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EAN : 9782264067432
336 pages
10-18 (18/08/2016)
2.5/5   29 notes
Résumé :
Une satire des relations entre la communauté noire américaine et la communauté juive qui n'a rien perdu de son originalité ni de son insolence depuis sa première publication, en 1974.
Née d'un père juif et d'une mère noire, qui divorcent lorsqu elle n'a que deux ans, Oreo (qui tient son surnom des fameux biscuits « noir dehors, blanc dedans ») est élevée par ses grands-parents maternels à Philadelphie. À l'adolescence, elle décide de se rendre à New York, à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Récupéré sur des poubelles, au milieu de vieux CD et de fringues défraîchies, ce livre m'a intriguée par son titre et sa couverture. La quatrième de couverture évoquait Oreo comme une femme noire à l'extérieur mais blanche à l'intérieur (chez nous, il me semble qu'on appelle ça un « Bounty » plutôt)… C'était franchement passer à côté du propos de ce livre selon moi. D'ailleurs, l'histoire nous ouvre l'origine du surnom du personnage principal et ce n'est pas du tout ça.

Assez tôt apparaît le parallèle entre l'histoire de la jeune Oreo (Christine Schwartz de son vrai nom) et celle du héros antique Thésée ; pour ceux qui auraient un doute, l'édition 10-18 en établit les correspondances en fin d'ouvrage. Voilà un premier point assez étonnant pour un roman américain. Point amusant pour le prof de latin que je suis et qui ne s'attendait franchement pas à trouver de la mythologie ici.

Deuxième point étonnant, l'usage assez intensif en début d'ouvrage de termes yiddish (le père de l'héroïne est juif) : inhabituel pour un roman afro-américain. Personnellement, j'ai éprouvé un peu de mal à digérer cet idiome inconnu, le contexte n'aidant pas forcément à comprendre le sens de certains mots; l'éditeur propose bien un lexique mais il se situe en fin d'ouvrage et sa consultation en est donc pénible lorsqu'on est en pleine lecture. Les notes de bas de page auraient rendu la lecture plus fluide. C'est selon moi le seul bémol du livre.

Troisièmement, ce qui est génial, c'est le renversement des points de vue, comme lorsqu'on évoque cette ville d'où les Blancs seraient exclus car ils ne savent pas s'amuser comme les Noirs. Ou comme cette Oreo, héroïne féminine d'une quête emplie de dangers qu'elle mène avec ténacité, humour et surtout une grande intelligence.

Enfin, la langue de l'auteur et des personnages est foisonnante, extraordinaire et farfelue, riche et plaisante.

A lire parce que ce roman bat en brèche tous les stéréotypes, qu'il est amusant et intelligent, qu'il est militant et avant-gardiste.
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Unique roman de Fran Ross, journaliste et plume d’un célèbre humoriste afro-américain des années 70, OREO est un « drôle » de roman devenu un classique de la littérature noire américaine.

Oréo, sublime jeune fille de couleur noire aux dents si blanches (d’où son surnom), a pour parents une mère afro-américaine et un père de confession juive. A l’annonce du mariage de ses parents, ses deux-grand-pères respectifs ont eu une attaque : l’un devenant muet, l’autre ne pouvant plus bouger.

Le mariage ne durera que le temps de mettre au monde deux enfants : Oréo et son frère Jimmie C. qui seront d’ailleurs élevés par leur grand-mère maternelle.

Oréo est intelligente, débrouillarde, pleine de répartie. A l’âge de 16 ans, elle décide de partir à la recherche de son père qui s’est remarié à New-York et dont elle trouvera le domicile en suivant un jeu de piste que son géniteur lui a laissé en quittant le domicile familial.

Ce roman, ironique, satirique, mélange les deux cultures afro-américaines et yiddish. Et Oréo est une experte. Son langage est un savant mélange des deux. D’ailleurs, il faut assez souvent se référer au glossaire qui se trouve en fin du livre. Pas toujours facile non plus de comprendre les expressions d’origine afro.

J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire mais ensuite je me suis laissée aller aux images qu’il faisait naître en moi. Je pense en particulier au passage où Oréo affronte un mac dans Harlem. Ce mac avait pour moi l’allure et les vêtements de « Huggie les bons tuyaux » dans Starky et Hutch (la vraie version, celle des années 70 que je regardais adolescente).

