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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 56 sur 103
EAN : 9782258000421
Presses de la Cité (09/09/1998)
3.81/5   54 notes
Résumé :
"- Vous étiez sur le seuil de votre établissement ?
- Oui, mon commissaire.
C'était inutile de le reprendre. Quatre ou cinq fois, Maigret avait essayé de lui faire dire « monsieur le commissaire ». Quelle importance cela avait-il ? Quelle importance avait tout ceci ?
- Une voiture grise, de grand sport, s'est arrêtée un instant et un homme en est descendu, presque en voltige, c'est bien ce que vous avez déclaré ?
- Oui, mon commissaire.>Voir plus
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L'une des enquêtes les plus lumineuses de Maigret car l'action se situe sur la petite île de Porquerolles. Pourtant, tout débute dans les locaux de la P. J., dans un Paris encore hivernal où il pleut absolument dans tous les arrondissements. Qui pis est, le "Grand Patron", en voyage officiel en Grande-Bretagne, a eu l'idée baroque de convier un inspecteur de Scotland Yard, Mr Pyke, à venir étudier de visu les "méthodes" du fameux commissaire Maigret. Seulement, ces "méthodes" dont l'intéressé n'a d'ailleurs lui-même que de très vagues idées, encore faut-il une affaire digne de ce nom pour pouvoir les appliquer. Or, comme de bien entendu, Mr Pyke est à peine là depuis quelques jours que rien, si ce n'est la routine la plus banale, ne fait mine de vouloir se manifester dans le bureau de Maigret.

Jusqu'au coup de fil de l'inspecteur Lechat. Maigret l'a jadis rencontré à Luçon - vous vous rappelez son exil, du sôté de l'Aiguillon, avec l'ineffable Didine et "La Maison du Juge" ? - mais Lechat a désormais été muté dans le Sud, du côté de Cannes, Hyères et ... Porquerolles, cette petite île où l'on vient de retrouver le cadavre défiguré d'un certain Marcellin, mieux connu de Maigret sous le nom de Marcel Pacaud. Un demi-sel sans grande envergure, qui s'était rangé des voitures depuis bien longtemps et qui coulait des jours paisibles (anisette, pêche, pétanque journalière, siestes ...) à Porquerolles. Curieusement, la veille de sa mort, à "L'Arche", où tout le petit monde nocturne de Porquerolles a pour habitude de venir boire un ou plusieurs verres avant d'aller se coucher, Marcellin, on ne sait plus très bien à quel sujet précis, s'était vanté maintes fois de connaître le commissaire, qu'il appelait même "mon ami, Maigret" ...

Qu'il s'agisse du Parquet, de la police ou de l'opinion publique, tout le monde en a conclu que l'assassinat de Marcellin avait pour seul mobile cette assurance qu'il connaissait bien Maigret. Et voilà donc Maigret, flanqué d'un Mr Pyke qu'il va apprendre à apprécier et à aimer, qui monte dans le Train Bleu en direction de Nice ou de Cannes pour embarquer pour Porquerolles.

Voilà aussi Maigret bien obligé de faire montre de ses fameuses méthodes. Dans un lieu comme Porquerolles, où le soleil et l'indolence lui coupent toute envie de travailler, ce n'est pas évident. Cependant, peu à peu, le commissaire prend le vent (même si le mistral, qui soufflait encore comme un fou la veille du décès de Marcellin, est tombé), hume en direction des clients de "L'Arche", vers Charlot le Caïd par exemple, puis vers la clientèle un peu plus "huppée" comme cette Mrs Wilcox, de nationalité britannique, qui partage sa vie entre son yacht et l'île, toujours accompagnée par son "secrétaire", Philippe de Moricourt (noblesse authentique), ou encore le Major Bellam, lui aussi britannique, qui occupe depuis des lustres la villa "Le Minaret" ainsi nommée en raison de son architecture, sans oublier le peintre anarchiste Jeff de Greef et Anna, jeune Belge d'excellente famille, qu'il trimballe avec lui on ne sait trop pourquoi mais à vrai dire, un peu comme d'autres promèneraient un trophée.

