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EAN : 9782707151018
574 pages
La Découverte (21/11/2006)
3.72/5   27 notes
Résumé :

En 1831, à vingt-deux ans, le jeune Charles Darwin part comme naturaliste sur le Beagle, qui doit faire un tour du monde de cinq ans, en s'attachant plus particulièrement à naviguer le long des côtes de l'Amérique du Sud en passant le cap Horn, puis revenir en doublant le cap de Bonne-Espérance.

Ce voyage aura une importance décisive pour la formation de la pensée de Charles Darwin. C'est à partir de là que, ayant rassemblé une somme monument... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le livre est intéressant d'abord comme n'importe quel journal de voyage. Darwin ne fait pas que des observations scientifiques, il s'émerveille de ce qu'il voit, raconte ses aventures (révolutions, guerres, tremblements de terre, raz-de-marée) avec, il faut le dire, un flegme tout britannique. Surtout il donne son avis personnel, fait part de ses interrogations et de ses hypothèses.
Un des passages que j'ai préféré est son périple dans la Pampa. Elle n'avait rien à envier au Far-West des Etats-Unis à l'époque. Les paysages désertiques, les bivouacs à la belle étoile avec la selle en guise d'oreiller, les vautours qui planent sinistrement, les Gauchos à cheval, armés de lassos et de leurs fameuses bolas, les bandits, les ranchs, les guerres indiennes d'extermination, les forts et la cavalerie avec le général Rosas, même les noms de lieux : le rio Colorado, Santa-Fe… on se croirait dans un western !
Darwin, comme il écrit très librement et pas seulement comme un naturaliste, donne aussi l'occasion de s'interroger sur son éthique à propos de plusieurs sujets et sa vision politique, lorsqu'il était encore jeune homme. Il évoque à plusieurs reprises ses idées sur l'organisation sociale : la civilisation se développe avec le sentiment de propriété, cela s'accompagne d'inégalités et de l'apparition d'un chef, et une bonne organisation de la société implique un chef puissant et des inégalités croissantes. C'est intéressant, parce qu'il mêle tout un système de pensées politiques basées sur des observations ethnologiques, tout à fait cohérent, que je résume mal et dont j'omets d'autres aspects. Je ne sais pas trop quoi en conclure sur ses idées par rapport à des sociétés plus complexes. J'ai l'impression qu'il était quand même Anglais jusqu'au bout des ongles, et qu'il voyait probablement la monarchie parlementaire comme le summum de la civilisation. En tout cas il n'idéalisait ni l'état de nature, ni l'état de civilisation.
Mais c'est surtout le journal d'un naturaliste, et pas n'importe lequel. Une majeure partie du livre est bien sûr réservée aux observations biologiques, géologiques ou paléontologiques. Il constate que des animaux introduits par les européens se sont adaptés à leur nouvel environnement (les hommes chassaient énormément mais ils n'avaient pas encore détruits beaucoup d'espèces, en tout cas pas directement), il s'étonne de certaines similitudes entre des espèces très variées, sans pousser la réflexion plus loin et il se demande aussi dans quel but des animaux qui lui paraissent insignifiants ont pu être créés ! Il s'interroge sur la disparition de grands quadrupèdes, il remarque que la disparition de telle algue entraînerait la transformation de tout un écosystème, que tel boeuf en raison de la forme de sa mâchoire supporte moins bien les sécheresses que ses congénères, etc.
Pour l'anecdote, et pour montrer où en était la science à cette époque, il est intéressant de noter qu'aussi savant et consciencieux observateur que fut le jeune Darwin, il ignorait beaucoup de choses qui sont devenues évidentes pour nous, comme la tectonique des plaques, et quand on y songe c'est peut-être ce qu'il y a de plus surprenant dans ce journal. Il n'envisageait pas du tout que la croûte terrestre puisse être soumise à des mouvements horizontaux, il ne pensait qu'en terme de verticalité. C'est amusant. On se retrouve aujourd'hui en lisant ces lignes un peu dans la même situation que lui face aux paysans sud-américains qui ne savaient pas que la terre était ronde et tournait autour du soleil. Tout ça incite à une très grande humilité.
En même temps, il était aussi capable d'émettre une théorie sur la formation des atolls très convaincante, ce qui prouve qu'il avait déjà des prédispositions et un esprit inventif. Il explique aussi que les conditions d'un voyage autour du monde sont favorables à la théorisation. Un voyage formateur, donc.
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Darwin a 22 ans quand il entreprend à bord du"Beagle" le périple de 5 ans autour du monde dont ce livre rend compte. C'est d'abord un récit de voyage classique où le jeune naturaliste collecte pendant les nombreuses escales et expéditions à terre , spécimens et observation. On ne peut que remarquer l'acuité de son regard . Ce livre est aussi un témoignage sur le genèse mentale d'une des oeuvres fondamentales de l'histoire scientifique "On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life," . Certes elle est encore lointaine au moment du voyage mais celui-ci nourrit une reflexion qui se poursuivra au fil des années.
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Un formidable récit de voyage nous entraînant tout autour du monde, et tout particulièrement en Amérique du Sud, dans lequel le jeune Darwin, embarqué à bord du Beagle, raconte ses découvertes et aventures jours après jours. La plume est agréable à lire et le récit est très dépaysant, encore plus aujourd'hui puisqu'on y découvre les modes de vie ayant cours dans les années 1830.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Au milieu du fracas des eaux qui se brisent on saisit distinctement, même à une grande distance, le bruit des pierres qui se heurtent les unes contre les autres, et cela nuit et jour et sur tout le parcours du torrent. Quelle éloquence pour le géologue que ce bruit triste et uniforme de milliers et de milliers de pierres se heurtant les unes contre les autres et se précipitant toutes dans la même direction ! Malgré soi, ce spectacle vous fait penser au temps, on se dit que la minute qui vient de s’écouler est perdue à jamais ! L’Océan, n’est-ce pas l’éternité pour ces pierres, et chaque note de cette musique sauvage n’est-elle pas le signe que chacune d’elles a fait un pas vers sa destinée ?
L’esprit s’accoutume bien difficilement à comprendre tous les effets d’une cause qui se reproduit si souvent, si incessamment. Chaque fois que j’ai vu des couches de boue, de sable et de galets atteignant une épaisseur de plusieurs milliers de pieds, ma première impression a été de m’extasier sur l’impuissance de nos fleuves actuels à produire de tels effets de dénudation et d’accumulation. Puis, en écoutant le bruit de ces torrents, en me rappelant que des races entières d’animaux ont disparu de la surface de la terre et que pendant tout ce laps de temps, nuit et jour, ces pierres se sont heurtées, se sont brisées les unes contre les autres, je me suis pris à me demander comment il se fait que des montagnes, que des continents mêmes, aient pu résister à cet engin destructeur ?
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Argentine ,

