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Le Siècle tome 1 sur 3
EAN : 9782221110829
1008 pages
Robert Laffont (30/09/2010)
4.31/5   4699 notes
Résumé :
En 1911, les grandes puissances vivent leurs derniers instants d’insouciance. Bientôt la guerre va déferler sur le monde...

Cinq familles - américaine, russe, allemande, anglaise et galloise - vont se croiser, s’aimer, se déchirer, au rythme des bouleversements de l’Histoire: la Première Guerre mondiale et la Révolution russe.

Les Williams, une famille galloise de mineurs est liée par amour et par inimitié aux Fitzherbert, aristocrate... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (393) Voir plus Ajouter une critique
4,31

sur 4699 notes
Bel exposé sur la première guerre mondiale, et je dirais même celui qui me manquait. Comme nombre d'étudiants, j'y avais eu droit durant mon année de troisième ainsi que mon année de terminale, cours dispensé de façon assez imbuvable à coup de stencils monochromes mentionnant des mouvements de troupes qui ne représentaient rien pour moi, et je ne parle pas de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand qui était officiellement la cause de cette guerre meurtrière, bien mis en évidence par les profs, sans pour autant détailler les étapes qui menèrent de sa mort à la guerre entre toutes ces nations.


Merci donc Monsieur Follet, écrivain et historien de génie de nous avoir offert la connaissance de cette partie sombre de l'histoire de façon romancée et beaucoup plus limpide, pas seulement vécue par nous les français, mais aussi du point de vue des américains, des Allemands, des Anglais, et des Russes (qui ont rapidement eu d'autres chats à fouetter).


Les personnages me semblent habilement choisis parmi différents couches de la société de l'époque, offrant au lecteur un panel intéressant qui permet de comprendre les coulisses de la guerre et la façon dont elle fut vécue par les groupes humains : diplomates de tous bords, Allemands, Américains, Anglais aux intérêts convergents ou pas et qui tenaient une partie de la planète entre leurs mains, et qui amènent le lecteur à considérer le côté absurde de la guerre : des amours impossibles, des amitiés mises en veilleuse, des combats menés en douce pour défendre quelques arpents de terre, des soldats qui se retrouvent sur le front, tuant peut-être leur ami en face, et qui sympathiseront le temps d'une trêve de Noël (cf citation).


À la lecture de ce roman, je me suis questionnée longuement : qui avait intérêt à cette guerre ?

Les Autrichiens ? Peut-être… quoiqu'elle fut pour l'empereur devenant sénile, un problème de succession et une éventuelle solution à l'inimitié envers les Serbes… les Allemands qui prirent à l'époque cet incident diplomatique comme prétexte à une déclaration de guerre à leurs voisins russes et français qui s'étaient mis à mobiliser et l'on assiste alors à un jeu de dominos entraînant la moitié de la planète dans un conflit des plus meurtriers. Ken Follet a très bien su développer cet aspect et montrer qu'au dernier domino tombé, on ne sait plus pourquoi on combattait si ce n'est pour amener l'Allemagne après une maigre tentative de paix, a une défaite tant stratégique qu' économique qui laisse présager le tome suivant, mise en cause des juifs, volonté de revanche…cette lecture m'a vraiment donné le goût de réapprendre l'histoire, si sombre soit elle.


Les personnages ont été choisis avec soin pour ce qu'ils représentent et parmi différentes catégories sociales : une famille, la famille Williams, dans le secteur minier du pays de galles, un père défenseur de la cause et des intérêts des mineurs, une fille élevée en ce sens et qui aura un parcours des plus intéressants, un fils qui partira sur le front, nous livrant les détails de la bataille de la somme, un Américain, proche du président Wilson, au rôle un peu confus, à la fois diplomate, espion, ayant des relations en Europe, la famille von Ulrich famille de diplomates qui semblent tenir le destin de lEurope entre leurs main, le comte Fitzherbert, personnage ambigu, hautain ayant ses entrées à la chambre des lords, prêt à tout pour défendre ses intérêts, Grigori et Lev Pechkov qui tour à tour, apportent respectivement des connaissances sur la révolution russe, et sur certains aspects de la politique intérieure des États Unis et sur sa société en ce début de siècle, Lady Maud (soeur du comte) et Ethel William grâce auxquelles on assiste aux actions des premières suffragettes et au début du combat pour la cause des femmes dans la société machiste de l'époque.