Devine-t-on rapidement l'identité des coupables ? Oui et non. Ce qui est important, c'est l'analyse de cette micro-société si mêlée, la révélation du caractère profondément intelligent et plein de délicatesse de Mr Pyke et aussi cette espèce d'idylle avortée qui, jadis, au temps où Marcel Pacaud jouait encore les demi-sels, semble bien être éclose entre Ginette, sa compagne du moment, alors tuberculeuse, et ... oui ... notre Maigret à nous. Oh ! une idylle toute platonique. Mais l'on sent bien que, s'il y a un moment où Maigret a bel et bien failli manquer aux voeux qui l'unissent à son épouse, c'est bien dans le "passé" de "Mon Ami Maigret."

Comme le commissaire - et comme sans doute Simenon, qui en gardait paraît-il un souvenir ému - le lecteur tombe amoureux de Porquerolles - enfin, de ce Porquerolles-là, que nous ne retrouverions certainement pas si nous allions nous y promener aujourd'hui. C'est simple, bon enfant, chaleureux, avec des échos qui ne sont pas sans évoquer le petit monde personnel de Pagnol. D'ailleurs, Marseille n'est pas bien loin ...

Un délicieux Maigret, tendre, mélancolique, amer dans sa fin (les coupables s'en sortiront sans doute à moins que ...), un Maigret qui s'épanouit avec lenteur au beau soleil d'un Sud de la France qui n'est plus, hélas ! mais qui, en renaissant pour nous sous la plume magique de Simenon, nous transporte une fois de plus dans le Temps en nous le faisant oublier. Tel est le grand, l'éternel miracle de l'Ecrivain. ;o)
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Maigret est un peu mal à l'aise. M. Pyke du Scotland Yard a été invité par le chef pour un stage d'observation. La police anglaise s'intéresse à la méthode Maigret. Il ne peut quand même pas lui dire, à ce M. Pyke, qu'il n'y a pas de méthode Maigret. Enfin bon advienne que pourra! Maigret est appelé à Porquerolles pour diriger l'enquête à propos du meurtre de Marcellin qui s'est vanté peu avant sa mort d'avoir Maigret pour ami. Maigret aimerait s'asseoir au bar de l'Arche, s'installer au bord de la baie pour pêcher, éventuellement discutter avec le cuistot des ingrédients de la bouillabaise, humer l'ambiance locale, quoi? comme il fait toujours, enfin! Qu'en dirait M. Pyke? Est-ce que cela ferait sérieux dans son rapport? Et il s'y met, il convoque les suspects un à un comme dans Agatha Christie. Simenon s'amuse et donne des titres bon chic bon genre à ses chapitres "Le cheval du major", "L'après-midi de la postière", un peu comme dans le Crime du golf... C'est amusant, ça ne mange pas de pain, l'ambiance est à la Provence ensoleillée, mais finalement Maigret en a assez et met les points sur les i. Donner un bon coup de pied dans la fourmilière, il n'y a rien de tel...

