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EAN : 9782714446862
432 pages
Belfond (31/10/2012)
3.25/5   6 notes
Résumé :
Enfant sensible, maltraitée par sa mère, Athénaïs Mialaret entretient avec son père une relation passionnée. Auprès de cet homme cultivé, grand voyageur et amoureux de la nature, elle étudie sans relâche.

C'est la lecture d'un ouvrage polémique de Jules Michelet qui sera à l'origine de sa rencontre avec «le pape de l'Histoire». Véritable puits de science, celui-ci lui évoque irrésistiblement son père. Il sera pour Athénaïs une figure paternelle et un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
- Pourquoi ai-je tant aimé ce livre ? Sans doute parce que je partage avec Athénaïs Mialaret (future Mme Michelet) beaucoup de points communs : elle fut abandonnée dès sa naissance aux soins d'une nourrice (c'est ce qu'on faisait à l'époque dans les familles bourgeoises), reprise sans raison (c'est ce qui sembla à Athénaïs) par des parents inconnus, dont une mère non aimante et même cruelle et violente. Puis Athénaïs aima les animaux (à poils et à plumes) toute sa vie passionnément. Puis elle aima l'étude et l'écriture au point de se confier, toute jeune femme, à un écrivain célèbre (mon Dieu, que de points communs avec mon humble personne !). Et puis Athénaïs n'eut qu'un enfant qui mourut vite et fut elle-même L'ENFANT vénérée de Jules Michelet, homme brillant et admiré, père des historiens français. Il était nettement plus âgé qu'elle (elle avait adoré son père qui la protégeait des cruautés de sa mère) et il l'adorait au point de combattre bizarrement la froideur (et même la douleur) sexuelle de sa femme. Il l'étudiait, étudiait son sang, ses selles… Oui, étrange me direz-vous, mais ces deux-là en furent comme les deux doigts de la main. Quand Athénaïs se mit à écrire sur les sciences naturelles, Michelet s'empara de son manuscrit et le remit au propre, à son goût à lui. Athénaïs, jeune et très aimante, se laissa faire, quitte à se rebeller beaucoup plus tard. Les prémisses de la libération féminine se faisaient jour, Athénaïs n'y fut pas complètement insensible. Elle essaya de tempérer les relations orageuses avec les enfants d'un premier lit de Michelet, mais ce fut difficile et douloureux. On mourait beaucoup de la tuberculeuse à cette époque et la fille de Michelet en mourut. Naturellement, violemment anti-clérical et proche des socialistes,Micheletfut ami avec des personnes telles que Lamartine et Quinet. C'est dans cette admiration immense qu'Athénaïs vécut une grande partie de son existence avec cet homme étonnant. Même à la mort de Michelet, Athénaïs reprit la plume POUR LUI. La fin de la vie d'Athénaïs fut éclairée par ses relations amicales avec le jeune sculpteur Bourdelle. C'est peut-être ce qui m'a un tout petit peu frustrée à la fin de ce livre épatant, c'est le peu de choses qui est dit sur Bourdelle et Athénaïs.
Il est heureux qu'Isabelle Delamotte (après son livre sur la petite Jeanne, maîtresse de Zola) nous ait fait faire la connaissance de cette dame méconnue. C'est un livre très agréable à lire, d'une écriture fluide, et on y apprend des tonnes de choses (par exemple sur les Révolutions de 1848, au moment où Athénaïs se trouvait à Vienne, gouvernante des enfants d'une princesse autrichienne).
A LIRE pour l'histoire (l'histoire d'une femme du XIXè siècle), pour l'Histoire (l'Histoire avec un grand H), pour les chats qui traversent ces pages…

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J'ai vraiment aimé la première moitié. Athénais abandonnée dès la plus tendre enfance, maltraitée par sa mère. Sa jeunesse, son adolescence.
La deuxième partie est plus dérangeante et très longue, un mari sur -protecteur, vicieux qui lui fait subir des traitements particuliers....Athénais tellement soumise,malade, dépressive. Cette relation de couple étrange. Livre intéressant.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait investi son père de tout ce qui lui avait manqué (...) Mais ce trop-plein d'amour la soumettait à l'angoisse d'un vide plus terrible encore. Pour la première fois, la peur de la mort s'infiltrait dans son âme d'enfant. De plus en plus souvent, elle se dérobait aux baisers de son père et contenait les siens, comme si retenir les signes d'amour pouvait modérer l'amour lui-même et affaiblir la douleur, peut-être pas si lointaine, de l'inexorable séparation. La figure paternelle, bonne, juste, rassurante et aimante qu'on lui avait transmise de Dieu, correspondait exactement à celle d'Yves Mialaret. Dieu le Père, ou Dieu mon père... Mais le culte devait s'accomplir à travers des gestes concrets, et Athénaïs se mit à vénérer comme des reliques... les chaussettes paternelles (...) Elle réclamait de les repriser, quitte à agrandir elle-même les trous pour justifier sa tâche, et les serrait dans ses mains en les embrassant voluptueusement.
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Avec angoisse, elle le vit prendre sa documentation, ses notes, ses écrits, s'installer à sa table de travail avec tout cela. Un matin, il lui dit, presque fièrement :
- Tu vas être contente : je suis en train de refondre ton livre !
Cette fois, elle comprit . Trompée, évincée, dépouillée ! Son mari lui volait son travail, sa pensée, pour se l'approprier. Elle se sentait comme une mère à qui on arracherait son enfant pour en faire don à un autre.
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L'intimité entre Athénaïs et le bouvreuil prenait la forme d'une sensualité quasi amoureuse. Un matin, elle plaça une fraise sur sa main et mit celle-ci devant son menton. En quelques sauts, le passereau vint se poser sur ses doigts et piqua le bec dans le fruit. Athanaïs put alors poser ses lèvres sur la petite tête, puis sur le cou où elle déposa de petits baisers. L'oiseau abandonna sa fraise pour saisir doucement ces lèvres aimantes dans son bec. La jeune femme éprouva alors un plaisir immense qu'elle n'aurait su qualifier...
(...)
- Tu rougis pour un baiser à ton oiseau ! Ma chère mie, ce sont là privautés bien innocentes.
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Plus elle connaissait l'oeuvre de l'écrivain, plus elle retrouvait son père. Par exemple, dans Le Peuple, Michelet protestait contre "la barbarie de l'homme qui méconnaît, avilit, qui torture son frère inférieur (...)" et il rêvait d'une cité qui donne des droits aux animaux. M. Miliaret avait tenu les mêmes propos ! Il avait aussi défendu des idées très proches sur l'éducation... Bien souvent, les écrit de l'historien faisaient écho aux paroles de son père.
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Seuls les animaux, les chats en particulier, lui avaient fait découvrir la sensualité. Plonger ses doigts dans une fourrure féline, tenir un chat dans ses bras et sentir les vibrations de ses ronronnements contre son cou ; fourrer son nez sous les plumes d'un oiseau et s'enivrer de son odeur forte et chaude ; voilà quelles avaient été ses seules expériences de sensualité.
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