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La malédiction des Médicis tome 2 sur 3
EAN : 9782377352418
312 pages
Archipoche (02/01/2019)
3.88/5   12 notes
Résumé :
1512. Les Médicis ont été chassés de Florence. L’héritier de la famille, Cosimo, est élevé par sa mère loin de la ville et de l’influence néfaste du pape Clément VII.
Lorsque Alessandro de Médicis, duc de Florence et fils du pape, est assassiné par son cousin Lorenzaccio, le jeune Cosimo, 17 ans, est porté au pouvoir par les républicains. Bientôt, cet adolescent ombrageux part à la conquête de Florence et se joue des personnages les plus puissants de la cité.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
En ce moment, je suis à fond sur la famille Medici que ce soit en littérature avec la trilogie La malédiction des Médicis de Patrick Pesnot dont je vais vous présenter le second tome sur Cosimo Ier de Toscane (il peut se lire indépendamment des autres tomes et je remercie les éditions Archipoche de me l’avoir envoyé) ou la série Médicis, Maîtres de Florence de Frank Sponitz et de Nicholas Meyer. Difficile de faire l'impasse sur cette célèbre famille de Florence lorsque l'on est passionné par la Renaissance italienne!

Les Medici était à l'origine des marchands puis sous l'impulsion du pater familiae Giovanni, ils deviennent banquiers, au début du XVème siècle. Grâce à son fils Cosimo, ils amorcent leur carrière politique en intégrant les arcanes du pouvoir à Florence, autrefois dévolues à la seule noblesse. Bien entendu, cette dernière voit d'un mauvais oeil l'arrivée de ces parvenus roturiers et le petit-fils de Cosimo, Laurenzo il Magnifico a dû déjouer quelques complots afin de se maintenir au pouvoir et faire de cette fin du XVème siècle l'âge d'or de leur famille. Une prospérité que les descendants directs du Magnifique ont eu bien du mal à conserver entre banqueroute financière et exil, l'épopée familiale a failli s'arrêter là. Mais l'arrière petit-fils de Lorenzo, Cosimo, issu de la branche cadette par son père Giovanni dalle bande nere (Jean aux bandes noires) et de la branche aînée par sa mère Maria Salvati, entend bien restaurer l'héritage familiale.

En 1537, lorsque le Duc de Florence, Alessandro de Medici, le dernier descendant de la branche aînée meurt assassinée, les dignitaires de Florence viennent chercher Cosimo dans sa résidence de campagne à Trebbio. S'ils pensent manipuler ce dernier à cause de son inexpérience et de sa jeunesse (il n'a que dix-sept ans), ils sont vite surpris par son charisme, son intelligence et… sa brutalité! Ainsi, Cosimo n'hésite pas à faire assassiner ses opposants afin de déjouer les complots et asseoir son pouvoir. Il multiplie également les alliances matrimoniales en essayant d'abord de se rapprocher du Saint Empire Germanique mais Charles Quint n'entend pas lui faire épouser sa fille puis du Royaume de Naples dirigé par des Espagnols puisqu'il se marie avec la fille du vice-roi, Eléonore de Tolède. A Florence, Cosimo marque la ville en se faisant construire un superbe palais, le palazzo Pitti avec les fameux jardins de Boboli et devient mécène d'un grand nombre d'artistes notamment Benvenuto Cellini qui livrera l'une des plus belles oeuvres d'art de cette fin de Renaissance, Persée tenant la tête de Méduse. Enfin, ses ambitions ne se bornent pas à la seule ville de Florence puisque grâce à ses alliances et à la sécurisation de son territoire en Toscane, il prend l'ascendance sur la ville concurrente de Sienne : le chemin est désormais tracé pour faire de Cosimo, le premier Grand Duc de Toscane, en 1569.

