilles archéologiques en Écosse aux bureaux d'un journal à la mode, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dix nouvelles pour nous parler d'hommes et de femmes qui un jour repensent à un événement passé et se remettent en question.
La disparition jamais résolue d'une amie d'enfance, une femme se vengeant de la mort d'une autre sous les coups de son mari, un homme rescapé de la deuxième guerre mondiale toujours étranger malgré les années dans sa belle-famille canadienne... petites et grandes trahisons, infidélités et mensonges sont au coeur de ses nouvelles.
Celle qui m'a sans doute le plus marquée est celle où cette femme à qui tout a réussi s'interroge soudain sur sa vraie personnalité, s'étant toujours vue comme une battante alors qu'elle n'était peut-être qu'une petite fille puis femme insupportable, arriviste et capricieuse...
Il reste un part de mystère non résolu dans chacune de ces histoires attrayantes qui montrent tout le talent de conteuse de Margaret Atwood.
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Dans ces dix nouvelles, vous trouverez :
Le souvenir d'un camp d'été sur une île,
Une vengeance amoureuse,
Un mauvais poète et une vraie poétesse,
L'admiration d'une femme pour son amant plus âgé,
La disparition d'une adolescente dans un camp d'été,
La réussite d'une jeune femme qui irrite son ancien mentor,
La décongélation d'un homme mort depuis 150 ans,
Des femmes battues et des femmes qui essaient de vivre libres,
Trois soeurs et le mari de l'une d'elles,
Une journée dans la vie d'un couple d'âge moyen.

Attention, ces histoires ne dispensent pas joie et bonne humeur ! Margaret Atwood présente des vies médiocres, parfois pathétiques, des désillusions amères et des avenirs moroses. Tout passe et tout lasse sous sa plume. Chacun à leur manière, les protagonistes essaient de prendre leur revanche sur le passé, sur la jeunesse qui se défile, sur les espoirs déçus. « Il n'avait pas envie de son corps. Ce qu'il voulait, c'était être transformé par elle en quelque chose qu'il n'était pas. » (p. 101) L'autrice canadienne dépeint à merveille la triste condition humaine, tout en manifestant une tendresse lucide envers ses personnages. En moins grinçant, ce recueil m'a beaucoup rappelé Inhumaines de mon cher Philippe Claudel.
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Dix nouvelles de Margaret Atwood emmènent le lecteur à la découverte de plusieurs histoires qui se déroulent au Canada entre les années 1950 et 1990.

D'un camp de vacances où le regard indiscret de jeunes adolescents se posent sur les serveuses, à une jeune femme qui conserve précieusement un kyste ovarien sur sa cheminée, en passant par l'attraction exercée par une poétesse sur un homme, un homme des tourbières vieux de 2000 ans au centre d'un voyage adultérin, une femme tuée par son compagnon ou encore une adolescente disparue lors d'une sortie en canoë...