Qui pourrait s'imaginer qu'à notre époque il se commet autant d'atrocités dans un pays chrétien et civilisé ? On épargne les enfants , qu'on vend ou qu'on donne pour en faire des domestiques , ou plutôt des esclaves , aussi longtemps toutefois que leurs possesseurs peuvent les persuader qu'ils sont esclaves .
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Parmi les scènes qui ont fait une profonde impression sur mon esprit, aucune n’est plus sublime que l’aspect des forêts vierges qui ne portent pas encore la trace du passage de l’homme ; que ce soient, d’ailleurs, les forêts du Brésil, où domine la vie dans toute son exubérance ; que ce soient celles de la Terre de Feu, où la mort règne en souveraine. Ce sont là deux véritables temples remplis de toutes les splendides productions du dieu nature. Personne, je crois, ne peut pénétrer dans ces vastes solitudes sans ressentir une vive émotion et sans comprendre qu’il y a chez l’homme quelque chose de plus que la vie animale.
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Je vais rapporter une anecdote bien insignifiante qui me frappa plus qu'aucun des traits de cruauté que j'ai entendu raconter [sur l'esclavage]. Je traversais un bac avec un nègre plus que stupide. Pour arriver à me faire comprendre, je parlais haut et je lui faisais des signes ; ce faisant, une de mes mains passa près de sa figure. Il crut, je pense, que j'étais en colère et que j'allais le frapper, car il abaissa immédiatement les mains et ferma à demi les yeux en me lançant un regard craintif. Je n'oublierai jamais les sentiments de surprise, de dégoût et de honte qui s'emparèrent de moi à la vue de cet homme effrayé à l'idée de parer un coup qu'il croyait dirigé contre sa figure. On avait amené cet homme à une dégradation plus grande que celle du plus infime de nos animaux domestiques.
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Partout où l’Européen porte ses pas, la mort semble poursuivre les indigènes. Considérons, par exemple, les deux Amériques, la Polynésie, le cap de Bonne-Espérance et l’Australie, partout nous observons le même résultat. Ce n’est pas l’homme blanc seul, d’ailleurs, qui joue ce rôle de destructeur ; les Polynésiens d’extraction malaisienne ont aussi chassé devant eux, dans certaines parties de l’archipel des Indes orientales, les indigènes à peau plus noire. Les variétés humaines semblent réagir les unes sur les autres de la même façon que les différentes espèces d’animaux, le plus fort détruit toujours le plus faible.
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