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EAN : 9782264060426
480 pages
10-18 (01/10/2015)
3.41/5   45 notes
Résumé :
Quand Michal Poleg, la plus acharnée des activistes à défendre les droits des demandeurs d'asile, est retrouvée assassinée dans son appartement, les soupçons se portent immédiatement sur les réfugiés du camp du square Lewinsky, au sud de Tel-Aviv. Et quand l'un d'eux passe aux aveux, l'affaire semble entendue.
Au commissariat de police, le cas échoit à l'inspectrice novice Anat Nahmias. Convaincue que le présumé coupable est victime d'un complot, elle décide... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Paru en anglais sous le titre Asylum City, Terminus Tel-Aviv, est le dixième livre (mais deuxième traduit en français) de l'auteur israélien à succès Liad Shoham, que d'aucuns aux USA n'hésitent pas à comparer à John Grisham, autre avocat écrivain.


Quand ce polar noir change imperceptiblement de couleur au fil de l'histoire pour élargir sa palette et devenir une sensible peinture sociale d'un Tel-Aviv moderne en proie à ses contradictions les plus déchirantes mêlées des reflets universels de l'âme humaine sur un sujet aussi brûlant que les réfugiés, comment ne serais-je pas conquis ?


C'est la vie qui se joue dans ces pages.
"Et peut-être qu'ils vont l'expulser, comme ils l'ont fait pour Hagos. Quand son ami est arrivé en Ethiopie, ils l'ont envoyé en Erythrée, et là, ils l'ont assassiné. Cela pourrait lui arriver." p.165


Suivie de cette interrogation fondamentale.
"Qui est réellement cet homme qui a travaillé si longtemps avec eux ? Auquel ils faisaient confiance et qu'ils affectionnaient ?" p.396
Qui me renvoie comme les Bienveillantes l'avaient fait tout aussi cruellement à cette autre : et moi perclus de certitudes qui serais-je face à un tel destin ?


Le meurtre de Michal, généreuse bénévole au sein d'une association aidant les sans-papiers, nous emmène à la découverte du Tel-Aviv d'aujourd'hui où la misère des réfugiés noirs se monétise au prix fort. Les forces en présence sont les mêmes que dans beaucoup d'autres mégapoles à travers le monde. le sujet est universel, intelligemment et finement traité révélant les tensions au sein même des microcosmes qui se frottent et s'opposent avec la force de plaques tectoniques. le tout sans moralisation infantilisante, ni discours édulcoré servilement soumis à la tendance du moment, je salue donc cette confiance, trop rare dans la littérature actuelle, en l'intelligence du lecteur à appréhender correctement la complexité des situations et des émotions.


Quand en plus la police se retrouve au final devant un choix cornélien sur le coupable à présenter à la justice, amenant le lecteur à l'interrogation sur l'éthique de la justice, je dis bravo ! Et continue à débattre intérieurement bien après avoir refermé cet excellent roman. Une toute petite victoire éphémère dans l'éternel combat contre la mafia qui tel le phénix immanquablement ... La petitesse et la grandeur de l'homme balloté par le destin à l'heure des choix ...


Reste que le lire en anglais pour celles et ceux qui le peuvent est une option à considérer car le style de cette traduction française ne m'a pas totalement emporté. Malgré cela 4 étoiles !
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2e roman de cet auteur israélien dont j'avais apprécié le Tel Avis suspects, thriller qui avait eu le mérite de pointer du doigts (intelligemment j'entends) les travers de la société israélienne Vous l'aurez deviné, la flamboyante cité reste le point d'ancrage de notre récit qui à cette occasion, met en lumière l'épineux problème des réfugiés africains. Car en Israël, la question des flux migratoires est devenue une véritable pomme de discorde et le sort réservé aux migrants loin de faire rêver. C'est dans ce contexte houleux que Michal Poleg, militante des droits des demandeurs d'asile est assassinée. Notre activiste n'était pas vraiment en odeur de sainteté auprès des hautes sphères de la droite pure et dure (mais pas que, ajoutez la mafia dans ce micmac) dont l'ultime objectif est d'expulser tous les étrangers, perçus comme une menace intérieure. Et quoi de plus facile que de laisser un jeune Erythréen s'accuser du meurtre. Oui mais n'est-ce pas trop simple ? Anat Nahmias (tiens une femme pour une fois hip hip hip), est chargée de l'enquête. Pas vraiment folichonne notre inspectrice : mal fagotée, p'tit brin de femme maigrichonne et mal coiffée, elle agace sa hiérarchie parce qu'elle est 1) une femme 2) une femme pas féminine pour un sou 3) perspicace et compétente et ça ne plait pas du tout à messieurs les mâles dont l'orgueil en prend un coup.

Bien que moins emballée par ce 2e roman (l'intrigue m'a laissée sur ma faim), Terminus tel Aviv contient néanmoins tout ce qui fait la qualité de l'écriture de Liad Shoham : un regard acéré et sans langue de bois sur un pays qui vit le racisme comme partout ailleurs et ne sait pas gérer la question de l'émigration de masse. Une écriture mordante au service de sujets de fond qui explique en grande partie le succès de Liad Shoham notamment dans son pays. Je continuerai à suivre son actualité littéraire de toute manière ne serait-ce que pour l'intérêt géopolitique et sociétal que je porte à Israël.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Décidément la collection 10/18 me déçoit rarement. Encore une bonne pioche pour ce roman noir entre le polar et la dénonciation d'un malaise international : celui de l'immigration, drame pour les migrants et pour les associations d'aide humanitaire, situation difficilement gérable pour la police et la justice.

