Un livre que mon père a reçu comme prix d'excellence en CM2 … en 1966. Une bonne idée ça d'offrir un livre aux élèves méritants.
Ce livre contient donc un récit tiré de l'Iliade … la guerre de Troyes et un de l'Odyssée.
J'avoue que c'est un peu difficile à lire. Des tournures de phrases un peu désuètes. Une intrigue peut-être trop connue. Et puis, une relation aux dieux de l'Olympe qui rend le récit franchement bizarre par sa superstition exacerbée. J'ai très largement préféré L'odyssée à l'Iliade mais il faut dire que les récits de guerre ne m'ont jamais attirée donc je parlerai de l'Odyssée qui m'a enchantée et qui fait gagner une étoile de plus à ce livre. Les aventures d'Ulysse sont tout aussi passionnantes que dans mon enfance, que celles édulcorées des dessins animés de mn enfance. Vraiment, j'ai apprécié cette lecture pour sa deuxième partie.
Challenge Multi Défis 2016 : Un peplum (roman se déroulant dans l'Antiquité romaine, grecque, asiatique ou égyptienne)
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Une excellente initiation aux mythes qui ont façonné les prémisses de notre civilisation. Ces histoires qui faisaient partie de la culture de base de toute la civilisation gréco-romaine (on apprenait à lire et à écrire sur ces textes...) puis, jusqu'à récemment, de l'enseignement des "humanités" dans les écoles par lesquelles sont passés la majorité des grands hommes qui ont façonné notre monde, sont rendus accessibles et attractives aux jeunes lecteurs.
J'espère que cet ouvrage continuera, à l'avenir, comme ce fut le cas pour moi, à donner aux jeunes le goût de la connaissance de ce monde qui nous est à la fois si proche (il fait partie du terreau qui a donné le nôtre) et si lointain (l'omniprésence de la mort, l'esclavage...).
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Le Troyen est plus mort vif tant la contenance des Grecs est menaçante. Cependant, dans l'espoir qu'il lui sera tenu compte de sa trahison, il dit qu'Hector tient conseil avec les chefs de son arméee auprès du tombeau d'Ilus, tandis que ses alliés, les Lyciens, les Cariens, les Pélagsiens et les autres reposent paisiblement dans leurs tentes appuyées aux murs de Thymbré, laissant aux seuls Troyens le souci de la garde.
— Relève-toi, Priam, fait enfin Achille en essuyant ses yeux et en forçant le vieillard à prendre place sur un siège à côté de lui, les Dieux ont formé de douleurs et de peines le cercle de nos jours. Mon père connaîtra comme toi la douleur de voir partir avant lui le soutien de sa vieillesse. Hélas ! Je suis le meurtrier de tes fils, un de tes fils m'enlèvera à mon père. Que pouvons-nous ? Nous ne saurions mettre nos mains devant le destin cruel. Obéissons aux Dieux. Cependant, je ne resterai pas sourd à ta plainte. Ce corps que tu es venu chercher, — par quel miracle as-tu pu passer entre nos sentinelles ? — je te le donne. Alcime, ajoute Achille en se tournant vers un de ses officiers, commande aux esclaves de laver soigneusement le cadavre d'Hector, de faire couler sur lui de l'huile et des parfums, de le revêtir de la plus belle de mes tuniques de pourpre. Puis, placé sur un lit, qu'il soit porté dans le char du roi d'Ilion.
— Pleurons Patrocle, a-t-il dit aux Grecs en regagnant ses tentes, et honorons ses restes de notre mieux.
Trois fois, chacun des rois monté sur son char de guerre a tourné autour du lit où gît le corps de Patrocle. Puis, toute l'armée a défilé tristement. Les Thessaliens partagent la peine de leur chef. Ils se sont rangés, immobiles, et font au mort une suprême garde d'honneur.
Achille a jeté le cadavre d'Hector, face contre terre près du lit funèbre, puis, pleurant et désolé, il pose sa tête sur le sein glacé de son ami.
— Patrocle, murmure-t-il. Tu vois, je t'ai vengé.
Comme on voit dans un champ aux épis mûrs deux bandes de moissonneurs s'avancer l'une vers l'autre, couchant sur le sol les hampes dorées, ainsi s'élancent Troyens et Grecs, et la mort fauche.
Mais je le sens, nous n'avons point été responsables de notre querelle. Ce sont les Dieux, c'est le Destin qui égarèrent notre raison, qui mirent dans notre coeur, à moi mon funeste désir de te faire injure, à toi ton long ressentiment. Je veux guérir, autant qu'il est en moi, la plaie que j'ai faite.