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Adelino Pereira (Traducteur)
EAN : 9782266254298
608 pages
Pocket (23/04/2015)
  Existe en édition audio
3.71/5   518 notes
Résumé :
Alors qu'une équipe de chercheurs du CERN est sur le point de réussir à observer le Boson de Higgs, plus connu sous le nom de particule de Dieu, le corps de Franck Bellamy, chef de la CIA, est retrouvé dans les locaux du célèbre laboratoire Genevois.

Dans les mains de la victime, les enquêteurs retrouvent un mystérieux message : "La clé : Tomás Noronha". Désigné coupable, le cryptologue devient en quelques heures la principale cible de la CIA, bien d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 518 notes
Une saga vendue à plus de 2,5 millions d'exemplaires, allèche le bandeau rouge ceinturant ce livre, c'est donc du lourd. Et quand la 4ème de couverture convoque simultanément Einstein et Bohr, mentionne la CIA, le CERN et la mécanique quantique, on s'attend à un techno-thriller des plus échevelés, savamment documenté et puisant son inspiration aux sources les plus high-level des officines secrètes et des laboratoires fréquentés par les derniers Prix Nobel de Physique. J'en salive d'avance.

Je m'étais auparavant méfié de cet auteur portugais surfant, comme bien d'autres, sur la vague du Da Vinci Code. Je m'étais abstenu de lire du Dan Brown, en raison, justement, du succès planétaire de ses livres, du film, des suites, des analyses et des autres produits dérivés dont je m'étais jusqu'à présent tenu à l'écart. Comme ceux de Dan Brown, les précédents titres de José Rodrigues dos Santos (La Formule de Dieu et L'Ultime Secret du Christ), annonçaient un mélange des genres mixant jamesbonderies et bondieuseries, brouet difficile à avaler, mais pain béni pour un lectorat candide, enclin aux amalgames ésotériques et avide de sensations mystiques. Paix à leurs âmes trop crédules, amen.

Ici, le religieux (hormis le nom de Salomon présent dans le titre, on ne se refait pas) semblait être éclipsé au profit de la mécanique quantique et donc d'une approche un peu plus scientifique. de quoi éveiller ma curiosité. La proposition qui m'avait été faite de rencontrer l'auteur et de participer à une séance de dédicace a achevé de me convaincre de lire ce livre.

Je m'attendais à un thriller, trouvant ses marques dans la recherche scientifique récente. Pour faire bonne mesure, le boson de Higgs surnommé « la particule de Dieu » – surnom non assumé par la communauté scientifique – est appelé à la rescousse dans la promotion du livre et, pour compléter le tableau, le célèbre tunnel circulaire du LHC et son détecteur de particules ATLAS servent de décor au prologue. le prologue est ici l'équivalent de la scène d'ouverture des films de James Bond, vous savez, celle qui scotche le spectateur, agrippé à son fauteuil, avant même qu'apparaisse le générique du film, qu'ondulent les sveltes silhouettes des James-Bond-Girls et que retentisse la musique de John Barry. Un techno-thriller scientifique sur fond de mécanique quantique ! Que demander de plus ?

Ouille ! Aïe ! Doux Jésus ! Par la clé de Monsalo ! Ce doux cantique a vite fait des couacs. Ce livre s'avère être une monumentale escroquerie et ne tient en réalité aucune de ses promesses. Pour faire simple, l'intrigue ne dépasse jamais le niveau du Club des Cinq, les personnages sont caricaturaux et inconsistants, l'alibi scientifique est totalement galvaudé par les thèses métaphysiques de l'auteur qui à tout bout de champ nous fait de l'enfumage.

La Clé de Salomon est le plus mauvais thriller que l'on puisse imaginer : grosses ficelles, personnages ballots et lourdingues, pas une seule scène crédible dans tout le roman. Je n'exagère rien, si le coeur vous en dit, jugez plutôt à partir de ces quelques exemples, que la décence m'oblige à masquer d'un anti-spoileur pudique pour le public non averti :

Arrêtons-là, scénario et dialogues, tout est à l'avenant : naïf, bête à manger du foin, affligeant… J'ai beau chercher, je ne vois rien d'équivalent au rayon thriller… Mais justement, ce livre ne figure pas au rayon thriller (sans doute un choix de l'éditeur pour toucher un lectorat non familiarisé avec les thrillers, on le comprend).

