AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782355842566
496 pages
Sonatine (26/06/2014)
2.88/5   8 notes
Résumé :
Un pays des Caraïbes, qui fait fortement penser à la Jamaïque. D'un côté, une caste privilégiée qui tient le gouvernement, l'armée, les médias, la justice et toutes les richesses locales, une élite corrompue, qui oscille entre volonté d'indépendance et soumission aux riches investisseurs étrangers. De l'autre, le ghetto, les gangs, le trafic de ganja, une misère de plus en plus noire. Un mélange explosif qu'une seule étincelle suffirait à faire exploser. Et si celle... >Voir plus
Que lire après Get Up ! Stand Up !Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Power game" est le titre en V.O et il colle bien à ce roman Noir car il est effectivement question de jeux de pouvoir dans ce petit pays des Caraïbes.

Que ce soit dans l'armée, dans la politique, dans les ghettos, à tous les niveaux, chacun veut être le roi et s'asseoir sur le trône (qui n'est pas en fer).

Et comme dit le proverbe "Quand les éléphants se battent, les herbes en souffrent". Il existe aussi une version avec les fourmis qui meurent…

Anybref, tout ça pour vous dire que dans cette guerre de pouvoir aux ramifications énormes, ce sont les pauvres gens qui vont en souffrir, qui vont mourir, qui vont crever la dalle pendant que quelques-uns se livrent à des jeux de pouvoir pour savoir qui sera calife de l'île.

Mettant en scène plusieurs personnages différents, ce roman noir aux airs de reggae n'a rien de folichon et ne donne pas envie de se trémousser tant il est sombre. Réaliste, très réaliste, mais très sombre.

Normal, il y a de la profondeur dans le scénario, dans les personnages, dans les jeux de pouvoir qui sont plus violents que ceux dans un bac à sable.

Si au départ j'ai moins bien accroché avec certains personnages, j'ai été agréablement surprise de les voir évoluer, changer, se faire pousser des couilles et pour finir, c'est avec une pointe de regret que j'ai laissé Winston, son frère Marc le général, Eddie le businessman de la chanson et de la ganja (marijuana), Michelle la belle…

Nous ne saurons jamais avec précision dans quel pays le récit se passe, mais il ne faut pas être grand voyant pour comprendre que nous sommes en Jamaïque. N'allez pas croire que l'auteur a pioché dans les clichés des rastas qui fument et qui ne savent dire que "Yo man".

Non, non, comme pour tout le reste du roman, il y a une vraie réflexion derrière chaque action, chaque personnage, dans le scénario et les clichés ne sont pas de mises, heureusement.

Explorant les différentes castes qui régissent l'île, allant des dirigeants aux pauvres dans les ghettos, en passant par l'armée et les gangs, l'auteur tisse une toile où chacun va devoir se sortir les doigts du cul afin de ne pas se faire broyer par la machine du pouvoir et ceux qui la pilotent.

Un roman noir aux airs de reggae joué sur la plage, dans la fumée de la ganja fumée. Un roman noir sombre, violent, profond, où rien n'est simple, où rien n'est joué, où rien n'est gagné.

Excellent.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          134
A mon avis il fallait garder le titre original de ce roman: Power Game. C'est vrai que ça "racole" moins qu'un titre piqué à Bob Marley, c'est vrai aussi qu'avec Power Game on ne pense pas tout de suite à la Jamaïque. Mais si on lit le roman attentivement, l'histoire qui se trame n'est qu'un jeu de pouvoirs, et même si on reconnaît la Jamaïque en filigrane, les enjeux politiques sont universels: pouvoir de l'argent, corruption des élites, coups d'état, organisation pyramidale et figée de la société...
On est assez loin des clichés habituels, il y a une vraie réflexion autour de la spiritualité des rastas et du lien à la nature (même si j'étais peu convaincue par le personnage de Winston, haut fonctionnaire, qui adopte le mode de vie des ermites et des rastas, avant de reconquérir le pouvoir!...).
D'autre part, j'ai trouvé que la description de la classe dirigeante était très intéressante car on voit assez vite le danger de vivre en "milieu fermé": le pouvoir appartient à des clans, tout le monde se connaît, et le lien avec le peuple est pire que distendu.
Pour compléter cette lecture, préparez vous une belle playlist reggae-dub-ska, ou regardez The harder they come ou Countryman, ça ouvre le regard sur la Jamaïque!
Commenter  J’apprécie          82
Voici un peu des Caraïbes : son soleil, ses plages, ses cocotiers, sa ganja... et surtout sa misère !

"Get up ! Stand up !" est un roman de Perry Henzell paru en 1982. L'histoire se déroule sur une île des Caraïbes, anciennement anglaise, et qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la Jamaïque.

Dans l'île, les situations sociale et économique s'affaissent de jour en jour, et ce n'est pas Percy Sullivan, Premier ministre, qui détient la solution à tous les maux. Ce dernier, en bon politique qu'il est, a surtout un don d'orateur, mais en pratique, il se trouve être un incompétent et ne fait pas mieux que son prédécesseur DeCartret.
Percy va alors s'en remettre à Winston Bernard, son cousin, directeur de la Banque centrale. En pleine crise pétrolière, ce dernier a un stratagème pour sortir le pays de sa mauvaise passe et fait appel à Hugh Clifford, un important homme d'affaires américain. La décision prise est de mettre en place une taxe minière au risque d'irriter quelques investisseurs étrangers.

Dans le même temps, l'armée tue plusieurs jeunes qu'elle a menés dans un guet-apens pour déstabiliser le Général Mark Bernard, frère de Winston, et le gouvernement de Percy. Alors que des officiers souhaitent prendre le contrôle du pays, le Général parvient de justesse à endiguer le putch, mais cela aura de terribles conséquences...
Izion et Wire sont les seuls rescapés de la fusillade. Dans le ghetto, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, et c'est chez Zack Clay, nouvelle star mondiale du reggae, qu'un "mouvement pour la paix" va prendre forme, et faire de ce dernier un leader face à l'oppression.

