AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Hélène Denis-Jeanroy (Traducteur)
EAN : 9782253138938
152 pages
Le Livre de Poche (01/01/1996)
3.89/5   117 notes
Résumé :
Rendue à la solitude, celle qui fut maîtresse de la France découvre qu’elle n’existe plus sans les autres et sans les regards – d’amour, de crainte ou de haine – qu’ils portaient sur elle.
Dans l’Allemagne du XIVeme siècle où sévissent les hordes des «flagellants» fanatiques, des juifs fuient au cœur de l’hiver.
Un soldat affamé marche seul en pays ennemi, buttant à chaque pas contre les cadavres martyrisés de ses compagnons…
Le saisissant roman... >Voir plus
Que lire après Un mariage à LyonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 117 notes
5
9 avis
4
15 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
De ce que je comprends, ce recueil de nouvelles a été créé en 1992, donc il ne faut y voir aucune intention de l'auteur. le point commun les regroupant semble être la France, puisque chacune se déroule en France ou en lien avec elle.

"Histoire d'une déchéance" (1910) raconte la disgrâce et l'exil dans son château à la campagne de Mme de Prie (1698-1727) qui pour ainsi dire tint les rênes du pays un temps sous Louis XV. J'ai été assez agacée par la superficialité du personnage. La construction en spirale que Zweig utilise régulièrement ne me convainc pas ici, je l'ai trouvée trop appuyée et provoquant des longueurs, comme dans la dernière nouvelle du recueil, "la contrainte". Cependant, son ressenti de la chute vertigineuse qu'elle a vécue m'a semblé assez bien transcrit.

J'ai été complètement séduite par "Mariage à Lyon" (1927). À la période de la Révolution française, ce mariage se déroule dans un cadre pour le moins surprenant. Une histoire très originale qui fait vibrer la corde sensible.

"Dans la neige" (1901) nous emmène au Moyen-âge, vraisemblablement autour de 1350, dans une ville se situant à la frontière entre l'Allemagne et la Pologne. L'arrivée des flagellants, massacreurs de Juifs, fait frémir une famille. Récit parfaitement ciselé qui nous fait littéralement vivre cette nuit terrible avec cette famille, et nous rappelle l'éternel recommencement de l'Histoire.
Vous me direz, "pas de lien avec la France", certes, si ce n'est qu'on est, en 1901, sur les charbons encore ardents de l'Affaire Dreyfus, et que l'antisémitisme se portait bien alors. Je pense que tous les Juifs au minimum d'Europe ne pouvaient pas l'ignorer, peut-être est-ce ce contexte qui a inspiré Zweig ici.

Avec "la légende de la troisième colombe" (1916), on remonte aux temps diluviens, au sens propre du terme, puisque l'auteur imagine ce qu'il est advenu de la troisième colombe envoyée par Noé pour vérifier le stade du retrait des eaux. La réponse n'est pas sans lien avec les évènements européens du moment de l'écriture. Un conte mythologique émouvant à la chute assez glaçante.

On poursuit dans le cynisme avec "la croix" (1906). Un commandant de Napoléon en Espagne réchappe en mai 1810 au massacre de sa troupe par les Espagnols. Un récit réaliste dénonçant les horreurs de la guerre, encore une chute coup de poing qui rattrape largement les petites longueurs du récit en spirale.

La thématique est poursuivie dans "Au bord du lac Léman" (1919) où un déserteur russe est pris dans les filets absurdes des conflits armés à l'échelle de continents. Récit court mais assez poignant.

"La contrainte" (1916) explore un autre aspect de la guerre : la conscription, l'appel - y répondre ou pas. On suit un couple allemand réfugié en Suisse qui se déchire sur la décision à prendre. J'ai été moyennement convaincue par ce dernier récit à cause des longueurs, mais le fond reste tout à fait intéressant. Un beau rôle de femme je trouve.