Encore une lecture des plus passionnantes! J'avais déjà adoré le premier Tome sur Lorenzo et j'avais grandement apprécié le travail de documentation de Patrick Pesnot ainsi que son style d'écriture très immersif. Et je retrouve ces grandes qualités dans ce second tome dédié à Cosimo Ier. Pour ma part, je ne connaissais pas grand chose sur ce personnage historique si ce n'est qu'il avait fait construire le palazzo Pitti et les sublimes jardins de Boboli (à mon sens, ces derniers sont incontournables si vous allez à Florence, un jour). En revanche, son épouse Eléonore de Tolède m'était davantage connue. Pour ce tome, Patrick Pesnot a le don de rendre intelligible cette période et utilise quelques moyens pédagogiques pour y parvenir. Pour exemple, je me suis ainsi référé plusieurs fois à l'arbre généalogique présent au début du livre et le résumé de transition entre la mort de Lorenzo, en 1492 et la naissance de Cosimo Ier en 1519 est une bonne idée pour se situer dans le contexte historique. J'ai également beaucoup apprécié le fait que les personnages soient très développés psychologiquement ce qui aide encore une fois à l'immersion. Pour exemple, la relation entre Cosimo et Eléonore se délite après plusieurs années et montre l'essoufflement de leurs sentiments.

Seul petit bémol de ma lecture (Attention SPOILER) : lorsque Cosimo se rend à Pise, en 1562, il emmène son épouse et deux de ses garçons Pietro et Garzia. Ces deux derniers passent leur temps à se disputer et l’un tue l’autre par accident. Le meurtrier s’enfuit puis retrouve sa mère qui joue le rôle de médiateur auprès de Cosimo. Mais, ce dernier poignarde son propre fils! La version officiel étant que les deux enfants sont morts de malaria. J’ai trouvé cette entorse à la réalité historique très dommage car en vérité, elle est peu probable. Je me doute bien que Patrick Pesnot souhaitait montrer là toute la brutalité de Cosimo mais cela n’apporte pas grand chose au récit ni à la personnalité du personnage finalement.

En conclusion, Patrick Pesnot nous livre un second tome sur Cosme Ier d'une grande qualité : bien documenté, immersif, pédagogique, c'est un véritable régal de parcourir les pages de ce roman. Pour compléter cette lecture, je vais d'ailleurs acquérir le mois prochain, le quatrième tome de la série Médicis d'Olivier Pérù centré sur ce personnage. Si au début, je n'avais pas l'intention de poursuivre cette bande dessinée, le roman de Patrick Pesnot m'en a bien donnée envie.
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Ce livre est le deuxième tome du triptyque de Patrick Pesnot dédié à la famille Médicis. S'il peut être lu indépendamment (vingt ans séparent les deux histoires), la lecture des trois ouvrages offre une mise en perspective de l'histoire des Médicis des plus intéressantes.

Ce volet est consacré à la vie de Cosimo Ier. Mais là où dans le premier tome, l'attention du lecteur se centrait quasi exclusivement sur Lorenzo le Magnifique, on s'attache un peu plus ici à découvrir d'autres personnages du clan et, pour ma part, je retiendrai plus particulièrement, quoique pour des raisons très différentes, les deux papes – Léon X et Clément VII – ou bien encore Maria Salviati.

Si l'ouvrage s'ouvre sur la déconfiture connue par les Médicis après le décès de Lorenzo, celle-ci ne sera que temporaire.

Bientôt le lecteur découvre Cosimo, prétendant potentiel au duché de Florence, menacé dès son enfance par un membre de son clan, le pape Clément VII, qui souhaite que le pouvoir revienne à son fils illégitime, Alessandro. Pour protéger Cosimo, sa mère le tient éloigné de Florence. Mais lorsqu'Alessandro, devenu duc, est assassiné par son propre cousin, Cosimo est finalement porté au pouvoir.

C'est alors que le lecteur, tout comme les patriciens de la cité toscane, commence à prendre la mesure de la personnalité de Cosimo, alors tout juste âgé de 17 ans. On le croyait malléable, on le découvre calculateur, ingrat, froid, cruel et pétri d'orgueil.

A l'instar du peuple de Florence, là où, au travers de la plume de Patrick Pesnot, on s'attachait à Lorenzo le Magnifique dans le premier tome, on ne ressent ici aucune sympathie pour ce tyran qui considère que le pouvoir doit s'exercer par la crainte.

