« Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants »
Bernard de Chartres.
Un panorama de l'Egypte Antique, qui inventa la fonction de « gardien de l'anus du pharaon » en passant par le serment grec d'
Hippocrate, Galien et ses humeurs, l'acuponcture chinoise, l'Ayurveda Indienne, les découvertes d'Averroès, l'anatomie d'Ambroise Paré, fin du célibat des médecins en 1452, la guerre entre la noblesse de la médecine et l'artisanat
de la chirurgie, les rapports de la médecine avec la religion à l'invention de la vaccination après l'inoculation d'une pathologie liée aux vaches, l'avènement de la radiologique, de la génétique, le rôle croissant de la physique et de la biochimie etc.
La médecine dépend du contexte social qui l'entoure, la religion l'empêcha parfois de se développer de même que les croyances et les écoles, rétives à l'innovation.
Les pandémies ne tiennent pas à grand-chose, on sait par exemple que c'est à cause de l'Homme que le moustique s'est répandu à travers le monde et notamment aux Amériques… souhaitons que la mouche africaine qui transmet la cécité des rivières ne remonte pas vers l'Europe à la faveur d'un réchauffement climatique dû à l'activité humaine car si nous restons sourds alors l'hémisphère nord pourrait être peuplé d'aveugles, ça vous laisse cois…
Aux côtés de Jean-Charles Soumia, nous traversons l'
Histoire de la médecine à grandes enjambées grâce à ce livre érudit mais accessible, aux chapitres ramassés, très contextualisés, avec un glossaire à la fin pour le jargon technique (plus pratique qu'un gros Vidal poussiéreux).
Les progrès au cours des deux derniers siècles sont sans précédent dans l'
Histoire de la médecine mais celle-ci se poursuit avec ses utopies « la santé pour tous en l'an 2000 » promettait l'OMS alors même que l'accès aux soins n'est toujours pas garanti pour tous.
Il serait maintenant intéressant d'avoir une histoire des médecins ou à tout le moins une histoire politique de la médecine à l'heure où certains docteurs “Knock” veulent nous entraîner vers “une existence médicale” totale, soumettre le politique à leur agenda, mettre Elisabeth Tessier au chômage et où dans le même temps des millions de personnes, dans une défiance et un ressentiment politiques en viennent à mépriser des siècles de découvertes médicales formidables.
C'est sans doute cette citation d'
Italo Svevo, dans son célèbre ouvrage «
La conscience de Zéno » qui résume l'impermanence de la médecine : « je vous ai expliqué quel était présentement l'état de la science. Mais nul ne peut prévoir ce qu'il en sera demain ou dans une demi-heure. »
Qu'en pensez-vous ?