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EAN : 9782264061683
144 pages
10-18 (21/08/2014)
4.02/5   423 notes
Résumé :
Un jeune couple s'installe dans une maison en apparence abandonnée. Leur idée ? La rénover. Tandis qu'elle chantonne et jardine, lui, à pas prudents, essaie - en remuant les murs et la poussière - de retrouver ses souvenirs dans ce lieu qu'il habita enfant, avant que la mort soudaine de son père coupe le temps en deux. Dans ce paysage d'herbes folles et de rivière, ce sont les gestes les plus simples, les événements les plus ordinaires qui vont réenchanter la vie. L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (142) Voir plus Ajouter une critique
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De la chaise longue où je me suis installée sous le tilleul, je les regarde, lui et elle, rafistoler cette maison familiale laissée à l'abandon depuis des années. Jolie maison aux dimensions harmonieuses, construite pour durer longtemps et abriter des générations de familles aux enfants turbulents.

Des tuiles sont de guingois, la peinture est partie en lambeaux, l'appentis ne tient plus debout que de mémoire ou grâce à l'enchevêtrement des toiles d'araignées.

Plus loin, jouxtant le jardin rendu à son état sauvage, la rivière, la rivière poissonneuse dans laquelle son père lui avait appris, ainsi qu'à son frère, comment placer les nasses, lancer les lignes et se tenir d'aplomb pour ne pas être emporté par le courant. Car elle coule tranquille en apparence mais cache des remous tumultueux remplis de souvenirs et de blessures.

Pourquoi donc ce départ, pourquoi donc ce retour ? Rien ne le dit vraiment. de temps à autre, deux trois mots esquissés laissent supposer un malheur, un chagrin, une fragilité, une difficulté à vivre pleinement.

Lui a décidé de se donner une nouvelle chance, de réparer ce qui doit l'être, d'ôter ce qui est mort ou envahissant, de faire entrer la lumière et d'alléger son quotidien. Elle, aimante, complice, pleine d'entregent et de courage, ponce, peint, recycle, part à la découverte des environs, échange quelques mots avec la voisine, sauve un ragondin du dépeçage de sa fourrure, rencontre une adorable petite fille handicapée, apprend le nom des arbres, fait mijoter de délicieuses potées avec les plantes aromatiques du potager. Ici ça va.

Tout ce petit livre simple, pudique, silencieux, raconte à pas feutrés l'histoire d'une réparation, d'un retour sur soi, sur l'enfance, sur les blessures qu'emporte l'eau. Et puis, un jour, le frère arrive avec femme et enfants, les sourires renaissent francs, naturels, heureux. Ici ça va ne connaît pas de happy end mais tend vers une paix croisée, authentique. Superbe.

Je ne connaissais pas Thomas Vinau. Quelle simplicité, quelle richesse ! Je le découvre grâce aux chroniques de Terrains Vagues et de Michfred qui m'ont attirée comme une coulée de miel doré.

Tous ces courts moments de vie et de réappropriation laissent beaucoup d'espaces blancs qui, à pratiquement chaque page, ont enflammé mon inspiration. Si j'étais douée pour le dessin, j'aurais rempli ces vides de jolies couleurs, d'arbres, d'animaux, de nids, de ciel, de croisillons de fenêtres, de profils d'elle et de lui. Ici ça va, la formule prend tout son sens.