Bref, j'ai passé un très bon moment dans ce voyage à travers le temps, et je vous le recommande chaudement :-)
Commenter  J’apprécie          173
Voilà c'est fait. J'ai trouvé mon recueil préféré de Stefan Zweig.
Je suis tombée dessus quasiment au hasard au cours d'un récent séjour à Lyon et la coïncidence du titre m'a tellement frappé que je l'ai tout de suite pris. Alors bien sûr, Zweig étant l'un de mes auteurs préféré c'était loin d'être un achat inhabituel. Mais je sentais déjà au vu du résumé que j'allais surement adorer, car il était dit que toutes les nouvelles tournaient autour du thème de l'histoire.
Et bien, je n'ai pas seulement adoré, ce fut un véritable et immense coup de coeur.
Effectivement chaque nouvelle était en lien avec l'histoire mais je dirais même plus précisément : la guerre. La guerre et ses désastres, ses affres, ses terribles conséquences sont au coeur de quatre des six nouvelles.
La première, La déchéance, ne s'articule pas autour d'une guerre, mais tout en restant dans le thème histoire, se déroule sous Louis XV et raconte la chute d'une célèbre (et réelle) favorite qui du jour au lendemain se retrouve seule, exilée et isolée et va doucement mais surement tomber dans une dépression proche de la folie. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle où nous est dépeinte la cruauté de la cour de Versailles et surtout les conséquences que provoquent l'aveugle dépendance des courtisans à celle-ci. C'était fascinant à lire.
Pour les cinq autres je ne peux décemment pas les résumer toutes ici, bien qu'elles le mériteraient tant elles sont toutes exceptionnelles de profondeur et de tristesse. Mais grosso modo, on va plonger dans des histoires aussi terribles que bouleversantes. On va côtoyer une famille juive persécutée au XIVème siècle, suivre un soldat français s'étant perdu lors d'une campagne Napoléonienne, découvrir la terrible traversée d'un soldat russe que la guerre a fait échouer en plein lac Léman, on fera la connaissance de Ferdinand un français caché en Suisse qui tente d'échapper à un retour sur le front dont il ne se sent plus capable et enfin s'envolera avec une une magnifique hirondelle allégorique survolant la guerre et le désespoir. Des merveilles.
Mais ma préférence va à celle qui m'a le plus bouleversée parmi les six, la nouvelle éponyme : Un mariage à Lyon. On va se retrouver en pleine Révolution, dans une prison de Lyon où sera emmené un groupe de contre-révolutionnaires, on assistera aux retrouvailles d'un jeune couple qui avait été séparé à cause des conflits. Retrouvailles, puis mariage dans la prison d'une rare beauté et d'une rare tristesse, qui m'a littéralement émue aux larmes.
Il est véritablement difficile pour moi résumer avec des mots ce que ce recueil a provoqué en moi. Rarement des nouvelles m'auront autant ému, et surtout presque toute à égalité. Zweig a utilisé le thème de la guerre via différentes époques et différents angles, et chacun était d'une extrême précision et d'un réalisme frappant, tragique.
Le maître a encore frappé juste. Un génie.
Commenter  J’apprécie          173
Ce sont 7 nouvelles qui ont pour point commun d'êtres tristes et sombres, mais elles se lisent facilement car Stefan Zweig arrive avec de simples faits à nous enchanter (comme d'habitude ! ).
***l'histoire d'une déchéance :
Madame de Prie, ancienne maitresse du Duc de Bourbon qui était adulée par tous à la Cour vient d'être sommée de rejoindre son château ! C'est une femme coquette, gâtée qui adore briller auprès des hommes, mais au fur et à mesure des jours qui passent : elle s'ennuie, dépérit et va même jusqu'à séduire un paysan : le neveu du curé pour se prouver qu'elle existe, puis donner des fêtes ou elle n'intéresse plus aucun courtisan ! Pour les intriguer, elle annonce qu'elle va se donner la mort ! Et, faute d'avoir eu du succès : elle se suicide....