Vous l'aurez compris, ce recueil de nouvelles est un peu mélancolique. J'ai toujours eu du mal avec le format des nouvelles, je ne dispose jamais de suffisamment de temps pour m'attacher à l'histoire et aux personnages et souvent la chute me laisse un peu sur ma fin. L'absence de liens entre chacune ne m'a pas aidée. Les récits sont bien écrits, mais j'ai trouvé les personnalités un peu torturées, les relations sentimentales qui y sont présentées peu épanouies. Je me suis lassée assez vite.
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10 nouvelles dont l'encre qui les imprime sur le papier semble avoir été trempée dans un féminisme concret et brillant. Chacune à sa façon est une peinture des moeurs de l'epoque à laquelle l'auteur l'a écrite, et toutes sont amères sans être pessimistes : dans « Hommage à Molly » le personnage principal négocie au sens propre un rendez-vous « galant » contre un don pour l'association de soutien aux femmes battues, mais elle sait que le sexe est une arme et qu'il lui suffirait de donner une information intime pour ruiner un homme ; dans « Courrier du coeur » , « L'homme de la tourbière » ou « Dans la jungle des familles » les femmes se vengent de l'homme de manière inattendue. Toujours planent l'infidélité et l'amertume, mais aussi la conscience aiguë d'une condition féminine en lutte.
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Ce n'est pas mon recueil préféré de nouvelles de Margaret Atwood, peut-être parce qu'il n'y a pas d'unité entre les différents textes, à première vue en tout cas, contrairement par exemple aux Neufs contes qui s'apparentaient tous plus ou moins au gothique ou au fantastique, et dont on retrouvait des personnages ou des thèmes d'une nouvelle à l'autre.
Néanmoins, cette oeuvre permet de découvrir de façon presque sociologique et historique le Canada qui se transforme des années 40 aux années 90, de ses paysages naturels avec lacs et maisons de famille qui cachent bien des secrets - comme dans le roman Faire surface, à ses villes qui s'urbanisent et s'enrichissent, s'uniformisent aussi, et jusqu'aux portraits des Canadiennes. Car oui, on retrouve le thème principal de l'oeuvre de l'auteure : l'émancipation des femmes. Qu'elles soient femmes d'affaires, mères de famille, jeunes amoureuses, elles doivent toutes à leur manière se battre dans un monde d'hommes.
Parmi toutes, je retiens l'image de Ronette, pauvre innocente victime d'une forme de lutte des classes insidieuse, Julie fascinée par son mentor avant de comprendre qu'elle doit prendre sa liberté, et l'amie de Molly qui séduit les hommes pour venger son amie assassinée, victime de féminicide comme on dit aujourd'hui. Des petites touches qui permettent de rendre hommage aux femmes dans toute leur diversité.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Marcia sera un peu ivre à cause de l'eggnog. Plus tard, quand la vaiselle sera faite, elle pleurera silencieusement, toute seule, enfermée dans la salle de bain. Elle serrera dans ses bras de fête le chat bougon, que, dans ce dessein, elle aura été débusquer de sous le lit. Elle pleurera parce que les enfants ne sont plus des enfants, ou bien parce qu'elle-même n'est plus une enfant, ou bien parce que certains enfants n'ont jamais eu d'enfance, ou bien parce qu'elle ne peut plus avoir d'enfants, plus jamais. Son corps s'en est allé trop vite ; elle ne s'était pas préparée.
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Femme d'intérieur, voilà le mot. Voilà la carte maîtresse de l'épouse, sa police d'assurance. Aurait-elle l'allure d'un pneu de camion, elle garde la maîtrise du territoire. En tant que maîtresse de maison, elle détient le pavillon, le garage, la niche et le chien qui va dedans. Elle détient les enfants de Connor avec qui elle forme un monstre invincible à quatre têtes et seize bras et jambes. Elle détient le placard où Connor pend ses vêtements, et la machine à laver à l'intérieur de laquelle ses chaussettes tournent le jour de lessive, perdant ainsi les peluches ramassées sur le tapis de bains des chambres qu'ils ont partagées, Julie et lui. Les motels sont des no man's land, ce ne sont pas des territoires. On ne peut pas les défendre. Julie a droit aux prévenances sexuelles de Connor, mais c'est l'épouse qui le possède.
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Molly et moi avions de grandes idées en ce temps-là. Nous allions changer le monde. Nous allions briser les règles, passer à travers les mailles du filet, montrer que les femmes étaient capables de réussir dans tous les domaines. Nous allions attaquer le système, obtenir de meilleures conditions de divorce, militer pour un salaire égal. Nous exigions la justice et l'égalité. Nous croyions que la loi était là pour ça.
Nous étions courageuses, mais nous comprenions les choses de travers. Nous ne savions pas qu'il fallait commencer par changer les juges.
"Hommage à Molly".
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«Chacun doit exister quelque part, et c’est ici que se trouve Lucy. Elle est dans l’appartement de Loïs, dans les brèches qui s’ouvrent au milieu du mur, non pas comme des fenêtres mais comme des portes, plutôt. Elle est ici. Parfaitement vivante »
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Je ne serai jamais aussi vieille, songe Joanne. Je mourrai avant d'avoir trente ans. Elle le sait de science certaine. Cette pensée tragique a quelque chose de satisfaisant. Si cela devient nécessaire, si elle n'est pas minée par quelque maladie, elle se débrouillera toute seule, avec des cachets. Elle n'est pas malheureuse du tout, mais elle a l'intention de l'être, plus tard.
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Vidéo de Margaret Atwood
Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
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