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EAN : 9782266293969
160 pages
Pocket Jeunesse (07/03/2019)
  Existe en édition audio
3.87/5   892 notes
Résumé :
Une nuit, Yann réveille ses six frères aînés, tous jumeaux. Il faut fuir : leur père a menacé de les tuer. Irrésistiblement attirés par l'Océan, les sept enfants marchent vers l'Ouest.

De l'assistante sociale au routier qui les prend en stop, du gendarme alerté de leur disparition à la boulangère qui leur offre du pain, chacun nous raconte à sa façon un peu de leur incroyable équipée.

***


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Critiques, Analyses et Avis (162) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 892 notes
Fabien et Rémy, Pierre et Paul, Victor et Max, ainsi que Yann. L'enfant Océan, un titre qui semblait fait pour m'attirer. Et quel joyau que ce livre pour enfant. Tels les sept enfants du Petit Poucet, les sept garçons Doutreleau fuient leurs parents. Mais nul besoin de caillou pour marquer leur chemin, car il n'y a pas de retour, et seul l'Océan, au loin, là-bas, à l'ouest, attire Yann, le petit poucet dont on se demande presque s'il est vraiment le dernier de la fratrie ou s'il est un ange gardien venu veiller sur eux.
Les mots de Jean-Claude Mourlevat sont comme un collier de perles pastel, ses phrases caressent comme un filet d'eau claire. Il construit un roman polyphonique, raconté par les six grands frères et ceux qui ont jalonné cette marche vers l'océan, d'une construction parfaitement maitrisée, entre grande fluidité et rythme de l'alternance des voix ; un roman qui dessine en creux cet enfant aux rêves plus grands que lui.
Jamais moralisateur, ce livre mêle l'âpreté et la douceur et fait, sans y toucher, la part belle à la solidarité quotidienne, celle du pain donné de bon coeur ou d'une couverture remontée avec amitié sur le dormeur inconnu. Un très beau livre pour se rendre compte sans violence des noirceurs de ce monde, mais aussi de l'espoir que chacun est responsable de garder vivant pour soi-même et pour les autres.
Des bons sentiments, certes, mais avec une dose de réalisme ; une histoire toute simple, mais avec une belle nuance d'onirisme. En définitive, un dosage qui me paraît parfait pour des enfants d'une dizaine d'années. Un livre que je ne manquerai pas d'offrir à de nombreux petits lecteurs, en espérant que Yann les emporte dans sa quête, les transporte dans ses rêves, pendant que moi, je regarderai longtemps, les pieds léchés par les vagues, le bateau s'éloigner en me demandant ce qu'il y a là-bas, toujours plus à l'ouest.
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Yann Doutreleau a 10 ans. Il est le septième et dernier enfant d'une famille vivant dans la précarité, composée aussi de trois paires de jumeaux. Yann est différent des autres, il est chétif et ne parle pas. Mais surtout il est intelligent et comprend tout. C'est pourquoi lorsqu'une nuit il entend que son père veut « les tuer tous les sept », il prend l'initiative de fuir et prend la place de leader de ce petit groupe âgé de 10 à 14 ans. le voyage commence vers l'Ouest. Au cours de leur périple, les frères vont croiser différentes personnalités : un routier qui les prend en stop, un écrivain ou encore une boulangère qui leur offre du pain, ceux-ci les rapprochant toujours plus de leur quête ultime : l'océan.

Jean-Claude Mourlevat est un romancier français connu notamment pour ses ouvrages destinés à la jeunesse. Plusieurs d'entre eux ont même été récompensés par des prix littéraires ou recommandés par le Ministère de l'Éducation Nationale. L'enfant Océan, paru en 1999 aux éditions Pocket Jeunesse, maison d'édition particulièrement spécialisée dans la publication d'ouvrages destinés aux 3 à 15 ans, est son septième roman. L'auteur indique qu'il s'est en partie inspiré de son enfance à la ferme, mais surtout de Charles Perrault pour écrire ce livre.