***le mariage à Lyon ( titre du livre )
En 1973 : la révolution fait rage et Lyon va être déclarée " ville affranchie" par Barère. Mais fouché ( le mitrailleur de Lyon ) et Collot d'Herbois multiplient les exécutions, les fusillades, la faux et, jettent les corps directement dans le Rhône ! Robert qui est le fils d'Haut Fonctionnaire municipal et sa fiancée sont emprisonnés en attendant leur mort, cependant un prêtre réfractaire les unit et grâce aux autres prisonniers : ils auront leur 1° et dernière nuit d'amour dans une pièce dégagée à cet effet!
***dans la neige.
Au moyen-âge, et dans la maison d'un petit village : les juifs fêtent Hanouka, quand un cavalier vient leur annoncer que les flagellants arrivent et, détruisent tous les leurs sur leur passage. Ils décident de fuir malgré le grand froid et la neige : ils vont tous périr.
***la légende de la 3 ° colombe.
Noé envoie une colombe pour savoir s'ils peuvent sortir de l'Arche et elle revient sans rien, un peu plus tard : il envoie une 2°colombe qui revient avec un rameau d'olivier, enfin il envoie la 3° qui ne revient plus car elle est allée se réfugier dans la forêt, et attend que la paix soit revenue sur terre !
***la croix
En 1810 , les armées napoléoniennes harcèlent les espagnols et le colonel Augereau s'égare, épuisé, affamé : en colère, il tue un espagnol et endosse son uniforme, mais, quand il retrouve un détachement français : il est abattu comme un ennemi.
***le bord du lac Léman.
En été 1918 : un pêcheur trouve un homme nu, le sauve ! C'est un russe qui veut rejoindre sa famille près du Lac Baïkal ! Devant l'impossibilité d'aller vers les siens : il va se noyer de désespoir !
***la contrainte.
Un peintre allemand Ferdinand qui vit en Suisse avec sa femme Paula reçoit une convocation pour aller se battre contre les français : il hésite , part et revient car il n'a pas pu supporter ce qu'il a vu !
Avec cette dernière nouvelle Stefan Zweig s'épanche sur la violence des hommes, sur l'inutilité des guerres et le destin tragique des êtres humains broyés, déchirés dans une " Europe " qui est déja au bord de l'abîme !
Une analyse lucide et incisive sur la nature humaine !
L.C thématique d'août 2021 : une ville dans le titre.
Commenter  J’apprécie          140
Dans ce recueil, sept nouvelles qui sont toutes intéressantes.
« Histoire d'une déchéance » : une favorite de la Cour du roi à Versailles, disgraciée, est contrainte à quitter son domaine favori pour se retirer dans ses terres en Normandie. Mme de Prie n'arrive pas à surmonter son dépit d'être rejetée de l'entourage du roi et reléguée en province et finit par s'empoisonner. Une histoire vraie qui a été reprise par une écrivaine contemporaine : Mme Corine Javelaud sous le titre « La dame de Courbépine » que j'ai lue précédemment et donc, j'ai pu comparer les deux écrits, à l'avantage de S Zweig qui est plus concis (évidemment c'est une nouvelle et non un roman).
« Un mariage à Lyon » : en 1793 à la Convention nationale, Barère présenta contre Lyon séditieuse et reconquise enfin, un décret meurtrier. Robert de L..., fils d'un haut fonctionnaire municipal, et sa fiancée, se retrouvent fortuitement dans la même prison. Un prêtre réfractaire les unit devant leurs compagnons d'infortune. Ils passent leur dernière nuit et aussi leur nuit de noces dans le calme et la solitude d'une cellule et furent fusillés dès le lendemain et leurs corps jetés dans le Rhône. Une belle histoire d'amour qui finit très mal.
« Dans la neige » : une petite ville allemande du Moyen Age, tout près de la frontière polonaise où dans la plus belle maison qui sert de synagogue, la fête de Hanouka, la fête de l'allégresse et de la victoire des Maccabées se tient. Quelqu'un vient interrompre cette belle fête en jetant une sinistre nouvelle: les flagellants, ces sauvages fanatiques qui se lacéraient le corps à coup de fouet dans des déchaînements de joie et d'extase, arrivent pour les exterminer tous. Terrifiés, ils fuient vers la Pologne dans la nuit et la tourmente et finissent par mourir de froid.
La nouvelle de « la légende de la troisième colombe » est très courte. La première colombe avait été envoyée sur terre par Noé mais n'avait pu se poser et était revenue sur l'arche. La deuxième était revenue avec un rameau d'olivier mais quid de la troisième ? L'auteur imagine son devenir…
