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EAN : 9782253133933
224 pages
Le Livre de Poche (16/06/2010)
3.75/5   26 notes
Résumé :
Une femme âgée revient dans son village après quarante ans d'absence. Lassée de la vie, elle y cherche asile et sécurité. Quand elle se rend chez son frère Robert qui avait repris le commerce de vin paternel, elle le retrouve pendu. En fait de paix, Jeanne Martineau découvre une famille à la dérive.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai lu ce roman de Georges Simenon pour la première fois en juin 1974, il y a presque un demi-siècle. C'est un article de Raphaël Duboisdenghien dans la revue "Traces" des Presses universitaires de Liège en date du 21 mai dernier qui m'a incité à le relire.
Il y est question de "l'épreuve de la honte" dans l'oeuvre de Simenon, un mot récurrent dans "Tante Jeanne" paru initialement en 1951.

C'est par un temps de canicule que Jeanne Lauer, née Martineau, 57 ans, rentre à son lieu de naissance et d'adolescence près de Poitiers, au bout de 36 ans d'absence passés en Amérique latine, le Caire et Istanbul.

Elle est veuve depuis 15 ans et "fatiguée à mourir". Jeanne a, par ailleurs honte de son retour et s'installe à l'Hôtel de l'Anneau d'Or.

Le lendemain matin, elle se rend à sa maison natale et y découvre que son frère Robert, négociant en vins en gros, vient de se pendre au grenier, laissant un message d'un seul mot : "Pardon".

Dans le branle-bas qui suit, sa belle-soeur Louise l'accuse d'être responsable de la mort de son mari et de spéculer sur son héritage.

Ne vous attendez pas à l'apparition de Jules Maigret ou d'un autre commissaire, "Tante Jeanne" n'est nullement une histoire policière, mais une étude impitoyable de moeurs.

La "grosse femme à visage lunaire", qu'est devenue Jeanne, y fera figure de catalyseur d'une famille en pleine déchéance.
En dépit de sa grande fatigue et d'une crise aiguë d'hydropisie qui l'immobilise physiquement, Jeanne réussit en effet à mettre de l'ordre dans la maison, dans les esprits et les âmes des membres de cette famille en débandade, dont elle vient à peine de faire la connaissance.

Comme soulevé dans l'article précité : "Tous les personnages de premier plan sont honteux. Pour des raisons différentes. Et la plupart font honte à d'autres. Sauf tante Jeanne qui rompt la chaîne de la honte. Et ce faisant, échappe elle-même au sentiment qui la poignait."

Je suis content d'avoir relu ce relativement court roman de Georges Simenon, qui par son approche psychologique et son énorme talent de conteur, confirme l'immense succès qu'a connu et connaît toujours son oeuvre riche et variée.
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Roman de moeurs plus qu'un récit à suspens ou policier (comme le sont d'ailleurs la plupart des "romans durs" de Simenon, je le découvre à chacune de me lectures).
Si on pouvait encore entrevoir une légère forme de suspens dans "Les demoiselles de Concarneau" (le dernier Simenon qu'il m'ait été donné de lire), il n'y a absolument plus de "whodunit" dans "Tante Jeanne" ; il s'agit plus d'un drame familial en intérieurs dont les descriptions psychologiques distillent les infos au compte-goutte, en crescendo. On dirait presque du Mauriac, la plume académique en moins (ce qui n'est pas un reproche, car le style de Simenon n'est absolument pas en reste).

