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EAN : 9782264029690
295 pages
10-18 (16/11/1999)
3.5/5   45 notes
Résumé :
Résumé:
" Balades au paradis, superbement traduit et postfacé par Bernard Cohen, est de cette lignée de bouquins qui vous réconcilient avec la vie.
On y croise Duke Ellington à sa table du Hickory House, des apprentis James Dean en Mercury 48, des rombières en bigoudis fluo, vestales de barbecues, des vaqueros perdus de mescal. [...] Shepard a soigné son casting : passent les ombres de Spencer Tracy, Gary Cooper, Louis-Ferdinand Céline Voyage au bout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le 27 juillet disparaissait Sam Shepard. de cet homme je ne connaissais pas grand chose, juste quelques titres de film c'est tout.
Depuis peu j'ai gouté aux recueils de nouvelles, une littérature laissée de coté vu le peu de critique. J'ai donc découvert Sam Shepard et sa " balades au paradis".
A travers ses nouvelles l'écrivain nous fait découvrir l'Amérique profonde, loin de ces villes lumières comme New-York, Chicago ou Los Angeles.
On part dans cet Amérique des petites gens au détour d'un bar d'un motel ou encore d'un fast food.
Sam Shepard raconte à sa façon des tranches de vies comme un déssinateur il esquisse un portrait celle d'une Amérique blessée, moribonde.
Et je me suis laissé emporter; J'étais dans une " Chevy " modèle 57, une longue bande de bitume parsemée de nids de poules qui semble t'appeler, des paysages qui défilent avec en bande son un Johnny Cash au meilleur de sa forme.
C'est ça pour moi l'Amérique, le vide à perte de vue, les petites villes où le temps semble s'être arrêté, une bière dans un bar façon " Bagdad café", un vieux juke-box poussif qui s'essouffle sur un vieil air de country, dehors la chaleur nous rappelle à l'ordre, une vieille pompe Texaco rouillée, abandonné. On est loin des sentiers battus.
Ah !! le rêve, l'imagination quel luxe. On peut même d'un claquement de doigt se retrouver à coté de Tom Joad et de sa famille en route pour " les raisins de la colère".
Une balade pleine de poussière et de rencontre.
Sam Shepard l'a pris cette route le 27 juillet 2017, il a fait cette " balades au paradis".
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Moi, mon truc, c'est l'Amérique, celle avec de la poussière et de la bouse de vache. Celle où je peux prendre mon temps, pour vivre, pour respirer, pour contempler. Contempler les rives de cette rivière bouillonnante de truites arc-en-ciel. Contempler le corps de cette femme au petit jour dans la chambre d'un vieux motel au bord d'une route inachevée. Contempler ce verre de bourbon, couleur ambrée, fumée de tabac, posé sur le comptoir collant d'un bar au néon qui ne clignote plus de toutes ses lettres. Oui, mon truc c'est la contemplation. Et feuilleter quelques nouvelles de temps en temps, des histoires banales de vies inutiles et bancales. Se demander ce qu'est vraiment la vie, et si cette vie vaut le coup d'ouvrir une bonne bouteille de Tennessee Rye…

Sam est au paradis, j'ai donc sorti de mes étagères mes « Balades au Paradis », un recueil de nouvelles et de souvenirs. Des nouvelles, comme j'en ai déjà lu, de lui et d'autres, la température du Middle-West qui élève ma soif de lecture avec bourbon et bière en prime. Et puis, « à mi-chemin », Sam nous raconte des anecdotes, composées comme des nouvelles, sur son dernier tournage (j'avoue cette seconde partie est un peu moins emballante). Peu importe le film d'ailleurs, de toute façon un film avec Sam Shepard n'est finalement pas si mauvais, Sam décrit son univers, celui de Hollywood, avec une certaine forme de cynisme. Il se voit allouer une limousine avec chauffeur pour traverser le Texas par sa maison de production alors qu'il ne rêve que d'un vieux Ford pour soulever la poussière et crapahuter dans les nids-de-poule. Il se voit porter un peignoir d'un hôtel cinq étoiles, alors que finalement a-t-il vraiment besoin d'un peignoir pour boire un gin-tonic à la terrasse de sa chambre ? Sam, la simplicité même. Dans la vie, dans les écrits. Quelques bouteilles dans le mini-frigo, normal, suffisent pour en faire un grand acteur et un grand écrivain.

