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EAN : 9782352875765
300 pages
Archipoche (03/01/2014)
3.36/5   14 notes
Résumé :
Depuis les premiers jours d'août 1914, René Benjamin, jeune journaliste mobilisé en Lorraine, tient un carnet de « choses vues ». « Avec de l'eau plein nos chaussures et ma culotte, je me dis encore : il y a une page épatante à faire là-dessus », écrit-il à sa mère.
Dès mars 1915, ses notes fournissent la matière d'un feuilleton que publie Le Journal. Lorsque, après une blessure, Benjamin est rapatrié en Anjou, il décide de tirer de ces croquis un roman metta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quel personnage, Gaspard! A côté de la guerre, en tout cas avec Gaspard, on ne s'ennuie pas! Il détend l'atmosphère partout où il passe. A la fois soldat et cuistot, Gaspard se livre à une double chasse: les boches et des morceaux de viande! Agile comme l'air, altruiste, il est toujours prêt à secourir autrui, même blessé, interné à l'hosteau, il n'hésite pas à changer de veste et se faire infirmier pour les autres blessés. Déclarés inaptes avec son nouvel ami, un professeur agrégé de l'université, impossible pour eux d'aller au front, mais Gaspard, lui, il sait toujours s'occuper...
Une écriture plaisante, dynamique, bien que le langage soit un peu difficile à lire surtout dans les dialogues, où j'étais obligée de refaire la lecture, mais on lirait ce livre sans vraiment se rendre compte que ça parle de guerre!
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"Gaspard" a été écrit par René BENJAMIN ... il y a cent ans! En 1915, ce journaliste, écrivain reçoit le Prix Goncourt pour ce roman de guerre. Pas n'importe quelle guerre, la grande, la première, celle où les jeunes parisiens partaient casser du Boche, le sourire aux lèvres, la certitude au coeur que ce n'était qu'une question de jours avant d'avoir bouté ceux-la dehors!

Avec humour, presque trop, il trace la vie d'un soldat Gaspard, un de la troupe, pas un gradé, qui se rit de tout, fanfaronne beaucoup et combine avec le temps, les copains, les gradés, les blessures, les infirmières, bref avec le quotidien. Au-delà de la gouaille de cette grande gueule de Gaspard, il faut lire entre les lignes l'horreur, l'inutilité des boucheries, les prises de pouvoir multiples dans les relations humaines, les recherches de confort personnel, les manques, la faim, la souffrance, les conditions infra humaines dans lesquelles ont vécu les soldats, ceux tombés en héros, ceux qui en sont revenus ... oui, mais comment?

René Benjamin nous parle de sa guerre ... mais est-ce tellement différent aujourd'hui? Certes, nos guerres (celles que les autres font aux portes de nos mondes!) sont plus sophistiquées, plus technologiques. En sont-elles moins infra humaines pour la cause? Les soldats touchés, les familles meurtries, les populations dépossédées d'avenir ne connaissent-elles pas le même désenchantement? le revers des médailles données au front n'est-il pas, lui aussi, au rendez-vous?

