Ahhhh
Terry Pratchett nous fait une agréable et émouvante leçon de transmission, de sagesse et d'éducation à travers son roman : Les ch'tits hommes libres.
Nous voici à la campagne, à suivre la petite Tiphaine Patraque âgée de neuf ans qui en sait tout un tas de choses sur la vie, à travers l'observation de ce qui se passe ici et qu'elle n'aurais pas apprit à la ville.
Tiphaine se pose plein de très bonnes questions sur l'éducation transmissent aux enfants par les livres, et l'oral, dont beaucoup de ces choses-là n'existent pas et n'existeront pas dans la réalité : comme le beau prince, la princesse à secourir, etc.
Elle est bien futée à ne pas croire bêtement à toutes ces histoires qu'on lui a dites, car elle réfléchit avec sa tête et avec les yeux qu'elle a ouverts, des qualités qui feront d'elle ce qu'elle a envie d'être plus tard, c'est-à-dire une sorcière. Pourquoi ? Car pour ne plus jamais que des gens se fassent avoir par des histoires infondées et protéger ceux trop fragile pour se protéger.
Pourquoi pas alors un avocat ? Non, l'argent les a corrompus et ils protègent des voleurs et assassins.
« Ceux-là qui peuvent doivent aider ceux-là qui peuvent pas. Et quelqu'un doit parler pour ceux-là qu'ont pas de voix. »
Mais pour l'heure, elle a pour mission de retrouver son petit frère, Vauchemin qui a été enlevé par une méchante reine elfe. La reine aime les enfants, mais elle ne sait pas s'en occuper, comme hélas beaucoup de personnes. Et même si Vauchemin est un fardeau pour Tiphaine et le reste de sa famille, ça reste son petit frère.
Hélas le royaume de la méchante reine elfe, est un monde ensorcelé par la magie des rêves et des cauchemars. Entre rêves et réalités la frontière entre les deux est parfois invisible, car tellement les rêves peuvent être réelles et qu'on aimerait que la réalité soit ce rêve qu'on rêve au fond de soi... et c'est là qu'on peut rester à s'y perdre, ou à s'y complaire.
La tâche sera ardue, mais heureusement, elle sera aidée par une leçon de la sorcière Miss Tique et de son familier : un crapaud. Sans oublier le peuple des ch'tits hommes libres les Nac mac Feegle : de furieux petits pictsies recouverts de tatouages bleus, bagarreurs et voleurs de quinze centimètres de haut doté d'une force incroyable pour leur taille et qui malgré cela ont des valeurs d'honnêtetés et une obéissance pour leur matriarche Kelta.
« Ni rwa ! Ni rinne ! Ni djeus ! Ni maets ! Fini de s'faire avwar ! »
Pas faciles la vie, surtout quand tout vous tombent dessus, et que personne ne vous y a préparé, et le pire c'est que beaucoup de gens comptent sur vous, alors que vous ne vous sentez pas qualifié pour le poste et que vous auriez tant voulu qu'on vous transmette ce qu'il faut savoir. Et à la fin peu de gens vous récompenseront à la hauteur de votre travail accompli. Mais intérieurement on y a appris des choses, et on sait qu'on y a fait le bien, et ça, c'est la plus grande joie.
Cette histoire m'a beaucoup touché. Comme la petite Tiphaine j'aurais aimé en savoir plus sur la famille, par l'échange, la communication. Hélas, souvent quand on a le temps en tant qu'enfant, on n'a pas les mots en nous pour s'exprimer. Mais en tant qu'enfant nous sommes là pour écouter, apprendre la sagesse des anciens, car c'est comme ça que doit se faire la transmission. Mais hélas les anciens n'ont pas souvent le temps à accorder ou alors nous étions encore trop petits pour eux qui étaient prêts, et quand on l'était, eux ont disparu. Et ça c'est bien triste. Et c'est en çà dans l'histoire qui m'a ému.