A tout moment, l'action est ralentie par des exposés sur la physique quantique, un peu comme si Tomas Noronha, le héros, appuyait sur la touche « pause », et alors, le temps s'arrête et les ennemis se figent. Tomas Noronha étale sa science, la greluche de service et le lecteur se mettent alors en mode « écoute » (c'est assez surréaliste). Concernant l'aspect vulgarisation, justement, qu'en est-il ? le livre tient-il ses promesses ?

Contrairement à ce qu'on laisse entendre, La Clé de Salomon n'est pas un ouvrage de vulgarisation scientifique. Les développements sur la physique quantique tiennent la route, mais les conclusions nous font systématiquement verser dans le fossé de la démarche intellectuelle douteuse. José Rodrigues dos Santos annonce comme un scoop (tintzouin♫) et une vérité scientifique révélée l'intervention de la conscience dans la création de la réalité. L'auteur confirme ce résultat de vive voix et non sans un certain culot lors de la rencontre organisée. Cette idée, loin d'être neuve, a été rendue célèbre par Eugene Wigner et John von Neumann dans les années 30. A aucun moment, cette interprétation n'a fait l'objet d'expérimentations scientifiques valides : il s'agit de discussions « philosophiques » entre savants qui imaginent des « expériences de pensée » censées éclairer, confirmer ou invalider certaines interprétations de la théorie (l'outillage de l'époque ne permettait pas de réaliser de véritables expériences). le débat entre Bohr et Einstein a duré pendant 20 ans. Aujourd'hui, le rêve des physiciens des années 30, qui imaginaient des dispositifs théoriques, est devenu réalité. Serge Haroche, prix Nobel de Physique 2012, a pu expérimenter avec son équipe du Laboratoire Kastler Brossel (qui dépend de l'ENS et du CNRS) les lois de la décohérence quantique, bien vite évacuées par José Rodrigues dos Santos lors de la rencontre. On peut aujourd'hui travailler sur des « chats de Schrödinger » et étudier le passage du monde quantique au monde macroscopique. On peut montrer que la conscience n'a rien à faire là-dedans et ne joue aucun rôle dans l'effondrement de la fonction d'onde. (1).

José Rodrigues dos Santos va jusqu'à affirmer que lorsque l'on ne regarde pas la lune, celle-ci n'existe tout simplement pas (on prête la phrase exactement inverse à Einstein, pour contrer Bohr à propos de l'interprétation de Copenhague), c'est la conscience de l'observateur qui « crée » la lune. Alors, quid des cratères de météorites à sa surface, preuves tangibles d'une lune et d'un système solaire existant bel et bien avant l'apparition de la vie sur Terre et l'existence d'un quelconque observateur conscient (sans parler des galaxies lointaines, dont la lumière met des milliards d'années à nous parvenir) ?

Si tout ceci était légitimé par la liberté d'écriture romanesque, il n'y aurait rien à redire, un auteur de romans peut écrire ce qu'il veut, y compris de la science-fiction, ou reprendre à son compte de vieux débats aujourd'hui dépassés. Mais le fait est que l'auteur pratique le tri sélectif entre les interprétations, choisit celle qui sera la plus « bankable » pour ses livres (même si elle est obsolète) et annonce crûment qu'il s'agit là d'une vérité scientifique actuelle (qui aurait échappé au grand public jusqu'à présent). Une démarche pas très scientifique en vérité, pour ne pas dire une escroquerie intellectuelle.

