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EAN : 9782841113767
126 pages
Editions Nil (01/01/2011)
3.4/5   24 notes
Résumé :
Dans un gros bourg d’Argentine, deux adolescents disputent une partie d’échecs. L’un d’eux est Gustavo Roderer, l’autre est le narrateur, champion du jeu dans la région. Contre toute attente, Roderer gagne. S’établit alors entre les deux jeunes hommes une relation dépourvue d’affection, où s’affrontent leurs intelligences. Le lecteur assiste aux différences radicales de leurs vies.
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À Porto Viejo, en Argentine, notre narrateur , un ado, champion d'échec de sa région, rencontre un soir au bistrot du coin, Gustavo Roderer. Roderer vient d'arriver dans le coin et cherche un partenaire de jeu. L'insolite partie d'échec de cette soirée annonce la couleur de la suite du récit.
Roderer est un garçon singulier, taciturne, qui ne s'intéresse pas au quotidien, s'ennuie au lycée, où durant les cours lit ou relit (?) des passages de grands classiques ( le Faust de Goethe, La Divine Comédie, La Logique de Hegel.....)....Il n'a pas de temps pour les études, son seul souci est de gagner du temps pour son grand projet....
Il n'y aura pas d'amitié entre ces deux garçons, mais une sourde rivalité basée sur deux types divers d'intelligence. Une rivalité uniquement éprouvée par le narrateur car Roderer est au-delà de l'envie ou de tout esprit de compétition. Il s'avère un pur génie, qui ne vit que pour son obsession intellectuelle pour “atteindre les régions interdites depuis toujours à la pensée humaine”. On peut penser que c'est un fou, mais en faite, l'auteur Guillermo Martinez, écrivain mathématicien défie à travers lui, ses discours et sa lettre, notre propre intelligence .
Une lecture stimulante, passionnante. 120 pages seulement, mais beaucoup plus en faite, car on relit plusieurs passages, étant dans l'impossibilité de les assimiler en une seule lecture, du moins pour moi. De ce pas je l'ajoute à ma petite liste des petits bijoux de la littérature.

“...la mathématique, l'unique domaine où l'intelligence est parvenue à aller assez loin pour rester seul à seul avec elle-même.”
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« Puis il déclara que les diverses formes de l'intelligence pouvaient se réduire à deux formes principales : la première, l'intelligence assimilative, celle qui agit comme une éponge et absorbe immédiatement tout ce qui s'offre à elle, qui avance, confiante, et trouve naturelles, évidentes, les relations et analogies établies auparavant par d'autres, qui est en harmonie avec le monde et se sent dans son élément quel que soit le domaine de la pensée. (…) C'est l'intelligence des « talentueux », ou « capables », qui se comptent par milliers. (…) C'est l'intelligence qui s'accommode le mieux de la vie, et c'est aussi, somme toute, celle des grands savants et humanistes. Elle ne cède qu'à deux dangers : l'ennui et la dispersion. (…)
Quant à l'autre forme d'intelligence, elle est beaucoup plus rare, plus difficile à rencontrer ; elle trouve étranges et souvent hostiles les enchaînements de la raison, les arguments les plus habituels, ce qui est su et prouvé. Rien pour elle n'est « naturel », elle n'assimile rien sans éprouver en même temps une certaine réaction de rejet : « C'est écrit, d'accord, se plaint-elle, et pourtant ce n'est pas comme ça, ce n'est pas ça. » (…) deux dangers la guettent aussi, beaucoup plus terribles : la folie et le suicide. »

C'est cette constatation émise par un professeur devant deux de ses élèves les plus brillants que tout le livre de l'argentin Guillermo Martinez va mettre en scène. Notre narrateur va illustrer cette intelligence talentueuse, applicative et répétitive alors que le jeune Gustavo au contraire va tenter d'ouvrir des voies nouvelles à sa raison à contrario et sans appuis sur celles existantes.
Ce livre est d'une incroyable efficacité. Etonnant par la justesse de ses analyses et par cet affrontement de deux intelligences si différentes. Roderer se marginalisant progressivement pour se retrouver seul face à ses interrogations et spéculations, le narrateur traversant au contraire une vie de travail plus classique, l'obligeant même à participer à la défaite de la guerre des Malouines.

On ne peut que donner son empathie au courageux et tenace Roderer tant son adversaire semble sûr de lui et suffisant. Sur un style neutre mais bien assis, les deux personnages de ce roman se forgent une véritable réalité à nos yeux de lecteur et l'on se prend à leur duel intellectuel comme on apprend beaucoup sur nos façons de penser le monde. Roderer cherchant avec raison à sortir de la binarité usuelle pour trouver un autre dimension à nos intellects.
Un roman brillant, intelligent, très intelligent et qui marquera mon esprit.
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A Puente Viejo, en Argentine, le narrateur, un jeune homme brillant, rencontre à l'Olimpio un étrange garçon, qui semble habité par quelque chose de mystérieux : c'est Gustavo Roderer. Au lycée, il est à part, ne s'ouvre pas aux autres, est là sans être là. Il lit, pendant les cours, ne semblant porter attention à rien d'autre qu'à ce qui se passe à l'intérieur de lui.
Un jour, le professeur Rago livre une des clés du livre : il y a deux types d'intelligence. L'une qui peut conduire à l'ennui ou à la dispersion, l'autre à la folie ou au suicide. Ce serait la différence entre le talent et le génie. le narrateur est dans la vie : il poursuit ses études, a des aventures amoureuses, fait son service militaire, même la guerre des Malouines, quand Gustavo Roderer reste enfermé chez lui, à chercher un secret que les philosophes et mathématiciens n'ont pas encore résolu. Il a renoncé à la vie au profit de la connaissance, de la recherche du "logos" réservé à Dieu et au Diable.
Mais l'intelligence suprême aura besoin de l'intelligence éponge du narrateur si elle ne veut pas se consumer, se ronger de l'intérieur comme le fait le kyste qui dévore le crâne de la mère de Gustavo Roderer ou le lupus qui conduit l'organisme à s'autodétruire.