Même si je ne connais que très peu l’apport de la culture afro-américaine, je pense que l’auteure a voulu démontrer que son héroïne, métis, représente bien en fait la situation de chaque américain. En effet, en dépit de leur couleur de peau, ils sont tous le fruit d’un mélange ethnique, la culture et la langue américaines résultant elles aussi de ce brassage.

Roman intéressant que je considère comme une porte ouverte sur les auteurs afro-américains dont je vais explorer l’univers.



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Oreo est un roman étonnant a plus d'un titre. Son auteur, Fran Ross était éditrice et journaliste free lance a tenté de percer dans le milieu fermé des scénaristes à Los Angeles et Hollywood, sans jamais y parvenir, victime du double ostracisme: femme et noire. Son unique roman, Oreo, se révèle une véritable anomalie, à l'instar de son auteur. Au lieu d'être le produit d'une société du spectacle dominée par le mâle blanc se réservant le doit de moquer à peu près tout mais selon son propre prisme culturel, voilà qu'une femme noire ose écrire une satire cinglante de la société américaine selon son propre point de vue de femme noire et juive.
J'aiu envie d'aimer ce livre, sincèrement. Je lui reconnais beaucoup de qualités. Mais je me retrouve face à ce livre au même problème que j'ai eu en lisant Catch 22 de Jospeh Heller. Ce genre de satire tirant vers burlesque, aussi réussie soit-elle, m'ennuye très vite. Paradoxalement, j'aime beaucoup le cinéma des frères Coen et il y a quelque chose de très proche dans Oreo, dans cette galerie de personnages inattendus et décalés, dans les situations absurdes… même dans la relecture osée de la mythologie (Thésée est passé à la moulinette dans Oreo, là où les frères Coen revisitaient à leur manière l'Odyssée dans O' Brother…). Mais autant j'aime ce genre de situation au cinéma, autant en littérature, je décroche vite.
Je pense qu'Oreo est un roman typiquement américain. Même si il adopte une perspective inédite, il s'inscrit dans une tradition littéraire qui n'a pas vraiment d'équivalent chez nous. Ces farces satiriques et burlesques, qui osent pousser le bouchon très loin, tout en conservant une conscience aiguë des problèmes qu'ils décrivent sont rares chez nous. Dans un même ordre d'idée, je repense à Salles Fumeurs de Christopher Buckley (qui a inspiré le film “Thank you for smoking” de Jason Reitman), qui dénonce les lobbies “de la mort” en général et plus spécifiquement celui du tabac, en y intégrant des éléments de comédies parfois outranciers alors que l'humour noir suffisait, selon moi.
Question de culture, probablement.
C'est dommage parce qu'Oreo reste un livre très intéressant.
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Je vais donner mon avis tout de suite, sans attendre : J'ai abandonné ce roman à 60% pour du roman. Je ne parle jamais de mes abandons, cette fois oui, mais je vais vous expliquer pourquoi.

Oreo est un roman drôle mais d'un comique « intelligent ». Les blagues sont subtiles, certes, mais un régal lorsque nous la débusquons. Oreo est un roman inventif, ce mélange de langage, entre la grand-mère et le petit frère qui inventent des mots, ce mélange d'accents, Fran Ross nous écrit un texte riche. Riche en terme yiddish aussi. C'est un roman très intéressant et c'est pour toutes ces raisons que je suis déçue de ne pas y être allée jusqu'au bout.

J'ai eu un manque d'empathie pour cette famille. Je ne me suis pas spécialement attachée au personnage principal et je pense que c'tait déjà un mauvais départ. Sur le blog, je vous parle beaucoup de mon attachement, c'est quelque chose qui compte pour moi et qui m'aide à entrer dans un univers.

Le fait qu'il faille parfois déchiffrer une phrase plusieurs fois, pour en comprendre le sens, s'est avéré fastidieux. Je trouve que ça me cassait le rythme de la lecture et même si j'ai trouvé cela inventif et très original, c'est aussi un défaut.

Voilà pourquoi je vous parle de ce roman aujourd'hui. C'est un roman qui a su me plaire par sa forme et je regrette que le fond n'est pas suivi. C'est la première fois que cela me fait ça. D'habitude, je m'ennuie et je trouve que la forme n'est pas non plus ouffissime auquel cas, j'arrête sans regrets. C'est pour cela que je vous dis que ce roman n'est pas nul (il a un 18 sur Livraddict) et que je le recommencerai plus tard. Je vous invite également à lui laisser sa chance, car je pense que ce roman le mérite. Et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un partenariat que je vous dis cela. C'est mon réel ressenti, je suis embêtée depuis plusieurs semaines avec ce roman..

