Ooooh bin !
Il parait que les jeunes ne savent pas qui était Gabin.
Moi si.
J'y vois un signe de l'avancée de l'âge.
Comme les premiers cheveux blancs, la vue qui baisse, le fait de connaître un acteur inconnu de la nouvelle génération, nous rappelle que tous les jours, on fait un petit pas vers la décrépitude, puis la tombe, puis l'oubli...
C'est comme ça, tant pis, tant mieux....
Revenons à Gabin. Né natif de Paris département de la Seine le 17 mai 1904, Jean Alexis Moncorgé de son vrai blaze, nait dans une famille de gens du spectacle, le jeune Gabin débute-un peu forcé par le daron- en 1922 aux "Folies bergères" où il pousse la chansonnette et lève la jambe.
Puis, il se lance dans le cinoche. Et attention, pas dans le navet, du lourd, du classique :"pépé le Moko", "la grande illusion", "Quai des brumes"...
Jean Gabin devient la "gueule d'amour" du cinéma français.
Arrive la guerre, alors que la France se déculotte et apprend l'allemand, Gabin s'expatrie aux Etats-Unis en 1941 parce qu'il refuse de tourner pour les boches.
Un p'tit tour par Hollywood, et il revient au pays dans la prestigieuse 2 ème Division Blindée de Leclerc, avec laquelle il ira jusqu'au "Nid d'aigle" d'Adolf.
Seulement voilà, le beau gosse est maintenant quadra, et il connaît une petite traversée du désert, en tournant des rôles de truand, d'entraineur de boxe (son tarin écrasé, est d'ailleurs le résultat d'un match de boxe datant de 1914).
Rien de très folichon, et puis en 1955 la rencontre qui fait date ; Gabin rencontre Michel Audiard, et trouve son second souffle.
Audiard lui écrit des dialogues sur mesures :"Le cave se rebiffe", "Mélodie en sous-sol", "Archimède le clochard", "un singe en hiver" ou encore "Le pacha".
Gabin retrouve le succès et les faveurs du public.
Hélas, la leucémie nous prive du "vieux" en 1976.
Ne cherchez pas sa tombe au Père Lachaise, il y fut incinéré, et ses cendres dispersées dans l'océan au large de Brest.
Voilà, qui était "le Dabe" jeunes blancs-becs !
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Les malfrats de Montmartre, Jean avait eu l'occasion de les observer du temps de sa jeunesse vagabonde. (...) On peut seulement dire que la vérité réaliste du personnage de Pépé [Pépé le Moko] prenait ses racines dans cette culture populaire qu'il avait acquise très jeune entre Pigalle et Barbès.
Cette "vérité" de Pépé était telle - et le manque de discernement d'une partie du public d'alors entre la représentation cinématographique et la "réalité" s'y ajoutant- qu'après Pépé le Moko, Jean fut assailli de propositions de la part de prostituées désireuses de "travailler" pour lui.
Avec Bernard Blier, Jean avait deux sujets de conversation qui dominaient nettement les autres, quand ils voulaient bien être sérieux : c'était le sport et la bouffe.
Jean avait une mémoire encyclopédique des évènements sportifs, notamment de ceux qui dataient de sa jeunesse. Cela donnait ce genre de conversation :
- Paris-Roubaix 1928, premier Leducq ! Deuxième Binda !...
Pour le faire marcher, Blier l'interrompait :
- A combien du premier ?
- Deux minutes quinze, monsieur ! répliquait Jean sans hésiter et sans qu'on sache d'ailleurs s'il bluffait ou pas.
Si Duvivier m'a appris ce qu'était la technique du cinéma, je dois à Jean Renoir d'avoir compris le métier d'acteur. Ça peut paraître étonnant que je dise ça, mais il m'a fait aimer les comédiens...
On dit qu'il est un grand directeur d'acteurs. Moi, "un directeur d'acteurs", je n'ai jamais su exactement ce que c'était. Lui non plus probablement. Ce que je sais, par contre, c'est que Renoir " comprend" les comédiens et surtout il les aime. Alors peut-être qu'un grand directeur d'acteurs, c'est ça.
- Quand j'avais quinze ou seize ans, si je ne suis pas devenu un voyou, je le dois à personne d'autre qu'à moi même!...A personne d'autre!
- Je n'ai pas été élevé... Je me suis élevé tout seul...
Enfant, adolescent ou adulte, Jean n'a jamais étalé ses sentiments profonds, notamment pas ceux qui le blessaient dans sa sensibilité ou dans son amour-propre.