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Geneviève Brzustowski (Traducteur)Sylvain Floc'h (Préfacier, etc.)
EAN : 9782842421953
252 pages
Éd. Circé (27/04/2005)
3.47/5   34 notes
Résumé :

La Bien-Aimée raconte l'histoire d'un sculpteur, Jocelyn Pierston, qui abandonne son amour de jeunesse pour une autre femme, qui le quittera. De nouveau seul, Jocelyn part à la recherche de la beauté absolue et se met en quête de l'idéal féminin.

Mais il n'arrive pas à trouver cet idéal et ce dernier prend les formes de différentes femmes sans pouvoir se fixer. Pierston essaie de trouver cette Beauté Divine au travers de ses sculptures et i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voici un roman assez court et dont l'action s'étend pourtant sur quarante ans.

Jocelyn Pierston est né et a grandi sur une presqu'île au large du Wessex - ce comté qui n'existe plus au 19ème siècle que dans l'imagination affectueuse de Thomas Hardy. Fils de carrier, devenu sculpteur, il revient à vingt ans au pays natal avec une âme d'artiste, une sensibilité à fleur-de-peau, un sens aigu de l'esthétisme, une soif de beauté et d'idéal, et riche de ses expériences juvéniles.

Pendant plus de quarante ans, Jocelyn sera en quête de la "Bien-Aimée", une femme à la perfection chimérique, un pur concept sensoriel et émotionnel, qui semble s'incarner dans un certain nombre de femmes, hélas toutes incomplètes et semblables aux pièces désolidarisées d'un puzzle, et pour lesquelles Jocelyn ne parvient pas à s'enflammer sincèrement. Telle une malédiction mythologique, la "Bien-Aimée", mi-déesse, mi-muse, va ainsi entraîner l'artiste insulaire de mirages en désillusions et faire miroiter sur son chemin, toujours plus loin en avant, la promesse du bonheur amoureux. A travers trois générations de femmes de la même famille, Jocelyn va toutefois tenter d'assouvir sa quête, de trouver un sens à son existence, et de comprendre le pourquoi de son art et de l'amour.

Singulier récit très poétique que nous livre Thomas Hardy, qui se révèle toujours aussi tendrement fidèle à la mer, à la campagne anglaise, à la nature et à l'homme. le ton du roman interroge le lecteur ; sans être pessimiste, il ne véhicule pas l'espérance ; sans être sombre, il n'est pourtant pas enthousiaste. J'ai presque perpétuellement songé au "Portrait de Dorian Gray" pendant ma lecture sans vouloir creuser plus avant le parallèle. "La Bien-Aimée" est d'abord un récit sur la quête existentielle ; on y trouve traités avec délicatesse des thèmes psychologiques majeurs comme le rapport à l'âge et au temps, le sentiment amoureux, la passion, le sens artistique ou encore l'évolution des liens sociaux.

Le roman est divisé en trois parties, correspondant à la jeunesse, à la maturité et à la vieillesse de Jocelyn et c'est comme si l'auteur avait voulu faire de son personnage le jouet particulier des Parques pour mieux illustrer la destinée universelle de l'homme.


Challenge 19ème siècle 2015
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La bien-aimée retrace sur plus de 40 ans l'histoire d'amour entre Jocelyn Pierson et Avice Caro. Une histoire compliquée, pleine de péripéties et de faux-semblants et finalement assez tragique...

Si j'ai moins accroché qu'avec les 'grands' romans de Thomas Hardy, j'ai bien apprécié l'ironie qu'il montre en imaginant cette idylle et le style qu'il déploie en la racontant. Il n'aime décidément pas raconter des histoires toutes simples qui se terminent par un mariage et beaucoup d'enfants ! Et c'est plutôt amusant pour le lecteur de le voir se moquer de son héros ou faire valser ses espérances.

Après, ma lecture a été un peu gâtée par la préface. Non pas qu'elle soit inintéressante, au contraire. Mais elle n'a rien à faire en préface, puisqu'elle dévoile toute l'intrigue en deux paragraphes, elle serait parfaite en postface. Je vous conseille donc de la lire après le roman, notamment pour mieux appréhender le contexte de l'écriture ou les enjeux pour Thomas Hardy.

Merci aux Editions Archipoche pour l'envoi de ce roman.
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Jocelyn Pierston, artiste sculpteur renommé à Londres, est obsédé par sa Bien-Aimée. Elle n'est pas une femme, mais une idée. « À sa Bien-Aimée, il avait toujours été fidèle ; seulement elle avait subi de nombreux avatars. Chaque femme [...] n'avait été qu'une forme passagère de l'élue. » (p. 14) Exalté, plus amoureux de l'amour que des femmes qu'il croise, il peut supplier une femme de l'épouser pour, quelques instants après, sentir sa flamme tiédir parce que la demoiselle se fait moins parfaite qu'au premier abord. « Il savait que dix minutes de conversation [...] avec celle qui représentait sa Bien-Aimée détruiraient l'illusion et provoqueraient immédiatement ailleurs une autre incarnation. » (p. 49) Incapable de se fixer, Jocelyn cherche sans cesse et partout celle qui incarnera complètement le fantasme qu'il nourrit au creux de son âme. « Être inconstant, c'est se fatiguer d'un être qui, lui, ne change pas. Mais j'ai toujours été fidèle à la trompeuse créature que je n'ai jamais pu saisir. » (p. 39) Les décennies passent : l'artiste reste seul, mais son coeur ne vieillit pas et brûle toujours du même feu. Un jour, il apprend la mort d'une femme qu'il avait brièvement considérée comme une compagne possible. Et soudain, il comprend : c'était elle, la première d'entre toutes, et il n'a pas su la garder ! « C'est la seule femme que je n'aie pas su aimer, et donc la seule que je regrette ! » (p. 67) Par un cruel jeu du destin, l'enfant de cette femme allume dans le coeur de Jocelyn la même passion, même si l'homme désormais mûr voit les défauts de cette jeunesse. « Est-il possible que la fille possédât les mêmes traits sans avoir la même âme ? » (p. 82) Saura-t-il enfin fixer son affection, ce chantre de Vénus ? Rien n'est moins certain.