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Ici ça va, merci.
Pas un meurtre, pas d'intrigue politicofinansexuelle, pas de tortionnaire ni de sérial taré, pas de fin du monde, pas d'égotique, pas d'épouvante, pas de questions existentielles ni de guerres, pas de pathos ni de tragique, pas de lutte de pouvoir, pas de pouvoir du tout c'est encore mieux, pas de superflu dernier cri, pas de trou dans la couche d'ozone, pas d'accident, pas de sang de pleurs de cris, pas de naufrage, pas d'emprisonnement, pas de flics, pas de militaires, pas de psys, pas de multinationales, pas d'argent, pas d'enquêtes, pas d'extra terrestres ni de méchants envahisseurs ni de savants fous, pas de nasillons ni de fachos, pas de bobos, pas de télé ni de journaux, pas d'enfants martyrs ni d'enfants soldats, aucun tremblement de terre ni volcan en éruption, pas de tsunami, pas de tempête de tornade de cyclone d'inondation, pas de terroristes , pas de religions, pas d'injustices pas de camps, pas d'espionnage, pas de dictature ni de génocide, pas de crimes passionnels ni de chagrin d'amour, pas de divorce, de garde d'enfant, pas de juges ni de procès, pas d'humiliations ni d'esclavage ni asservissement, pas de viol ni torture, pas de psychopathes de psychorigides de psychoses, pas de…
Euh… vous êtes toujours là? Non parce qu'en général pour capter le lecteur il faut un truc qui fasse sensation, on se fout de ce qui va bien. Pire, souvent ça en rend certains agressifs.

Donc ici tout va bien, très bien même. de l'amour en barre saupoudré de petits bonheurs quotidiens tout simples, le tout baignant dans un océan de poésie.
Ici ça va et si les souvenirs de Thomas font parfois l'école buissonnière, sa reconstruction cimentée par l'amour d'Ema et par leur complicité, fait de ce livre une petite merveille prenant à contre pied certaines de nos préoccupations quotidiennes qui nous font trop souvent passer à coté d'un p'tit truc anodin qui pour peu qu'on lui jette un regard différent, ou un regard tout court, a tout pour nous ensoleiller une journée.

Ici ça va, c'est un petit journal, quelques instantanés où perfuse la paix, la sérénité. Rien de spirituel là dedans, c'est du bio, du vrai, du naturel, comme une respiration. Des billets courts et intenses d'émotions simples et tellement belles.
Ici ça va, il n'y a qu'enchantement, joie, plaisir, délice, calme, gaité, charme, grâce, poésie…
Euh… vous êtes toujours là?
Donc les trains qui arrivent à l'heure ça vous intéresse?
Alors n'hésitez pas une seconde, foncez. Ce bouquin est un Sourire. XXL le sourire.
Merci m'sieur Vinau, une fois de plus.
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Ici ça va. Et même quand ça ne va pas trop, on est bien, chez Thomas Vinau.

De nouveau la nature y est à l'honneur, abritant cette fois les murs fatigués d'une antique maison familiale.
Dans cet ailleurs à la campagne un jeune couple s'installe.
Second souffle.
Reconstruire. Se reconstruire.
Ils rénovent les murs, ils restaurent leur âme, cultivent l'enclos des souvenirs pour y semer le futur, cueillent les jours ordinaires dans l'harmonie paisible d'un paysage ami.

Thomas Vinau observe la lente renaissance de ses personnages avec une grâce bienveillante, sublimant leur quotidien par la seule concision de ses mots essentiels.

« Et puis il y a la lumière. Omniprésente. On dirait parfois qu'elle monte de la terre. Avec le bruit de la rivière. Qui lui sert d'escalier. »

Voilà.
Ici ça va.
Et même si ça ne va pas trop, tu verras ça ira, parce qu'on est vraiment bien, chez Vinau.


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Avec Ema, il vient tout juste d'emménager dans la maison de son enfance. Une maison encore emplie de silences, de poussière, de toiles d'araignée et de souvenirs. Elle ne demande qu'à être retapée, nettoyée, fleurie, embaumée pour être à nouveau vivante, à l'instar de ce jeune couple. Lui, être fragile, sent qu'il peut à tout moment perdre pied. La mort soudaine de son papa l'a ébranlé. Mais la vie est là, à ses pieds. Il suffit juste de se pencher pour la cueillir. La pêche, la visite de la voisine, le sauvetage d'un ragondin, la visite du frère, autant de moments qui réenchantent la vie...