Une enquête somme toute conventionnelle avec un brin d'humour. Un bon Maigret pour les vacances!
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Un meurtre sur l'île de Porquerolles ne devrait pas concerner le très parisien commissaire Maigret. Sauf que la victime a évoqué "son ami Maigret" la veille de sa mort.
Voilà donc le policier, accompagné d'un confrère anglais, parti enquêter sous le soleil méditerranéen. Mais la présence de Pyke gêne Maigret aux entournures : en représentation au nom de la police française, il n'ose se permettre certaines habitudes : apéros à toute heure, balades sans destination précise (pour humer l'atmosphère), absence de méthode précise et rigoureuse. Mais très vite le naturel revient au galop, Maigret s'insère au sein d'un microcosme d'habitants, d'autant plus que Pyke fait de même auprès des résidents anglophones. Un petit groupe de femmes et d'hommes qui fréquentaient le même bistrot que la victime. Des personnages pas toujours recommandables, à l'image de la victime qu'avait arrêtée le commissaire quelques années auparavant. Une enquête qui ressemble fort à quelques jours de vacances…
Un roman où l'humour est constamment présent, un huis-clos à la Agatha Christie, avec un commissaire bousculé dans son quotidien mais qui apprécie ces heures ensoleillées face à la grisaille parisienne. Sans être le meilleur de la série, Mon ami Maigret se lit agréablement.
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Ecrit en 1949
Maigret recueille la visite de Mr. Pyke, agent de Scotland Yard, avide de connaître ses remarquables méthodes. Mais aucun cas intéressant ne suscite l'intérêt à Paris. C'est alors qu'un coup de téléphone de Porquerolles informe Maigret du meurtre d'un certain Marcellin qui, peu de temps avant sa mort, a prétendu être un « ami » du commissaire. En fait, Maigret l'a connu jadis, lorsqu'il a fait admettre au sanatorium son amie Ginette qui était tuberculeuse (alors que Marcellin lui-même était en prison). Maigret se rend sur place, en compagnie de l'inspecteur Pyke, Grâce aux tuyaux et dépositions de plusieurs résidents de l'île Porquerolles, dont il fait l'un après l'autre la connaissance, Maigret – aidé à l'occasion par le discernement de Pyke – masse les éléments qui lui permettront de faire la lumière sur le crime
Néanmoins La présence de Mr. Pyke, qui fait preuve d'une perspicacité étonnante, gêne Maigret dans son enquête. Elle l'oblige à modifier sa tactique habituelle : face à la rigueur et à la sobriété de l'Anglais, il a conscience de sa propre lourdeur et du non-conformisme de ses méthodes.
Excellent polar nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre, beaucoup de dialogues palpitants menus de pépites de citations succulentes .les personnages énoncés es d'une manière rare et imprévisible a' l'empreinte de George simenon
Enfin un polar a' ne pas regretté
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La lenteur de la narration se fond très bien dans l'ambiance des interminables et paisibles journées qui s'étirent à n'en plus finir dans la moiteur estivale de cette île paradisiaque. Chaleur oblige, la résolution de cette enquête traîne aussi en longueur pour le commissaire Maigret et son acolyte britannique venu observer les méthodes d'investigation de notre fin limier. de manière subtile, Georges Simenon saura faire durer le suspense et il faudra attendre l'épilogue pour que le mobile du crime soit enfin dévoilé.
D'une manière générale, le romancier contextualise ses récits à la faveur de descriptions très minutieuses de ses personnages et de l'environnement dans lequel ils évoluent. Ce style d'écriture didactique est récurrent et confère une intensité unique à tous ses romans.
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Ce n’était pas un surnom. La grosse fille ne l’avait pas fait exprès. Elle s’appelait réellement Aglaé depuis son baptême. Elle était très grosse, surtout du bas, déformée comme une femme de cinquante ou soixante ans qui vieillit gros et, par contraste, son visage n’en paraissait que plus enfantin, car Aglaé avait tout au plus vingt-six ans.
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[...] ... - "Vous vous souvenez de la question que je vous ai posée [,Ginette] ?" dit-il d'une voix neutre.

- Vous l'avez répétée assez de fois. Je n'aurais jamais cru que vous pouviez être aussi dur.

- De mon côté, je n'aurais pas cru que vous tenteriez de me cacher quelque chose.

- Je vous ai caché quelque chose, moi ?

- Je vous ai demandé pourquoi vous étiez venue ici, à Porquerolles, alors que le corps de Marcel était à Hyères.

- Je vous ai répondu.

- Vous m'avez menti.

- Je ne sais pas ce que vous voulez dire.

- Pourquoi ne pas m'avoir parlé du coup de téléphone ?

- Quel coup de téléphone ?

- Celui que Marcellin vous a donné la veille de sa mort.

- Je ne m'en souvenais pas.

- Du télégramme non plus ?" ... [...]
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il eut comme un pincement au cœur en la laissant toute seule, vieillie, anxieuse, dans la petite chambre où le soleil couchant pénétrait par la lucarne, mettant partout, sur le papier peint des murs et sur la courtepointe, du rose qui ressemblait au rose des fards.
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Vous verrez qu’on entretiendra le doute dans l’esprit des jurés. Les deux avocats se disputeront comme chien et chat, chacun blanchissant son client, chacun faisant porter toute la responsabilité sur le client de son confrère.
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Elle savait bien qu’elle n’aurait pas le dernier mot, que c’était elle qui avait tort. Comme ces ivrognes, à qui on ne donne que juste le nécessaire d’argent de poche, et qui essayent de tricher, qui quémandent un petit verre par-ci, par-là.
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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