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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782253115502
220 pages
Le Livre de Poche (25/10/2005)
3.99/5   447 notes
Résumé :
Une bière, une putain. Bukowski, sans le savoir, bâtit sa légende. Cette litanie de boulots minables, de chambres sordides, d'étreintes glauques, de souleries mornes, de bagarres d'ivrognes, de vexations, de rigolades sera la matière inépuisable d'une œuvre qui, avec sa vitalité consolante, sa folle énergie, ira jusqu'à brancher Hollywood.
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"Baby, j'lui ai dit, j'suis un génie, mais il n'y a que moi qui le sais." Mais pas du tout, Charles !

Un livre étonnant ! D'une construction réfléchie au millimètre, rien n'est laissé au hasard et c'est absolument brillant. J'ai adoré cette minutie qui se découvre au fil des épisodes nonobstant des péripéties rocambolesques et un personnage qui flotte dans des vapeurs d'alcools, d'un job à un autre et d'une paire de jambes à une autre (féminines les jambes, exclusivement ; c'est peut-être son seul blocage sexuel). Pour le reste il navigue au gré des vents -qui lui sont souvent bien contraires- mais la démonstration, elle, est implacable. C'est pas une vie factotum.

J'ai vu une destruction sociale décrite par Charles Bukowski, celle du monde de l'entreprise et plus particulièrement celle des salariés, embauchés précaires pour des petits boulots, des paumés ; mais aussi des vilénies entre individus dans le monde du travail, de ce qui gravite autour et dans l'entreprise, et de la petitesse de l'existence.

Il y a une sensibilité très touchante qui se dégage de l'écriture. Dès qu'il parle d'amour, de la vie, il s'enflamme.

"Si j'étais un homme, j'ai pensé, j'la violerais, j'lui mettrais le feu dans la culotte, j'lobligerais à me suivre de par le vaste monde, je ferais monter des larmes dans ses yeux avec mes lettres d'amour écrites sur du papier de soie rouge." C'est tellement beau... Ah ! "Chinaski, le grand amant."

Mais c'est aussi Chinaski le réaliste qui est décrit. Celui qui voit au-delà des apparences. J'ai eu le sentiment que la poussière crasse qui l'entourait -plus que la soie rouge- l'attristait au plus haut point, à telle enseigne qu'il préférait dégueuler le matin de la bile vinée, tellement épuisé par ces tonnes de conneries qu'on nous fait avaler à longueur de journée (le mythe de l'écrivain affamé qui se sublime ainsi, du travail épanouissant, voire passionnant... ben ça dépend de quoi on parle, parce que récurer des chiottes toute une nuit.. ) Warff ! "L'enfer hurle de rire". Je suis d'accord avec Chinaski quand il répond "Pourquoi ne pas respecter la vie ?" C'est la vie qui est au coeur de l'écrit : "Franchement la vie me faisait horreur, tout ce qu'un homme devait faire pour avoir de la bouffe, un pieu et des fringues" et Bukowski la connaissait bien. Un grand coup de coeur pour ce livre qui ne laisse pas indifférent parce qu'il parle, selon moi, vrai.

"D'accord, j'avais pas beaucoup d'ambition, mais il devrait y avoir une place pour les gens sans ambition, j'veux dire une meilleure place que celle qu'on leur réserve d'habitude."

"Comment diable un mec peut-il apprécier d'être réveillé à 6h30 par un réveil, de bondir de son lit, s'habiller, ingurgiter un petit déjeuner, chier, pisser, se brosser les dents et les cheveux, se bagarrer en bagnole pour arriver dans un endroit où il fait essentiellement du fric pour quelqu'un d'autre et où in lui demande de dire merci pour la chance qu'il a ?"

Cette vie me saoule !
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«Cher M. Chinaski :
Nous vous renvoyons ces quatre nouvelles, mais nous gardons MON AME GORGEE DE BIERE EST PLUS TRISTE QUE TOUS LES SAPINS DE NOËL CREVES DU MONDE. Nous surveillons votre travail depuis longtemps et sommes très heureux d'accepter cette nouvelle.
Sincèrement.
Clay Gladmore. »

Cher M. Chinaski. Ce type a une âme. En plus d'être un sacré poète. Il erre, comme un paumé, dans les rues de L.A. ou de la Nouvelle-Orleans à la recherche d'un putain de job ou d'un bar ouvert. Avec la volonté d'un gars qui veut réussir dans la vie, il trouve forcément, la porte du bar et déjà les néons derrière le comptoir s'illuminent comme une invitation divine à venir s'abreuver de la spiritualité des lieux et de la bibine du coin. Pour peu qu'une putain lui fasse de l'oeil ou écarte ses grosses cuisses pour l'éblouir encore plus, et ce paumé littéraire s'enferme dans ce monde de fumée, de lumière artificielle et d'odeur de vomis.

