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EAN : 9782259219310
204 pages
Plon (29/08/2013)
3.17/5   39 notes
Résumé :
Le centre de gravitation de ces histoires, c'est Yunior : jeune tête brûlée, aussi coeur d'artichaut qu'incorrigible désinvolte. Dans chaque histoire, une femme, des femmes ? mère, épouse, maîtresse, petite amie ? extraordinaires et sans cesse perdues. Et en point de mire : l'amour ? l'obsessionnel, l'illicite, le léger, le fou, le périssable, l'éternel amour. Et tandis que Yunior court après les filles, les fantasme, les largue, les adore ou les maudit, ces histoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Ta copine découvre que tu la trompes. (Bon en fait c'est ta fiancée, mais après tout, bientôt ça n'aura vraiment plus d'importance.) Elle aurait pu te surprendre avec une sucia, elle aurait pu te surprendre avec deux, mais comme tu n'es qu'un sale fils de cuero qui n'a jamais vidé la corbeille de sa messagerie électronique, elle t'a surpris avec cinquante ! Certes, étalées sur une période de six ans, mais quand même. Putain, cinquante nanas ? Et merde. […] Tu ne recules devant rien pour la garder. Tu lui écris des lettres. Tu la conduis au boulot. Tu cites Neruda. Tu rédiges un mail collectif qui répudie toutes tes sucias. Tu bloques leur adresse mail. Tu changes de numéro. Tu arrêtes de boire. Tu arrêtes de fumer. Tu déclares être un accro au sexe et commence à assister à des réunions. Tu rejettes la responsabilité sur ton père. Tu rejettes la responsabilité sur ta mère. Tu rejettes la responsabilité sur le patriarcat. Tu rejettes la responsabilité sur Saint-Domingue. Tu trouves un psy. Tu fermes ton compte facebook. Tu lui donnes les mots de passe de toutes tes messageries électroniques. Tu commences à prendre des cours de salsa comme tu l'as toujours promis pour que vous puissiez danser ensemble. […] Tu essaies tout, mais un jour elle se redressera simplement dans le lit et dira : C'est fini. »

J'aime cette écriture parce malgré la brièveté de chaque phrase elle sonne comme un flot ininterrompu. J'aime cette écriture parce qu'elle est vivante, pleine d'énergie. J'aime cette écriture parce que sa liberté et sa souplesse m'électrisent. Évidemment ce recueil de nouvelles n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il pourrait déplaire. Fortement. Il n'y a pourtant rien de réellement abrasif au fil de ces huit textes mettant en scène les membres de la communauté Dominicaine installée dans les environs de New York. C'est juste que le personnage de Yunior, qui sert de trait d'union entre chaque histoire, est un beau salopard. le mâle latin dans toute sa splendeur. Macho, queutard invétéré et sans scrupules. Yunor pense pourtant qu'il n'est pas tout à fait comme ses congénères. Il cherche l'amour, le vrai, le pur. Un coté fleur bleue qu'il oublie rapidement quand une nouvelle partie de jambes en l'air se présente.

Avec lui on découvre l'arrivée de sa famille sur le sol américain, le départ du père avec une fille bien plus jeune que sa mère, la vie de débauche de Rafa, le frère aîné trop tôt emporté par un cancer. Et au milieu de ce maelstrom Yunior tentant de se construire comme il peut. Il ne va pas vraiment mal tourner, il ne finira pas dealer de crack au coin de la rue. Il poursuivra ses études jusqu'à l'université et deviendra prof. Mais au niveau sentimental, c'est le naufrage. Tromper une petite amie qui refuse de le laisser glisser une main dans sa culotte avec une prof bien plus âgée que lui n'a rien d'infamant. Voir sa chère Magda le traiter d'enfoiré parce qu'il a couché « avec une fille qui se coiffait façon doigts dans la prise, comme dans les années quatre-vingt », il a du mal à comprendre. Lui ne se considère pas comme un sale type. Juste un mec « faible et plein de défauts, mais avec un bon fond. » Bien sûr, bien sûr…

