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EAN : 9782714454256
252 pages
Belfond (14/03/2013)
3.64/5   104 notes
Résumé :
À 73 ans, déçue par une existence sans saveur et sans réel amour, Jacqueline Le Gall décide de prendre un nouveau départ. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour saisir la vie à bras-le-corps.

À soixante-treize ans, Jacqueline découvre que son coeur en a dix-sept et abandonne tout, décidée à remonter le temps vers les promesses de sa jeunesse. Marcel, son époux délaissé, affronte la descente de la Loire et toutes les rivières de l'enfer pour partir à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 104 notes
Jacqueline le Gall est une vieille dame qui porte en elle le regret de sa jeunesse dans une petite vie étriquée. « À cette heure de la soirée, Jacqueline ressemblait encore à toutes ces épouses bourgeoises que le confort d'un mariage sans amour a transformées en papillons épinglés. » (p. 16) Mais voilà, à 73 ans, Jacqueline en a assez de son Marcel de mari et de sa vie manquée. Un train, un bateau et quelques centaines de kilomètres plus tard, elle débarque sur l'île d'Yeu pour retrouver Nane, sa cousine perdue de vue depuis 56 ans. Nane a l'habitude d'accueillir les éclopés de la vie. « Tous ceux qui ne savent pas ce qu'ils cherchent, ils viennent le trouver chez moi. » (p. 135) Dans sa petite maison, elle fait cohabiter sa vieille cousine distinguée avec Arminda et son fils Mathis. Jacqueline ne sait pas vraiment ce qu'elle est venue chercher sur l'île. Peut-être des souvenirs. Peut-être une raison à son départ. Peut-être une énergie pour retrouver celui qu'elle n'a jamais cessé d'aimer.

De son côté, Marcel est bien embêté : que sa femme s'en aille après tant d'années de mariage, il ne s'y attendait pas ! « Des trucs comme ça, ça devrait pas arriver aux vieux comme nous. Parce qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps, à nous autres, pour mourir heureux. » (p. 39) Puisque Madame a décidé de vivre sa vie, Monsieur va en faire autant. Et s'il peut la reconquérir par la même occasion, ce sera encore mieux. Marcel décide de se lancer dans le projet qu'il a toujours différé, la descente de la Loire à la nage et à pied. Sauf que Marcel, comme Jacqueline, n'est plus de la première jeunesse. « T'as bien réfléchi et là, quatre heures du mat, tu me donnes les fruits de ta mûre réflexion que c'est une bonne idée à soixante-seize balais de descendre la Loire sur des bouteilles de Badoit ? » (p. 90) Mais faut-il mourir heureux et serein ou faut-il vivre jusqu'à en mourir ? Et si la vieillesse n'était qu'un temps suspendu, une deuxième jeunesse avant la fin ?

Cette histoire sur la vieillesse et les recommencements, c'est un papillon qui nous la raconte. « S'ils savaient combien nous nous réjouissons des vaudevilles qui se jouent dans leurs jardins. » (p. 23) Ainsi portées par les ailes des vents et des lépidoptères, la fugue de Jacqueline et l'épopée ligérienne de Marcel ont des airs très légers. Presque éphémères. J'ai beaucoup aimé cette façon de déléguer la narration à des êtres si fragiles qu'ils vivront encore moins longtemps que les plus vieux des vieux, ce qui leur laisse quand même tout le temps nécessaire pour se passionner également pour Paul, le prêtre défroqué féru d'astronomie et Perpétue, l'enseignante béninoise. Eh oui, rien n'empêche les papillons, ni les rêves d'aller jusqu'aux étoiles ou de revenir d'Afrique !

Dans ce joli roman très bien mené, Caroline Vermalle nous chuchote qu'il n'y a pas d'âge pour être jeune, surtout quand on est vieux : le temps n'est plus aux regrets ou aux remords. Dans son premier roman, L'avant-dernière chance, l'auteure mettait en scène un couple de vieux copains décidés à faire le tour de France en voiture. Dans L'île des beaux lendemains, elle répète que les rêves ne vieillissent pas et que les vieux ne le sont que s'ils renoncent à vouloir plus. Ce roman est touchant et très frais, voire printanier : le troisième âge s'accommode à merveille des floraisons et des regains de sève !
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Grand merci à Babélio et aux éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir Caroline Vermalle ; n'est ce pas la un des buts de ce site : la découverte de la littérature au sens large. On l'aura compris, sans ce masse critique exceptionnel, je n'aurais sans doute pas acheté ce livre… le prix des livres étant ce qu'il est, il n'incite pas aux expériences…