Cher M. Chinaski. Et lorsque que par ô miracle un gars soit con soit magnanime décide de lui donner sa chance, Hank n'hésite pas à s'éreinter à la tâche. Il est comme ça, entier et juste, prêt à faire n'importe quel boulot de merde, parce que de toute façon, dans cette Amérique-là, il n'y a que des boulots de merde pour des gens comme lui qui ne valent guère plus qu'un gros étron de yorkshire. Et ce boulot, si mal payé soit-il, deviendra le fer de lance de sa vie jusqu'au premier bar ouvert que sa route croisera pour peu qu'un hippodrome ne traverse pas son champ de vision avant.

Cher M. Chinaski. Si je pouvais te payer un verre de bière ou même une bouteille d'un rye ambrée. Je sais que c'est dans ces moments-là, le ventre rempli de bibine et de whisky, que sortent la rage et les tripes qui fomentent dans ta tête pour me fournir une prose chargée d'amour, de furoncles et de baise. Pardon, l'Amour avec un grand A parce qu'avec le grand outil que tu t'auto-déclares, la majuscule se dresse de rigueur. Alors, laisse tomber ce boulot de merde, range ta fourgonnette, et viens poser ton cul moite sur le cuir du tabouret, t'enfiler quelques bretzels et me parler de ta branlette d'hier ou m'écrire sur cette serviette en papier comment tu as sodomisé esta guapa puta, cette pute aux accents hispaniques, encore une mexicaine qui a passé en fraude la frontière et qui s'est faite virée de son job encore plus merdique que le tien, femme de ménage dans un loft avec jacuzzi donnant sur la terrasse, simplement parce qu'elle a sucé Monsieur et que Madame l'a vu. Tu vois, Hank – tu permets que je t'appelle Hank on a presque fini la bouteille – il n'y a que des boulots de merde dans ce bas-monde et toi tu n'es que poésie dans ton âme et ton coeur.

« Factotum », ces boulots c'est pas ta vie.

Cher M. Chinaski. Je donnerai cher pour lire une nouvelle intitulée « MON AME GORGEE DE BIERE EST PLUS TRISTE QUE TOUS LES SAPINS DE NOËL CREVES DU MONDE ». Ce titre en dit déjà long sur ce type et son mal-être. Elle pue la déprime, la pisse et la bière fadasse. Je t'imagine déjà dans ce caniveau, rejeté par tout le monde, même la putain de son tabouret, celle avec un gros cul et des miches tombantes, te crache dessus parce que t'as même plus de fric pour la prendre en levrette. Et sans fric, même ta queue ne se lève plus dans son pantalon maculé de boue crottée. Et je donnerai encore plus cher pour écrire une suite que je titrerais avec humilité : « TON AME GORGEE DE SPERME EST PLUS LUMINEUSE QUE TOUTES LES GUIRLANDES ELECTRIQUES DES SAPINS DE NOËL ». Je suis certain qu'avec celle-là les coeurs tomberaient tous sur le comptoir poisseux de tes bars, chavirés par l'émotion qu'une giclée de sperme peut transmettre.

« Factotum », des boulots de merde pour une prose de foutre.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Dans Women, Bukowski écrivait : « L'amour ne convient qu'aux gens capables de supporter cette surcharge psychique. C'est comme d'essayer de traverser un torrent de pisse en portant un sac plein d'ordures sur le dos ». Buko, conteur roi de l'emmerdement psychique maximum que nous impose l'amour, aborde ce thème sur le versant de la baise, oubliant pour notre plus grand soulagement d'en faire l'éloge à la manière de ces puceaux soixante-huitards qui n'idéalisaient la baise que parce qu'on l'auréolait encore (à l'époque) d'un fatras d'empêchements et d'interdictions ô combien (j'essaie d'imaginer) stimulants. Buko prend à revers ce discours débandant tenant, par la débandade généralisée de ses récits, à replacer la baise dans l'univers de quotidienneté qui l'étreint pour que, de fantasmes pervers en fascination hystérique, on puisse la retrouver à peu près sans enthousiasme servile ni effarouchement moribond, ni plus ni moins, l'humour noir ne servant qu'à rehausser ce plat de la singularité qui le rend délectable. « La plupart des baises ne valent pas le coup, c'est quasiment un boulot, comme d'essayer de gravir une colline humide et boueuse ». Contre tous les hiérogamos débandants du monde, faites place à Buko.