Et pendant que je conduis, cannette Huit-Six entre mes cuisses, que t'y poses ta main pour t'y abreuver aussi, la poussière de l'ouest donne soif baby, je sens cette odeur de ribs à des miles. Alléché par cette promesse, je ne dévie pas de ma route, les grillades pour un homme c'est sacré. Surtout avec un stetson et des santiags. Je ferme mon bouquin, j'ai faim, j'ai soif, lumières enfumées, quelques filles dansent entre les chaises, les hommes braillent, les coyotes hurlent, les filles transpirent. Saine transpiration de plaisir, plaisir des yeux, une serveuse rousse et pulpeuse me sert une bière fraîche et blonde, histoire de me faire patienter, les ribs comment à dorer, je reluque les filles aux sourires à la chevelure dorée, j'adore ces p'tits coins de paradis, éden du Middle-West.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Au 1/3 du livre, je stoppe ma lecture.
Une suite de nouvelles, très bien écrites, il faut en convenir.
C'est le 2ème livre de Sam Shepard que je lis (le 1er était A mi-chemin).
Et nouvelles après nouvelles, la lectrice que je suis s'épuise. Sam Shepard ne m'a pas emmenée au Paradis !
Chaque nouvelle est un moment de vie, chaque nouvelle est indépendante des autres. Pas vraiment de début, pas de fin, juste des instants relatés.
Je n'y trouve pas mon compte...
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Sur la couverture, son portrait : barbe de trois jours, menton virile, deux plis entre les sourcils. Est-ce que j'ai une gueule de contre-culture, semble-t-il dire. (heu, la contre-culture c'est les zadistes ?)
Quant aux nouvelles de ce recueil : le genre court lui réussit plutôt bien ! Planter le décor, croquer une situation. le sens du rythme et de l'ellipse. Souvent une situation incongrue, un personnage habité par l'intranquillité ; un type vulnérable, en décalage, qui se demande qu'est-ce que je fais ici ? Ca se passe souvent dans un décor de western, un paysage démesuré et hostile.

Ces nouvelles, je ne les lis pas d'une traite, je referme le livre, car l'auteur me laisse de l'espace, me pousse à imaginer une suite ou une motivation ou une raison d'être à ses créatures orphelines.

Extrait de la postface : « La brève mais fulgurante liaison [de Sam Shepard] avec Patti Smith, en 1971, deviendra un des épisodes mythiques de la contreculture US. Aujourd'hui encore, on fait circuler le poème que lui dédia la chanteuse rebelle [ ] : ‘That boy is evil / Too bad for parole / So bad his mama rolled im in a hole / and cut off all his fingers / and laid them in a finger bowl.' C'est un mauvais garçon, si méchant que sa mère lui a coupé les doigts, et les a mis dans un rince-doigts. » p 292 [ http://aprilfoolsdreamoflife.blogspot.fr/p/blog-page.html]

Extrait de la nouvelle Ballade au paradis : « Nous avons repris la route pour aller passer la nuit chez tante Mellie, à Cucamonga. Elle vivait près d'un vignoble abandonné, dans une de ces maisons en bardeaux construites jadis à la hâte pour les saisonniers mexicains. [ ] On est passé devant le drive-in Blue Sky, où ils donnaient Jailhouse Rock. Sur le fond violacé des montagnes, Elvis, démesuré, était en train de chanter silencieusement en balançant ses célèbres hanches. [ ] Tante Mellie était pompette, comme à son habitude. Elle ne s'est pas levée de son canapé en nous entendant arriver. » p63
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Sam Shepard fait partie de ces nombreux Américains qui vous réconcilient avec leur pays.Dans cet immense territoire bien des voix s'élèvent avec courage et talent pour décrire un autre Amérique,la leur et celle que j'aime tant.Shepard a tout fait.Bref passage dans le groupe folk-rock Holy Modal Rounders(période hippie),scénariste de Michelangelo Antonioni pour Zabriskie Point,un brin fumeux,de Wim Wenders pour Paris,Texas entre autres,et de Bob Dylan pour son unique réalisation Renaldo and Clara.Dramaturge(Fool for love,L'Ouest,le vrai) et lui-même metteur en scène occasionnel.Acteur sur des films pas toujours géniaux mais aussi sur L'étoffe des héros ou Les moissons du ciel il est aussi un nouvelliste très fin dont voici deux recueils en 10/18.

Balades au paradis se compose de textes pour la plupart courts et l'on y croise les ombres de Duke Ellington,Gary Cooper,Spencer Tracy sur un rythme un peu syncopé qui s'apparente au jazz et à la culture américaine avec ses cowboys égarés,ses motels interchangeables,ses miles d'autoroute et ses petits désespoirs ordinaires.Féru d'Europe comme pas mal d'intellos de là-bas Sam Shepard a intitulé une de ses nouvelles Un hommage à Céline.Dans le recueil suivant A mi-chemin l'une se nommera C'était pas Proust