Ken Follet fait habilement entrer en jeu des personnages célèbres : le roi George V, Lloyd Georges, Winston Churchill en précisant en fin de roman, qu'il les a introduits dans des lieux imaginaires (notamment Ty Gwyn, la luxueuse demeure du comte Fitzherbert) en s'étant préalablement documenté sur la possibilité pour ces personnages d'avoir effectivement fréquenté ces lieux. Un roman très sérieusement documenté donc et que l'on peut lire pour acquérir des connaissances certaines.


La guerre 14-18 n'étant pas la partie de l'histoire que je préfère, en raison notamment de la difficulté à me remémorer son déroulement, les batailles, les mouvements sur les fronts, je pense que j'apprécierai davantage le deuxième tome sur la seconde guerre mondiale. Je commence déjà à me demander ce que deviendront chacun des personnages auxquels je me suis attachée ou pas, et j'ai envie également d'en connaître plus sur la vaste guerre 39-45 aux facettes multiples et aux problématiques diverses et afin de mieux comprendre les « pourquoi » et les « comment » de ce conflit, surtout les « comment » qui peuvent rester obscurs un certain temps si comme moi, on ne s'est pas vraiment intéressée aux manoeuvres diplomatiques et politiques de l'époque.


Je ferai certainement quelques lectures plus récréatives entre temps, car ce tome passionnant fut tout de même un pavé de plus de mille pages d'intrigue, de magouilles politiques et stratégiques qui ne se lisent pas en trois heures !
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La chute des géants n'est pas un chef d'oeuvre mais c'est un best seller de très bonne qualité. Prenons pour exemple cette histoire de la première guerre mondiale. Avant la lecture de ce livre, je la connaissais plus ou moins. Je savais qu'un certain nombre de pays s'étaient fait la guerre. de cette guerre, j'en avais une image de tranchées immobiles et de millions de morts.

Dans ce roman, j'ai vécu cette guerre. Mieux, je l'ai sentie. Je l'ai maintenant dans la peau. Pourquoi? Parce que j'ai connu ceux qui étaient dans les tranchées, j'ai ragé avec eux contre ces chefs incompétents, de vrais psychopathes, insensibles à la mort de leurs compatriotes. J'ai vu ces géants s'effondrer.

Mais ce n'était pas suffisant pour en faire un best seller. Ken Follet nous a raconté l'histoire de plusieurs personnages. Des personnages bien campés qui ont vécu chacun plusieurs histoires heureuses ou tristes. À tout moment, il y a une histoire qui commence, plusieurs qui continuent et une histoire qui se termine.

La haine, l'amour, l'espoir, la rage et plusieurs autres sentiments humains se chevauchent et s'entrecroisent. J'ai souvent eu l'impression de suivre un feuilleton très bien structuré dans lequel chaque histoire avait droit à son passage à l'avant scène pour ensuite s'évanouir pour une ou deux émissions.

Vous lisez rapidement non pas pour savoir ce qui va arriver. Vous vous foutez de ce qui va arriver. C'est uniquement ce que vous lisez qui vous intéresse. Exactement lorsque vous regardez un film palpitant en mangeant un sac de grignotines et que tout d'un coup vous réalisez que vous l'avez vidé.

Ken Follet nous donne une quantité phénoménale de détails mais ceux ci ne sont pas inutiles. Il lui permettent de nuancer la toile de fond de l'histoire et la renforcer
comme le feraient les millier de radicelles d'un majestueux géant de la forêt. Écrire que le comte recevait en redevance le même montant que le mineur qui l'avait sorti de la mine ne convaincra pas le lecteur de l'injustice du système mais, à force de décrire le système détail par détail, le lecteur peut lui même en dessiner le portrait.

Mais, en ce qui concerne cette abondance de détails, chacun a son niveau de tolérance et je me suis parfois demandé à quoi certains servaient.