Je vous prie à présent de m'excuser pour mon obsession qui n'est finalement pas si révélatrice que je ne me l'imaginais de ce roman de Buko. S'il est vrai qu'avec Women, Buk s'attardait sur les relations féminines qu'il enchaînait avec toute l'énergie de l'indifférence, ainsi que j'ai cru pouvoir bon de le rappeler pour Factotum, en vérité je dois reconnaître qu'il s'attarde cette fois un peu moins sur les bonnes femmes et un peu plus sur les boulots à la con qu'il faut bien se taper pour survivre au jour le jour, l'un allant avec l'autre, l'un pouvant se transposer à l'autre, à condition de remplacer le terme convenu par l'autre terme approprié. On en revient au même constat : le boulot c'est comme la baise, à la chaîne, sauf que le boulot ce n'est jamais exceptionnel. Moralité : quitte à choisir, encore vaut-il mieux prendre la baise. Nous voilà rassurés.


Etant gosse et rêvassant tandis que je jouais avec mes petites peluches (dont j'ai un souvenir bien plus vivace que mes amis de l'époque), j'imaginais que je deviendrais une adulte qui aurait été à peu près l'opposée en tous points de Buko (sauf pour ce que j'appelais encore naïvement l'amour). Plus je vieillis, plus je me dis que j'aimerais lui ressembler. Ça doit être ça la sagesse.
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Alors là, quelle déception ! Je me réjouissais de découvrir Bukowski avec ce Factotum et rien, nenni, électrocardiogramme plat et ennui.

On a souvent associé cet auteur à Fante que j'ai découvert sur le tard et adoré. Bukowski a d'ailleurs fait les préfaces de nombreux de ses romans pour y dire toute son admiration. Mais je n'ai pas retrouvé du tout dans ce factotum le style virevoltant et l'humour de Fante !

Chinaski vivote à Los Angeles entre petits boulots, grosses cuites et prostituées ou filles faciles. de temps en temps, il prend le bus pour aller dans une autre ville (NY, Miami, etc…).