Celle de « la croix » évoque la guerre d'Espagne en 1810 près du village d'Holstarich, et le sort tragique du colonel français, Augereau, qui maudit le nom de Napoléon qui l'avait envoyé dans ce pays de criminels où l'on ne respectait pas les morts. La preuve, sa triste fin et pourtant ! Ce ne sont pas les Espagnols qui l'ont tué. Edifiant.
La nouvelle « Au bord du lac Léman » évoque aussi une histoire de guerre. Une nuit d'été de 1918, non loin du petit village suisse de Villeneuve, un pêcheur sur le Lac Léman trouve accroché à deux planches un homme nu. C'est un Russe qui veut rentrer chez lui près du lac Balkal retrouver femme et enfants. « Ce fugitif faisait partie des divisions russes que l'on avait envoyées par la Sibérie et Vladivostok sur le front français, leur faisant parcourir la moitié de la terre ». On lui répond que c'est impossible à cause de la guerre. Il finit par se noyer de désespoir.
La dernière nouvelle de ce recueil "La contrainte" évoque le sort d'un peintre allemand, Ferdinand, résidant en Suisse avec sa femme Paula. Il reçoit une convocation pour aller se battre contre les Français. Il redoute de partir au combat puis finalement, contre l'avis de sa femme, prend le train mais ensuite, confronté à la dure réalité de la guerre, il rebrousse chemin et retrouve sa femme. Il n'a pu supporter le spectacle de blessés français revenant par convoi d'Allemagne pour retourner en France gravement mutilés.
Un livre très pessimiste mais formidablement bien écrit.
Commenter  J’apprécie          81
Recueil de nouvelles, je ne parlerai pas de toutes, ce serait trop long.
La nouvelle titre raconte une histoire d'amour, de mariage et de mort dans les prisons lyonnaises sous la Terreur.
Ma préférée est la première du recueil "Histoire d'une déchéance". Encore une brillante analyse psychologique de S. Zweig d'une femme qui n'a jamais appris à ETRE..
La nouvelle raconte l'histoire de Mme de Prie, maîtresse du duc de Bourbon durant la Régence de Louis XV. Après le départ de son amant, elle est exilée elle-même (en Normandie ! mais bon, on est au début du XVIII ° siècle)..
Elle était belle, coquette, intrigante, superficielle, vivait uniquement dans l'instant présent et courait les fêtes de Paris et Versailles. Exilée dans la campagne normande, elle s'amuse le premier jour mais dès le deuxième jour, le vide, la solitude et l'ennui s'emparent d'elle. Elle comprend que l'exil sera durable et ne peut supporter de ne plus être admirée. "Elle sentait cette solitude où personne ne la réclamait". Dans les premiers courriers reçus, elle s'aperçoit qu'à la Cour, on ne parle plus d'elle, qu'elle est déjà oubliée ce qui la stupéfie, elle qui adorait user de son pouvoir sur les autres, qui n'a jamais vécu pour elle-même mais uniquement par et dans le regard des autres. La solitude de la campagne lui est insupportable, elle n'existe plus, c'est "un arrêt de mort". Elle essaie d'impressionner les paysans normands mais au bout de quelque temps, cela ne marche plus, elle donne des fêtes car dans son orgueil elle ne veut pas qu'on sache qu'elle périt d'ennui mais l'été finit...Dans le même temps elle sollicite, quémande ses anciens "amis" de la Cour qui bien sûr ne répondent pas (elle ne leur sert plus à rien).
La déchéance, ce n'est pas la disgrâce royale, c'est elle-même qui sombre et se déshumanise incapable de comprendre qu"elle a toujours vécu dans un monde factice.
Combien aujourd'hui ne pourraient exister loin des paillettes des médias, de leur profession, se jugent indispensables, confondent comme Mme de Prie être et paraître ?
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La gloire à laquelle elle aspirait, l'immortalité qu'elle voulait obtenir de force au prix de sa vie ne s'attachèrent pas à son nom : son sort fut enseveli sous la poussière et les gravats d'événements sans importance. Car l'histoire ne tolère aucun intrus, elle choisit elle-même ses héros et rejette sans pitié les êtres qu'elle n'a pas élus, si grande soit la peine qu'ils se sont donnée. Qui est tombé du char de la fortune ne peut plus jamais le rattraper.

