AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Pierre-Emmanuel Dauzat (Traducteur)
EAN : 9782266149228
250 pages
Pocket (03/02/2005)
4.14/5   18 notes
Résumé :

" Je veux pas y aller, dans le bunker du Führer !- Idiote ! braille Peter.- Idiot toi-même ! "Mon frère me regarde incrédule, d'un air de plus en plus sombre. Il n'arrive pas à comprendre qu'on puisse ne pas partager sa passion du Führer. Et sur un ton de dépit hargneux, il me dit " Tu seras bien obligée de venir, maman t'y obligera, tu verras ! " Mars 1945. Le Reich qui devait durer mille ans s'effondre sous les ob... >Voir plus
Que lire après L'incendie de BerlinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'incendie de Berlin est un roman sous forme de témoignage, bouleversant , capital pour comprendre les origines de l'apocalypse qu'à connue la ville de Berlin et ses habitants pendant la seconde guerre mondiale.
Helga Schneider nous livre sa vie, petite fille alors, elle va vivre l'enfer et l'apocalypse durant les années de guerre dans une cave avec une partie de sa famille, notamment son petit -frère : Peter.
L'horreur de la vie d'Helga Schneider reste dans les mains de sa mère, celle-ci abandonne ses deux enfants pour entrer dans la SS et devenir gardienne du camp de concentration d'Auschwitz.
Dans les années 70, Helga retrouve sa mère et la sidération est totale. Vingt minutes ne sont pas passées que sa mère propose à Helga d'enfiler l'uniforme nazi qu'elle a conservé " pieusement" dans une armoire lui avouant :
" le tribunal de Nuremberg m'a condamnée à 6 ans de prison comme criminelle de guerre mais désormais ça n'a plus d'importance. Sous le nazisme, j'étais quelqu'un, depuis je ne suis plus rien".
Inutile de vous dire qu'une telle déclaration vous coupe le souffle et nous terrasse.
Mais elle sert à nous faire comprendre que le Mal et l'abomination sont toujours présents.
Le devoir de mémoire devient un devoir " sacré" pour que rien ne s'oublie.
Commenter  J’apprécie          747
Les conditions de vie des civils durant la guerre 39-45 nous ont été relatés de nombreuses fois mais à chaque fois ce même sentiment d'horreur d'effroi nous assaille. On a beau être au courant des faits, il y a toujours ce même sursaut devant la peur quotidienne, la faim, le manque criant d'hygiène, la promiscuité avec les autres, avec la mort.
"QUand j'eu avalé la dernière miette, ce fut comme si je me réveillais d'un mauvais rêve, et c'est alors seulement que je me rendis compte de ce que j'avais fait. Je restais désemparée au point de me mettre à pleurer, des pleurs qui exprimaient non pas le repentir, mais une profonde angoisse. L'espace d'une seconde, la faim avait fait de moi une bête ! C'était atroce, inconcevable."
Dans" l'incendie de Berlin", Helga Schneider nous partage un morceau de sa vie qui a démarré bien difficilement. Á l'âge de 4 ans, sa mère l'abandonne, elle et son petit frère et s'engage dans la SS où elle deviendra gardienne dans un camp de concentration. On vit avec elle, non seulement ses années de peur et de manque cachée, avec une partie des siens, dans une cave, mais aussi ses relations avec sa marâtre. "Quand elle se trompait, il m'arrivait de balbutier :" Je pensais que...", mais elle me coupait en criant :" Tu n'as rien à penser, tu n'as qu'à obéir !" J'étais glacée. Obéir sans réfléchir : je ne pouvais accepter pareil ordre de personne !
Le manque pour Helga ne sera donc pas qu'alimentaire et d'hygiène mais également manque d'amour, de tendresse, d'attention. Heureusement, elle aura OPA, son grand-père, qui lui apportera un peu de chaleur.
Helga retrouvera sa mère mais ses retrouvailles auront, on peut s'en douter vu l'engagement de cette femme, un goût amer.
Commenter  J’apprécie          360
Comment dire le déchirement que j'ai ressenti au coeur en lisant le parcours de Helga, fillette d'origine autrichienne qui se retrouve en pleine guerre au coeur de Berlin !
Je suis d'autant plus émue qu'il s'agit d'un récit autobiographique et non d'une fiction...
Helga a été privée de tout.
D'une mère d'abord.
Car sa mère endoctrinée par la peste nazie s'engage dans la SS, abandonnant au passage Helga, son frère Peter et son mari, pour devenir surveillante du tristement célèbre camp de Birkenau...
Déjà, quel départ dans la vie !...
Ensuite, pour comble de tout, son père se remarie avec une certaine Ursula qu'elle nommera toujours la marâtre et pour cause, quel enfer lui a-t-elle fait vivre! Elle n'accorde son amour qu'au petit Peter, du reste assez insupportable à force d'être trop gâté, et rejette la pauvre Helga qui n'est que la fille de la "putain nazie".
Enfant au tempérament un brin rebelle, Helga se montre indisciplinée ce qui lui vaut d'être enfermée dans un institut tel celui de Steve Sem-Sandberg dans "Les élus" où les enfants handicapés, retardés ou simplement jugés "asociaux" sont enfermés et subissent les pires sévices...
