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EAN : 9782266129503
160 pages
Pocket (08/01/2004)
3.81/5   121 notes
Résumé :

" Ça y est. Je pars demain pour l'Amazonie. La Sachamama, le bout de jungle de Francisco, est aussi un centre d'études des méthodes de guérison héritées des cultures indiennes et précolombiennes. Moi je veux trouver mon " son ". Je veux te retrouver. C'est tout. Ce journal de bord d'une jeune femme, musicienne à Londres qui, sous le coup d'un deuil inconsolable, décide de suivre l'enseignement musclé d'un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Pour une fois qu'une "vraie" chaman ne tire aucun profit (hormis ses bouquins) des connaissances qu'elle a acquises des chamans traditionnels, qu'ils soient sud américains ou mongols, voilà que son premier livre n'est pas bien noté pour "cause de style".

Il ne faut pas se tromper : il n'a pas vocation d'oeuvre littéraire, en fait, contrairement à ce que certains ici semblent croire.

Elle témoigne simplement de ce qu'elle a vécu.
Dans un style qui est ce qu'il est, peut-être, mais en attendant, tout sonne vrai. Et pour connaître la difficulté qu'il y a à mettre en mots ce genre d'expériences, et bien moi, je salue l'effort de "mise en mots".
Car elle arrive quand même pas si mal à nous faire toucher du doigt son vécu de "simple humaine" face à des choses qu'on ne peut pas forcément conceptualiser, sa trouille, sa souffrance. Elle est tellement émouvante, Corine, dans ce livre...

Et dire tout cela, c'est quelque chose que de mon côté, je ne tenterai même pas...
Quand on lit ce genre de bouquin, c'est pas pour le style, c'est pas pour "l'histoire". C'est pour le fond.
C'est à lire avec les sensations, pas avec le cerveau.

Bref, un certain nombre de gens ici n'ont rien entendu/senti/vu, tant pis pour eux.
Je vous le dis, si vous écoutez/sentez/voyez "ailleurs", vous entendrez ce qu'il y a dans ce bouquin.
Moi, j'ai entendu, par une sorte d'effet "ricochet". Mais comme je n'ai pas de mots, ben je ne peux pas en parler, et de toute façon je ne dois pas en parler.
Pour l'instant...