Ce qui fait la force de cet ouvrage, ce sont les témoignages : les récits des différents protagonistes s'enchaînent, chacun formant un chapitre caractérisé par le tempérament du personnage qui raconte sa version de l'histoire. Par exemple le récit du père est familier, rude, le vocabulaire adapté à sa condition et son caractère. Celui de l'écrivain est plus soutenu mais aussi teinté de réflexions humoristiques ou encore les récits des jumeaux qui sont plutôt semblables.

Je crois que j'avais l'âge de Yann lorsque j'ai lu ce roman pour la première fois. Je me rappelle avoir été touchée par cette adaptation libre du Petit Poucet, par cette fratrie soudée qui cherche à fuir la précarité de leur situation. Au coeur d'un récit poignant, quelques propos légers nous font sourire. On se dit que finalement, on n'était pas si mal chez nous quand on avait dix ans.
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L'Enfant Océan s'inspire du Petit Poucet de Charles Perrault, dans la thématique et dans la construction du récit pour nous parler de la fugue de 7 enfants de leur domicile.

Avec cet histoire, l'auteur aborde des thèmes comme la misère sociale et ses effets sur les enfants. le langage des membres de la famille est d'ailleurs très bien retranscrit. Et j'ai trouvé le contraste entre le monde rural et l'école très bien fait. La scène de la rencontre entre la mère de famille et l'assistante sociale met bien en évidence l'incompréhension qui existe entre ces 2 mondes.
C'est un roman polyphonique qui retrace le parcours de ses enfants qui craignaient pour leur vie. Bien que les premières lignes annonce une tragédie, la construction choisie par l'auteur maintient le suspense intact.
La lecture se fait facilement car elle est destinée à de jeunes enfants - en témoignent les hyperboles semées dans le récit.

J'avais voulu lire ce roman car une professeur de français avait dit qu'elle le faisait lire à ses élèves de 6ème et il ne m'en a pas fallu davantage pour attiser ma curiosité. Certes, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je n'ai pas été transportée non plus. Peut-être à cause de l'effet répétitif de la narration.
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Ce qui ne m'a pas plu :

- le récit de l'écrivain
pourquoi : c'est long, il n'y a pas d'action

Ce qui m'a plu :

- tout le livre

Le livre est découpé en récits, chaque personnage raconte un récit, ils se suivent et en les emboîtant l'histoire se forme.

L'histoire m'a beaucoup plu, je conseille à toute personne qui aime les histoires d'aventure de lire : "L'enfant Océan".

Audrey 12 ans


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Jusqu'à présent, Jean-Claude Mourlevat n'a pas réussi à m'emporter totalement hors de mon quotidien. Mais L'Enfant océan est plus agréable à lire que Terrienne, dont la lecture m'avait beaucoup déçue.

L'Enfant océan narre la fugue des sept enfants Doutreleau, fratrie composée de trois paires de jumeaux et de Yann, le personnage principal, frappé d'un handicap physique (âgé de 10 ans, il est petit comme un enfant de 2 ans et muet). Ils fuient une vie de misère en se dirigeant vers l'Océan Atlantique.

J'ai beaucoup aimé la narration polyphonique qui forme une espèce de déposition sur l'affaire Doutreleau. On saute d'un personnage à l'autre en fonction des rencontres et des mésaventures des enfants, ce qui fait de L'Enfant océan un récit chronologique émouvant et intimiste. Ce choix narratif apporte aussi une certaine vivacité au récit grâce aux différents langages employés (on passe de la langue châtiée d'un écrivain au parler très familier de la Mère Doutreleau...).

