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EAN : 9782714450838
480 pages
Belfond (23/08/2012)
3.32/5   42 notes
Résumé :
Quand une petite domestique mexicaine sans papiers fait dérailler la belle machine américaine...
Dans la veine du Bûcher des vanités de Tom Wolfe ou de La Gifle de Christos Tsiolkas, un roman coup de poing, une dénonciation sans ambages des pires travers d'une société bien-pensante et une vision de Los Angeles très loin des clichés hollywoodiens.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Sola.
Seule, Araceli Ramírez, Mexicaine, immigrée aux USA, pas loin de Los Angeles.
Seule, lors ses activités quotidiennes de femme de ménage dans une superbe maison avec vue sur l'Océan.
Seule et sans papiers, mais payée toutes les semaines.
Seule, lorsque ses patrons, après une violente dispute, abandonnent, chacun de leur côté et sans se concerter, le domicile conjugal pour quelques jours. La mère prend le bébé avec elle, laissant les 2 garçons de 11 et 8 ans à la maison.
Seule pour continuer à tenir la maison, seule pour s'occuper des 2 garçons. Seule, seule, seule...
Après 2 jours de silence total de la part de ses maitres, et ne sachant pas si ceux-ci vont revenir un jour, elle décide de prendre le taureau par les cornes et d'emmener les enfants chez leur grand-père.
Mais le hic, c'est qu'elle ne sait pas où il habite ! Elle s'en va donc à l'aventure, sur base d'une vieille photo.

Et nous voilà partis avec elle, la Mexicana sola, fière et dévouée, responsable et attentive, même si les enfants, elle n'aime pas trop ça.
Une cavale ? Non, une recherche, mais aussi une plongée totale dans un monde nouveau, du moins pour les garçons. Eux qui ne connaissent que l'univers aseptisé de leur quartier clôturé et surveillé, les écoles privées, une mère aux petits soins pour eux, tenant absolument à développer leur intelligence et leur créativité, ils vont côtoyer la communauté des immigrés latinos, dont les enfants « sont une promesse resplendissante, mais sont aussi pauvres et dénués de promesses ».
Car dans ce grand pays démocratique, les immigrés n'ont pas la même valeur que les autochtones. « Les 2 langues, l'espagnol et l'anglais, ne font pas le même poids ».

C'est une plongée dans un monde nouveau pour moi aussi !
Détrompez-vous : je n'ai jamais habité dans une maison luxueuse, je n'ai jamais fréquenté d'école privée, je n'ai jamais eu de nounou mexicaine, mais là, j'ai fait la connaissance d'une réalité sociale que je n'avais jamais vraiment soupesée. Oui, la plupart des « Norteamericanos » veulent chasser les immigrés mexicains, ils ne les emploient qu'à des tâches subalternes et très mal payées et saisissent la moindre occasion pour clamer leur méfiance et jusqu'à leur haine profonde. Jamais je n'avais imaginé une réalité sociale aussi crue. Oui, je sais, je suis assez naïve et je crois en l'être humain...

La cavale de la Mexicana suivie de sa descente en apnée dans les eaux troubles de l'appareil judiciaire sera suivie par les médias au pouvoir stupéfiant. Là encore, ma naïveté a été mise à mal, je peux vous le dire !

Roman sociologique et psychologique, à travers une femme qui ne se laisse pas faire.
Una mujer sola. Estupenda.
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Dès les premières pages de Printemps barbares, j'ai eu la sensation de retrouver le style de Jonathan Franzen que j'avais expérimenté avec Les corrections, un style qui décortique la vie quotidienne des américains, de manière quasiment chirurgicale, un style fait de longues phrases descriptives mais parfaitement maîtrisées, de longues digressions et réflexions des personnages quant à leur vie, leur univers, leur quotidien. Là où Hector Tobar se démarque de son concitoyen, c'est en nous proposant une véritable intrigue au sein du portrait qu'il dresse de la société américaine contemporaine. Et j'avoue que c'est grâce à cette intrigue que j'ai réussi à me plonger dans l'histoire, à m'attacher en quelque sorte aux différents personnages et à poursuivre ma lecture.

Grâce à l'intrigue qui se met en place, Hector Tobar nous embarque dans une visite de Los Angeles et de ses différents quartiers, des plus huppés aux ponts qui servent d'abris aux cartons des SDF. Il laisse entrevoir une société où les extrêmes se côtoient sans se voir, une société marquée par les conséquences de la crise économique, une société qui vit encore beaucoup sur l'apparence et les convenances. Il nous montre aussi les relations entre ces Américains qui se veulent "de souche" et ces immigrés mexicains qui leur offrent le loisir de se sentir supérieurs. Il pointe du doigt le racisme ordinaire de ces gens qui estiment que l'Amérique va à sa perte à cause de ses immigrés, immigrés qui paradoxalement constituent la base de toute la population des États-Unis...