Bref, à lire avec d'autres yeux.
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Bien qu'il constitue le premier volume des journaux d'apprentissage du chamanisme de Corine Sombrun, j'ai lu ce livre après Mon initiation chez les les chamanes, qui étrangement n'en fait pratiquement par référence. Dans ce premier volume, il est question d'une « initiation » au chamanisme d'une durée d'un mois dans l'Amazonie péruvienne ; dans le suivant, d'une année sur une période de trois ans auprès d'une chamane en Mongolie. La comparaison s'impose qui, me semble-t-il, joue un peu en défaveur de ce livre.
L'auteure, submergée par les tourments d'un deuil encore plus récent, part en Amazonie suite à la rencontre du peintre-chaman Francisco, dans une exposition de tableaux londonienne, qui lui lance le défi énigmatique de découvrir son propre son qui la guérira. Bien que chargée d'une mission musico-documentariste par la BBC, il est évident que ni elle ni le lecteur ne sommes dupes de la démarche de Francisco, qui consiste à attirer un certain public occidental, principalement féminin, en quête d'expériences « particulières », dans un stage de chamanisme à base de consommation intensive de la plante hallucinogène nommée « ayahuasca » assortie d'une diète de jeûne et de décoctions végétales diverses, dans les conditions de vie les plus spartiates imaginables au sein d'un village de huttes en construction, sans murs ni sanitaires, en pleine forêt tropicale, afin de sensibiliser ledit public aux richesses précieuses et fragiles de la flore amazonienne ainsi que de lui transmettre le savoir ancestral afférent. Ce savoir peut se définir chamanique, certes, parce qu'il possède d'abord des fins thérapeutiques, parce qu'il est organisé par une culture et une mythologie où les végétaux ont ou sont des esprits avec lesquels l'impétrant entre en communication, dont il retire des pouvoirs d'herméneutique des maladies et de leur guérison, à commencer par celle de soi, enfin parce que les substances absorbées provoquent la transe et des hallucinations. Mais il est évident, ne serait-ce qu'à cause de la durée brève et de la perspective transitoire de l'expérience, que cette « initiation » est, j'ose dire, « touristique » : l'intéressée en apprend relativement peu sur ce savoir ancestral, elle ne « diète » que trois plantes, n'apprend qu'un nombre infime de leurs chants, et ses soirées ayahuasca, presque dépourvues du cadre et des attributs des rites, se résument aux pénibles effets physiques du toxique (vomissements, coliques, tachycardies, tremblements), autant qu'à la féerie des visions induites, dont l'interprétation se réduit à un minimum folklorique.
Corine Sombrun, naturellement, est plus inexpérimentée face à cette première expérience, son don chamanique ne lui ayant pas encore été révélé (ou à peine, par Francisco, et de façon peu crédible) ; plus vulnérable sans doute, dans sa quête de communication avec le défunt aimé ; plus encline à se remémorer son enfance dans la brousse africaine pour en puiser quelques analogies. de plus, dans ce premier livre, et notamment dans la fantasmagorie de ses magnifiques descriptions de son expérience de la transe, qui font le principal charme de ce volume ainsi que du suivant, on ressent davantage l'attention prêtée à la musique, comme si la fibre de compositrice de l'auteure prévalait sur celle de chamane encore inconnue. À moins que ce ne soit la foison des bruits de la forêt amazonienne et des chants arboricoles des chamans américains qui surpassent le paysage sonore mongole, se résumant au tambour et à la guimbarde, seuls appâts sonores des esprits des steppes... Enfin, ce récit est beaucoup plus centré sur les ressentis de l'auteure, avec quelques descriptions principalement effrayantes d'une jungle inconfortable – pour se laver, pour faire ses besoins... – et à la faune terrifiante et dangereuse : tarentule, serpent nakanaka, moustiques porteurs du paludisme ; il manque complètement l'intimité de la cohabitation avec d'autres personnages, que l'on trouve dans l'opus suivant. de ce fait, Francisco, Ruperto et les trois autres impétrantes occidentales rencontrées sur place sont des personnages très secondaires et plutôt insaisissables.
En contrepartie, l'ironie et l'auto-dérisions sont beaucoup plus développées dans ce livre. Les particularités stylistiques tellement originales – entrées du journal avec « Extérieur » et « Intérieur (de moi) », phrases minimalistes, sauts de registres linguistiques, ponctuation surabondante à usage désinvolte et totalement rythmique – qui peuvent plaire ou déplaire mais sont indiscutablement un trait efficace pour la narration, sont peut-être encore plus marquées dans ce premier ouvrage.
Dans le style comme dans la trame (le rêve du chant diphonique), on sent ici une oeuvre et une biographie se déployer.
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Je ne l'ai pas vraiment lu, mais pas abandonné non plus. En fait, dès les premières pages, le style m'a paru insupportable et empêché d'adhérer pleinement à cette découverte des expériences chamaniques avec l'Ayahuasca. Je me suis surtout arrêté sur plusieurs passages, ceux des différentes cérémonies chamaniques, qui m'ont paru le plus intéressants. Ce livre m'a cependant donné véritablement envie de participer à ces différents rituels. A la Réunion, j'ai déjà consulté plusieurs chamanes et participé à des rituels. Mais pas le genre d'expériences extrêmes vécues par l'auteure. Cela me fait énormément penser à Castaneda. Toujours est-il que le néo-chamanisme est à la mode et mérite que l'on s'y arrête, au moins en complément des séances de méditation. Je suis convaincu que c'est une manière d'atteindre une autre vision du monde. Et Dieu sait qu'on en a tous besoin pour réussir à vivre dans notre société hyper-matérialiste.
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Dès les premières pages, j'ai été surprise par le style d'écriture: des "phrases" ultra courtes, sans virgules, souvent sans verbe et/ou sujet, avec des anglicismes et de l'argot par ci par là. Et aussi par le ton employé: sans concession, souvent blasé ou moqueur, et assez auto-suffisant. Sous couvert d'humour, elle s'écoute quand même beaucoup parler (et penser). L'auteur s'exprime comme elle pense, ça ressemble presque à un long télégramme.

J'ai trouvé que le discours sonnait très "hargne et arrogance adolescente", alors quelle ne fût pas ma surprise, après recherches, de constater que Corine Sombrun avait une quarantaine d'années lors de l'écriture de ce récit vécu... Page 126/127 par exemple, elle se met en scène dans une petite "fable" où elle n'hésite pas à parler d'elle comme d'une "jeune fille", qui + est "à la belle gueule" et "callipyge"! Enfin, c'est son cerveau qui est censé être callipyge mais j'ai du mal à imaginer...

Du coup, malgré le thème abordé qui m'intéressait beaucoup (le chamanisme), j'ai d'abord eu du mal à apprécier ma lecture. Je m'énervais toutes les 2 phrases, l'égotisme dont faisait preuve l'auteur me hérissant le poil. Il y a des exemples à la pelle: elle considère sa hutte comme une scène, "j'adore qu'on s'intéresse à mon cas", "la pro du son", "fierté d'un Robinson qui détourne les pièges de Mère Nature", "regard satisfait sur le produit de mon imagination", "y'a même pas quelqu'un pour admirer ma force mentale", "moi, que moi", etc...

L'auteur est en deuil au moment où elle vit ces événements, pourtant elle apparaît + arrogante que triste. Mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai perçu des fêlures dans cette carapace. Notamment lorsque elle nous dit avoir l'"ego en berne" d'être vue en position de faiblesse (à 4 pattes sur un pont/tronc, lorsqu'elle demande à se faire accompagner parce qu'elle a peur de rentrer seule à sa hutte dans le noir). Elle est loin d'avoir autant confiance en elle que ce qu'elle laisse paraître, mais elle est dans la résistance, dans le déni, pleine de blocages face à ce qu'elle affronte.

