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René Lathière (Autre)
EAN : 9782277213291
248 pages
J'ai lu (26/02/2001)
3.62/5   74 notes
Résumé :
Prévoir l'avenir. Un vieux rêve de l'humanité.
Irréalisable scientifiquement ? Voire. Car les progrès des méthodes prévisionnelles, statistiques et autres, confondues dans un art baptisé stochastique, permettent à quelques-uns de jouer les prophètes.
Ainsi en est-il pour Lew Nüchols, spécialiste de l'art d'emmagasiner et de trier les informations, de dire même ce qu'il faut faire pour réduire l'intervalle d'incertitude entre la prévision et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'homme stochastique est certainement l'oeuvre de Robert Silverberg où j'ai eu le plus de peine à « rentrer dedans ». Si je n'avais lu la très belle critique de BazaR, je n'aurais peut-être pas persévéré et heureusement que si !
Alors, personnellement, j'ai trouvé le début très poussif et je n'en pouvais plus des explications au sujet de ce qu'était la stochastique. Plus je comprenais ce que c'était et moins je trouvais d'attrait au sujet….Enfin, au début…
Bon, à partir du moment où le personnage principal Lew Nichols, brillant statisticien au service d'un ambitieux homme politique ( j'ai nommé Paul Quinn) , rencontre Carjaval, je reconnais que j'ai enfin eu le déclic….une fois mon intérêt réveillé , la lecture de ce livre a été un vrai moment de plaisir .
J'ai beaucoup aimé l'histoire et l'évolution de Lew Nichols, homme chargé de certitudes qui va complètement changer au fur et à mesure de l'avancée du récit.
Carjaval, qui plus que le personnage central (c'est Lew Nichols qui nous raconte son histoire ), est cependant le véritable personnage clef qui m'a beaucoup émue. Pouvant voir l'avenir (et même le sien ), son coté fataliste et résigné m'a touchée.

Et que dire de la description d'un New-York bien diffèrent de ce que l'on connait. N'oublions pas que ce roman a été écrit dans les années soixante-dix.( 1975 il me semble pour être plus précise ). Je rajouterais que la description des moeurs de cette période m'a bien fait sourire.
Ce n'est pas mon Silverberg préféré é pour le moment, mais cet écrivain est tellement prolifique que je n'ai surement pas fini de changer d'avis à ce sujet…
Un roman un peu hors normes, qui mérite vraiment le détour, et qui mériterait peut être de ma part une relecture dans quelques temps pour apprécier pleinement son contenu.



Challenge Robert Silverberg
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Tout le monde a rêvé de connaitre l'avenir. Ce serait bien pratique pour jouer en bourse ou au loto.
Bien pratique quand on sait à l'avance le nom du futur chef de l'État pour faire de la politique.
C'est ainsi que Lew Nichols utilise son art de conjecturer pour mener Paul Quinn aux plus hautes responsabilités du pays.
Mais son savoir n'est pas complet. Sa rencontre avec Carjaval, l'homme stochastique, celui qui sait tout, celui qui VOIT, va le conduire encore plus loin.
Connaître les circonstances et la date exacte de sa mort, sans n'y pouvoir rien changer est-ce vivable ?
Avec ce dilemme Robert Silverberg a réalisé encore une fois un passionnant roman aux accents philosophiques.
Seule la conclusion, qui me semble précipitée, m'a empêché de mettre cinq étoiles.
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Robert Silverberg a écrit le Maître du hasard (L'Homme stochastique) quelques années après L'Oreille interne. On retrouve plusieurs similarités entre ces deux romans, soit dans la forme, soit dans le fond. le roman se déploie par la narration du personnage principal, Lew Nichols. Ce dernier est stochasticien, c'est-à-dire chercheur en probabilités événementielles, statisticien clairvoyant. En travaillant pour le compte de Paul Quinn, politicien charismatique, il lui permet d'accéder au poste de maire de New York. Nichols nourrit l'espoir que Paul Quinn accédera un jour à la Maison Blanche. le stochasticien, désireux de jouir du pouvoir par procuration, rencontre Martin Carjaval, personnage excentrique voyant l'avenir.

Nichols veut profiter de cette faculté pour influer sur ses projets politiques. Mais contre son attente, la philosophie de Carjaval va bouleverser sa conception du monde, car l'avenir est déjà écrit et ne peut pas être modifié.