(1) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Décohérence_quantique

Extrait : « Typiquement, le simple fait d'éclairer un système quantique suffit à provoquer une décohérence. Même en l'absence de tout éclairage, il reste au minimum les photons du fond diffus cosmologique qui provoquent également une décohérence, bien que très lente. Naturellement, le fait de mesurer volontairement un système quantique provoque des interactions nombreuses et complexes avec un environnement constitué par l'appareil de mesure. Dans ce cas, la décohérence est pratiquement instantanée et inévitable. Donc, pour la théorie de la décohérence, l'effondrement de la fonction d'onde n'est pas spécifiquement provoqué par un acte de mesure, mais peut avoir lieu spontanément, même en l'absence d'observation et d'observateurs. Ceci est une différence essentielle avec le postulat de réduction du paquet d'onde qui ne spécifie pas comment, pourquoi ou à quel moment a lieu la réduction, ce qui a ouvert la porte à des interprétations mettant en jeu la conscience et la présence d'un observateur conscient. Ces interprétations sont actuellement sans objet. »
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José Rodrigues Dos Santos a réussi un pari risqué : qu'une histoire policière serve de prétexte à de la vulgarisation scientifique. Je dis “chapeau”, au moins, déjà, rien que pour l'idée audacieuse !
Si vous avez envie de lire un polar et rien d'autre, ce livre n'est pas celui que vous recherchez. Tournez-vous davantage vers des maîtres du crime. En revanche, si vous souhaitez en connaître plus sur l'équation de Schrodinger, sur la relativité d'Einstein et sur la mécanique quantique, vous avez sonné à la bonne porte.
A travers le personnage de l'historien Tomás Noronha, Dos Santos nous explique des théories scientifiques. Avec quelques schémas à l'appui, la vulgarisation du vocabulaire de physique “passe comme une lettre à la poste”. Tomás explique à un autre personnage, Maria Flor, et la progression de l'explication nous est en fait destinée. C'est peut-être sur ce point que la mécanique n'est pas parfaitement huilée car j'ai quelquefois eu le sentiment que les répliques (rares !) de Maria Flor sonnaient faux. Il n'y a cependant rien à redire sur l'explication donnée par Tomás .
Autre chose dont l'auteur abuse et qui commence à être relativement pénible, ce sont les petites phrases de suspense à la fin des chapitres. Presque tous les chapitres se terminent ainsi et donnent à force une sensation de lourdeur.
Sur la forme, l'alternance des chapitres de l'intrigue policière et ceux des explications scientifiques s'enchaînent bien et avec équilibre. Quand on commence à être un peu submergé par la physique, Dos Santos nous emmène dans les bureaux du FBI, et inversement, quand on commence à s'énerver de courir derrière tous les personnages, il revient, à travers Tomás , nous donner un petit cours de physique. Parfait !
En conclusion, je pourrais dire que Dos Santos est un Dan Brown +, pas tant par l'intrigue pour laquelle Dan Brown a plus de talent que pour la recherche scientifique que Dos Santos mène plus loin.

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C'est certainement le plus "quantique des quantiques" de tous les thrillers!
De par son sujet: une enquête pour retrouver le meurtrier du Directeur de la CIA chargé des sciences et de la technologie et découvrir l'endroit où pourrait se trouver un ordinateur "quantique" plus performant que ceux existant actuellement.
Le corps de Franck Bellamy, chef de la CIA, est retrouvé dans les locaux du célèbre CERN de Genève alors que l'équipe de scientifiques est sur le point d'observer le Bosson de Higgs. Dans les mains de la victime, un mystérieux message: " La clé: Tomás Noronha" et un mystérieux signe qui précède le message: la lettre grecque psy, qui, dans ce contexte scientifique, symbolise ici la fonction d'onde telle qu'elle a été mise en évidence dans les équations de Schrödinger, célèbre scientifique qui a travaillé dans les années 30 sur la physique quantique.
La physique quantique c'est ici la véritable "héroïne" de ce thriller.
Notre héros, Tomás Norona, historien cryptologue, sera obligé de faire intervenir ses connaissances scientifiques pour résoudre l'énigme.