La langue de Junot Diaz est fleurie, vivifiante. Un mélange d'argot, de mots espagnols, de néologismes truculents et d'images qui vous sautent à la gorge. Surtout lorsqu'il parle des femmes et de leur diversité : guyanaises, asiates, latina, métis à la peau couleur de miel, « blanquitas un peu péquenaudes » qui ont « un faible pour les négros » et « baisent avec la discrétion d'un train de marchandise. » Yunor les aiment toutes, certaines plus que d'autres, mais il se révèle au final incapable de les garder, incapable de leur être fidèle. le triptyque coucheur-trompeur-menteur lui va comme un gant. Yunor, c'est un gars qui enchaîne les déboires et que l'on n'a pas du tout envie de plaindre. C'est drôle, corrosif et moderne. Bon j'ai adoré mais je ne vous conseille pas de vous ruer sur ce recueil inclassable qui m'a, à bien des égards, rappelé le « Coup de sang » d'Enrique Serna. C'est à vous de voir. Débrouillez-vous, quoi…
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Y a des cons comme ça que malgré tout ils ont quelque chose de sincère, de vrai, qui fait qu'on leur pardonne, voire qu'on les aime. Cette écriture de pseudo-non-autobiographies, en prise et style directs d'un lieu, d'une époque, un langage personnel parfois au-ras des pâquerettes avec des fulgurances d'intelligence lucide et de l'humour sans le chercher.
Bukowski, Fante étant pour moi les parangons de ces "cons".
Junot Díaz est un petit-petit frère Dominico-Américain de ces deux monstrueux écrivains.
N.B. : La première phrase de cette critique ne peut pas être écrite autrement.
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Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler de Junot Díaz. Wikipedia m'a appris qu'il s'agit d'un écrivain américain originaire de République Dominicaine. Il semble reconnu outre-Atlantique. le titre a attiré mon attention sur ce livre et, ayant un désir de découverte, je l'ai emprunté à la médiathèque. Je suis on ne plus éloigné des personnages qui peuplent les nouvelles publiées. J'ignore tout de la mentalité et du mode de vie des immigrés latinos aux USA. de plus, je ne me sens pas du tout proche du personnage principal, Yunior, qui est un homme jeune plutôt instable et fantasque. Pourtant, ces textes présentent un intérêt.
D'une part, ils mettent en scène les moeurs d'une communauté restée bien identifiable dans le melting-pot américain; d'ailleurs, elles ne sont sans doute pas très différentes de celles d'autres jeunes, ici ou là-bas. D'autre part, j'ai beaucoup apprécié le style vif et même nerveux de l'auteur. Junot Diaz maîtrise l'art de la narration, à la fois vigoureuse et joyeuse, même quand Yunior se laisse entraîner dans des situations un peu scabreuses où il n'a pas le beau rôle. Voici un recueil de nouvelles un peu grinçantes, marquées par l'auto-dérision et aussi par une certaine tendresse pour l'homme tel qu'il est (et non comme il devrait l'être). C'est une oeuvre mineure mais qui, à mon avis, mérite d'être découverte.
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Yunior est le genre d'hommes que toute les femmes exècrent, un horrible "specimen unique de Dominicain". Pas si unique que cela si on lit toutes les histoires. Sur neuf chapitres, il évoque son enfance à Saint Domingue, sa vie de dominicain exilé aux Etats-Unis, ses aventures, le cancer de son frère peut-être encore plus instable que lui.
Ce sont des liaisons éphémères (est-ce à cause de la différence de peau) avec des blanches ( Veronica), avec des "vieilles" (Miss Lora une prof de quarante ans alors qu'il n'en a que seize), avec une bombe comme son "ex", Magdalena, mais à laquelle il ne fait attention qu'au moment où elle le quitte, lassée de ses aventures et ses mensonges.
Doit-on l'excuser à cause d'un père autoritaire, d'un exil difficile aux États-Unis, de la maladie de son frère ? Je n'en ai pas vraiment envie et je jubile quand enfin son "ex" lui fait comprendre la peine d'une rupture.
Maintenant, si on passe sur le caractère du personnage principal et sur l'habitude de l'auteur à insérer dans ses phrases des mots espagnols (en général des mots obscènes), je parviens à entrevoir une certaine tristesse derrière l'humour et même dans l'histoire de Yasmin et Ramon, une belle émotion. Mais, par contre, je ne comprends pas pourquoi au milieu de chapitres entièrement consacrés à la famille de Yunior, il y a cette belle histoire d'un couple d'éxilés. J'ai supposé que Ramon était le père de Yunior. Les dominicains semblent avoir une famille aux États-Unis et une autre au pays, comme Ramon et Elvis, l'ami de Yunior.
Il y a bien sûr la douleur de l'exil avec cette pauvre Mami (la mère du narrateur) qui se retrouve isolée dans le froid américain, ce racisme latent , ces conditions de vie assez sordides tant dans certains quartiers pauvres de République dominicaine que dans les quartiers américains pour " los hispanos".
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Après avoir dévoré et adoré La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao, j'avais très envie de découvrir un autre livre de Junot Diaz et j'ai donc sauté sur l'occasion lorsque Babelio l'avait "mis en jeu" avec Masse Critique.