Grâce à l'histoire d'une domestique livrée à elle-même et qui verra ses actes détournés, Hector Tobar brosse le portrait de l'Amérique d'aujourd'hui, une Amérique dans laquelle le rêve n'est sans doute plus le même, une Amérique qui revoit ses prétentions à la baisse mais n'en demeure pas moins l'idéal de tous ces hommes et femmes qui risquent leur vie à la frontière pour quitter leur Mexique natal à la recherche d'une vie meilleure.
Un livre intéressant pour qui apprécie la littérature américaine contemporaine.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Contrairement à Gridou, j'ai continué ma lecture au delà de la page 150 malgré mon ennui mortel. Et c'est autour de ces pages que j'ai commencé à trouver un peu de suspense, sinon d'intérêt.
Bon, l'histoire pourrait être intéressante, si on veut faire plaisir aux critiques journaux. C'est vrai que l'auteur fait une peinture détaillée des milieux mexicains de la Floride. Cependant j'ai eu l'impression de lire un livre écrit par un ado ou une ado. La bonne mexicaine a des comportements qui paraissent peu vraisemblables mais qui permettent de compliquer l'intrigue à souhait, le fils de 11 ans de l'employeur nord-américain a un niveau de lecture d'un garçon de 18 ans (dixit la psy), le routier de 40 ans tombe amoureux dès le premier coup d'oeil.. Sans compter tous les détails frivoles ou futiles donnés à l'occasion du portrait d'untel ou d'untel, les métaphores tirées par les cheveux..

Bref, j'ai bien suivi l'intrigue jusqu'au bout, mais en sautant pas mal de lignes et avec une nette impression de lire un roman de gare assez mal écrit. Mais ce n'est que mon avis d'amateur.
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Impression mitigée sur ce roman. le début est bien. Nous sommes dans une banlieue huppée de Los Angeles, au coeur d'une famille d'américains aisés. le père, Scott, est programmeur informatique, la mère, Maureen, travaille à temps partiel et s'occupe de sa belle maison et de ses 3 enfants. Il y a un beau jardin exotique, une piscine, un espace avec de la pelouse et des domestiques issus de l'immigration mexicaine. Mais la crise est passée par là, il faut se séparer du domestique et de la cuisinière, ne reste plus qu'Araceli qui, outre le ménage et la cuisine, doit aussi garder les enfants.
Suite à un désaccord concernant des dépenses, le couple se dispute violemment et chacun part de son côté faire le point. Maureen prend le bébé Samantha avec elle. Scott, lui, part seul. Les deux garçons de 11 et 8 ans sont donc laissés aux bons soins de la domestique qui panique et n'y comprend rien, les deux parents étant injoignables. Elle décide alors de les amener chez leur grand père qui vivait dans un autre quartier lointain de Los Angeles, mal famé. Et l'aventure commence pour eux, ils vont traverser des quartiers délabrés, croiser des SDF, rencontrer des immigrés...
Lorsque les parents rentrent à la maison, ils constatent que leurs fils ont disparu et accusent alors Araceli de les avoir enlevés.
La situation se retourne alors contre elle, elle n'a pas de papiers. Il y aura procès , intervention des médias ...
Ce roman en dit beaucoup sur les diversités ethniques aux Etats-Unis, les injustices sociales....
Intéressant mais trop de descriptions et digressions.
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Si les critiques presse sont très enthousiastes concernant ce roman, les blogueuses le sont moins. Et c'est vrai que ce roman est très lent et qu'on y ressent de l'ennui. C'est d'autant plus dommage qu'il est très réussi sur certains points, notamment dans la manière dont est décrite Los Angeles qui est un personnage à part entière de ce roman mais aussi l'évolution et la vie des divers clans qui la composent. Scott et Maureen font partie des riches ouverts d'esprit ou qui se considérent comme tels:

Dans le cercle des amis de Scott et Maureen, tout sujet évoquant l'ethnicité frisait l'impolitesse. Ils étaient nombreux à avoir des enfants métissés et tous se considéraient comme culturellement très avancés.

Araceli, elle, fait partie de ces mexicaines qui perdent leur identité en enfilant leur costume de bonne, costume réel pour Araceli mais symbolique pour ses comarades car elle est la seule à le porter réellement:

Elle ne portait probablement son uniforme que pour cet instant précis où elle pourrait mettre ses vêtements à elle, un caleçon ou un jean qui la transformerait en cette Araceli qui avait jadis hanté les galeries et les clubs de Condesa, de Roma et autres quartiers de Mexico.

Car Araceli est en fait une artiste qui peint en cachette, ce que ces employeurs ne découvriront qu'après son départ. Très satisfaits de son travail, ceux-ci ne lui posent jamais de questions et ne lui communiquent pas non plus les informations importantes, comme la grossesse de Maureen. Héctor Tobar lève aussi le tabou qui consiste à ne pas dire de mal de la famille restée au Mexique. Les domestiques mexicaines sont ici décrites comme des vaches à lait dont abusent ceux restés au pays.

