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Léo Dilé (Traducteur)
EAN : 9782268059402
238 pages
Les Editions du Rocher (14/09/2006)
3.26/5   59 notes
Résumé :
Dans l'Ecosse des années trente, Made­moiselle Brodie enseigne de façon peu conventionnelle dans une des écoles de filles les plus huppées du pays... Une conspiration «administrative» se déve­loppe contre cette institutrice d'avant-garde, convertie au catholicisme, qui a rassemblé autour d'elle un petit groupe constitué de ses meilleures élèves. Publié en 1961, puis adapté au cinéma, ce livre a rendu célèbre Muriel Spark, romancière, nouvelliste, poétesse et biograp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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A Edimbourg, dans les années 30, Mademoiselle Brodie enseigne dans une école de filles huppée. Ses méthodes d'éducation singulières et son charisme lui valent l'admiration des élèves et la suspicion des collègues.

La première chose qui m'a frappée dans cette lecture, dès les premières pages, c'est la narration. Dans ce roman, ne vous attendez pas à de larges effusions lyriques, à de grands sentiments, ne vous attendez pas non plus à ressentir quoi que ce soit pour les personnages. Muriel Spark s'évertue à nous distancier des personnages par une plume griffant chacun d'eux, répétant à l'envie certaines formules leur conférant un caractère absurde et grotesque. Une des demoiselles est caractérisée par sa bêtise, tout au long du roman, une autre par sa réputation en matière de sexualité, une autre par ses petits yeux… Mademoiselle Brodie, quant à elle, ne cesse de répéter qu'elle est « dans ses belles années » et qu'elle ne peut donc que « former la crème de la crème ». Cela forme un leitmotiv que j'ai trouvé fatiguant. Nous ne savons que peu de choses des personnages, les demoiselles n'ont quasiment aucune existence en dehors de Mademoiselle Brodie. de la même manière, les figures masculines sont étonnamment plates et sans relief. le professeur de dessin, caractérisé par sa religion et par sa nombreuse descendance, est un électron qui gravite dans le champ d'attraction de mademoiselle Brodie, mais il n'a aucune consistance romanesque. Son homologue, professeur de musique, est dans le même cas. Ils n'existent que par rapport à elle. Cela peut suggérer bien entendu tout l'égoïsme de la jeune femme mais cela crée aussi un univers un peu étriqué qui ne m'a pas séduite.

De plus, la narration brouille les époques et enchevêtre l'axe du temps. Muriel Spark n'hésite pas à nous dire dès les premières pages, que l'une des héroïnes alors âgée de dix ans, mourra à vingt-trois ans puis à nous raconter les circonstances de cette mort – absurde et ridicule, cela va sans dire-. le récit est donc tortueux, comme si le narrateur se dispersait et procédait « par sauts et par gambades » comme Montaigne le disait. Cela floute l'histoire, rompt le fil directeur, embrume l'esprit du lecteur et nous amène à faire un pas de côté pour réfléchir, sans jamais nous attacher aux êtres qui peuplent ces pages. Ce qui est vraiment dommage, c'est que je n'aime pas du tout ce type de narration. Mon avis est donc biaisé puisque Muriel Spark utilise une technique romanesque qui me déplaît depuis toujours. Dès les vingt premières pages, j'ai compris que ce petit roman (il ne fait que deux cent pages) serait une lecture laborieuse, et, de fait, je n'ai pas goûté grand chose dans cette histoire. J'en suis la première désolée, mais après tout, il faut aussi des rendez-vous manqués pour savourer pleinement les belles rencontres livresques.

Mademoiselle Brodie, en tant que figure d'enseignante m'a agacée dès le début. Elle entend impressionner et se constituer un clan qu'elle éblouit, elle ne recule ni devant les piques méchantes envers une élève ni devant certaines formes de manipulation. Par contre, l'esprit critique lui est étranger dès qu'il est question d'elle-même. Cela lui confère un entêtement agaçant. de même, son enthousiasme pour les régimes fascistes émergeants est dérangeant, non qu'elle soit la seule à s'être leurrée sur l'issue des choses, mais parce qu'elle le vante auprès de ses élèves et que cela fait affleurer dans mon esprit beaucoup de réflexions sur la force et le poids des mots d'un enseignant face à des élèves qui apprennent juste à construire leur esprit critique. A mon sens, ses méthodes d'enseignement sont plus que discutables et étant moi-même professeur, cela m'a titillée. Bien sûr, mademoiselle Brodie est un être de fiction, j'en ai conscience… et pourtant, je suis certaine que des mademoiselle Brodie, il y en a eu.