Il travaille, il est bourré, il ne se lève pas et il est viré. Et ça continue comme cela de chapitres en chapitres, outre ses aventures sexuelles et ses lendemains de cuite plutôt trash. C'est clair qu'à ce rythme monotone -recherche de boulots, travail, cuite, exploits sexuels, nausées, caca, j'en passe et des meilleurs- je me suis bien ennuyée et le style ne m'a pas emballé du tout. Mauvaise pioche.
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Quel meilleur moyen d'adoucir son lundi que de passer la journée en partageant ses repas et sa soirée avec Hank, alter ego pas si fictif de Bukowski, de rire avec lui de ses déboires, entre petits boulots plus minables les uns que les autres, traversées en long, en large et en travers des États Unis par bus Greyhound, grosses murges en solo ou pas, l'écritures de quelques nouvelles aux titres aussi désabusés que ses attentes de reconnaissance littéraire et surtout, ses tentatives de bagarres, ses mésaventures professionnelles hilarantes et les femmes...
J'aime l'écriture franche et directe de Bukowski, sans jugement, un simple constat, sa tendresse bien grasse, ses mots d'amour obscènes et ce ton positif dans le récit de ce choix de vie sans autre ambition que d'avoir suffisamment pour un toit, de la bouffe et de la vinasse.
Bukowski, c'est de la poésie. Et mon lundi s'achève avec le sourire...
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
La sueur faisait couler son mascara. D’un seul coup ses yeux se sont rétrécis. J’étais assis au bord du lit. Elle fut sur moi avant que j’ai pu faire un geste. Sa bouche grande ouverte couvrait la mienne. Ca sentait la salive et les oignons et la vinasse et (j’imaginais) le sperme de quatre cents types. Elle a fourré sa langue dans ma bouche. Ca dégoulinait de salive, j’ai hoqueté et j’l’ai repoussée. Elle est tombée à genoux, a fait glisser ma fermeture éclair et à l’instant ma douce pine fut dans sa bouche. Elle me suçait et me mordillait. Elle portait un petit ruban jaune dans ses cheveux gris coupés court. Elle avait des verrues et d’énormes grains de beauté marron dans le cou et sur les joues.
Mon pénis gonflait ; elle grognait, me mordait. J’ai gueulé, j’l’ai attrapée par les cheveux, et j’l’ai virée. J’étais au centre de la pièce, blessé et terrifié. Y’avait du Mahler à la radio. Avant que j’ai pu bouger, elle fut sur moi. Elle m’a chopé les couilles sans pitié, à deux mains. Bouche grande ouvertes, elle me goba ; sa tête d’un coup sec sur mes couilles, tout en mordant à moitié ma queue, elle m’a foutu à terre. Des bruits de succion remplissaient la pièce, tandis que la radio passait Mahler. J’me sentais comme dévoré par un animal cruel. Ma bite apparut, couverte de bave et de sang. Sa vue mit Martha en transe. Elle me bouffait tout cru.
Si je jouis, j’ai pensé avec désespoir, je me le pardonnerai jamais.
Comme j’me baissais pour essayer de la tirer par les cheveux, elle m’a rechopé les couilles et les a écrasées sans pitié. Ses dents cisaillaient mon pénis comme pour le couper en deux. J’ai gueulé, lâché ses cheveux et suis tombé en arrière. Sa tête tressautait de plus belle. J’étais sûr qu’on l’entendait sucer dans toute la pension.
« NON ! » j’ai hurlé.
Elle continuait avec une fureur bestiale. J’commençais à jouir. C’était comme sucer les entrailles d’un serpent captif. De la folie furieuse ; elle a aspiré le sperme avec un gargouillement.
Elle continuait à sucer et à mordiller.
« Martha ! Arrête ! C’est fini ! »
Rien à faire. Ce n’était plus qu’une énorme bouche avide. Elle continuait à sucer et à mordre. Elle y allait, elle y allait.
« NON ! » j’ai hurlé de nouveau…
Cette fois elle l’a eue comme de la crème à la vanille dans une paille.
J’défaillais. Elle s’est relevée et a commencé à s’habiller. Elle chantonnait.

Quand un gamin de New York dit bonne nuit
La matinée commence
Bonne nuit, mon cœur
La matinée commence
Bonne nuit, mon cœur
Le laitier rentre chez lui…

J’me suis remis debout en me tenant le bas-ventre et j’ai trouvé mon portefeuille. J’ai sorti cinq dollars. Elle a pris les cinq dollars, les a glissés entre ses seins, m’a chopé les couilles, histoire de se marrer, les a tordues, lâchées, puis est sortie de la pièce en valsant.
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- T'es marié, Manny ?
- Pas question.
- Des femmes ?
- Parfois. Mais ça dure pas.
- Keski cloche ?
- Une femme, c'est un boulot à plein temps. Faut choisir son métier.
- Et puis, affectivement, on se lasse.
- Physiquement aussi. Elles veulent baiser jour et nuit.
- Prends-en une que tu aimes baiser.
- Oui, mais si tu bois ou si tu joues, elles considèrent ça comme un affront personnel.
- Choisis-en une qui aime boire, jouer et baiser.
- Qui voudrait d'une femme pareille ?
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" La solitude me nourrit, sans elle je suis comme un autre privé de nourriture et d'eau. Chaque jour sans solitude m'affaiblit. Je ne tire pas de vanité de ma solitude; mais j'en suis tributaire."
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La seule pensée de m'asseoir en face d'un type derrière un bureau pour lui dire que je cherchais un boulot, que j'étais qualifié, c'était trop pour moi. Franchement la vie me faisait horreur, tout ce qu'un homme devait faire pour avoir de la bouffe, un pieu et des fringues. Aussi, je restais au lit à picoler. Quand on boit le monde est toujours dehors, mais pour le moment il me tient pas à la gorge.
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Voilà tout ce dont on a besoin : l’espoir. C’était le manque d’espoir qui abattait les hommes. J’me rappelais ma vie à La Nouvelle-Orléans, bouffer de sucreries à cent balles pendant des semaines pour avoir le temps d’écrire. Mais crever la dalle, malheureusement, ne fait pas un artiste. Ca bloque plutôt. L’âme d’un homme s’enracine dans son estomac. On écrit bien mieux quand on a avalé un filet de bœuf grillé et bu une pinte de whisky qu’après avoir bouffé une saloperie à cent balles. Le mythe de l’artiste affamé est une mystification.
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