Mais revenons au sujet : « L'île des beaux lendemains ». Un beau titre. Et une prise en main de l'ouvrage très agréable. Je sais, on ne parle pas souvent, dans les critiques de livres de cet aspect tactile, qui contribue grandement au confort de lecture avec quelques autres paramètres comme la police de caractères, sa taille, etc. Bravo à l'éditeur.
« Tout vous est aquilon … »
Quand à l'histoire, ou plutôt les histoires, parce qu'il s'agit de celle de Jacqueline le Gall, une vieille dame de soixante-treize ans, et de celle de son mari Marcel.
Elle décidera de fuir une vie à la longue pesante pour retrouver Nan, une cousine avec laquelle elle a perdu contact depuis plus de cinquante ans sur l'île d' Yeu. Besoin de liberté ou recherche d'un passé oublié ? On ne sait…
Quand à Marcel, solide nageur, il profitera de cette escapade de son épouse pour réaliser un vieux rêve : descendre la Loire à la nage , de sa source à son embouchure. Vieux rêve ou tentative de rejoindre la « fugitive » ? On ne sait…
« Tout me semble zéphyr. »
Et puis il y a Paul , ancien prêtre défroqué et astronome amateur, et Arminda et son fils Mathis…
Et les narrateurs successifs pour le moins inattendus : tout d'abord les papillons, mais aussi et surtout Apéliote, zéphyr, Calcias, Borée, Notos ou Sciron, le(s) vent(s). “The answer, my friend, is blowin in the wind” chantait Bob Dylan... C'est le cas ici aussi, dans une moindre mesure.

En conclusion, un bien joli livre (l'objet), mais une lecture même si elle est facilitée par de courts chapitres qui reste inégale. le style est vif, entraînant ; mais les dialogues… les dialogues… agaçants :
- « La salade d'Abra, tu aimes ça ? demanda Nane.
- La sal… commença Jacqueline.
- Les araignées, là, c'est pas pour faire des guirlandes, c'est pour mettre dans la salade.
- Tu vas bien rester manger ce soir, maintenant que tu est là ?
- Je ne veux pas te dér…
- Mais non, mais non. »
Bref, un peu déçu...
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Des romans dans lesquels des insectes sont les narrateurs, j'en ai parfois rencontrés, notamment dans les oeuvres de Benard Werber. Mais un roman sur la vie des hommes, raconté par des lépidoptères, voilà bien la première fois qu'il m'en tombe entre les mains.
Ainsi donc, un papillon résident de l'île d'Yeu, aidé par les témoignages de ses congénères et des vents qui parcourent le monde se prend à nous narrer le retour à la vie, à la liberté et à l'amour de vieillards. C'est l'histoire de Jacqueline, mariée sans amour à Marcel qui décide de quitter le domicile, pour retrouver sur cette île de l'Atlantique, une cousine perdue de vue depuis l'adolescence, en quête de quelque chose d'indistinct. Cependant que Marcel, sous l'électrochoc du départ de sa femme décide de réaliser un vieux projet de jeunesse : descendre le cours de la Loire. Au fil des pages, chacun suit sa propre thérapie au bord de l'eau. Dans une généreuse maisonnée de femmes — la cousine Nane, une aristocrate gouailleuse au caractère trempé et à la vie bien remplie et Arminda, jeune femme qui atterrit un jour dans cette maison, se prit d'amitié pour Nane et n'en repartit plus — Jacqueline exhume son passé, les regrets, les rancoeurs, les amours perdues afin de pouvoir voler librement.
Par le passé, je ne crois pas que je me serais spontanément penché sur un roman tournant autour de personnes âgées. Mais depuis le magnifique "Les yeux des chiens ont toujours soif" de Georges Bonnet j'ai revu mes a priori, car je crois qu'il est des choses qui ne peuvent être dites et des atmosphères développées qu'au travers des anciens. J'ai retrouvé un peu de cette ambiance dans le livre de Caroline Vermalle et aussi quelques touches de poésie, à laquelle les éphémères insectes et les vents éternels y sont pour beaucoup. J'ai pris plaisir à suivre le cheminement intérieur de Jacqueline et les révélations successives sur son passé. le décor de l'île contribue beaucoup à l'atmosphère du roman : légère comme des vacances, où les soucis n'ont pas d'accroche et s'envolent à la moindre brise.
Merci aux éditions Belfond et Babelio pour cette lecture, d'un roman assez court, frais et léger comme une aile de papillon, sans oublier sa jolie couverture !
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Un roman charmant tout comme ses personnages. Je sais que ce n'est pas un qualificatif que l'on donne souvent à un livre, mais en le finissant juste, je trouve que c'est le terme qui lui va le mieux. Et pourtant, sans Babelio et les Editions Belfond (que je remercie encore une fois), je n'aurais jamais lu "L'île des beaux lendemains". Pour deux raisons toutes simples : la première parce que ce roman est une histoire ordinaire, attention pas dans le mauvais sens du terme, mais il n'y a pas de magie, de fantastique, de frissons... En somme, pas du tout mon genre de lecture. La seconde parce que nos héros ont soixante-dix ans passés ! Et là encore, ce ne sont pas des héros auxquels j'ai souvent affaire. Mais en lisant le résumé, je me suis dit : pourquoi pas ? Il serait dommage de passer à côté de quelque chose de bien. Et si je n'aime pas, eh bien, tant pis, au moins j'aurais essayé.