Dans ce volet, l'art, de même que les guerres et les alliances politiques, sont un peu moins présents, l'auteur privilégiant les nombreuses querelles intestines empoisonnant la famille et, à la vue du sang qui coule abondamment au fil des pages, on comprend mieux le titre « Les Lys de sang ».

Au travers d'un roman bien construit et d'une plume alerte, on ressort avec l'impression, qu'après le règne de Lorenzo, symbole de l'apogée des Médicis, celui de Cosimo Ier pourrait être le commencement d'un lent déclin.
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A la différence du premier tome et même si Cosimo reste le centre du roman, on suit tout de même, au fil des pages, des personnages aux destins absolument étonnants. Ainsi, on est témoin de cette histoire d'amour exceptionnelle entre Giovanni dalle Bande Nere et Maria Salviati, la petite fille du Magnifique qui ne s'éteindra, finalement, qu'au dernier souffle de la jeune femme soit 17 ans après la mort de son époux. On retrouve également le personnage de Giulio, bâtard de Giuliano le frère du Magnifique, devenu Clément VII et qui, à l'inverse de son père totalement dévoué à son frère, manigancera pour permettre à la branche aînée des Médicis de remettre la main sur Florence au détriment de la branche cadette. C'est à travers son bâtard de fils, Alessandro, qu'il réussira cet exploit qui ne sera finalement que de courte durée puisque tout le monde sait, grâce à Musset, qu'il périra sous les lames de Lorenzaccio et de son compère, Scoronconcolo. Et puis, il y a Cosimo, un personnage difficile à cerner.

Attachant à travers l'amour infini et insondable qu'il vouera à son épouse, Eleonora de Tolède, respectable par son rôle de Mécène (il poursuit ainsi la mission gigantesque que son arrière-grand-père avait initié pour donner à Florence sa puissance), Cosimo n'en reste pas moins un personnage exécrable quand il est question de pouvoir. Rien ne l'arrête. Il manoeuvre à merveille quand il réussit à entourlouper les républicains qui pensaient se jouer de lui en lui accordant un pouvoir « factice ». Il trahit à qui mieux mieux passant du soutien tantôt aux français, tantôt aux espagnols en fonction des opportunités politiques. On pourra lui accorder qu'il le fait pour préserver Florence mais c'est surtout pour sa propre ambition qu'il agit. le comble sera la trahison ultime, sur ses vieux jours, quand il sacrifiera son ami, Pier Carnessechi, sur l'autel de ses aspirations personnelles. Un titre vaut mieux bien la mort d'un homme. Même sa famille subira ses foudres : je vous laisse le privilège de découvrir le sort qu'il réservera à son propre fils, Grazia. Officiellement, celui-ci serait mort de la malaria mais il en est tout autrement dans le roman.

Mais cet homme qui pensait que régner par la crainte était le meilleur moyen d'asservir son peuple avant de se montrer plus magnanime avec lui, découvrira que l'on ne choisit pas son propre destin. J'ai beaucoup aimé cette histoire de malédiction qui semble s'abattre sur Cosimo et sa descendance après la découverte d'une statut étrusque : une chimère, dont Eleonora ne parviendra jamais à le convaincre de se séparer. Et pourtant, les plus superstitieux verront dans cette statue la cause de tous les maux de la famille de Cosimo. de même, Cosimo va comprendre, à l'aube de sa vie, que lorsque le pouvoir devient trop lourd à porter, ne pas avoir suffisamment préparé sa succession peut aussi se retourner comme soi. En effet, ses fils, Francesco et Ferdinando, se voueront une haine éternelle, l'un guidé par son ambition politique l'autre par ses croyances religieuses, mais ils s'entendront au moins un temps sur une chose, une fois leur père trépassé : la manière de se débarrasser de leur belle-mère, Camilla Martelli. Là encore, je vous laisse découvrir qui des deux frères finira par triompher et comment.