Dans un pays au bord de l'implosion, chacun va prendre ses responsabilités pour tenter de trouver un équilibre et ramener une certaine stabilité. Mais cela ne se fera pas sans verser du sang et des larmes...

Perry Henzell, d'une plume avertie, décortique magnifiquement l'être humain. Ce roman social, teinté de noirceur, est une critique acerbe du capitalisme et sur ce qu'il peut engendrer de pire. Il en ressort un constat frappant : plus de 30 ans après, peu de choses a changé. de ce fait, ce livre est très actuel. L'auteur, par un certain humour, se moque magnifiquement des Grands de ce monde, et surtout, montre leur côté plein d'avarie qui peut causer du tort à bien des innocents.

Plusieurs personnages défilent, différentes histoires s'emmêlent et cela sans jamais se perdre. le seul hic, c'est la longueur du texte et donc la lassitude que celle-ci peut apporter. Par moments la narration devient trop longue, on a même le sentiment que Perry Henzell a vite envoyé certains de ses personnages au septième ciel pour pouvoir arriver à la fin de cette fiction.
YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
Commenter  J’apprécie          51
Fan de reggae depuis 1980 (Steel Pulse "True democracy"), ayant vécu aux Antilles des Vierges à la Martinique en passant par la Dominique, je cherchais ce roman depuis 20 ans... Cadeau de Noël 2022, j'en attendais beaucoup et je ne suis pas déçu !
Deux regrets, Perry Henzell est décédé en 2010 je ne le rencontrerai jamais. Il n'a jamais obtenu de financement pour finir sa trilogie jamaïcaine commencée avec "The Harder they come", continuée avec difficulté par "No place like home", je ne verrai donc jamais ce roman adapté au cinéma comme l'auteur le souhaitait.
Ce roman peut-être lu comme un policier ou comme une histoire d'amour ou comme un roman de la route ou encore comme une fiction historique. Je suis enthousiasmé par la richesse de l'écriture de Perry Henzell, sa sensibilité, son intelligence émotionnelle, sa sagacité et son amour inconditionnel pour la Jamaïque et ses habitants. Pour moi, il est un auteur d'un profond humanisme et ce roman est un chef d'oeuvre selon moi.
Laissez vous porter, emporter, aimer...
Bonne lecture (je cours de ce pas chercher la version originale, j'espère que cela me prendra moi de temps)
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
LeMonde
01 septembre 2014
Derrière la figure de Zack Clay, le musicien qui hésite entre prôner l'apaisement ou la révolution, on reconnaîtra Bob Marley. Ces tensions intérieures d'un artiste constituent le principal intérêt de ce roman touffu et polyphonique, où le reggae chaloupe à toutes les pages.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quand on était libre, l’idée même d’un régime militaire paraissait absurde, tellement tirée par les cheveux, qu’il semblait invraisemblable que des citoyens adultes puissent réagir en masse1 comme des écoliers face aux généraux lisant à haute voix leur règlement, mais quand on se frottait concrètement à la mentalité militaire, en quelques minutes elle apparaissait comme une réalité continue, et il semblait que la liberté était une fantaisie, un bref interlude ici et là dans l’histoire, une récréation à la fin de laquelle le sifflet finissait toujours par retentir.
Commenter  J’apprécie          50
Au cours des derniers cinq mois, la consommation d’eau avait été réglementée dans toute la ville. Il était formellement défendu d’arroser les gazons, de laver les voitures ou d’entretenir les fleurs. Même avant la sécheresse, les restrictions étaient de rigueur chaque année. Le problème n’était pas l’eau : il y en avait beaucoup dans les montagnes. Le problème n’était pas l’argent : l’approvisionnement en eau était l’investissement favori des institutions caritatives. Le problème était qu’il n’existait pas d’expert local suffisamment influent pour faire passer une décision impliquant autant d’argent qu’en nécessitait le réseau de l’eau face à ceux qui avaient intérêt à vendre des projets aux quelques méga-entrepreneurs en compétition pour les aéroports et les digues, les ports et tous ceux qui, à travers le monde, avaient besoin d’investir dans des infrastructures.
Commenter  J’apprécie          10
La passion : c’était la seule drogue dont Michèle était dépendante, la passion véritable, du genre purificateur. C’était la drogue qui libérait ses instincts, lui confirmait qu’elle avait raison de les suivre, lui donnait l’assurance de son jugement et lui avait permis de réussir au théâtre, car lorsque Michèle se passionnait pour quelque chose, son enthousiasme se répandait autour d’elle – elle avait vu cela se produire souvent.
Commenter  J’apprécie          20
Il était physiquement à son aise dans les tropiques parce qu’il avait passé une partie de son enfance à traîner dans les terres d’élevage que son père avait sur l’île, pieds nus avec une bande de petits paysans, avant d’être envoyé en pension en Angleterre, et il avait compris très tôt que, s’il pouvait bénéficier des avantages d’être riche et blanc tout en restant cool comme un Noir nécessiteux, il aurait le meilleur des deux mondes.
C’était un homme blanc amoureux de musique noire.

Commenter  J’apprécie          10
Les gens croient que les psychos n’ont aucune conscience, mais en fait ils désirent le pardon. Et c’est ce qui les rend si dangereux. Elle avait réalisé que chaque fois qu’on leur pardonnait, ils considéraient cela comme une victoire et commettaient des atrocités pires encore, au point que l’on ne pouvait plus leur pardonner.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : jamaïqueVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2858 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}