Ce livre a le mérite de nous faire découvrir les principales découvertes qui ont été faites en matière de physique quantique. C'est un excellent ouvrage de vulgarisation qui nous retrace tout le parcours qui a été fait, depuis la célèbre expérience des fentes de Young, qui a mis en évidence qu'un photon pouvait abandonner sa fonction d'onde pour se comporter comme une particule si une observation est effectuée.
Cette découverte , de même que les observations faites tout au long du 20ème siècle, va très loin et a des répercussions philosophiques très fortes, qui jusqu'ici ont été délibérément escamotées.

Le livre évoque la question de la conscience qui serait la clé de bien des choses, étant donné aussi que notre cerveau, selon les dernières découvertes, pourrait avoir un fonctionnement "quantique".
En quelque sorte la conscience pourrait modifier le réel, on comprend en quoi toutes ces découvertes pourraient être révolutionnaires et de nature à modifier la perception que nous avons de nous-mêmes dans l'Univers.
L'univers aurait-il une conscience? C'est la question qui se pose à la fin de ce magistral thriller.
Les amateurs de sciences auront le plaisir de voir une très belle synthèse sur les différentes "écoles scientifiques" du siècle qui vient de se terminer et sur ce qui a opposé les géants scientifiques que furent Albert Einstein et Nils Bohr, connu pour son apport à l'édification de la mécanique quantique.
Un livre palpitant, que j'ai dévoré d'une traite. L'auteur est un journaliste portugais, présentateur vedette des informations à la télévision portugaise.
Il a fait de nombreux reportages dans différents pays.

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La clé : Jose Rodrigues Dos Santos.

Le cadavre de Frank Bellamy a été retrouvé gisant dans un collisionneur de particules du CERN, au terme d'une mort probablement longue et douloureuse. Dans sa main, un bout de papier marqué d'un nom, Tomas Noronha, et ce qui semble être un crucifix. Ou peut-être un symbole grec ? Ni une ni deux, la CIA réagit au quart de tour et envoie un tueur aux trousses de ce Noronha. Un jeu du chat et de la souris commence de Lisbonne à Washington, en passant par Genève...

J'ai trouvé ce tome légèrement faiblard. Tout va très vite, les séquences assez improbables de chasse à l'homme sont entrecoupées régulièrement d'exposés sur Einstein et la physique quantique, et ce quelque peu maladroitement. le sujet d'Einstein ayant déjà été abordé dans La Formule de Dieu, fallait-il en consacrer à nouveau plus de 500 autres pages ? Je ne pense pas, et force est de constater que Tomas se répète de nombreuses fois au cours des chapitres. de plus, attention aux coquilles : par exemple, vers les trois quarts du bouquin, il est écrit « Fils de Peter » au lieu de « Fils de Frank » (Peter étant le nom dudit fils). Heureusement, ayant emprunté ce bouquin à la bibliothèque communale, j'ai pu voir qu'un autre lecteur avait vu cette petite erreur et l'avait rectifiée au crayon à papier. Que ferait-on sans ces anges du quotidien ? xD Merci à lui !

Mis à part ces quelques détails, Dos Santos sauve largement les meubles en nous gratifiant de sa mécanique habituelle, c'est-à-dire utiliser la fiction au profit du savoir. Théories désuètes ou pas, je ne peux pas nier avoir appris énormément de choses en dévorant cette grosse brique. Ce qui me pousse aussitôt à aller dévorer le prochain volume, Vaticanum !

P.S. : dans la note finale, l'auteur dévoile avoir caché un secret dans son livre et que pour le retrouver, il faut prendre la première lettre de chaque chapitre et les mettre toutes bout à bout. Pour les flemmards (je les comprends), voici le fameux secret, qui n'est autre qu'une citation de Bouddha :
« le monde n'est qu'un songe, ses trésors un mirage, les choses sont irréelles, tout est pure évanescence. »
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Je me réjouissais à la perspective de lire ce livre: du mystère, des sciences du suspens......

