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Julliard (01/01/1965)
3.83/5   6 notes
Résumé :


Deuxième opus de la " Collection permanente ", Espagne, premier amour, paru en 1965 chez Julliard, relate une histoire d'amour poignante ayant pour toile de fond une période méconnue de la Seconde Guerre mondiale : l'internement des réfugiés espagnols dans le camp de concentration français d'Argelès.
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Nous sommes en 1939 à Collioure et Argelès-sur-Mer dans le département des Pyrénées-Orientales, où des camps sont établis pour installer les nombreux réfugiés de l'Espagne franquiste.

L'auteur, Vladimir Salomonovitch Pozner (d'orgine juive russe, né et mort à Paris, 1905-1992), a été chargé par un comité d'aide aux réfugiés espagnols d'entreprendre des démarches auprès des autorités compétentes pour relâcher le plus grand nombre de ressortissants espagnols de ces camps de concentration désolants.

Car désolant est bien le terme pour qualifier ces camps. "L'odeur aigre du malheur se dissipait, chassée par la puanteur de soixante mille personnes nourries de pain sec et de lentilles, privées d'eau, de savon, de cabinets".

C'était, bien entendu, une période historique difficile pour l'Europe et la France où "la saison de la liberté touchait à sa fin".

Un jour, Pozner fait au camp d'Argelès la connaissance de l'artiste peintre Pierre Guette qui lui demande de l'aider à retrouver la femme qu'il aime désespérément. Une bien-aimée dont le malheureux ne connaissait que le prénom : Pilar. Comme il s'agit d'un prénom plutôt fort répandu en Espagne, la requête prend l'allure d'une mission impossible pour l'auteur.

Entretemps, Pierre s'obstine à déplucher les petites annonces de recherches dans les journaux de Perpignan, Montpellier et Toulouse, ainsi qu'à dévisager toutes les femmes méridionales sur son passage.

C'est lors du long cheminement de l'exode, fuyant Barcelone, que Pilar et Pierre se sont rencontrés. Pendant des jours et peut-être même des semaines ils ont marché, affamés et épuisés, parmi une foule constituée principalement de femmes. "La plupart des mères avaient réussi à emporter leur enfant, la plupart des fillettes leur poupée. Les yeux battus, les bras rompus, les unes et les autres marchaient, serrant farouchement contre la poitrine poupée ou enfant".

Ce passage du livre de Pozner est particulièrement touchant et émouvant, surtout si l'on s'imagine le calvaire de millions d'Ukrainiens actuellement sous les tirs russes ou en fuite par la folie d'un autre dictateur !

Comme le note l'auteur avec tant d'acuité : "chacun (du cortège des fuyards) luttait en soi-même, fuyant son sol et ne se décidant pas à l'abandonner".

Fort à propos, l'auteur fait un rapprochement entre cette fuite et les 82 gravures célèbres du maître peintre Francisco de Goya "les désastres de la guerre" réalisées un siècle et demi plus tôt.

Je vous laisse découvrir si Pierre a retrouvé sa belle Pilar, mais je finis par citer une chanson que les hommes chantaient derrière les barbelés :

"Ah, si je pouvais retourner
Dans mon Espagne et combattre,
Un fusil à la main,
Pour vaincre ou mourir.
Solidarité internationale !
Où te crois-tu ?
Où te crois-tu ?
Au camp de concentration. "
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