Mes chouchous à moi

Dans ce roman d'hommes, ce sont finalement les femmes qui emportent mon adhésion : Eleonora et Maria Salviati, épouses fidèles et dont les conseils ne parviendront pas à sauver leurs amours respectives ; la douce Isabelle de Médicis si attachée à son père mais dont la jalousie de l'époux lui fera connaître une mort absolument terrifiante et Camilla Martelli, totalement dévouée à Cosimo dont elle sera le dernier amour et qui subira la terrible vengeance des deux frères Médicis alors qu'elle ne faisait preuve d'aucune ambition politique. C'est triste à dire mais là encore, on voit à quel point les femmes sont les premières victimes de l'Histoire. On entr'aperçoit également de loin le destin de Catherine de Médicis dont j'ignorais l'enfance et dont on peut comprendre après coup le désir de vengeance sur la vie qu'elle a pu manifester en revendiquant à cor et à cri le pouvoir, une fois « exilée de force » en France par sa propre famille.

Encore une fois, un très beau récit historique de Patrick Pesnot qui met l'Histoire à la portée de tous dans une narration toujours aussi soignée et maîtrisée. A lire si vous êtes intéressé par cette grande famille que furent les Médicis ou si vous aimer les récits historiques de grande qualité.
Lien : https://mespetitsplaisirsamo..
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Après avoir retracé la glorieuse existence de Lorenzo le Magnifique dans le prince sans couronne, Patrick Pesnot poursuit sa reconstitution de l'existence des Medici avec Les lys de sang et Cosimo Ier, fer de lance de la branche cadette de l'illustre famille toscane.

À l'instar du premier tome, ce roman est d'une richesse et d'une précision historique incroyable. Peut-être un peu trop, même. Cela ne m'a pas dérangée à la lecture du Prince sans couronne, car je possédais déjà de solides connaissances sur Lorenzo de Medici, mais en l'occurrence, la densité de l'oeuvre m'a perdue plus d'une fois. L'auteur y met pourtant du sien en nous rappelant régulièrement quels sont les liens (professionnels ou familiaux) qui lient les personnages entre eux, mais il y en a tant qu'on se sent facilement submergé.

Qui plus est, j'ai été quelque peu déçue par le choix chronologique du romancier, qui a choisi de passer de manière accélérée sur l'exil des Medici et l'ascension (puis la chute) du moine Savonarola, sans parler de Machiavelli, qui est pourtant une célèbre figure de Florence, mais qui n'est cité qu'à travers son oeuvre majeure, le Prince, à laquelle Cosimo se réfère régulièrement.

Il en va de même pour les évènements se déroulant au second plan, tels que les papes qui se succèdent pour la plupart telle une simple liste de noms (« Encore un ! », comme ne manque pas de le souligner le protagoniste lui-même.)

Parlons-en aussi, de ce protagoniste. Même si j'ai conscience qu'il ne s'agit que du reflet d'une réalité historique, il n'y a rien qui m'a séduite chez lui. C'est un homme froid, dur et ambitieux, prêt à tout pour parvenir à ses fins, et même ses activités de mécène ne le rendent pas plus agréable, contrairement à l'illustre Lorenzo qui se démarquait par son charisme et sa bienveillance.

En dépit de cela, Les lys de sang n'en demeurent pas moins un très bon roman qui permet de continuer à se familiariser avec l'histoire des Medici, et accessoirement celles d'Italie et de France, puisqu'il est aussi question de la future reine Caterina. Les défauts énumérés ci-dessus sont davantage des ressentis personnels, qui n'enlèvent rien à la qualité de cette oeuvre et au travail remarquable fourni par Patrick Pesnot. Pas un coup de coeur comme le premier tome, mais je le recommande tout de même chaudement.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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La période de confinement fait que ma cadence de lecture augmente...à mon grand plaisir..surtout quand
Je réalise avoir été inspirée en achetant cette trilogie. Je viens de finir ce tome qui est encore plus passionnant que le premier. Tous les personnages hommes et femmes ont leur importance dans l'histoire florentine et je continue cette lecture à travers le souvenir que j'ai des palais que nous avons visités il y a peu. J'ai hâte de passer au siècle suivant...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Seuls les génies ont le pouvoir de refuser les caresses des princes
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