Des sciences il y en a, que de démonstrations, la béotienne que je suis aura d'ailleurs besoin de relire pour mieux les comprendre. Mais pourquoi?
Un historien reçoit un mystérieux symbole ésotérique (la clé de Salomon), un ponte de la CIA meurt dans les bâtiments du CERN. L'historien est soupçonné du meurtre et poursuivi par un agent hyperdangereux et sans scrupule qui doit le retouver plus dead que alive..... Ce brave homme circule avec sa chère et tendre (sosie de Jennifer Connely..... on devrait organiser une rencontre entre elle et l'auteur, vu le nombre de fois où il dit du bien de l'actrice). Cet "historien" a chaque fois qu'il a quelques minutes entre trois coups de feux s'arrête dans un laboratoire pour faire une démonstration scientifique....
J'ai longtemps craint qu'avec une telle méthode, il ne se fasse prendre avant la fin du récit....
Puis dans le dernier tiers du livre on se rend compte que ces démonstration illustrent le schéma de l'intrigue... c'est un peu tiré par les cheveux....

Bref, distrayant, mais je pense que l'auteur après deux opus arrive au bout du filon....
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Trois fois de suite, l'Américain avait raté sa cible. jamais auparavant il n'avait raté deux coups de suite. Le changement de trajectoire du Portugais l'avait surpris, mais il avait aussi mal choisi son point de mire. Il avait visé la tête, pour que la mort soit instantanée, mais les conditions n'étaient pas idéales pour ce genre de tir. S'il avait visé le tronc, le suspect n'aurait eu aucune chance. C'était justement le dos qu'il visait à présent.
Krongard rectifia son tir. Il savait que, cette fois, la balle atteindrait son but. D'abord sa victime tomberait. Lorsqu'elle serait à terre, la deuxième balle lui ferait voler la tête en éclats. Sachant qu'il ne disposait que d'une poignée de secondes, il contracta l'index, prêt à presser la détente.
- Gredin !
Un objet venu de nulle part atteignit l'Américain et le déséquilibra.
- Quoi... balbutia-t-il en s'appuyant au balcon. - Tomas disparut derrière le bâtiment, et il compris une fois de plus qu'il l'avait raté. - Merde !
- Vaurien !
L'objet qui l'avait touché la première fois lui fut à nouveau asséné sur la tête. Il se protégea avec le bras, essayant de comprendre ce qui se passait. C'était Graça qui l'attaquait avec son sac à main, les cheveux hirsutes et les yeux en furie.
- Malotru !
- Poussez-vous de là, ordonna Krongard en se relevant, écartant la vieille dame avec le bras. Laissez-moi passer.
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L'homme au regard glacial traversa le vestibule d'un pas décidé en direction du dispositif de contrôle d'accès au CERN. Il ne se souvenait pas d'avoir vu tous ces appareils de surveillance la dernière fois qu'il était venu, mais les drapeaux tricolores accrochés dans le hall lui rappelèrent que le Président français devait visiter les installations la semaine suivante.
- Foutus Français !... marmonna-t-il. «
Agacé, il ignora le tapis roulant sur lequel il était censé déposer le contenu de ses poches et se dirigea directement vers le détecteur de métaux. Il s'immobilisa alors, tel une momie.
Un agent de sécurité suisse lui fit signe d'avancer. Le visiteur, apparemment marqué par le poids des ans, fit deux pas en avant et, tout en lisant «Jean-Claude Bloch» inscrit sur le badge qui pendait au cou du garde, il franchit le détecteur. Le portique sonna.
Un scanner à la main, l'agent s'approcha.
- Écartez les bras, s'il vous plaît.
L'homme s'exécuta et le garde le balaya de son scanner. Au niveau des hanches, l'engin émit un son significatif. Le visiteur mit les mains dans les poches, tel un enfant qui se serait fait prendre en train de voler des bonbons.
- Ce ne sont que des clés, quelques pièces de monnaie et mon téléphone portable, murmura-t-il, rien d'extraordinaire, comme vous pouvez le constater.
Le dénommé Bloch le regarda d'un air désapprobateur et désigna le tapis roulant :