Je dois dire que j'ai largement préféré La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao ; je pense que le format "nouvelles" n'est pas vraiment ce que je préfère. Ensuite, j'ai trouvé que Junot Diaz était beaucoup plus dur avec ce recueil. Dans LBeMVdOW, les clichés sur les dominicains sont importants et critiqués mais la présence d'Oscar et la dimension historique apportent un certain équilibre. Dans le Guide du Loser Amoureux, on n'a aucun répit. Alors certes, il s'agit là plus d'une critique que d'une éloge du caractère très macho des hommes dominicains, mais la vision de la femme m'a vraiment dérangée et je n'ai pas réussi à avoir de la compassion pour Yunior, le même narrateur que dans LBeMVdOW.

Malgré ça, j'ai quand même apprécié le fait que Junot Diaz n'y aille pas de main morte et ne pose aucun tabou. Il dépeint un tableau qui n'est pas des plus esthétiques, plutôt rude et rigide sur les bords.
J'apprécie également toujours autant l'écriture de Junot Diaz et le mélange de langues. Je pense que je me dirigerai plutôt vers ses romans pour la suite.

Ma note : 3,5/5
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critiques presse (2)
Liberation
12 novembre 2013
La phrase anglaise, très vive, est mordue par l’oral, celui des quartiers populaires où Diaz a grandi. C’est un oral de ghetto [...] C’est une note jeune, révoltée, désenchantée, c’est l’Attrape-cœur des années 80 chez les latinos. C’est encore et toujours l’Amérique.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeJournaldeQuebec
28 octobre 2013
En 2012, le New York Times l’a élu meilleur livre de l’année. Un guide plutôt atypique qu’on vous invite à découvrir.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Je suis pas un sale type. Je sais l'impression que ça donne, celle d'un mec sur la défensive et sans scrupules, mais c'est vrai. Je suis comme tout le monde : faible et plein de défauts, mais avec un bon fond."
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Il n'était pas en état de marcher. C'est tout juste s'il arrivait à remuer les lèvres. J'ai tenté de le porter mais je n'y arrivais pas, pas à dix rues de là, et pour la première fois dans l'histoire de notre quartier, il n'y avait personne à la ronde.
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Cette fois-ci, la question de la capote ne t'effleure même pas. Tu jouis en elle. Tu es surpris d'être aussi remonté. Mais elle t'embrasse sur le visage encore et encore, et cela t'émeut. Personne n'a jamais fait ça.
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Dans son esprit, le fait de ne pas avoir d'enfant quand on est une femme ne pouvait s'expliquer que par quelque malheur incommensurable.
Peut-être qu'elle n'aime pas les enfants, tout simplement.
Personne n'aime les enfants, t'a assuré ta mère. Ce n'est pas une raison pour ne pas en avoir.
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Tu trimes comme jamais dans tous les domaines - tes cours, ta rééducation, ta thérapie, tes lectures, ta marche à pied. Tu attends que le poids disparaisse. Tu attends de ne plus du tout penser à ton ex. Ca ne vient pas.
Tu demandes à tous ceux que tu connais - Il faut combien de temps, en général, pour s'en remettre ?
Il y a plusieurs formules. Un an pour chaque année de relation. Deux ans pour chaque année de relation. Ce n'est qu'une question de volonté : le jour où on décide de s'en remettre, on s'en remet. Tu ne t'en remets jamais.
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Vidéo de Junot Diaz
Junot Diaz - part 6
Non sous-titré
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