La description et l'élaboration de ce futur proche s'appuient principalement sur la nuance. Ainsi, Silverberg construit finement son New York en s'attardant sur des détails qu'il avait déjà esquissés dans L'Oreille interne : les relations sociales, les moeurs, la politique. L'auteur compose en quelque sorte une variation du premier roman ; la lente disparition de l'être au sein d'une masse sociale, disparition qui s'explique par l'importance sociale donnée aux modes (vestimentaire, drogue, nourriture), à la religion ou à l'ethnie plutôt qu'à l'individu. La narration, limitée au cadre new-yorkais, s'oppose littéralement au don de Carjaval. C'est un voyant, certes, mais dont la vision est bornée à son propre champ. Silverberg montre par là que la prescience a ses propres limites. Toujours dans cette optique nuancée, l'auteur met en place un certain décalage en narrant l'histoire passée d'un homme qui voit l'avenir. Cette tension narrative se retrouve dans le personnage. La situation de Lew Nichols rappelle les problèmes de David Selig. Tout deux sont dans l'empêchement d'agir : le premier parce qu'il n'a pas encore le don, le second parce qu'il le perd. Ils ne peuvent ni l'un ni l'autre transformer leur situation malgré leur faculté. Toutefois, Nichols est aussi l'opposé de Selig, comme un miroir antinomique. Son pouvoir naissant est un don que chacun a en soi et contrairement à la télépathie, qui fait accéder au monde intérieur et personnel de l'autre, la prescience montre le futur partagé par tous.

Si la vision est différente, la problématique reste la même : l'histoire d'un homme désabusé, dépassé par le monde qui l'entoure. Carjaval tente d'expliquer à sa manière le « comment » de son don. Mais, il fait l'impasse sur le « pourquoi » de celui-ci. de son côté, Nichols veut trouver un but à cette faculté. Il voit la possibilité « utopique 1 » de guider l'humanité, puis, empêché par le déterminisme, il réduit son désir à « pouvoir regarder l'avenir 2 ». Philosophie d'un désabusement accepté, la prescience permet l'omniscience mais n'autorise pas d'influer sur les événements. L'acceptation de cette prescience déterministe modifie la vision de Nichols. Désormais, l'univers est une « contre-entropie », un univers qui tend vers un but qui n'en est pas un. Dans Les Particules élémentaires, les personnages de Houellebecq étaient résignés, leurs existences annonçant fatalement l'inutilité de l'espèce humaine et sa fin prochaine, alors que dans le Maître du hasard, le déterminisme n'est finalement pas un obstacle, car si l'homme est un rouage parmi d'autres, il se distingue de ceux-ci parce qu'il en a conscience.

Frédéric JACCAUD
dans Bifrost 49
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Je connais pas cet auteur et de voir ce livre me permettais de faire sa connaissance. Déjà la couverture est sympathique, voyons voir si le contenu est intéressant. Il faut savoir que ce livre à été parut en 1975 sous le titre original de The Stochastic Man et qu'il existe deux versions françaises tirées d'une seule traduction. L'homme Stochastique est le premier roman qui sera par la suite rebaptisé le maître du hasard. Classé à juste titre en SF puisque l'histoire se déroule, dans notre passé, mais dans le futur lors de l'écriture, l'auteur y insère une pincée de fantastique et surtout une forte dose de politique ainsi que de philosophie.

A l'aube du XXIème siècle, Lew Nichols excelle dans l'art du stochastique, c'est à dire prévoir les événements futurs. Son rêve est de devenir le bras droit d'un Président des États-Unis d'Amérique en aidant un jeune politicien aux dents longues du nom de Paul Quinn qui deviendra, d'ailleurs, Maire de New York. Lew intégrera une équipe chargé de préparé Paul Quinn de devenir le futur Président lors de la prochaine élection en 2000. Après plusieurs analyses, ils conviendront que le meilleur moyen est d'attendre celle de 2004. Mais Lew rencontrera un milliardaire du nom de Carjaval, un homme mystérieux qui est capable de voir avec limpidité l'avenir.

Les ¾ du livre sont essentiellement basé sur la politique et soulève énormément de questions philosophiques. Il aura fallut attendre le dernier quart pour que le roman commence à m'intéresser. Dans l'ensemble, je n'ai pas du tout aimé bien que l'idée soit intéressante. Il faut tout de même souligner la plume de l'auteur qui arrive à glisser des formulations complexes mais pertinentes.
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Lew Nichols est un stochasticien. Il met en oeuvre des méthodes statistiques pour prévoir les tendances à venir, et conseiller entreprises et hommes politiques. Il est remarqué et embauché par Paul Quinn sur la route de la conquête du poste de maire de New York, qui n'est pour lui que la première étape vers la présidence des Etats Unis. Lew Nichols, au sein d'une équipe de campagne (permanente) va se consacrer à la réussite de ce patron qu'il admire.
C'est dans ce cadre qu'il rencontre un curieux personnage qui lui n'a besoin d'aucun outil pour "voir" l'avenir.