- La prochaine fois que vous viendrez ici, vous y déposerez vos objets en métal. Ça nous facilitera le travail, dit-il, une pointe d'irritation dans la voix.
L'inconnu maugréa et le garde, impassible et tout à sa tâche, reprit l'examen à l'aide du scanner. Il le passa sur les jambes, puis ordonna à l'homme d'ôter ses chaussures. Il fit glisser ensuite l'appareil le long de ses épaules et de ses bras. Lorsqu'il arriva à la poitrine, l'appareil émit un nouveau son.
- Merde ! vociféra le vieux, contrarié. J'ai oublié mon petit joujou.
Il plongea la main à l'intérieur de sa veste. Le garde écarquilla les yeux, atterré, lorsqu'il vit le visiteur sortir un revolver de sa poche. Il recula d'un bond, se figea un instant, puis dégaina son arme d'un mouvement rapide.
- Pas un geste ! cria-t-il, tenant en joue le visiteur. On ne bouge plus !
Alertés par les hurlements de leur collègue, les autres agents de sécurité sortirent leurs armes à leur tour. L'alarme commença à retentir dans le hall, provoquant une confusion totale. Certaines personnes se mirent à crier, d'autres couraient vers la sortie. En un instant, la tranquillité avait laissé place au chaos généralisé.
- Allons, messieurs, n'exagérons rien, ce n'est que mon vieux colt ! Un honnête citoyen ne peut plus se protéger dans un monde si violent ?
- Pas un geste ! insista Bloch, son Glock de service pointé vers l'intrus. Baissez-vous lentement et posez votre arme par terre. -Il fit un geste menaçant pour souligner son ordre. - Très lentement, vous avez entendu ? Au moindre mouvement suspect, je n'hésiterai pas à tirer.
- C'est bon, c'est bon ! rétorqua le visiteur, apparemment peu impressionné par toute cette agitation. Je connais la procédure, ne vous en faites pas.
Le vieux se baissa doucement et posa son colt par terre. Puis il se releva, les bras en l'air. Du bout du pied, le garde qui se trouvait près de lui écarta le pistolet puis, tranquillisé, désigna le sol avec son arme.
- Couchez-vous. Les mains derrière la nuque !
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Le site du CERN à Genève. L'histoire avait commencé par être virtuelle, couvrant toute la Suisse, avant de devenir réelle lorsque l'auteur avait pris la décision de commencer précisément au CERN, à Genève.
C'était ainsi que l'Univers s'était créé. Il partait d'une onde qui couvrait toutes les possibilités en superposition et, au moment de la décision, il la transformait en une particule ayant une position unique.
L'univers était un écrivain.
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Tomás lui caressa la main ; la maladie d’Alzheimer était si dure à vivre pour les autres !
– Écoute, papa n’est plus avec nous, lui expliqua-t-il avec douceur. Il est mort il y a quelques années déjà, tu ne te souviens plus ?
– Je le sais, mon fils. Je me souviens parfaitement de ses obsèques. Mais je suis en train de te dire que j’étais avec lui tout à l’heure.
– Tout à l’heure ?
– Ce matin. Il y a deux heures.
Tomás lança un regard étonné à Maria Flor, qui était assise sur une chaise au pied du lit. La jeune femme se contenta de hausser les épaules, l’air de dire : « Je t’avais prévenu. »
– C’était merveilleux, murmura Graça. – Une lueur traversa ses grands yeux verts. – Je suis morte et j’ai vu ton père… C’était merveilleux.
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Rien ne pouvait altérer cette dure et incontournable réalité. Sa mère était au seuil de la mort, et lui serait bientôt orphelin. Il savait que la vie était ce qu'elle était, un simple souffle dans l'éternité, un instant aussi fugace que le battement d'ailes d'un papillon, une victoire qui s'achève toujours par une défaite, un chemin qui conduit inévitablement à l'abîme. Il avait toutefois l'espoir, l'espoir inébranlable, qu'elle resterait encore un petit moment avec lui, jute un tout petit moment......
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