Caroline Vermalle nous conte donc l'histoire de quatre personnes d'un certain âge que la vie a bien malmené. Ils n'ont pas forcément eu une vie plus dure que certains mais les non-dits, les secrets et les regrets ont fini par les épuiser. Et pourtant, malgré cette noirceur qui se profile, le roman est très doux, mélancolique et aussi plein d'espoirs. On entre dans la vie de Jacqueline et Nane, de Marcel et Paul et on a envie d'en savoir un peu plus. Quel est donc le lourd secret de Jacqueline ? Que vient-elle réellement faire chez sa cousine ? Et Marcel et Paul, comment leurs vies vont être affectées par tout cela ? Il est ainsi très facile de tourner page après page et de garder le sourire tout du long. Car c'est cela qui est assez impressionnant. Ce bien être, cette tranquillité qui se dégage du livre et qui vous gagne peu à peu.

Il faut dire que j'ai été très heureuse de retrouver l'île d'Yeu où j'ai passé des vacances étant enfant. Mes souvenirs ont sûrement dû se mêler à l'histoire, et il n'était pas difficile de se remémorer l'île que nous décrit Nane et l'atmosphère qui y règne. D'autant plus que le choix de certains des narrateurs, en plus d'être très original, donne encore plus de magie à l'histoire.

L'île des beaux lendemains est un parfait exemple que l'âge n'emprisonne pas les gens. Que ce n'est pas parce que vous vous croyez trop jeune ou trop vieux que vous ne pouvez pas réaliser vos rêves, prendre votre vie en main, choisir par vous même ce que vous voulez. En cela, c'est un très joli message que délivre le roman. Un peu d'espoir, car on en a tous un jour besoin.
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Jacqueline est septuagénaire, elle cumule cinquante-six années de mariage avec Marcel, ça déborde subitement. Elle part prendre l'air à l'Ile d'Yeu, notamment pour retrouver sa cousine Nane qu'elle n'a pas vue depuis près de soixante ans. Et si son mari profitait de cette absence pour réaliser un de ses vieux rêves ?

Ile vendéenne, littoral pour se ressourcer - un grand classique -, cagibi à souvenirs, cohabitation de trois femmes (deux âgées et une trentenaire) et d'un petit garçon. Les non-dits règnent dans cette maison, et la curiosité aussi : on épie les conversations, on fouine dans les vieilles photos et les archives à l'insu de leur propriétaire. Pour trouver quoi ? La recette du bonheur ? Les cousines se réapprivoisent lentement. L'aînée, Nane, qui a eu une vie et un mariage épanouissants donne les conseils que Jacqueline attend, ou plus exactement la pousse à prendre enfin elle-même ses décisions.

Le message est simple : chacun est responsable de sa propre vie, ne laissons pas les autres décider à notre place. Et cessons de considérer qu'ils sont à l'origine de nos ratages, de notre immobilisme, de notre frilosité depuis des décennies.

Je n'ai pas aimé les alternances de narration, surtout lorsque vents et lépidoptères s'en mêlent, même si cela rappelle la brièveté de la vie humaine, aussi éphémère que celle des papillons en regard des éléments naturels. Les dialogues simplistes et gentillets m'ont également agacée, ce côté trop réaliste ne m'a pas convaincue, paradoxalement.

Bref, je suis loin de partager l'enthousiasme rencontré jusqu'alors. Les thématiques et la plume m'ont rappelé M-S Roger, B. Constantine, M. Lethielleux et T. de Rosnay - auteurs dont je trouve la plupart des textes trop convenus et/ou pleins de clichés et/ou démagos.

Je remercie Babelio et les Éditions Belfond pour cette offre.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
- Jacqueline, elle veut te parler dans la cuisine, murmura-t-il.
- Oui, je sais, mais moi j'ai pas envie. Là, fit Arminda en baissant la voix comme lui.
- Oui, mais je crois qu'elle veut te dire pardon. Et tu m'as dit qu'il faut toujours écouter les gens quand ils veulent dire pardon.
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Chaque pas chassait l'inessentiel, le pressé, l'anxieux, l'insatisfait.Le temps semblait déserter les jours. Non pas qu'il rajeunissait; mais c'était l'idée de l'âge qui prenait un coup de jeune. Car finalement, l'âge ne comptait plus.Les paysages, la vie, tout ça : il ne les voyait plus défiler, il était dedans .Et ma foi, il y était plutôt bien.
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Les hommes prétendent qu'un battement d'ailes de papillon suffit à provoquer séismes et tempêtes. Les insectes n'ont pas le goût des révolutions, mais certains d'entre eux sont poètes. C'est l'apanage de ceux qui savent que la vie est courte.
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Ce que Jacqueline ignorait, c'était que le regard méfiant des vieilles dames, Arminda en avait fait son affaire. A trente-cinq ans, elle avait presque dix-sept ans d'expérience en tant qu'aide ménagère aux personnes âgées, sans compter son enfance d'immigrée : les regards méfiants, elle était tombée dedans quand elle était toute petite. A ce jeu-là, ce ne serait pas la cousine maigrichonne qui gagnerait.
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« On se dit qu’on a du temps, et qu’on fera tout ça plus tard, quand il y aura les bonnes conditions et tout. Mais les bonnes conditions, elles arrivent jamais. »
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