Elle finira par quitter cet endroit pour une école où la discipline s'avère stricte mais juste et non dénuée d'amour. Enfin une lueur de tendresse dans son monde de ténèbres...
Elle y est finalement arrachée pour se retrouver au domicile de sa marâtre qui ne sera jamais tendre avec elle. Tandis que la pauvre Helga, brisée par ce qu'elle a vécu ne fera plus jamais de vagues et subira son sort sans sourciller. Petite fille qui a si désespérément besoin d'amour. Son père parti au front, ce n'est qu'auprès de Opa (le père de la marâtre) qu'elle trouvera un peu de chaleur.
Et puis la guerre tourne en défaveur de l'Allemagne. Berlin est à feu et à sang et cela aussi cette fillette doit le supporter. Conditions de vie misérables, crasse, peur insondable, dénutrition, promiscuité intolérable... Et puis l'avancée des Russes, la peur terrible des représailles et les bruits de viols qui courent, inquiétants...
Puis enfin la guerre se termine, enfin, vraiment. le retour de son père et l'amour tant attendu... qu'il ne sait pas donner.
Que de moments où je n'ai eu qu'une envie, serrer cette petite fille dans mes bras !
Un témoignage bouleversant qui démontre que la guerre ne fait jamais de vainqueurs, qu'elle reste laide en toutes choses et pour tous. Et qui nous montre que nos ennemis d'hier ont eux aussi souffert dans leur chair.
Un livre que je conseille à tous, que j'élève au rang de ceux qui font partie des témoignages essentiels à notre mémoire.
Commenter  J’apprécie          195
Malgré quelques répétitions et longueurs qui ont un peu agacées ma lecture, il n'en demeure pas moins que c'est un récit bouleversant. Avec sa plume sensible, l'autrice nous raconte son enfance dans un Berlin décimé et bombardé par les troupes ennemis. Elle narre sa peine, sa crainte, ses peurs, ses nuits d'insomnie, ses journées tapies dans une cave, avec la faim au ventre. Une enfance brisée, comme des milliers, par les horreurs de la guerre et la cruauté de l'Homme. Une histoire poignante et enrageante. Un livre qu'on lit pour ne pas oublier et ne pas reproduire.
Commenter  J’apprécie          130
Personnellement, c'est bien entendu mon avis personnel, mais ce livre m'a beaucoup intéressée car il montre que dans le camp ennemi il y a aussi des femmes, vieillards et enfants qui ont souffert de la guerre et que tous ne soutenaient pas Hitler dans ses idées. Et que l'avenir de ces enfants n'a pas été meilleur que ceux des autres pays car ils ont connu également la solitude, a perte d'un être cher, la faim et par après (mais le livre n'en parle pas vraiment) la honte d'être allemand.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Puis je haussai les épaules et regardai le ciel . Je me demandais si Dieu existait, si à cet instant il me voyait et éprouvait un peu de pitié. Pitié d'une gamine en guenilles, de ses souliers usés jusqu'à la corde, de sa peau noire de crasse. Mon Dieu, on était vraiment aussi sales? !
En bas à la cave, ça ne se voyait pas, parce que même la bougie jetait un voile pieux sur l'horreur.Je regardai encore les ruines et songeai que le soleil était la seule chose la plus neutre qu'il existât. Le soleil était impartial, il éclairait le laid et le beau, le pathétique et le solennel, l'infamie et la vertu.Le soleil était incorruptible. Les hommes pouvaient bien détruire Berlin, voire le monde entier, le soleil éclairerait toutes ces horreurs et, finalement, réchaufferai de nouveau la vie!
Commenter  J’apprécie          220
Nous savons tous que les juifs doivent porter l'étoile jaune cousue sur la poitrine, que Hitler fait brûler les synagogues, qu'interdicion a été faite aux juifs de se laisser pousser la barbe.Tout le monde sait sans exception, que la Gestapo traque partout les juifs pour les arrêter et les déporter dans des camps de concentration.Tout le monde est amplement prévenu : qui cache des juifs est passible du peloton d'exécution, tandis que les dénoncer procure certains avantages.
Commenter  J’apprécie          310
Je crie, indignée par son arrogance.
" Non, j'y vais pas, parce que le Führer il est méchant ! Je veux pas le voir, le Führer, parce qu'il envoie les enfants dans les camps de concentration et qu'il fait brûler les livres des écrivains !"
Peter me lance un regard ahuri comme si j'avais brisé une idole et proteste furieux :
" Dans les camps de concentration, il y a que les enfants juifs qui y vont, et nous on n'est pas des enfants juifs!"
Commenter  J’apprécie          100
« Je veux pas y aller, dans le bunker du Führer!– Idiote! braille Peter.– « Idiot toi-même !
Mon frère me regarde incrédule, d'un air de plus en plus sombre. Il n'arrive pas à comprendre qu'on puisse ne pas partager sa passion du Führer. Et, sur un ton de dépit hargneux, il me dit : «Tu seras bien obligée de venir, maman t'y obligera, tu verras !
Commenter  J’apprécie          10

>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
autres livres classés : berlinVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (80) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}