La où Ken Follet brille, c'est pour faire ressortir certaines réalités historiques. Par exemple, la juxtaposition de la vie simple des mineurs et du luxe exagéré du comte en dit plus long que n'importe quel pamphlet. Les mineurs ont tout juste le nécessaire en travaillant comme des esclaves alors qu'au château, les convives ne touchent à peine à chacune des entrées du banquet pris dans des assiettes en or.

Par contre, là où la qualité n'est pas constante, c'est au niveau de la politique. Parfois, un seul exemple frappant représenté parfaitement la situation comme lorsque des amis de Grigori se font fusiller pour trahison uniquement pour avoir assisté à un discours d'un adversaire du candidat bolchevique. Par contre en d'autres occasions, le long débat entre deux politique nous donne l'impression d'assister à un débat télévisé sur un sujet ennuyeux. Encore une fois, chacun a son niveau de tolérance. le mien est plutôt bas, surtout quand j'ai un millier de pages à lire.

En conclusion, j'ai hâte de lire le deuxième tome de cette saga. Surtout que j'ai beaucoup lu sur la deuxième guerre mondiale en plus d'avoir vu la majorité des films et documentaire faits sur cette période.
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Je crois que je n'avais pas lu Ken Follett depuis les "Piliers de la terre"....On vient de m'offrir les trois tomes : la chute des Géants," L'hiver du monde", "Aux portes de l'éternité". Je termine le premier tome et je manque de mots pour qualifier cette fresque magistrale qui rend compte de la folie du premier conflit mondial. Nous suivons le destin contrarié de cinq familles, des personnages exceptionnels, visionnaires, volontaires, ambitieux ou.... odieux....Ethel et Billy Williams, côté racines ouvrières galloises, Fitz et Lady Maud Fitzherbert, aristocrates anglais aux idées opposées,Cameron Dewar et sa famille, sénateur américain,Walter Ulrich et son pére, Otto, côté allemand, Grigori et Lev Pechkov, côté russe , dont l'un d'eux deviendra un acteur de la révolution.....
Nous voyageons des mines galloises aux préparatifs et déroulement de la révolution russe, souffrons dans les tranchées de la Somme, côtoyons nombre de personnages historiques, de l'Europe aux Etats - unis....
Espions, rivalités, passions, intrigues, trahisons, jeux politiques.....tous les sentiments sont explorés avec talent, profondeur d'analyse et rigueur même si le romanesque l'emporte parfois.....l'amour et le drame côtoient la politique. Les sujets sont bien documentés, on sent que l'auteur a travaillé longuement , de la condition de la femme à la condition ouvrière et à la lutte des classes, de l'aristocratie et ses privilèges au quotidien du peuple.....la politique internationale est décryptée avec intelligence et clarté. L'amour, la haine, la rage , l'espoir, nous font vibrer et l'auteur met à jour certaines réalités historiques , oú la petite histoire se mêle à la grande.....Quel bonheur de lecture ces 1000 pages,quel souffle! je vais de ce pas commencer le deuxième tome....Sera t- il aussi réussi? En tout cas, merci à la personne qui m'a fait ce cadeau!
Pas facile d'écrire une critique sur un tel pavé !
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Ken Follett s'attaque à une saga sur trois ou quatre générations de cinq familles : américaine, galloise, anglaise, allemande, russe, sur tout "Le siècle". du jamais vu, non ?
le Tome 1, La chute des géants, occupe la période enveloppant la première guerre mondiale, 1911-1923. 
Quel merveilleux ouvrage !
Le lecteur vit cette grande guerre sous différents angles, selon qu'il suive un membre de l'une ou l'autre famille.
Les causes et stratégies de la première guerre mondiales sont décortiquées, notamment le "plan Schliessen" ou Schlieffen, prévu dès 1905, qui consiste à encercler l'armée française en passant par la Belgique.
.
Qui sont les Géants ? En 1914, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie. On aurait pu aussi parler de la Turquie, mais bon... Cette première guerre mondiale, provoquée par l'Allemagne, a décimé tellement de familles ! ... "ça sert à quoi, tout ça, ça sert à quoi ?", comme chantera plus tard Maxime le Forestier.
Les Etats-Unis profitent de la guerre économiquement, et passent au rang de grande puissance.