Lorsque Araceli part à la recherche du grand-père, elle découvre une partie de Los Angeles qu'elle ne connaissait pas et l'auteur décrit très bien le passage du temps, la décrépitude qui s'installe et les différentes ethnies qui se succèdent à cet endroit, le fait qu'après les émeutes, les afro-américians aient laissé le quartier aux mexicains. Les enfants aisés rencontrent alors un enfant à qui ont demande de remplir des tâches, ce qui leur fait penser que ce garçon ne peut être qu'un esclave. le regard de ces deux garçons sur leur aventure est le souffle de légéreté et d'humour du roman. le moment où Scott, Maureen et le grand-père peinent à accomplir les tâches habituellement réalisée par la seule Araceli est drôle mais terriblement sarcastique. Les médias, les groupes de pression anti-immigration sont sévèrement critiqués, ce sont eux qui font de cette hsitoire une affaire qui prend des proportions démesurées.

Mon avis n'est donc pas aussi enthousiaste que j'aurais aimé qu'il fut. Je pense cependant que ce roman dépeint magnifiquement Los Angeles et les communautés qui s'y côtoient. Il y manque juste une petite flamme.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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critiques presse (2)
Lexpress
07 décembre 2012
L'écrivain signe une épopée à la Tom Wolfe, saisissant à point un contexte social explosif.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
09 octobre 2012
Soutenu par un regard d’une rare acuité, sans concession pour la société américaine contemporaine, porté par une verve corrosive et enlevée, "Printemps barbare" est une œuvre qui dénonce le sort des immigrés latinos, ces esclaves d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Comment ne pas s'ennuyer avec de telles pages:

En face de chez les Torres-Thompson, il y avait la famille Smith-Marshall dont les deux garçons avaient à peu près le même âge que Brandon et Keenan , mais qui étaient soumis à un tel traitement médicamenteux à cause de leur agressivité et de leur bizarrerie globale que Maureen tremblait chaque fois qu'elle se rappelait le jour où elle était entrée dans leur maison. « Il y a quelque chose de nocif dans cette famille », avait-elle dit à son mari. « La mère est dans un état où l'on n 'arrive qu'à l'aide de comprimés aux jolies couleurs pastel.” De manière générale, Maureen ne supportait l'indéniable superficialité des habitants des Laguna Rancho Estates, la mode de la chirurgie esthétique qui s'était emparée de ce lieu avec autant de force que jadis celle des vérandas au sol en gazon artificiel avait balayé le quartier de la petite ville du Missouri où elle avait grandi. Ses rencontres avec les femmes remodelées des Laguna Rancho Estates lui donnaient tellement conscience de son look de femme mûre que, après avoir donné naissance à trois enfants par des méthodes naturelles (hormis les péridurales, bien entendu ), elle avait brièvement songé à se faire retendre le ventre. Mais, au bout du compte, elle avait repoussé l'idée de soumettre les imperfections de son abdomen à la lame d'un chirurgien: elle n'allait pas devenir une de ces Californiennes siliconées dont les gens, chez elle, se moqueraient. L'immobilier haut de gamme dans un nouveau quartier attirait le genre d'individus qui pouvaient masquer leurs incertitudes par de l'argent - définition que Maureen s'appliquait à elle-même lors de rares moments de lucidité. La différence, c'était qu’ 'elle ne se sentait pas trop mal quand elle voyait dans le miroir une version d'elle légèrement plus âgée que celle qui subsistait dans sa mémoire, quand elle découvrait ici et là une mèche argentée dans la vague rousse de sa chevelure ou quand elle s’apercevait qu’une patte-d’oie progressait à partir de très légers plis au coin de ses yeux – étrange mutation gaélique suggérant des plissements du visage répétés face à la puissante brise venue de l’Atlantique. Elle préférait avoir un air riche d’expérience et distingué plutôt que la mine récurée et lessivée que produisait une intervention de trop sur les paupières et les joues.

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Elle se demanda si elle devait révéler au ségnor Scott le secret qui faisait rugir la tondeuse. Quand on tournait un certain bouton situé sur un coté du moteur, le démarrage de la machine devenait aussi facile que tirer d'un pull, un fil défait.
Elle avait vu Pepe jouer avec ce bouton à plusieurs reprises.
Mais non, elle décida de laisser el ségnor Scott le trouver tout seul.
Scott Torres s'était séparé de Pepe et de ses solides muscles de jardinier : que cette lutte contre la machine soit sa punition.
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Quand on voit ses enfants dormir , on saisit pleinement la gloire et la beauté d'être mère; on se tient là, debout,fière et en éveil , face à leurs besoins muets, face à leur pureté et leur vulnérabilité.

Samantha , tu est venue dans ce monde pour rendre la vie de ta mère plus belle et plus féminine , mais tu l'as également rendue infiniment plus compliquée.
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