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Tout Simenon tome 10 sur 27
EAN : 9782258031531
831 pages
Presses de la Cité (30/11/-1)
4.32/5   19 notes
Résumé :
Maigret et les témoins récalcitrants
Une confidence de Maigret
La vieille
Le veuf
Maigret aux assises
L'ours en peluche
Maigret et les vieillards
Betty
Que lire après Tout Simenon, tome 10 Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un volume de la collection particulièrement équilibre, 4 Maigret et 4 romans.
Sur la couverture, une femme écrit sur un table de Bistrot de l'Ile de Ré en 1933.
On ne peut que remarquer la façon appliquée dont elle tient son stylo, un stylo à plume. L'index replié avec élégance sur le dessus de la plume, les autres doigts venant s'appliquer en éventail décroissant, l'auriculaire reposant sur la feuille, pour éviter qu'elle dans sous l'écriture, comme on apprenait autrefois à écrire au porte-plume. Loin des prises de gangster que l'on remarque chez la plupart des scripteurs aujourd'hui. Elle est concentrée, elle ne remarque même-pas qu'on la prend en photo. La bouche pincée, le regard tournée vers la feuille, on imagine sa pensée tournée à la fois vers le contenu de sa lettre et la forme des caractères qu'elles tracent succession harmonieuse de pleins et de déliés. Son petit chapeau cloche est posée de guingois sur sa chevelure noire, son cou massif est ceint d'un collier de perles, et sur sa robe rayée, une broche ronde, un camée vraisemblablement, brille à la lumière artificielle du café, Elle est triste, et sous sa paupière droite sagement baissée, une cerne indique qu'elle a peut-être pleuré.
Derrière elle, le décor des murs s'effrite, papier peint gaufré dessinant une cimaise de motifs géométriques surmontée de ramages défraichis, il est à l'image de sa tristesse, à l'image d'un roman de Simenon.
Maigret et les témoins récalcitrants ouvre le volume 10, "on n'était qu'en novembre - le 3 novembre - et il ne faisait pas particulièrement froid. Il tombait seulement, d'un ciel bas et uniforme une de ces pluies qui, surtout dans le petit matin, paraissent plus fluides et comme plus traitresses que d'autres."
Léonard Lachaume, directeur d'une biscuiterie vétuste et peu rentable, a été assassiné dans sa chambre de l'immeuble familial d'Ivry pendant la nuit du 2 au 3 novembre. Appelé sur les lieux, Maigret éprouve une «impression d'irréalité » dans cette maison où tout est « en dehors du temps et de la vie » : personne ne se préoccupe du cadavre, le commissaire est accueilli froidement par Armand, frère de la victime, la famille se tait et reste sur la défensive. Les premiers indices découverts font croire que le vol est le mobile du crime, mais Maigret a tôt fait d'écarter cette hypothèse : qu'aurait-on pu voler à un homme pratiquement ruiné ?
A vous de lire la suite.

Vient ensuite "Une confidence de Maigret" qui commence chez les Pardon :

"La bonne venait de poser le gâteau de riz au milieu de la table ronde et Maigret était obligé de faire un effort pour prendre un air à la fois surpris et béat, tandis que Mme Pardon, rougissante, lui lançait un coup d'oeil malicieux. C'était le quatrième gâteau de riz, depuis quatre ans que les Maigret avaient pris l'habitude de dîner une fois par mois chez les Pardon et que ceux-ci, la quinzaine suivante, venaient boulevard Richard-Lenoir, où Mme Maigret, à son tour, mettait les petits plats dans les grands."

Et se poursuit chez les Maigret :

Les dames échangent leurs secrets de cuisine et Mme Maigret avoue à Mme Pardon, que "l'arrière goût discret, à peine perceptible" qui "fait le charme" de son coq au vin, est qu'elle y met, au dernier moment, de la prunelle d'Alsace, "bine que cela ne soit pas orthodoxe"...
Tel mari, telle femme, serait-on tenté de dire !

Dans la vielle, le commissaire de police Charon vient solliciter l'aide de Sophie Emel : sa grand-mère, qu'elle a perdue de vue depuis longtemps, se refuse farouchement à quitter l'immeuble dont la démolition est prévue par le plan d'assainissement du quartier Saint-Paul. Elle menace, si on l'y contraint, de se jeter par la fenêtre ; il s'agit de la décider à partir.
"Sous la voûte, aussi froide et humide qu'une cave, le commissaire de police s'arrêta un instant, regarda l'heure à son bracelet-montre et, secouant son pardessus, envoya des gouttes de neige fondue sur le carrelage où elles s'agrandirent comme sur du buvard. Il était onze heures cinq. "

"Le veuf" est Bernard Jeantet, inquiet de ne pas trouver sa femme en rentrant le soir dans son modeste appartement de la Porte Saint-Denis, apprendra par la police, après deux jours d'attente, qu'elle s'est empoisonnée au gardénal, dans une chambre d'un luxueux hôtel meublé des Champs-Elysées. La mise en scène dont elle s'est entourée – robe blanche, fleurs, champagne – rend sa mort d'autant plus troublante que l'ami qui venait chaque semaine la rejoindre en cet hôtel est, au moment du drame, éloigné de Paris pour ses affaires.