Ainsi, Les Belles années de Mademoiselle Brodie est un roman que je n'ai pas apprécié même si je vois tout le travail littéraire affleurer sous les mots. Les personnages ne m'ont rien inspiré et ils n'ont su faire naître que mon agacement, tandis que le fil de la narration me distanciait un peu plus de l'histoire à chaque page. Ce récit n'était pas fait pour moi, tout simplement, mais peut-être sera-t-il fait pour vous.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas. En tout cas, je ne suis pas restée indifférente. le roman a une construction tortueuse qui demande beaucoup d'attention. On saute régulièrement du coq à l'âne. du coup, je me suis un peu sentie perdue à certains moments.
Ce qu'on nous raconte est intéressant, voire passionnant, mais je n'ai jamais réussi à rentrer complètement dans l'histoire.
Dommage
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À l'école de filles Marcia Blaine, une institutrice atypique, répondant au nom de Jean Brodie, professe en classe des « petites » (les fillettes de moins de douze ans) depuis un bon nombre d'années. C'est de son cours que sont sorties les héroïnes du « Clan Brodie » : Monica Douglas, Rose Stanley, Eunice Gardiner, Sandy Stranger, Jenny Gray et Mary Macgregor. Nous sommes en 1936 et ces demoiselles sont à présent à l'école « des grandes », mais continuent à jouer le rôle de confidentes auprès de Mademoiselle Brodie, qu'elles admirent depuis leur dix ans (en 1930)

La directrice, Mademoiselle Mackay se passerait bien des services de cette maitresse peu ordinaire, qui enseigne à ses élèves des « matières hors programme », peu orthodoxes et réprouvées … (elle se vengera d'ailleurs de son enseignante de la façon la plus cruelle qui soit …) le but de Jean Brody est de faire de ses petites élues « la crème de la crème » selon sa vision du monde … Sauf que certains points de vue – un peu faussés, avouons-le – ont de quoi surprendre ou même choquer leur entourage, dans cette période d'entre deux guerres …

Un récit inattendu, un peu « loufoque » qui a dû interloquer plus d'un lecteur lors de sa première édition, au début des années soixante … L'écriture et le style sont impeccables – même si un peu surannés – les propos culottés … Une lecture qui change de l'ordinaire …
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Dans les années 30, Mademoiselle Brodie enseigne de manière peu conventionnelle et progressiste dans une école huppée de Édimbourg. Elle réunit autour d'elle certaines de ses élèves, les plus réceptives à son enseignement, leur prédisant qu'elles vont devenir la crème de la crème. Mais ce petit clan Brodie qui se démarque et les manières de la jeune enseignante ne sont pas du goût de tout le monde.

En ce moment, je suis en plein dans une phase Grande Bretagne pendant la première moitié du XXème siècle. Sans doute la faute à Downton Abbey. Il faut dire aussi que depuis ma découverte d'Agatha Christie à l'âge de dix ans, j'ai toujours éprouvé une véritable passion, voire obsession pour cette période. Aussi, ce roman qui dormait dans ma PAL m'apparaissait idéal. La jolie édition avait aussi joué un rôle dans mon acte d'achat (faible je suis et je resterai) ainsi qu'un billet alléchant à l'époque où je l'ai découvert. Mais hélas, la magie n'a pas vraiment opéré sur moi. Pourtant, les ingrédients y étaient : un établissement scolaire chic, des jeunes filles atypiques, une enseignante qui sort des sentiers battus et beaucoup d'ironie. Mademoiselle Brodie se veut une enseignante libre, qui va chercher la connaissance en ses élèves plutôt que de la leur enfoncer. Elle aime l'art, la littérature, la beauté plutôt que l'histoire et les mathématiques. D'ailleurs, elle parle plutôt de sa vie, de ses amours que de véritable enseignement à ses élèves qu'elle rend complices de son incompétence. Mais au final, il s'agit plus de manipuler des êtres en devenir que de vraiment leur apprendre quelque chose, surtout quand Mademoiselle Brodie se met à louer Mussolini, puis les chemises brunes allemandes. Et là, j'ai commencé à grincer des dents.
Mais surtout, le style un peu trop emprunté, alambiqué et se voulant sans doute trop travaillé m'a ennuyée. Il est vrai que j'ai souvent un problème avec ces styles trop raffinés, qui au lieu de me toucher, me font bailler aux corneilles.

Dommage car la trame était de qualité et surtout, j'ai encore deux autres titres de Muriel Spark dans ma PAL. J'espère qu'ils me séduiront davantage.
Lien : http://www.chaplum.com/les-b..
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Il est rare qu'en cours de lecture je doute avoir véritablement ajouté un livre à ma liste et voulu l'acquérir. Hors « Les belles années de Mademoiselle Brodie » a fait naître cette interrogation. Je me demandais ce qui m'avait attirée vers cette lecture.
Édimbourg. Les années trente.
Jusque là, je reconnais des intérêts géographiques et temporels.

Mademoiselle Brodie, une célibataire originale se trouvant « dans son bel âge » enseigne dans une école huppée où elle chapeaute un groupe de jeunes filles qu'elle a soigneusement sélectionnées afin d'en faire « la crème de la crème ». Ses méthodes peu orthodoxes dérangent le personnel enseignant qui se méfie de ces pratiques et va tenter de la confondre et de l'éloigner de son poste.

Il m'a tout d'abord fallu un certain temps pour distinguer les personnages. Ceux-ci sont pourtant décrit en fonction d'une de leurs particularités. Mais tout ce petit monde arrivant en même temps, il n'était pas facile de s'y retrouver.