Vous savez donc tout sur ce roman. Dernière petite chose, contrairement à d'habitude, il n'y aura pas de note. Je ne savais pas du tout quoi lui mettre quand j'y réfléchissais et bien, une fois après avoir écrit tout cela, je ne sais toujours pas. J'espère avoir vos avis sur ce roman pour ceux et celles qui l'ont lu.
Lien : https://popcornandgibberish...
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J'ai été tellement déçue, c'est la première fois de ma vie ou j'abandonne ma lecture car je manque de connaissance, l'ouvrage n'est pas accessible pour les personnes qui n'ont pas de grandes connaissances de la culture juive. En tout cas toutes les références etc m"ont renvoyés à mon manque de culture et ont totalement empêché ma lecture et je le regrette sincèrement. Je ressayerai quand je serai plus vielle ^^
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les cheveux crépus - comme ce beau nuage duveteux que tu as sur la tête - ne sont pas vraiment crépus. Ils ne ziguent et ne zaguent pas. Les cheveux crépus, en fait, forment des rouleaux. C'est cela : des rouleaux. Le moindre petit cheveu a pratiquement la forme d'un cercle parfait. Maintenant, ces millions de rouleaux sur ta tête, tout emmêlés, s'enroulent les uns autour des autres. C'est pour ça que ça te fait mal quand tu te coiffes. Tu tires dans une direction, et les rouleaux tirent dans vingt-cinq autres directions. Mais - et c'est ça l'essentiel - quand les rouleaux font comme ça, ils forment aussi des poches d'air. Maintenant, les poches d'air : elles ont plusieurs fonctions. Primo, elles gardent ta tête chaude en hiver. Deuzio, elles gardent ta tête froide en été. Et tertio, elles te protègent des commotions cérébrales, en absorbant le choc des coups sur la tête. Par conséquent, les cheveux frisés sont bien plus utiles que les cheveux raides. D'évidence, ce sont des cheveux à la pointe du progrès. Je veux dire, la roue de l'évolution a dû tourner une ou deux fois à vide avant qu'en sortent les cheveux crépus.
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Du côté juif de la famille, Christine hérita de cheveux frisés et d’une peau sombre et fine (elle est classée autour de 7 sur l’échelle des couleurs, et il ne faut pas la chatouiller). Du côté noir de la famille, elle a hérité de traits anguleux, du sens du rythme et d’une peau fine (il ne faut vraiment pas la chatouiller). Deux ans après la fin de cet ouvrage, elle serait l’idéale beauté dont parlent les légendes et le folklore – à vous de choisir la nationalité et de préciser le groupe ethnique. Quels que soient le visage et la silhouette que vos légendes et folklore font surgir dans votre esprit, mon petit chou, elle l’incarnera à la perfection. Christine n’était pas une enfant ordinaire. Elle était née coiffée d’une membrane que son premier et vigoureux hurlement déchira en huit. En plus de son talent précoce pour l’écriture spéculaire, elle tenait de sa mère l’amour des mots, de leur nuance et de leur cadence, de leur jus et de leur zeste, de leur variété et de leur précision, de leur cadencé et de leur torsion. Quand elle apprit à un âge encore tendre qu’elle aurait un jour à partir à la recherche de son père pour découvrir le secret de sa naissance, elle s’exclama : “Je m’en vais le retrouver, ce nique-ta-mère*.” À ses yeux, ce dernier mot était tout simplement le mot juste*.
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« C'te banane mûre de prof de gym nègre m'a mis un 0 en sport. Tu m'connais, mon pote, j' suis bon en gym. J'voudrais lui r'tourner la tête, à c'nègre.»
« De qui parles-tu ? De M. Osaka ? Il est japonais. »
« Toi aussi ils t'ont eu, hein ? Ces soi-disant Japs, Chinetoques et tout ça - tous des nègres. Y s'dégonflent pour échapper à tout'les merdes qui nous tombent dessus, à nous les nègres noirs. Mais y sont des nègres tout pareil. Un de ces jours, Face-de-craie va se rendre compte de leur petit jeu et se mettra à les traiter d'la même façon qu'y nous traite nous.»
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