Mais on y croise quelques invraisemblances liées en partie au désir de l'écrivain de faire à tout prix un parallèle entre son récit et le conte du Petit Poucet. le fil est un peu trop gros à mon goût...
D'autre part, le récit est assez sordide. le lecteur côtoie la misère sociale à chaque page, le racisme banal, la méchanceté gratuite d'un riche industriel ; la balance est tout juste rétablie par la gentillesse de quelques autres personnages
Enfin, le lecteur attend avec autant d'impatience que les enfants l'arrivée au bord de l'Océan Atlantique. Après un voyage de plusieurs jours à pieds, en stop, en train... une description plus poussée de la côte bordelaise aurait été bienvenue. Au moins Jean-Claude Mourlevat aurait-il pu laisser cette fratrie profiter un peu de la vue de l'Océan...

La Rivière à l'envers me tente bien, peut-être que cette fois-ci sera la bonne. Dans le cas contraire, je stopperai toute nouvelle tentative !

Challenge Multi défis 2017
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critiques presse (1)
BDGest
24 novembre 2020
Jolie pépite pour la collection du même nom, L’enfant océan constitue une lecture des plus appréciables qui saura toucher les enfants (et aussi les grands).
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Les trois prennent place autour de moi. Le plus jeunes'assoit à côté, avec un air aussi éberlué que s'il venait d'entrer dans une navette spatiale. Mais le train n'a pas fait cinq cent mètres qu'il bascule la tête en arrière, ouvre une bouche grande comme une assiette et s'endort. Ses chaussures de dame lui glissent des pieds. Le grand, en face de lui, n'a pas l'air moins ébahi, mais il essaie de faire bonne figure. Le moyen, qui me fais face et qui aurait dû me reconnaître, m' ignore totalement.
On est presque à mi-chemin du parcours quand le contrôleur se pointe.
_Vos billets, s'il vous plaît ?
Il tend la mains vers le garçon pâle et se trouble aussitôt :
_Vous avez changé de place ?
Le garçon devient cramoisi et bredouille :
_Oui, on n'a pas le droit ?
_Si, si... bien sûr ... vous avez le droit ...
Le contrôleur s'éloigne. Les deux garçons sont en apnée. Quand ils osent respirer de nouveau, au bout d'une éternité, le regard qu'ils échangent est éloquent : "Ça a marché ! Surtout ne bougeons pas ! Ne nous faisons pas remarquer !" ...
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Les femmes c'est comme ça. Elles sont comme les bêtes. Elles feraient n'importe quoi quand leurs petits ont faim. Les dents leur poussent comme aux louves et elles supportent tout.
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– Là-bas c’est l’Ouest. Le ciel est plus grand qu’ici, et puis il y a l’Océan.
L’Océan… (…) on l’avait cru sans hésiter et depuis, chaque fois qu’on regardait par cette fenêtre, on voyait plus le pré du père Colle avec ses pommiers, ni la clôture ni la mare. On se crevait les yeux sur la ligne grise de l’horizon et on voyait le ciel s’agrandir, on voyait l’Océan. On l’entendait même, avec ses énormes vagues qui brassaient le sable de la plage, vraoutch… (p. 38, Chapitre 6, “Récit de Rémy Doutreleau, quatorze ans, frère de Yann”, Première partie).
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Pour moi, la seule vérité est que "ce gosse", comme ils disent, était un gosse justement. Un simple petit gosse. Qui demandait seulement qu'on le tienne au chaud et qu'on lui dise des gentillesses de temps en temps. Comme tous les autres gosses. Je ne sais pas grand chose sur l'affaire, mais j'ai comme le sentiment qu'il n'a jamais connu ça. Alors on ferait mieux de lui ficher la paix et de se taire.
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C'était en novembre dernier. Vous vous rappelez cette semaine de pluie qu'on a eu au début du mois? Ce temps de chien? Il tombait des cordes et c'est moi qui l'ai ramené chez lui ce matin-là. Je ne l'ai jamais revu depuis.
chapitre 1 : récit de Nathalie Josse, trente-deux ans, assistante sociale
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Videos de Jean-Claude Mourlevat (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Mourlevat
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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