Un livre troublant!t Un livre qui a vieilli dans sa forme, c'est sûr (Encore qu'il est intéressant dans son phrasé et les détails donnés quant au mode de vie de l'époque!) Mais un livre qui reste d'actualité, Un livre " ... indispensable à la connaissance intime de la Première Guerre mondiale", dit Claude Duneton sur la couverture de la réédition (Archipoche, n° 286).
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Un livre à découvrir en ayant pris connaissance de sa préface car en effet c'est un roman qui nous raconte la première année de la grande guerre et non pas la guerre sur sa durée.
On y rencontre un personnage sympathique, jovial qui nous fait faire des allers-retours entre le front et les arrières. Un passage sur le front qui reste relativement court en ce qui le concerne.
Une lecture sympathique mais qui n'a pas marquée L Histoire !
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Je ne lai pas du tout aimer ce livre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La tranchée, lorsqu'on croit vivre sa dernière minute, est dure à escalader pour les reins. Puis, il y a la surprise de n'être plus enfoui ; on se trouve plus grand ; et, serrant son fusil , les doigts crispés, on marche gravement, avec des yeux qui cherchent les balles. Elles arrivent tout à coup, balayant toute la largeur de l'air, et quelques hommes s'effondrent, sans un cri , mais leur chute en avant est suspendue par l'arme, qui glisse et se fiche en terre, en sorte que le soldat tombe dessus, arrêté, empalé, dans une étrange et effrayante attitude, mort et presque debout, atroce à voir comme tous les cadavres qui n'ont pas l'air au repos.
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Un mois avant, à l'hôpital, il avait vu sa femme, sa Bibiche. Il en parlait dans des termes assez peu amoureux ; il disait :
- Oh ! j'l'aime bien, mais ell' m'poisse !...J'espère qu'elle r'viendra pas d'si tôt. Elle peut pus m'voir sans pleurer. Et "mon pauv'e loup" par-ci, et "mon poulet" par-là, et "si c'est pas affreux comme ils t'ont arrangé!..."
Ah ! j'l'ai envoyée paître !...Elle cherche tout l'temps la jambe qu'y est plus. J'ai dit : "Regarde au moins l'aut'e, pisqu'il en reste une !" J't'en fiche ! Mon tit loup, mon pauv'e tit loup, hi hi !...Qu'est-ce qu'on va d'venir, hi hi !...Ton métier, hi hi !...l'est fichu, hi hi !..."
Qu'est-ça peut m'foute à moi ; y en a-t-il pas six cent mille des métiers ? J'peux pus bouger, ben j's'rai ministre : on les balade dans des landaus !
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Quelquefois le gars Pinceloup, qui avait une balle rougeaude de campagnard cuit au soleil, disait, les mains aux poches, en balançant son gros corps maladroit :
- On les verra p't'être seulement point, les Alboches.
- Non, et ta sœur ? disait Gaspard.
- Mon gars, y a pas d'ma sœur ; nous aut' on est réserve !
- Continue : tu m'intéresses !
- Si l'active, ell' faisait ben son boulot...
- Pauvre pochetée ! D'où qu'tu sors ? T'es échappé d'un vase de Chine ?
- J'suis pas pus bête equ'toi, mon gars !
- C'est pas qu't'es bête, c'est qu't'es marteau !
- Quand même, on est là d'puis cinq jours ; et eux ils sont foutus le camp ; pourquoi qu'ils l'sont foutus...
- D'quel patelin qu't'es ? dit Gaspard.
- D'pin-la-Garenne, mon gars.
- Combien qu'ça coûte, par là, la graine d'innocent ?
Le sergent Fosse entra dans la grange, en courant :
- On part ! il faut être prêt dans un quart d'heure.
- Où qu'on va ? demanda Moreau
- On y va, cette fois, ça y est. Numérotez vos abatis !
- Sans blague ! cria Gaspard. T'en es sûr ?
- Le colonel l'a dit devant moi à pluche.
- Ah, les poteaux ! ça c'est la vie !
Il s'était jeté sur Pinceloup, et il le fessait de toutes ses forces :
- Eh ben, mon gars, t'avais du flair ?
Pinceloup était devenu pâle. L'épicier Clopurte aussi. Romarin rayonnait. Gaspard fit valser Burette :
- Et toi, t'entends donc pas ?
- Si, si, j'entends !
- Et t'es pas content ?
- Je suis content !
- Alors faut rigoler, mon copain ! on va voir si l'Alboche c'est tout lard ou cochon !
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C'était la grande semaine d'août 1914, où chaque ville de chaque province offrit un régiment à la France.
A..., chef-lieu de terre normande, eut le sien, comme les autres, à assembler et à équiper.
Ses maisons et leurs habitants n'ont pourtant rien de guerrier.
Race avant tout pratique. Vous lisez clairement dans tous les yeux que deux et deux font quatre, dans certains le regret que deux et deux ne fassent cinq.
Mais dans aucun vous ne voyez briller le désir vibrant de sonner la charge.
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L'autre était tellement accablé de fatigue qu'il dit : "Laisse donc... c't'un infirmier, il t'voulait qu'du bien. Gaspard reprit :
- J'aime les infirmes. Pas les infirmiers !...Où qu'est ma blessure ? ça le regarde ? Est-ce que j'y demande si sa mère a fait un singe !
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Video de René Benjamin (1) Voir plusAjouter une vidéo

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