Silverberg développe ici comme dans "l'oreille interne" le thème du "don". le don est-il une bénédiction ou une calamité ? Quels en sont les limites ? Qu'en feront des personnalités différentes ? Ce qui n'est sans-doute pas un hasard pour cet auteur extrêmement "doué" et prolixe dans des genres très variés.
Mais au-delà de ce thème fétiche, est esquissée une réflexion sur la notion de destinée qui fait penser à l'éternel retour et l'amor fati Nietzschéens.

Des thèmes de qualité servis par une plume déliée, une imagination jamais en défaut, ce petit goût des années soixantes et des personnages qui ont une réelle épaisseur psychologique (ce qui n'est pas toujours le cas en SF) : puisqu'on vous dit que c'est l'un des auteurs les plus doués de sa génération.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Oui, j'ai cru que l'univers était comme un gigantesque jeu de dés, sans but ni schéma rigoureux, dans lequel nous autre, pauvres mortels, faisions intervenir la réconfortante notion de causalité à seule fin de préserver notre raison si fragile. J'ai nourri l'idée que dans ce cosmos fantasque nous pouvions nous estimer heureux de survivre d'un jour à l'autre (et a fortiori d'une année à l'autre), car à tout instant, sans la moindre explication, sans le moindre signe avant coureur, le soleil risquait de se changer en nova, ou notre planète de devenir une masse gélatineuse de naphte. La foi, le bon vouloir sont insuffisants - et même grotesques : n'importe quoi peut arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment. Vivons donc l'heure présente, sans nous soucier du lendemain, puisque ce lendemain ne tient nul compte de nous.
Philosophie bien cynique, et philosophie d'adolescent. Ce cynisme des jeunes est surtout un rempart contre la peur. En prenant de l'âge, je suppose que j'ai jugé l'univers moins terrifiant et professé moins de cynisme. J'ai retrouvé en partie la candeur de l'enfance et accepté comme tous les gosses le concept de cause et d'effet. Poussez le bébé, le bébé tombera. Cause et effet. Privez d'eau le bégonia pendant une semaine et le bégonia s'étiolera. Cause et effet. Bottez le ballon, et il volera dans les airs. Cause et effet encore. Le cosmos, admettais-je, n'a peut-être aucun but, mais il n'est pas sans schéma général.
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Ce que nous faisons est plus ou moins un genre de sorcellerie, et l'une des grandes leçons de notre XXème siècle sur sa fin est que si vous voulez pratiquer la sorcellerie, vous avez intérêt à lui trouver un autre nom. "Stochastique" offre une harmonieuse résonance pseudo-scientifique qui jette un voile discret et rassurant sur la vraie recherche, car le terme évoque immédiatement un groupe de jeunes savants aux visages pâlis par les veilles, fournissant leurs données à des ordinateurs géants.
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Il n'y eut pas de suite immédiate à ce premier entretien avec Paul Quinn, mais je n'en attendais pas. C'était justement l'époque où la vie politique de New York bouillonnait. Quelques semaines plus tôt, un solliciteur mécontent s'était approché du maire Gottfried présent à un banquet du Parti Libéral. Ôtant le pamplemousse de l'assiette posée devant le maire stupéfait, il avait collé à sa place un gramme d'ascenseur, le nouvel explosif français qu'utilisaient les différentes factions politiques. Anéantissement de Son Honneur, du meurtrier, de quatre personnalités du comté et d'un serveur, dans une apothéose de flammes. Ce qui créa une vacance du pouvoir, car chacun posait en principe que Gottfried le Redoutable serait élu pour quatre ou cinq autres mandats - et tout à coup, cet homme invincible n'était plus, comme si Dieu lui-même cessait d'exister un dimanche matin, au moment où le cardinal va distribuer le pain et le vin.
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Il y avait là un aspect de Carvajal qui me déconcertait totalement, de la même façon que m'ont toujours déconcerté les intoxiqués. L'alcoolique - ou l'opiomane, ou le cocaïnomane, à votre choix - est au sens le plus strict du terme un personnage égaré. Autrement dit, l'on ne peut faire état ni de ses propos ni de ses actes. Il a beau juger qu'il vous aime, hurler à tous les échos qu'il vous déteste, répéter combien il admire votre œuvre, s'incliner devant votre honnêteté ou partager vos opinions, vous ne saurez jamais s'il est sincère, puisque c'est l'alcool ou le stupéfiant qui a mis ces mots dans sa bouche.
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Une grande partie de New York resplendit comme seules, dans le passé, ont pu le faire Athènes, Constantinople, Rome, Babylone et Persépolis ; le reste est une jungle au sens littéral, infecte, répugnante, où seule prime la loi du couteau.
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Vidéo de Robert Silverberg
Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
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