Liad Shoham nous relate l'enquête sur le crime de Michal Poleg, une militante active auprès des réfugiés africains. Il met en scène la jeune inspectrice Amat, l'avocat de l'association humanitaire et ami de Michal, Itaï, le jeune clandestin Gabriel qui s'accuse du meurtre, sans conviction, les avocats corrompus, les petits patrons d'une mafia locale très lucrative. Les personnages principaux, dont la victime, sont bien campés, on les connait intimement, avec leurs croyances, leurs convictions et leurs doutes. Les clandestins eux sont dépeints comme des hommes et femmes traqués pris en tenaille entre l'Éthiopie et l'Érythrée qui les menacent et Israël où ils ne trouvent pas leur place...

Tout cela ressemble, à s'y méprendre, à ce que nous connaissons actuellement en France. La dénonciation des petits trafics et de ceux qui en profitent au mépris de l'humanité des autres est violente. On la prend de plein fouet !

Ce livre ne manque pas de romantisme, l'écriture est fluide, sans fioriture. On aime ou non, mais j'ai apprécié cette plongée en Israël, à Tel-Aviv, sur les traces des laissés pour compte et des militants. Finalement, on parle assez peu de ce pays et j'ai aimé le découvrir comme un autre, même sous un angle plutôt sombre.
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Terminus Tel Aviv

Patatrac ! le dixième roman de Liad Shoad traduit en français par le même traducteur que « Tel Aviv Suspect » est une contreperformance.

Il y a d'abord (si je puis dire) 5 pages de remerciements à la fin de l'ouvrage qui traduisent très bien le désarroi de l'auteur face au sujet qu'il traite (Le racisme des israéliens vis-à-vis des immigrants d'Afrique noire) et qui visiblement lui est si peu familier qu'il fait appel à tous ses amis pour l'informer, le corriger et l'aider à mener son ouvrage à terme.

Et puis voilà qu'avec toute cette infrastructure il ne s'en sort visiblement pas, au point que son traducteur s'emmêle sérieusement les pinceaux au niveau syntaxe, concordance des temps et grammaire. A noter le chapitre 25 particulièrement mal foutu attaqué à l'imparfait de l'indicatif et jonglant sans grâce entre le présent, le futur, le conditionnel et le futur antérieur. Très, très éprouvant.

Pour écrire sur un sujet pareil il faut être convaincu. Il faut militer, militer et militer, et ne pas seulement surfer sur la vague des « on dit ». C'est là que se trouve la faille , même si le personnage principal qui porte toute la misère du monde érythréen est mort (annoncé en 4° de couv' et dans un pli de première qui balance un extrait essentiel de la page 149… merci l'éditeur) qu'il est outré par le fait qu'un peuple de réfugiés soit incapable de comprendre et d'accepter d'autres réfugiés qu'eux mêmes.

Avocat d'origine Liad S. peut plaider toutes les causes et même dénoncer les abus du parquet, il trempe dans la même mélasse satisfaite et rentre chez lui boire un verre avec l'élite de TA.

Du coup on voit les ficelles et les faux nez et on regrette de s'être enthousiasmé pour les « suspects ».

Shoham (il faut l'inventer tout de même) n'est pas à la hauteur.


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La corruption, l'exploitation des minorités existe dans tous les pays. Les mafias sont aussi présentes. La règle s'applique aussi pour Israël. Liad Shoham, déjà auteur de l'excellent Tel Aviv Suspects, avocat dans le civil, en remet une couche dans sa ville d'origine. Où l'on assiste à un chassé-croisé entre le pouvoir judiciaire, le pouvoir policier, une association caritative dont l'une des représentantes acharnées Michal Poleg est assassinée et la mafia du coin pour qui tout est bon pour gagner de l'argent au profit des exilés clandestins. Avec Isiat Fischer, collègue de la victime et Arat Nahmias inspectrice de police, Gabriel, Erythréen accusé du meurtre qu'il a avoué pour sauver sa soeur, trouve des personnes intègres pour le défendre. Mais ce n'est pas si simple.
Ce polar à la mode hébreu se lit très bien. Un seul reproche, le foisonnement de personnages nous oblige à être vigilant d'autant lorsque les prénoms se ressemblent : Yariv, Yaron, Yohaï...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle vivait en ascète, principalement de l'héritage que lui avait laissé sa grand-mère. Selon son frère, Michal estimait que, puisque sa grand-mère était rescapée de la Shoa et réfugiée, utiliser son argent pour secourir des réfugiés était la manière la plus digne de respecter sa mémoire. Cette conception mettait en rage sa famille.
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Il n'irait jamais vendre des armes aux Iraniens ou aux Syriens, ni même écouler des armements perfectionnés. Là, le Soudan du Nord, c'était une autre histoire. Des surplus militaires. Des Noirs qui assassinent des Noirs ? Et alors.
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Ce sont les juifs orthodoxes qui avaient imposé l'interdiction de louer des logements aux réfugiés, qui étaient derrière les campagnes d'incitation à la haine, regarde, le ministre de l'Intérieur est un orthodoxe, avait-elle crié à la face d'Itaï.
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"Là où il y a des victimes de guerre, les criminels de guerre ne sont jamais loin" - les mots de son grand-père, survivant de la Shoa, lui revenaient en écho, tandis qu'il scrutait les photos. Dressé de toute sa taille, le consul l'avait apostrophé sur un ton arrogant :
- Alors, monsieur Fischer, vous constatez que la réalité n'est pas ou toute blanche ou toute noire, n'est-ce pas ?
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Les épreuves qu'ils ont endurées les ont laissés sans conscience ni morale. La faim n'aide en rien. L'alcool non plus.
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