D'une grande et sincère simplicité, Thomas Vinau nous offre une parenthèse enchantée. de la poésie et un brin de magie se dégage de ce roman dans lequel l'auteur joue avec les mots, nous plonge dans cette rivière et nous aide à panser nos blessures du quotidien. Celles du narrateur sont juste devinées, il n'y a pas besoin de mots parfois pour les décrire. On les ressent, c'est bien là l'essentiel. La maison de son enfance et Ema, qu'il aime regarder jardiner, seront un nouveau départ pour lui. Chaque instant est vécu avec intensité. Thomas Vinau, de par son écriture poétique et maîtrisée, décrit des moments tout simples avec subtilité et intensité. L'on referme ce roman tout doucement comme l'on referme la porte de cette maison et l'on s'éclipse sur la pointe des pieds, de peur de voir le bonheur s'envoler...
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Après une mise en quarantaine volontaire de littérature, ce petit livre de Thomas Vinau s'est invité dans mon bagage. Entendant sa propriétaire me murmurer que ce petit opus me ferait du bien, je savais déjà que cet emprunt serait définitif.

Reconstruire sa maison, quelle belle métaphore pour nous montrer comment le personnage principal cabossé par la vie va se reconstruire. Attentif à la nature et aux saisons, il va réapprendre à vivre en compagnie d'Ema. Des gestes simples : tailler la vigne, soigner un ragondin, ramoner la cheminée, pêcher, arroser un plant de radis, remettre en état cette maison qu'il a quittée il y a bien longtemps. Se sentir vivre à nouveau.