Quand on a terminé le livre, on se rend compte que tout s'imbrique et que rien n'est là par hasard, que ce soient les lectures des jeunes garçons (la discussion que Rodererer a avec le narrateur sur La Visitation de Holdein, concernant Lindström, personnage qui accepte les vingt-quatre années proposées par le Diable pour finir son oeuvre de géant - heures que refuse de prendre Roderer...), la maladie de la mère ou l'anorexie de la camarade de lycée, prise elle aussi dans une sorte d'obsession et de folie.
La Visitation est d'ailleurs un livre inventé par l'auteur lui-même, tout comme est inventé l'écrivain allemand Heinrich Holdein. L'invention des sources donne une profondeur intéressante au roman.

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Quelques jolis passages, mais dans l'ensemble, je me suis ennuyée, et, c'est assez rare.

On débute par une initiation pourtant savoureuse à une partie d'échecs entre deux virtuoses, et puis on suit leur relation à maturité, les divergences entre Roderer et le narrateur.
Mais,
je n'ai pas été convaincue, j'y ai trouvé une certaine platitude loin de la 4 ème de couverture annonçant ""un grand roman encore inédit en France mélange avec virtuosité suspense et métaphysique".
Les références aux théories de Nietzsche, Spinoza et autres sont trop minimalistes à mon goût pour alimenter le discours et la réforme de l'entendement suggérée par Roderer...
et j'ai attendu en vain
une péripétie,?
j'aurai voulu être "étonnée" au sens aristotelicien...
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Une relation singulière, dépourvue d'affection, entre deux jeunes hommes et la confrontation de deux intelligences opposées. le narrateur dispute une partie d'échec avec Gustavo Roderer qui vient d'arriver avec sa mère dans la petite ville de Puento Vienjo. Mais pour lui, c'est une victoire facile, qui le laisse indifférent. Il a d'autres ambitions : créer une philosophie révolutionnaire qui changera le monde. Roderer va délaisser les études, s'enfermer dans sa maison, refuser l'amour d'une jeune fille. Alors que le narrateur va s'ouvrir au monde, suivre des études de mathématiques et partir pour la guerre des Malouines. Un roman étonnant, un personnage fascinant. Mais l'intelligence exacerbée ne conduit-elle pas à la folie?
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je connaissais bien ce genre de tourments, mais j'avais cru jusqu'alors en être l'unique victime ; l'impuissance à choisir entre deux options banales et absolument égales, l'horrible hésitation de l'intelligence qui balance entre l'une et l'autre, incapable de rien discerner, argumentant dans le vide sans trouver une raison valable, tandis que le bon sens se moque et l'excite : "ça revient au même, ça revient au même. J'étais déconcerté de deviner chez autrui, et de façon beaucoup plus intense, les stigmates de ce mal, peut-être ridicule, mais que j'avais toujours considéré comme ma propriété la plus exhaustive.
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Puis il déclara que les diverses formes de l'intelligence pouvaient se réduire à deux formes principales : la première, l'intelligence assimilative, celle qui agit comme une éponge et absorbe immédiatement tout ce qui s'offre à elle, qui avance, confiante, et trouve naturelles, évidentes, les relations et analogies établies auparavant par d'autres, qui est en harmonie avec le monde et se sent dans son élément quel que soit le domaine de la pensée. (...) C'est l'intelligence des "talentueux", ou "capables", qui se comptent par milliers. (...) C'est l’intelligence qui s’accommode le mieux de la vie, et c'est aussi, somme toute, celle des grands savants et humanistes. Elle ne cède qu'à deux dangers : l'ennui et la dispersion. (...)
Quant à l'autre forme d'intelligence, elle est beaucoup plus rare, plus difficile à rencontrer ; elle trouve étranges et souvent hostiles les enchaînements de la raison, les arguments les plus habituels, ce qui est su et prouvé. Rien pour elle n'est "naturel", elle n'assimile rien sans éprouver en même temps une certaine réaction de rejet : "C'est écrit, d'accord, se plaint-elle, et pourtant ce n'est pas comme ça, ce n'est pas ça." (...) deux dangers la guettent aussi, beaucoup plus terribles : la folie et le suicide.
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Je l'avais découverte presque par hasard dans l'encyclopédie; tout, dans cette ouverture, avait aussitôt suscité mon admiration: ce saut initial du cavalier, de prime abord un coup extravagant ou pueril ; la façon héroiique, presque méprisante, dont les noirs sacrifiaient dès le début l'objectif prioritaire d'une ouverture_la possession du centre__contre un lointain et nébuleux avantage de position; e surtout, et c'était ce qui m'avait décidé à l'étudier à fond, le fait que ce fût la seule ouverture que les blancs ne pouvaient refuser u détourner vrs d'autres schémas.
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