Tout élève qui étudie le XXè siècle devrait lire ce délicieux livre.
L'imbécillité humaine est soulignée. 
Les Allemands et les Français ne sont pas très choyés dans ce livre, mais leur esprit vengeur de "petits garçons en colère" mérite ce traitement. Un livre de Pierre Arnaud montre bien cette vengeance sur 1870, cette préparation à la guerre dès la troisième République, avec des écoliers maniant des armes en bois.
Dans le livre de Ken Follett, les personnages évoluent, leur destinée aussi...Ils passent par des lendemains sombres ou radieux...Les petits peuvent devenir grands, et inversement. 
Lev m'a particulièrement marqué : malgré son éthique improbable, réussit dans la vie, comme beaucoup de gens...

Ken Follett a précédemment écrit "L'homme de Saint Petersbourg" sur cette période.
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Après "Les Piliers de la terre" et "Un Monde sans fin", Ken Follett revient sur le terrain de la saga historique. Cette fois, il délaisse le Moyen Âge pour une fresque sur les grandes puissances mondiales à l'aube du XXe siècle.

"La Chute des géants" (Fall of Giants) illustre comment la guerre de 1914-1918, premier conflit armé d'envergure mondiale, ainsi que la lutte des classes (la Révolution russe, les mouvements travailliste et féministe en Angleterre...) vont complètement bouleverser l'ordre établi à la fin du XIXe siècle.

Pour réaliser ce projet extrêmement ambitieux, Ken Follett a choisi comme à son habitude le petit bout de la lorgnette, visant de petites histoires pour expliquer la grande. Son récit s'articule ainsi autour des destins croisés de personnages fictifs et d'origine sociale différente, représentant les principaux pays en présence :
- Angleterre : Lord Fitzherbert et sa soeur Lady Maud, leur jeune gouvernante Ethel Williams et le frère de celle-ci, Billy, employé à la mine de charbon
- Allemagne : Walter von Ulrich, dont le père est une éminence grise du kaiser
- Russie : la cruelle princesse Béatrice (épouse de Fitz), ainsi que deux frères orphelins à la suite des répressions du tsar, Grigori et Lev Petchov
- Etats-Unis : une jeune homme de la haute société, Gus Dewar, et une famille d'entrepreneurs émigrée de Russie, les Vialov.
Non, je n'ai pas oublié un tiret... Ken Follett a tout simplement omis la France, pourtant acteur majeur ! Les principaux événements touchant notre pays seront bien sûr évoqués en toile de fond historique, mais pas de famille pour nous représenter.

Histoires d'amour contrariées, espionnage, trahisons... on peut faire confiance à Ken Follett pour ne pas s'ennuyer, même si certains rappels historiques, surtout les pages sur la Révolution russe, sont moins enlevés que le reste. Je vous invite à consulter le site internet de l'auteur, qui explique comment il construit ses romans. On y apprend qu'il faut un élément nouveau ou un rebondissement toutes les 6 pages, sinon le lecteur se lasse ! Dans "La Chute des Géants", la ficelle est parfois un peu grosse, comme la propension des héroïnes à tomber enceinte inopinément pour relancer l'intrigue, ou bien la rencontre improbable des officiers Fitzherbert et von Ulrich durant la fameuse trêve de Noël dans les tranchées françaises... Toutefois, grâce à des caractères un peu plus nuancés que dans ses romans précédents, l'aventure fonctionne assez bien. 