Il ne m'a fallu que quelques pages pour trouver ce Jocelyn Pierston parfaitement agaçant et complètement risible. Il assure n'être pas inconstant, mais mon p'tit gars, je ne vois pas comment définir autrement ton comportement ! Ah oui, je sais, ce n'est pas de ta faute, c'est Aphrodite et autres dieux de l'Amour qui te tourmentent. « Je subis une malédiction étrange, une influence maligne. » (p. 34) le seul crédit que j'accorde à ce triste personnage, c'est qu'il ne va pas jusqu'à séduire les femmes : il les aime sans les toucher et s'en éloigne très rapidement. Et c'est peu dire que je me suis sadiquement réjouie qu'il soit blessé par là où il a péché... Toutefois, aussi détestable que soit le personnage, le récit est fameux ! Thomas Hardy ne manquait pas d'épingler les travers de ses contemporains. Je retrouve en Jocelyn l'orgueil de Jude l'obscur : ici, ce n'est pas l'ambition de réussir qui dévore le protagoniste, mais le fol hybris d'être une créature qui se croit supérieure en amour. C'est parfaitement ridicule et l'auteur nous fait rire de son personnage.
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Un roman envoûtant, avec un personnage dont la vie amoureuse n'est qu'un désastre, semblant obéir à un vent virulent d'une malédiction qui ne peut que produire de l'échec ...ah La Bien-Aimée! Un rêve, une illusion ou hallucination, une intuition, en tout cas Jocelyn Pierston est emporté par une chimère qui lui fait échapper la réalité des choses...une fatalité dans laquelle il s'y plait, bercé tout doucement dans un panier comme on le voit sur la couverture du livre...du moins, pour y survivre, il transcende ces énergies négatives dans la créativité artistique, précisément la peinture. Il devient un peintre de grande renommée, avec une vie amoureuse toujours instable. Toutefois sur un écart de vingt années, le sort l'entraîne à devenir amoureux, à chaque fois, de la grand-mère, de la fille et de la petite-fille des Avice...
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Encore une belle oeuvre poétique en prose chez Thomas Hardy. Un roman qui n'est pas connu du grand public mais d'une richesse magistrale au niveau de l'écriture et dont le thème n'est autre que l'amour platonique tout au long d'une vie.
Jocelyn, notre personnage principal est en quête de son Idéal,  sa Bien aimée, c'est d'ailleurs pour cela que nous avons 3 parties dans le roman: la jeunesse, le statut adulte et la vieillesse, 3 âges de vie différents, 3 femmes représentant la beauté idéale,  3 descendances portant le prénom Avice.
Comme quoi la quête de l'amour peut être présente toute une vie chez l'homme et vécue au XIXe siècle en Angleterre.
Bien évidemment, pour les adeptes de ce cher Hardy, nous ne sommes pas dans du roman à l'eau de rose, les retournements de situation sont toujours présents, la chute est prévisible et le côté tragique bien installé.
Toutes les allusions aux mythes grecs, le côté philosophique renvoyant à Platon et les métiers sans nul doute autobiographiques en font une oeuvre irréprochable.
J'ai passé un moment plus qu' agréable avec cette lecture qui m'apaise et me réconforte en même temps.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Elle était un exemple vivant de cette triste loi qui fait que les générations successives de femmes d'évoluent guère et perdent en se mariant l'avance intellectuelle qu'elles avaient acquise jeunes, si bien qu'elles progressent dans le flux du savoir comme une épave dans un estuaire sans qu'il y a aille de leur faute, mais du fait d'être devenues des éducatrices.
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Une chose passait sa compréhension : sur quoi se fondaient les poètes et les philosophes pour affirmer que la passion, intense dans la jeunesse, brûle de moins en moins fort à mesure que la maturité approche ?
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A vrai dire, l'affection qu'il ressentait pour elle ressemblait plus à de l'amitié qu'à de l'amour, et il n'était nullement sûr que l’Idéal changeant et insaisissable qu'il appelait son Amour, et qu'avait reflété depuis sa jeunesse un nombre indéfini de formes humaines, allait s'incarner désormais en la seule personne d'Avice Caro.
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- L'intérêt que prennent les gens à vos affaires est fantastique, disait Jocelyn. [...] C'est extraordinaire, ce besoin de fondre la vie des autres dans le moule conventionnel.
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Une chose passait sa compréhension : sur quoi se fondaient les poètes et les philosophes pour affirmer que la passion, intense dans la jeunesse, brûle de moins en moins fort à mesure que la maturité approche ?
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