(dans Histoire d'une déchéance)
Commenter  J’apprécie          150
Histoire d'une déchéance

Mais que la journée fut longue ! Les heures à la campagne semblaient passer à la même allure circonspecte que les gens et elle ne connaissait aucun moyen d'en accélérer la marche. Elle ne savait à quelle activité se livrer, tout en elle était muet, son coeur était pareil à un carillon dont on a égaré la clé et la pétulante musique qu'il renfermait s'était tue. Elle se livra à diverses tentatives, elle se fit apporter des livres, mais même dans les plus spirituels elle ne voyait rien d'autre que du papier imprimé. Une grande agitation s'empara d'elle, les nombreuses personnes parmi lesquelles elle avait vécu pendant des années lui manquaient. Elle harcela inutilement ses serviteurs de ses ordres capricieux. Elle voulait entendre les marches d'escalier claquer sous les pas, voir des gens, susciter artificiellement le bourdonnement des messages ; elle voulut se mentir mais le résultat fut peu satisfaisant, comme celui de tous ses projets actuels. Le repas la dégoûta, de même que la chambre, le ciel et les domestiques. Elle ne désirait plus qu'une chose : la nuit, les ténèbres d'un profond sommeil sans rêves, jusqu'au lendemain où de meilleures nouvelles lui parviendraient.
Commenter  J’apprécie          30
Les prisonniers jetèrent un regard peu amène sur ceux qui venaient d’arriver, car tel est bien le caractère étrange de la nature humaine que de s’adapter partout très vite et de se sentir chez soi même dans l’éphémère, comme si là était son bon droit. Ainsi les premiers occupants considéraient déjà malgré eux que la pièce humide et putride, la paillasse moisie, la place autour du feu leur appartenaient et chacun des nouveaux était à leurs yeux un intrus qui leur portait préjudice.
Commenter  J’apprécie          50
Le soir pénétra lentement dans la chambre et elle ne s'en aperçut pas. Car discret est le soir. Il ne regarde pas effrontément aux fenêtres comme le soleil de midi ; ainsi qu'une eau sombre il s'écoule des murs, plonge le plafond dans le néant, entraîne doucement, sans bruit, tous les objets dans ses flots.
Commenter  J’apprécie          50
La légende de la troisième colombe

Aujourd'hui personne ne l'a vue, la colombe mythique égarée, à la recherche de la paix, pourtant elle volette au-dessus de nos têtes, inquiète et déjà si lasse. Parfois, la nuit seulement, lorsqu'on se réveille en sursaut, on entend un bruissement là-haut dans les airs, une course précipitée dans l'obscurité, un vol tourmenté et une fuite désemparée. Sur ses ailes flottent toutes nos pensées sombres, dans sa peur palpitent tous nos désirs et celle qui plane, tremblante, entre ciel et terre, la colombe égarée, c'est notre propre destin qu'elle annonce maintenant, messagère infidèle d'autrefois, au père primitif de l'humanité. Et à nouveau, comme il y a des milliers d'années, un monde attend celui qui lui tendra la main et reconnaîtra que l'épreuve a été suffisante.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Stefan Zweig (66) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
Stefan Zweig et tous les grands auteurs sont sur www.lire.fr
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
autres livres classés : littérature autrichienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (278) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1874 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}