J'aurai donc plaisir à retrouver tout ce petit monde dans le tome 2 de la trilogie : "L'Hiver du monde", à paraître le mois prochain. Mais je saurai attendre qu'il sorte en poche.
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Citations et extraits (195) Voir plus Ajouter une citation
Une sonnerie se déclencha, signalant que l’encageur, au fond de la mine, avait fermé sa grille. Le moulineur actionna un levier puis un autre timbre retentit. Le moteur à vapeur siffla, et l’on entendit un claquement.
La cage tomba dans le vide.
Billy savait qu’elle descendait en chute libre un moment, avant de freiner pour se poser en douceur, mais aucune connaissance théorique préalable n’aurait pu le préparer à cette sensation de s’abîmer dans les entrailles de la terre. Ses pieds quittèrent le sol. Il ne put s’empêcher de hurler de terreur.
Tous les hommes s’esclaffèrent. C’était son premier jour et ils attendaient sa réaction. Billy s’en rendit compte. Il remarqua aussi, mais trop tard, qu’ils se cramponnaient tous aux barreaux de la cage pour éviter de décoller. Comprendre ce qui se passait ne suffit pas apaiser sa peur. Il finit par serrer les dents de toutes ses forces pour retenir ses cris.
Enfin, les freins se mirent en prise, ralentissant la chute. Les pieds de Billy se reposèrent sur le plancher de la cage. Il attrapa un barreau en s’efforçant de maîtriser ses tremblements. Au bout d’une minute, la terreur s’atténua. Il était si mortifié que les larmes lui montèrent aux yeux. Devant le visage hilare de Graisse-de-rognon, il hurla pour couvrir le vacarme : «Ferme ta grande gueule, Hewitt, espèce de fichu crétin. »
Graisse-de-rognon se renfrogna immédiatement, furieux, tandis que les autres riaient de plus belle. Billy devrait demander pardon à Jésus pour son juron, mais il se sentait un peu moins bête.
Il se tourna vers Tommy, qui était blême. Avait-il crié, lui aussi ? Craignant une réponse négative, Billy s’abstint de lui poser la question.
La cage s’arrêta, l’encageur repoussa la grille, et Billy et Tommy se retrouvèrent dans la mine, les jambes en coton.
Tout était sombre. Les lampes des mineurs éclairaient encore moins que les lampes à pétrole accrochées aux murs, à la maison. Il faisait aussi noir au fond de la mine que par une nuit sans lune. Peut-être n’était-il pas indispensable d’y voir clair pour abattre le charbon, songea Billy. Il posa le pied dans une flaque, et baissant les yeux, vit qu’il y avait partout de la boue et de l’eau, dans laquelle miroitait le faible reflet des flammes. Il avait un goût étrange dans la bouche : l’air était imprégné de poussière de charbon. Les hommes respiraient-ils vraiment cela toute la journée ? C’était sûrement pour cette raison que les mineurs ne arrêtaient pas de tousser et de cracher.
En bas, quatre hommes attendaient la cage pour remonter à la surface. Ils portaient tous un coffret de cuir et Billy reconnut les pompiers. Tous les matins, ils vérifiaient la teneur en gaz avant que les mineurs ne commencent le travail. Si la concentration de méthane atteignait un niveau dangereux, ils donnaient consigne aux hommes d’attendre pour descendre que les ventilations aient purifié l’atmosphère.
Tout près de lui, Billy aperçut une rangée de stalles destinées aux chevaux et une porte ouverte, qui donnait sur une pièce bien éclairée, avec une table de travail, sans doute le bureau des sous-directeurs. Les hommes se dispersèrent, s’engageant dans quatre galeries qui rayonnaient à partir de la recette du fond. Les galeries, appelées « couloirs », conduisaient aux secteurs d’abattage du charbon.
Price les dirigea vers une remise d’outils et défit le cadenas. Il choisit deux pelles, les tendit aux garçons et referma.
Ils se rendirent ensuite aux écuries. Un homme vêtu en tout et pour tout d’un short et de bottes pelletait de la paille souillée qu’il sortait d’une stalle pour la jeter dans une berline à charbon. La sueur ruisselait de son dos musclé. Price lui demanda : « Vous avez besoin d’un coup de main ? Vous voulez un garçon ? »
L’homme se retourna : Billy reconnut Dai Cheval, un aîné du temps Bethesda. Mais lui ne parut pas le reconnaître. « Pas le petit, dit-il. »