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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
En 1890, à l'extrême limite des marches du Texas, le juge Roy Bean tomba éperdument amoureux d'une photographie de l'actrice britannique Lillie Langtry, connue dans le monde entier sous le nom de The Jersey Lily, « le lys du Jersey ». En ces contrées impitoyables, il y avait à vrai dire peu de femmes, sinon les dames peinturlurées qui écumaient les campements de toile abritant les ouvriers employés à la construction de la ligne ferroviaire Southern Pacific. Le long du Pecos et du Rio Grande, toutes les lois étaient allègrement bafouées, d'autant qu'il n'y avait pas de représentants de la justice avant Fort Stockton, à près de deux cents kilomètres de là. Les responsables du chemin de fer et les gardes-frontières, cherchant à tout prix un arbitre, nommèrent juge de paix un commerçant de Vinegaroon, ville de tentes apparues à la frontière. Roy Bean était un petit homme râblé et entêté, au regard quelque peu mélancolique, que sa pleine barbe blanche et son tempérament autocratique disposaient pleinement à cet emploi. Bientôt, tout ce qui sortait de sa bouche eut force de loi indiscutable à l'ouest du Pecos. Pour la faire régner, il conçut le plus terrible des châtiments : non la pendaison, mais le bannissement dans le vide immense qui encerclait ces hommes, sans arme, sans argent, sans bottes et, pire que tout le reste, sans cheval.
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Il faisait déjà sombre sur la route de dégagement quand il croisa une famille indienne dans une vieille Ford à plateau, avec sept ou huit gosses entassés à l'arrière. Deux garçons plus âgés se tenaient debout, accrochés au toit de l'habitacle, leurs longs cheveux noirs flottant dans le vent comme des ailes de corbeau. Le chauffeur avait l'air d'être leur grand-père. Il ne croisa pas d'autre voiture. Un éclair en nappe révéla des balles de foin bien alignées et un troupeau de vaches à cornes qui parurent soudain figées en pleine lumière du jour avant de disparaître dans l'obscurité. L'horizon plat s'illumina tout entier, palpitant d'or et d'argent, mains on n'entendait pas de tonnerre. Et il ne pleuvait pas. Il jeta un coup d'oeil dans son rétroviseur, regardant si les deux garçons s'étaient retournés pour l'observer, mais la fourgonnette avait déjà disparu. Quand ses yeux revinrent à la route, la bande blanche centrale avait disparu. Il eut l'impression d'être en train de tomber. Juste une seconde.
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En fait, il n'avait pas la moindre idée de la direction à prendre, de l'autoroute qu'il allait emprunter. C'était à pile ou face. Il essaya d'imaginer une destination : Lexington, El Paso, Boulder City... Rien ne venait, tout se confondait. Il chercha à s'imaginer là-bas. Quelque part. L'arrivée. Albuquerque, peut-être, Tucumcari. Il revit un café Denny's qui lui semblait familier, juste en face d'un terrain de jeux et d'une vieille gare. Mais il aurait été incapable de dire dans quelle ville tout cela existait, ni pourquoi il aurait eu la moindre raison de vouloir y retourner. Il pensa qu'il ferait mieux de brûler toutes ses cartes routières.
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Je suis un acteur maintenant, je le confesse. Je ne prends pas l'avion. Ces derniers temps, pas mal de boulots me sont passés sous le nez à cause de ce parti pris contre l'avion. En plus, je refuse de vivre à L.A. Je vis aussi loin de L.A. que possible. Je vis dans le Sud, pas le « Sud profond » mais assez au sud pour que les gens disent encore ribah pour river, et Brewick à la place de Buick. Je n'ai pas de fax, ni de messagerie vocale, ni de transfert d'appel sur téléphone de voiture, ni de traitement de texte. Je ne me suis jamais porté volontaire pour ce qu'ils appellent « événements promotionnels », terme dont la sonorité, à elle seule, me hérisse. Pour couronner le tout, je ne rajeunis pas précisément, j'ai le visage qui fout le camp, la plupart de mes dents du bas ont été emportées par la ruade d’un poulain au printemps 75, quant à celles du haut elles ont dramatiquement changé de couleur. L'une d’elles, d'ailleurs, est morte depuis aussi longtemps que mes souvenirs puissent remonter. Si l'on veut parler cartes sur table, je dois encore m'estimer heureux d'avoir toujours un agent, au point où j'en suis.
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Moi, mon truc, c'est le bain bouillant avec plein de bière bien mousseuse, les pépées à poil, une bonne bouteille de vin, un peu de téloche et, hop, au lit, au revoir tout le monde. Point. Je suis même pas un grand fana du sexe. Enfin, je veux dire, c'est bien, le sexe, je prétends pas le contraire, mais bon, je ferais pas des folies pour, comme certains. Je suis pas en chasse tout le temps. Je peux prendre du bon temps tout seul. Vous me suivez ? Je peux regarder. Oui, je suis capable de voir le potentiel fantastique qu'il y a dans un corps de femme sans avoir forcément à le posséder. En un sens, c'est encore plus excitant. L'image, la vue. Les nénés qui vous font saliver, tout ça... Alors ça, j'adore. Mais croyez pas, hein, j'en fais pas non plus une obsession, comme certains.
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Videos de Sam Shepard (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sam Shepard
A l'occasion de la sortie de son dernier roman, Une lune tatouée sur la main gauche, aux éditions Finitude, nous avons le plaisir de vous proposer une rencontre en compagnie de Rodolphe Barry qui poursuit son exploration de l'Amérique au travers de portraits saisissants. Après Raymond Carver et James Agee, c'est à Sam Shepard que la plume virtuose de Barry s'intéresse, et ça vaut le détour ! Discussion animée par Pascal Thuot. Réalisation: David Even
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