Tout le récit est restitué du point de vue de cette Jeanne dont le retour inopiné au village amorce le déclenchement d'une série de disgrâces qui s'abattent sur la maisonnée qu'elle retrouve après une absence de près de 20 années : petits secrets familiaux honteux, choix de vie hâtifs ou imposés, actes intéressés, toutes les mesquineries humaines sont subtilement passées au crible à travers ce petit roman, comme l'auteur sait si bien le faire. Avec en supplément, un beau personnage féminin que l'auteur ne ménage absolument pas, faite d'une grande force de caractère et de faiblesses trop humaines, pétri de bonne volonté et de défauts.
Pas le meilleur des Simenon lu jusqu'ici, mais néanmoins agréable à lire.
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Reçu dans le cadre d'une opération de Masse critique concernant des livres électroniques, je me suis régalée avec la lecture de ce roman de Georges Simenon.
Jeanne, âgée, revient dans son village natal, dont on comprend qu'elle en est partie très jeune en mauvais termes avec sa famille.
Pour ne pas déranger, et prendre ses marques, elle choisit de prendre une chambre à l'hôtel, où elle reconnait la serveuse, une amie d'école
Celle-ci la met au courant des dernières nouvelles familiales ...
Et au matin ...
Je ne dévoilerai pas la suite :)
mais on découvre dans ce roman toute la finesse et la justesse des analyses psychologiques de l'auteur (qui permirent au commissaire Maigret de résoudre tant d'enquêtes)
En bref, un excellent roman qui m'a donné envie de relire cet auteur
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Jeanne revient dans son village natal, Pont-St-Jean, près de Poitiers, après 40 ans d'absence. Elle a quitté la maison familiale le jour de sa majorité, n'a plus donné de nouvelles et a vécu en Amérique du sud, en Egypte.
Quand elle arrive dans la grande maison familiale où demeure son frère, négociant en vin, on le découvre pendu ! La famille est complètement à la dérive et ce n'est pas le suicide qui en est la cause. Personne ne semble aller bien, ni la belle-soeur de Jeanne, ni les enfants. Jeanne décide de tout prendre en main…
Un roman qui donne l'occasion à Simenon de donner la 1ère place à une femme. Ce n'est pas si fréquent. « Tante Jeanne » qui, comme l'auteur, n'est jamais dans le jugement … J'ai aussi été sensible au cadre : la maison semble primordiale pour Jeanne qui tient à ce qu'elle soit impeccable, accueillante. C'est la condition première pour que chacun retrouve son calme et le plaisir de vivre.
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Publié en 1951, ce roman n'est malgré son âge absolument pas dépassé. Pas question ici de crime mystérieux ni de meurtre sauvage, mais plutôt une fine analyse de la vie chaotique et des moeurs d'une famille autrefois prospère et maintenant au bord de l'implosion. Siménon nous régale avec ce roman dramatique et prenant.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des gens qui réussissent et des gens qui ratent. Il y en a qui montent et d’autres qui descendent. Le petit couple, en face, qui vient de reprendre l’Anneau d’Or, est en train de monter. Le gamin était garçon de café et sa femme est la fille de pauvres Italiens. Dans dix ans, ils auront acheté deux ou trois maisons en ville ou des fermes à la campagne. Si ce n’était pas un peu trop tôt, ce seraient des acquéreurs pour cet immeuble, dont ils feraient probablement une annexe à leur hôtel.
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À quatorze ans, je connaissais tous les mots qu’on n’a pas le droit de prononcer, et je savais ce qu’ils voulaient dire, cependant qu’à la maison on me croyait toute innocente. Cela me faisait assez enrager de voir mes frères se cacher dans les coins pour chuchoter entre eux et éclater de rire sans vouloir me dire de quoi ils riaient.
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Il est possible, n’est-ce pas, qu’un homme qui attente à sa propre vie ne soit pas, à la minute précise où il agit, sain de corps et d’esprit ; auquel cas l’Eglise se montre compréhensive. Même dans le cas contraire, pour autant que le décès n’ait pas suivi immédiatement le geste, – et quelques secondes suffisent – la contrition pleine et entière a eu le temps d’intervenir.
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Et, moi, je n’ai jamais aimé. Je ne sais même pas si j’en ai jamais eu l’envie. En tout cas, je n’en serais plus capable. Les hommes me dégoûtent et quelquefois, quand je suis avec eux, j’ai la sensation de me venger. Ce n’est pas vrai, évidemment. Je ne venge rien du tout. Je me cherche des excuses.
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Ce n’est pas du vin qu’elle boit, c’est du cognac et de l’armagnac. Ma belle-mère avait des cachettes, aussi. Elle, c’était de l’argent qu’elle y mettait, à l’insu de son mari et de ses enfants.
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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