Certaines formules sont répétées encore et encore sans qu'il n'y ait une raison valable. J'avais l'impression de devoir relire plusieurs fois ce que j'avais déjà lu. le style de narration était confus. Je me demandais si je n'étais pas trop fatiguée mais au vu des autres critiques, je comprends que le jeu de bascule dans des temps différents était en soi fatiguant.

Les personnages m'apparaissaient comme étant en deux dimensions bien que placés dans un environnement richement décrit. Si je cherchais du volume, de la consistance, je ne trouvais derrière leur façade qu'une absence qu'il aurait fallu combler par mon imaginaire. Mais les bonds temporels incessants m'empêchaient d'ajouter plus de profondeur.

Malgré tout, j'avais envie d'aller plus loin et de voir où cela allait mener. En conclusion, je dirais que cela a été une lecture divertissante, sans plus.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les autres enseignantes des petites classes, à cette époque, souhaitaient le bonjour à Mlle Brodie sur un mode plus qu'édimbourgeois, c'est-à-dire que leur bonjour était assez aimable, et qu'aucune d'elles n'omettait jamais de lui souhaiter le bonjour ; mais Sandy, laquelle avait onze ans révolus, discernait que le ton de morning, dans good morning, donnait l'impression que ce mot rimait exprès avec scorning (mépris), en sorte que ces collègues de Mlle Brodie auraient pu tout aussi bien lui dire "je vous méprise" au lieu de bonjour. Mlle Brodie, elle, répondait avec un accent encore plus anglais que celui dont elle était fièrement coutumière. "Good morning", répondait-elle dans les couloirs en aplatissant leur mépris sous les roues du char de sa supériorité sans guère dévier la tête, dans leur direction, de plus d'un insultant centimètre. Elle marchait la tête droite, droite ; mais souvent, une fois qu'elle avait atteint sa propre salle de classe et qu'elle y était entrée, elle se laissait aller à s'appuyer un instant contre la porte avec reconnaissance.
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Ces filles constituaient le clan Brodie. Ainsi les avait-on appelées avant même que la directrice ne leur eût donné ce nom sur un ton de mépris quand elles étaient passées, à douze ans, de l'école des petites à l'école des grandes. A cette époque, elles avaient été reconnaissables au premier coup d'oeil en tant qu'élèves de Mlle Brodie, étant largement informées sur quantité de sujets sans rien à voir avec le programme d'études réglementaire, ainsi que disait la directrice, et inutiles à l'école en tant que telle. On constata que ces fillettes avaient entendu parler des buchmanites et de Mussolini, des peintres de la Renaissance italienne, des avantages pour la peau de la crème démaquillante et de l'hamamélis de préférence à l'eau et au savon tout simples, et du mot menarche [Premières règles] ; la décoration intérieure de la maison londonienne de l'auteur de Winnie l'ourson leur avait été décrite, ainsi que les vies amoureuses de Charlotte Brontë et de Mlle Brodie en personne. Ces fillettes connaissaient l'existence d'Einstein et les arguments de ceux qui considéraient la Bible comme inexacte. Elles connaissaient les rudiments de l'astrologie, mais non point la date de la bataille de Flodden ou le nom de la capitale de la Finlande.
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mademoiselle Brodie fut contrainte à prendre sa retraite à la fin du trimestre d'été 1939, pour la raison qu'elle avait enseigné le fascisme. Sandy, quand elle apprit la nouvelle, songea au défilé des troupes de chemises noires, sur les images du mur. à cette époque, elle s'était convertie au catholicisme, au sein de quoi elle avait trouvé bon nombre de fascistes beaucoup moins agréables que mademoiselle Brodie.
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mes enfants, dit mademoiselle Brodie, vous devez apprendre à adopter une expression de sérénité. c'est un des meilleurs atouts de la femme, une expression de sérénité, dans le malheur ou le bonheur. regardez la Joconde, là-bas.
toutes les têtes se tournèrent afin de considérer la reproduction que mademoiselle Brodie avait rapportée de ses voyages, et fixée au mur. La Joconde, en son bel âge, souriait avec une sérénité constante, bien quelle sortît de chez le dentiste et que sa mâchoire inférieure fût enflée.
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Le mot « éducation » vient de la racine e, « ex », et de duco, « je conduis ». Cela signifie « conduire hors de ». À mes yeux, l’éducation consiste à extraire ce qui se trouve déjà là, dans l’âme de l’élève. Aux yeux de Mademoiselle Mackay, il s’agit d’y introduire quelque chose qui ne s’y trouve pas ; or, ce n’est pas là ce que j’appelle éducation ; j’appelle cela de l’intrusion, du préfixe de la racine latine in, qui veut dire « dedans », et du radical trudo, « je fourre ». La méthode de Mademoiselle Mackay, c’est de fourrer dans la tête de l’élève une quantité de connaissances ; la mienne consiste à extraire la connaissance, et c’est la véritable éducation, ainsi que le prouve la signification étymologique.
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Sandy Moffat on Dame Muriel Spark Sandy Moffat talks about his experience of painting a portrait of Dame Muriel Spark, Scottish novelist and author of 'The Prime of Miss Jean Brodie' and 'The Girls of Slender Means'.
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