Thomas Vinau n'a pas son pareil pour nous décrire ce parcours par petites touches dans ce qui ressemble à une chronique. En refermant, trop vite, ce livre, vous penserez que oui, aujourd'hui : Ici ça va.
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Citations et extraits (196) Voir plus Ajouter une citation
"Tous les enfants ont droit à une certaine dose de merveilleux ".
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Je me méfie. J'ai toujours peur que ça ne dure pas. Dès qu'il y a un moment de bonheur, de paix, je me répète que ça ne durera pas. Que le temps est un menteur. Qu'avoir quelque chose c'est commencer à le perdre. C'est comme cela que je fonctionne. C'est ce que la vie m'a appris.
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C'est comme s'enfoncer dans une forêt ébouriffée. Ou marcher au bord de la rivière. On arpente sa vie. On choisit un chemin. On s'y habitue. On tente de retenir la route. L'itinéraire. C'est normal, il faut un biais pour découvrir. Un plan. Le chemin devient familier. Rassurant. On élabore nos propres repères. A partir de ce que l'on connaît. Mais on ne connaît rien. Les vrais ignorants ignorent leur ignorance. C'est un peu comme voir le paysage par une petite, petite, toute petite fenêtre. Et finir par croire que ce paysage se limite à ce qu'on en perçoit par cette petite, petite, toute petite fenêtre. Au lieu d'essayer d'élargir la fenêtre. De casser les murs. On préfère réduire ce paysage. Penser qu'il n'est que ce que l'on en voit. S'en contenter. C'est plus confortable. Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste là, perdus. Au bord du vertige.
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Au milieu des vinyles de Georges Brassens et des Pink Floyd, il y avait un disque de musique classique. Deux plutôt. Les seuls. Depuis un moment je tournais autour de ce vieux coffre. J’ai fini par l’ouvrir, encore une fois. Mêmes remugles de moisi et de tendresse. De poussière et d'enfance. Doux comme un rêve mort. J’ai attrapé ces disques presque par hasard, pour me donner de la contenance, avoir un prétexte pour fouiller encore dans ce qui est perdu. Je les ai dépoussiérés délicatement. Glenn Gould Plays Bach et Rubinstein Plays Beethoven. Pochette marron. Légèrement décollée. J'ai regardé longtemps les yeux tristes des deux pianistes en photo. Leurs vêtements surannés. Leur prestance. Leurs rouflaquettes. J’ai posé Rubinstein sur la platine. Moonlight Sonata, third movement. Volume au maximum. Fenêtres grandes ouvertes. J’avais l’impression d'être à la tête d'une troupe capable de conquérir la lumière. J’avais l’impression que tous les oiseaux du ciel et toutes les gouttes de pluie faisaient partie de cette troupe.
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Aujourd'hui je veux faire attention à ce que je vois. À ce que je touche. À ce que je goûte. Aux variations de lumière. Aux odeurs. Aux mots. Tout à l'heure je suis allé à la pharmacie du village. Les enfants sortaient de l'école. Leurs cris remplissaient tout l'espace. Tout le ciel. Devant moi une petite fille racontait l'histoire d'un lapin à lunettes qui ne veut pas aller se coucher. Je ne suis pas entré dans la pharmacie. Je les ai suivis tranquillement jusqu'à la fin de l'histoire. Du coup je me suis retrouvé à la boulangerie. J'y ai acheté des tartes au citron. Ema adore les tartes au citron.
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Videos de Thomas Vinau (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas Vinau
« Nul dieu ne t'aidera, nul programme, nul parti, nul bulletin de vote, nulle masse, nulle unité. Je suis le seul capable de m'aider. Et c'est en moi-même que j'aiderai tous les hommes dont les larmes débordent. » B. Traven est Traven Torsvan qui est Berick Torsvan qui est Otto Feige qui est Hal Croves, qui est Ret Marut, enfin, je crois. B. Traven est né un an avant la mort de Karl Marx, enfin, je crois. B. Traven est un romancier allemand et un activiste anarchiste, un de ces hommes de l'ombre au petit chapeau rond qui font bouger l'histoire sans perche à selfie. […] Il a pris un nom différent partout où il a fait de la prison. Il a fait de la prison partout où il a incité à la révolution. […] » (Thomas Vinau, 76 clochards célestes ou presque, Éditions le Castor Astral, 2016)
« L'homme qui a tant fait couler d'encre dans les dernières décennies de sa vie est mort le 26 mars 1969 dans la ville de Mexico à des âges différents, non sans avoir épuisé plusieurs identités dont aucune ne paraît être la vraie. le succès des romans de Traven […] a déclenché une « chasse » à un individu qui ne se laissait pas photographier […]. La seule chose prouvée est que B. Traven ne fait qu'un avec Ret Marut […]. […] le proscrit réussira à débarquer, dans des conditions ignorées, sur les côtes du Mexique au cours de l'été 1924. La vie qu'il va mener sous le nom de Torsvan, ingénieur américain, pour être moins mystérieuse, n'en reste pas moins secrète […]. […] Cet apatride sans identité obtient finalement la nationalité mexicaine en 1951. […] Il faut considérer le romancier […] comme un aventurier écrivain qui a passé la majeure partie de sa vie à égarer les soupçons – pour mieux enfoncer les preuves de son humanité comme autant de clous dans les têtes molles du siècle. […] » (B. Traven, le gros capitaliste et autres textes, traduit par Adèle Zwicker, Éditions Libertalia, 2018)
« […] Quoique mes oeuvres soient traduites en dix-sept langues, je n'ai ni maison ni argent et je ne possède qu'un minimum de vêtements indispensables. […] » (B. Traven, Lettre à Solidaridad Internacional Antifascista)
0:00 - L'art des Indiens 4:27 - 2e extrait 4:45 - 3e extrait 4:59 - 4e extrait 5:32 - Générique
Référence bibliographique : B. Traven, le gros capitaliste et autres textes, traduit par Adèle Zwicker, Éditions Libertalia, 2018
Image d'illustration : https://www.gettyimages.fi/detail/news-photo/traven-schriftsteller-d-portrait-im-profil-undatiert-news-photo/537147851
Bande sonore originale : Bensound - Tomorrow Tomorrow by Bensound is licensed under a CC BY 4.0 Attribution International license.
Site : https://www.bensound.com/royalty-free-music/track/tomorrow
#BTraven #LeGrosCapitaliste&AutresTextes #LittératureAllemande
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