"Il n'avait pas plus de prémonition que les voyageurs qui, dans un train, mangent au wagon-restaurant, lisent, bavardent, sommeillent ou regardent défiler la campagne quelques instants avant la catastrophe. Il marchait, sans s'étonner de l'aspect de vacances que Paris venait de prendre presque du jour au lendemain. N'en est-il pas ainsi tous les ans, à la même époque, avec les mêmes journées de chaleur pénible et le désagrément des vêtements qui collent à la peau ?"

Dans Maigret aux Assises, Jules rend compte de l'enquête qu'il a menée huit mois auparavant à propos du meurtre d'une vieille dame et de sa petite pensionnaire, meurtre qui a permis au coupable de s'emparer d'une somme importante.
"Était-il venu ici deux cents, trois cents fois ? davantage encore ? Il n'avait pas envie de les compter, ni de se remémorer chaque cas en particulier, même les plus célèbres, ceux qui étaient entrés dans l'histoire judiciaire, car c'était le côté le plus pénible de sa profession. La plupart de ses enquêtes, pourtant, n'aboutissaient-elles pas à la Cour d'Assises, comme aujourd'hui, ou en Correctionnelle ? Il aurait préféré l'ignorer, en tout cas rester à l'écart de ces derniers rites auxquels il ne s'était jamais complètement habitué."

Le docteur Jean Chabot, professeur et gynécologue de renom, découvre par hasard, dans une chambre de service, une jeune garde endormie ; pris de tendresse devant cette chose qui lui paraît aussi innocente qu'un ours en peluche (c'est le titre de ce roman) dans un lit d'enfant, il la possède à la dérobée, sans qu'elle soit bien consciente de ce qui lui arrive. Bref instant de bonheur pour lui, qui se renouvellera tout aussi furtivement deux ou trois fois. Jusqu'à ce que l'ours en peluche disparaisse de la clinique...
"Il rêvait, il en était sûr, mais, comme presque toutes les autres fois, il aurait été incapable de dire le sujet de son rêve. Des images passaient en désordre, si rapides, si confuses qu'il ne parvenait pas à les saisir pour les retenir jusqu'au réveil. Il s'y efforçait, au point de s'épuiser, d'autant plus déçu que ces images-là signifiaient sûrement quelque chose et auraient pu lui donner une indication utile."

Maigret aime-t-il les vieillards ?

"C'était un de ces mois de mai exceptionnels comme on n'en connaît que deux ou trois dans sa vie et qui ont la luminosité, le goût, l'odeur des souvenirs d'enfance. Maigret disait un mois de mai de cantique, car cela lui rappelait à la fois sa première communion et son premier printemps de Paris, quand tout était pour lui nouveau et merveilleux."

Trois jours après le décès du prince de V..., Jaquette Larrieu trouve Saint-Hilaire tué de plusieurs balles dans son bureau. Durant l'enquête, Maigret est en proie à un profond malaise :les vieillards aristocratiques dont il doit s'occuper semblent évoluer dans un monde particulier, à la fois irréel et intemporel, où le commissaire n'arrive pas à s'intégrer. En tout cas, ni le vol, ni la politique ne sont les mobiles du meurtre.

Le tome 10 finit en apothéose avec Betty,une fille perdue recueillie par l'amie de Mario, Laure, qui l'héberge dans l'hôtel où elle habite. Elle va connaître, pour la durée de quelques jours, un milieu tout nouveau : la clientèle des « tordus » qui fréquente le bar-restaurant de Mario, la calme assurance de ce dernier, bon bougre qui impressionne la jeune femme, le dévouement efficace de Laure à qui Betty révèle, par bribes et morceaux, sa vie passée. Originaire d'une famille provinciale, elle a été traumatisée pour avoir vu, étant enfant à la campagne, son oncle « saillir » une jeune servante. Elle ressentira désormais ce qui est sale comme « une sorte de protestation mystique » et se comportera en putain, même après son mariage avec Guy qu'elle épouse parce qu'il est droit et ordonné et qu'il incarne en somme l'autre aspect de sa personnalité.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Betty :
- Vous désirez manger quelque chose ? Elle fit non de la tête. Il lui semblait que la voix qu'elle entendait n'avait pas un son naturel, comme si on avait parlé derrière une vitre. - Remarquez que quand je dis manger quelque chose, cela veut dire du lapin, car, comme vous pouvez le voir autour de vous, aujourd'hui c'est le jour du lapin. Tant pis si vous n'aimez pas ça. Lorsque c'est le jour de la morue, il n'y a que de la morue...

Le Veuf :
Il n'avait pas plus de prémonitions que les voyageurs qui, dans un train, mangent au wagon restaurant, lisent, bavardent, sommeillent ou regardent défiler la campagne quelques instants avant la catastrophe. Il marchait, sans s'étonner de l'aspect de vacances que Paris venait de prendre presque du jour au lendemain. N'en est-il pas ainsi tous les ans, à la même époque, avec les mêmes journées de chaleur pénible et le désagrément des vêtements qui collent à la peau ?
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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