Et c'est là que l'intérêt culturel et documentaire du récit se mêle, grâce à l'ayahuasca, à la métamorphose de l'auteur, telle un papillon qui sort de sa chrysalide. le fait qu'elle soit à ce moment de sa vie totalement étrangère au milieu du chamanisme fait que ses réactions ne sont pas biaisées par des idées préconçues. A la fin du livre, on voit clairement qu'elle a changé, elle s'est révélée grâce aux enseignements tirés des visions. Elle a trouvé la paix intérieure et cela se ressent dans son comportement vis-à-vis d'elle-même et des autres. "La peur d'être jugée avait disparue", et avec elle toute la peine, la méfiance et même la haine qu'elle portait en elle. Corine Sombrun presque mégalo à son arrivée à Sachamama déclare en toute simplicité dans les dernières pages: "et j'évite mon nombril (...) Arrivée à la hutte-cantine. Non triomphale. Je réalise qu'il n'y a aucune fierté en moi. Ce n'est pas cet ego qui a été nourri." On ne dirait pas que c'est la même personne qu'au début du livre qui parle ainsi.

C'est énorme, c'est + qu'une évolution, c'est une révélation. Et cette aventure n'a été que le début des grands bouleversements et du renouveau pour elle, sachant qu'elle a ensuite (et malgré elle) suivi un apprentissage de chaman en Mongolie qui l'aura définitivement faite autre. Vraie. Belle. Vivante.

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Et voici un livre de plus qui confirme une vérité bien connue : à notre époque, tout le monde veut devenir écrivain. En tant que sujet, tout ira bien, mais le moyen le plus simple est de traiter des documents biographiques. Avez-vous été maltraité dans votre enfance ? Avez-vous pris de la drogue ? Vos parents étaient-ils des immigrants? Abordez donc l'écriture d'un best-seller de plus!

Voici le livre de Sombrun qui est exactement de ce genre. En fait, l'auteure est musicienne et pas du tout écrivaine. Mais chaque personne qui se respecte est maintenant obligée de publier un livre. Notre Corinne, sans la moindre hésitation, décrit son expérience de «purification» qui consistait à prendre des substances hallucinogènes quelque part dans un endroit perdu de l'Amazonie (l'endroit n'est pas précisé). Certains gangs de pseudo-chamans gagnent de l'argent sur des Européens et des Américains crédules, tout en les empoisonnant. Ainsi, Corinne a eu une dose excessive d'ayahuasca (c'est l'hallucinogène dont il est principalement question dans le récit), elle a donc presque donné son âme à Dieu! Cependant des démons bizarres ont commencé à lui apparaître, et dès que la drogue a cessé d'agir (après plusieurs réceptions), les chamans-organisateurs de ce "trip" lui ont annoncé que le travail était terminé et que Corinne pouvait plier bagage.

Oh, cette pensée magique est bien drôle! Je n'ai rien contre la formule que Corinne a déduite à la fin du livre : on dirait que certaines choses ne peuvent pas être comprises par la raison et ne peuvent être acquises qu'avec l'aide de sentiments et d'intuition. Ok, mais pourquoi alors, dans ce cas, cette compréhension intuitive est-elle réalisée par attaque chimique au cerveau et aux organes sensoriels? Après tout, c'est de la pure matérialité.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Excipit :
« Le rouleau d'écorce est là, dans mes mains. Je déroule. J'ouvre. Je découvre...
Le serpent, le cercle, le chullashakicaspi, l'ayahuasca, la terre et Toi. Toi dans la terre. Sous le cercle. Toi la terre. En moi. Entre deux pensées. C'est ça. Rendez-vous dans cet espace qui s'amuse. Là où on n'a plus mal de ce qui brûle encore. Je le sais maintenant. Cette brûlure, c'était ta lumière. C'est toi qui vis. Ta marque. Ta musique. Elle est joyeuse. Et moi aussi. Maintenant.
Je pose le rouleau. Il se ferme. Première photo de toi dans cet ailleurs. »
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«Ça y est. Je pars demain pour l'Amazonie. La Sachamama, le bout de jungle de Francisco, est aussi un centre d'études des méthodes de guérison héritées des cultures indiennes et précolombiennes. Moi je veux trouver mon "son". Je veux te retrouver. C'est tout. »
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Francisco trempe la shacapa dans le parfum. Il allume un mapatcho, aspire la fumée, me la souffle dessus à des endroits bien précis : crâne, poitrine, haut du dos, dans les mains. Puis il commence à chanter en battant un rythme avec la shacapa imprégnée de parfum. L'odeur se répand tout autour de moi. Ivresse.
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Le jour où tu m'as quitté j'étais française.Et compositeur.Alors j'ai pris le train.Sous la mer.Pour engloutir mes rêves.
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« C'est un effet auditif incroyable. Que je retrouve dans les chants de Ruperto. Un peu comme si on flottait dans un espace qui n'est pas mesuré, un espace dans lequel on se mettrait à ressentir la musique non plus de façon linéaire, mais dans une épaisseur. Épaisseur créée par l'effet d'un déséquilibre à la fois rythmique et métrique qui donne à l'auditeur l'impression d'une tension, l'impression que l'espace-temps se gonfle et se dégonfle. Pour que la musique respire ! » (p. 120)
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