Une bonne introduction à Mozart et à sa vie, pour ceux qui n'aiment pas "la grande musique".
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Après tous ces succès, Mozart a désormais une certitude : il est le compositeur qu’il faut pour Milan. Leopold est bien de cet avis ; il se charge de poser la candidature de son fils auprès de l’archiduc Ferdinand qui trouve l’idée séduisante. Bien que gouverneur et capitaine général de Lombardie, Ferdinand n’a que 17 ans. Aussi, avant d’embaucher Mozart, demande-t-il conseil à l’impératrice, sa mère.
La réponse de Marie-Thérèse est sans appel : il n’a pas besoin d’un compositeur ou de « gens inutiles ».
Et pour bien se faire comprendre, elle écrit encore : « Ce que je dis est seulement pour vous mettre en garde de vous embarrasser avec des gens inutiles et de donner des titres à des personnes de ce genre. » Enfin le coup de grâce : « Cela avilit le service quand les gens courent le monde comme des gueux. Il a en outre une grande famille. » La situation des Mozart est résumée en quelques mots : ils ne tiennent pas en place et ils sont nombreux. Les voyages admettons, mais quatre personnes en tout et pour tout, cela ne fait pas une si nombreuse famille. En fait, les raisons de cette désaffection impériale sont à chercher ailleurs.
Alors que triomphait Ascanio in Alba, Johann Adolph Hasse, le compositeur fétiche de Marie-Thérèse, connaissait un véritable four avec son nouvel opéra.
À 15 ans, Mozart a fait de l’ombre au chouchou de l’impératrice qui a 72 ans.
Allez-vous étonner qu’on lui refuse un poste de prestige ! Wolfgang a presque commis un crime de lèse-majesté.
Chapitre 10
Bien évidemment, en plus de ses connaissances musicales, il va vouloir transmettre ses propres valeurs morales à son fils.
Ce que le petit garçon acceptera sans se poser de questions, l’adolescent commencera à le remettre en cause, le jeune adulte le refusera et l’homme mûr le combattra.
En fait les caractères des deux hommes diffèrent, ainsi que l’idée qu’ils se font du métier de musicien. Leopold est un employé dans l’âme. Il est le continuateur de l’époque baroque. Wolfgang annonce déjà l’artiste romantique, attaché à sa liberté de création.
Chapitre 4
Ce voyage très actif et riche de souvenirs va être marqué par une rencontre importante et peut-être unique dans la vie de Wolfgang.
À Florence, l’adolescent fait la connaissance d’un violoniste anglais qui a pratiquement son âge. Voilà qui mérite d’être noté, le jeune compositeur étant, depuis son enfance, exclusivement en contact avec des confrères beaucoup plus âgés que lui. Que l’on se souvienne de Jean-Chrétien Bach, son ami de Londres et son aîné de 24 ans.
Ce Thomas Linley est un « enfant qui joue merveilleusement bien, [...] de la taille et de l’âge de Wolfgang », se réjouit Leopold.
Ensemble, ils font de la musique et prennent un plaisir évident à jouer des duos au violon. Mozart lui écrit le 10 septembre 1770 une lettre d’une grande tendresse, dans laquelle il ne parle pas de musique (seulement des désagréments du voyage). Elle débute par « Caro amico » et s’achève par une formule qui en dit long sur leurs liens : « Gardez-moi votre chère amitié, et croyez qu’avec une inaltérable affection je suis et demeure votre serviteur dévoué et votre ami le plus affectueux. »
Chapitre 10
C’est avec La Flûte enchantée, cette œuvre d’inspiration maçonnique, écrite pour un public populaire des faubourgs de Vienne, que je suis vraiment né à Mozart.
La Flûte et ensuite toute sa musique : religieuse, profane, vocale, instrumentale. Des trois dernières symphonies aux petits canons à trois voix d’apparence si simples. De la grande Messe en ut mineur à l’ultime Cantate maçonnique.
Mais ce qui m’a séduit également chez Mozart, c’est le livre de sa vie. Son existence est à elle seule une vraie partition. Un roman ! Tout y est : l’apprentissage, les premiers succès, l’ambition, la gloire, les femmes, l’amour, les échecs retentissants, les voyages. Et une fin tragique en prime. Et ce roman est autobiographique, puisque c’est Mozart lui-même qui tient souvent la plume.
Les lettres qu’il écrit à son père en particulier nous font entrer dans son intimité et au cœur de la création artistique. Devenir un proche de Mozart, c’est un rare privilège, rendu possible par sa volumineuse correspondance.
Aimer Mozart ?
Salzbourg est une ville baignée de musique. On peut en entendre partout et tout le temps.
Dans les églises
Évidemment, la musique religieuse tient une grande place à Salzbourg, la catholique. N’oublions pas que le pouvoir est détenu par un archevêque. Les offices à la cathédrale et dans les autres églises de la ville ne se conçoivent pas sans accompagnement musical. D’où une profusion de messes, requiem, litanies, graduels, offertoires, psaumes dont le style est d’inspiration italienne après avoir été marqués par le très sérieux et parfois sévère contrepoint flamand. (...)
Au théâtre
L’opéra par excellence c’est l’opera seria, l’« opéra sérieux », un genre élitiste qui met en scène des héros de l’histoire ancienne et dans lesquels s’identifie le public aristocrate. L’autre forme est l’opera buffa, qui traite de sujets comiques et dénonce les travers humains.
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