Cet essai d'un ancien directeur de la Bibliothèque nationale de France a le mérite d'énoncer haut et fort ses opinions ; si on ne peut être d'accord avec toutes, certaines posent néanmoins de très sérieuses questions qui méritent le détour.
Parmi les thèmes abordés, la numérisation massive des documents entreprise par la BnF, en vue d'un accès en ligne via de nombreux programmes français ET européens dont les noms demeurent inconnus du grand public ; l'avance impressionnante prise par Google dans cette course à la numérisation ; le dilemme de l'accès des ressources et des contrats d'exclusivité ; le coût et les budgets accordés aux actions de ce type.
Cet ouvrage dresse donc de manière précise la politique de la BnF et celle des gouvernements quant à la numérisation du patrimoine français, les différents programmes européens auxquels cette politique se rattache, les options prises par les autres pays de l'Union européennes (contrats d'exclusivité avec de grands groupes), et enfin la nécessité d'un partenariat avec un acteur tel que Google pour accélérer le processus de numérisation, sans pour autant perdre l'accès au public.
Ce besoin urgent de négociations résonne sans cesse tout au long de l'essai, qui expose véritablement bien la situation et amène le lecteur à un questionnement sur les problématiques d'accès et de sauvegarde de l'information. Au-delà des avis exprimés avec lesquels on peut ou non être d'accord, une critique que l'on pourrait souligner est celle de l'ancienneté du texte : 2010 pour la dernière version ; vu les changements rapides des milieux informatiques et technologiques, on s'imagine que la situation actuelle a beaucoup évolué par rapport à celle de
Google et le nouveau monde.