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-Qu"allons nous faire de ça ? " Fitz désigna les soldats en train de fraterniser."c'est inquiétant".
- Je suis bien de cet avis.Demain, ils risquent de refuser de tirer sur leurs nouveaux amis.
- Que ferions nous alors ?
- Il nous faut une bataille, le plus vite possible, pour que les choses reprennent leur court normal. Si les deux camps s'envoient des obus dès demain, les hommes recommenceront à se détester mutuellement.
- J'espère que tu as raison.
-Et à part ça, comment va-tu mon vieux ?
p 398
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- Ne me dis pas que tu veux retourner an Amérique ?
- Bien sûr que si ! D’ailleurs, tu ferais bien de venir avec moi.
- Mais ce n’est plus la peine. LA Russie n’est plus comme avant. Le tsar n’est plus là !
- J’aime les Etats-Unis, dit Lev. Ca te plaira à toi aussi, ça vous plaira à vous tous, surtout à Katerina.
- Mais nous sommes en train d’écrire l’histoire ici ! Nous avons inventé une nouvelle forme de gouvernement, le soviet. C’est une nouvelle Russie, un monde nouveau ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu rates !
- C’est toi qui ne comprends pas. En Amérique, j’ai une voiture à moi. Il y a plus de nourriture qu’on ne peut en manger. J’ai tout l’alcool que je veux, toutes les cigarettes que j’ai envient de fumer. J’ai six costumes !
- A quoi ça te sert, d’avoir six costumes ? dit Grigori agacé. C’est comme d’avoir six lits. Tu ne peux pas te coucher dans plus d’un à la fois !
- Je ne vois pas les choses comme ça.
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Au bout d'un moment, il se tortilla pour s'échapper et se dirigea vers Fitz en se dandinant.
"Comment va mon petit soldat ? Tu continues à bien grandir pour aller tuer des allemands ?
- Pif ! Paf !" Fit Boy.
Fitz remarqua que son nez coulait. "Il est enrhumé Jones ? Demanda-t-il d'un ton brusque.
La nurse eut l'air effrayé. C'était une jeune fille d'Aberowen qui avait suivi une formation professionnelle. "Non Monsieur le comte, certainement pas, nous sommes en juin !
- On peut attraper des rhumes en été.
-Il allait très bien aujourd'hui. Il a simplement le nez qui coule un peu.
-Sans doute" Fitz prit un mouchoir de fil dans la poche intérieure de son costume de soirée et essuya le nez du petit garçon." A-t-il joué avec des enfants du peuple ?
- Non monsieur le comte...
- Et au parc ?
- il n'y a que des enfants de bonne famille à l'endroit où nous allons. J'y veille soigneusement.
- Je l'espère. Cet enfant est l'héritier du titre des Fitzherbert.il pourrait même être prince russe."
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- Tu crois que nous allons vraiment réclamer aux Allemands des milliards de réparations ?
- Ils sont mal placés pour protester. Après la guerre franco-prussienne, ils ont exigé cinq milliards de francs de la France, qui les a payés en trois ans. Et en mars dernier, au traité de Brest-Litovsk, l’Allemagne a fait promettre un versement de six milliards de marks aux bolcheviks qui, naturellement, ne les payeront pas. Autant dire que les cris indignés de l’Allemagne paraissent un peu hypocrites.

…….
- Si nous savons que les Allemands ne peuvent pas payer, pourquoi Lloyd Georges insiste-t’il ?
- Je lui ai posé la question. Je le connais bien depuis l’époque où il était ministre des Munitions. Il prétend que tous les belligérants finiront par payer leurs propres dettes et qu’aucun n’obtiendra de vraies réparations.
- Alors pourquoi cette comédie ?
- Parce que, au bout du compte, ce sont les contribuables de tous les pays qui feront les frais de la guerre – et que si les hommes politiques le leur disent, ils ne seront jamais réélus.
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Extrait du livre audio « Les Armes de la lumière » de Ken Follett lu par Steve Driesen, traduit par Odile Demange, Christel Gaillard-Paris, Valentine Leÿs et Renaud Morin. Parution numérique le 22 novembre 2023 et parution CD le 17 janvier 2024.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/les-armes-de-la-lumiere-9791035406837/
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