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EAN : 9781400293148
Penguin USA (30/05/2013)
3.33/5   35 notes
Résumé :
Avril 1962. La jeune actrice Dee Moray accoste dans le village de Porto Vergogna, en Italie, une douzaine de maisons blotties dans les replis d'une falaise. Elle est accueillie par le propriétaire de l'unique hôtel-pension, un homme au grand coeur et aux rêves de grandeur, ébloui par la beauté de cette starlette fraîchement débarquée du tournage mouvementé de Cléopâtre. Arrivent bientôt dans son sillage le légendaire Richard Burton et un jeune loup de la production.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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L'embarquement pour Porto Vergogna ne ressemble en rien à celui pour Cythère ! Ce petit village de pêcheurs de sardines et d'anchois, doté d'un unique hôtel-restaurant qui ne compte que de très rares clients, n'a pas les atouts des ses voisines des Cinq Terres, Portovenere ou Riomaggiore. le seul fidèle est Alvis qui vient rituellement passer quinze jours chaque printemps pour avancer son roman sur la Seconde Guerre Mondiale. Il s'emploie surtout pendant cette période à aligner les verres sur le comptoir plutôt que les lignes sur le papier.

Nous sommes en 1962, Pasquale Tursi, 21 ans, vient de reprendre la tête de ce minuscule "Hotel adequate view" et se lance dans des travaux dignes de Sisyphe : fortifier la digue existante pour créer une plage et aplanir un terrain pour le transformer en terrain de tennis... Rêves fous que les habitants observent avec une ironie bienveillante. A croire pourtant que rêver n'est pas vain puisque débarque une jeune actrice américaine, Dee Moray. Elle a quitté précipitamment le tournage de "Cléopâtre" avec Elisabeth Taylor et Richard Burton et une aura de mystère entoure la raison de sa "retraite" dans ce lieu isolé. En fait, sa fuite a été orchestrée par Michael Deane, assistant de production, en fait un "nettoyeur" chargé par la Fox de faire en sorte que le film, devenu un vrai gouffre financier, s'achève dans les plus brefs délais.

le deuxième chapitre nous transporte de nos jours à Hollywood. L'histoire est à présent racontée par Claire Silver, assistante en chef du vieillissant Michael Deane, qui en est réduit à produire de la télé-réalité bas de gamme. Elle désespère , elle qui "voulait faire des films intelligents et émouvants". La jeune femme envisage de changer de métier quand surgit du passé Pasquale Tursi, à la recherche de l'actrice qui a illuminé brièvement son existence avant de disparaître mystérieusement.

Jess Walter joue avec maestria sur la chronologie, il enchaîne des épisodes allant de la Seconde Guerre Mondiale à notre époque contemporaine pour mieux nous faire appréhender chacun des personnages. Il entremêle le vrai et le faux, nous fait découvrir un Richard Burton, aussi charismatique que destructeur, un milieu du cinéma où les acteurs commencent à devenir des légendes, légendes savamment orchestrées par les productions.

Certains personnages, comme Pasquale ou Dee, sont profondément romanesques, deux papillons de nuit que la lumière a brûlés mais capables de résilience. La fin du roman est un pied de nez au cynisme, au pouvoir corrupteur de l'argent, à l'érosion des corps et des sentiments.

Un roman à la construction d'une grande intelligence, aux multiples personnages qui tous trouvent leur place dans ce puzzle narratif !

Une lecture enthousiasmante !
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Voilà un bon roman, peut-être un petit peu éparpillé tant Jess Walter mêle les époques et nous confronte à de forts personnages en des âges différents. En vrac un écrivain américain qui écrira bien peu, lors de la libération de l'Italie en 1944. Une jeune actrice sur la côte ligure, échappée du tournage de Cléopâtre en 62. Un très modeste hôtelier italien et sa mère dans le minuscule port de Porto Vergogna, tout un programme. Un producteur américain typique donc mesquin et grandiose. Gravitent tout autour Richard Burton en personne, et bien d'autres....

de si jolies ruines brasse beaucoup de thèmes. Des destins fracassés comme dans un feuilleton, l'exotisme que présentait encore dans les années 60 la Riviera, la satire un peu facile de Hollywood et de ses moeurs avec caprices de stars et infantilisation, une jolie histoire d'amitié qui survivra à cinquante années de séparation. Notre tendresse va davantage à Pasquale et Dee la jeune actrice emportée dans une sombre machination. Ce sont évidemment les coeurs purs. Mais les puissants sont bien campés, notamment le producteur Michael Deane, inspiré de... et le portrait de Burton, star des paparazzi des sixties est également saisissant. C'est un livre riche en péripéties, en aller retour, où le lien avec notre époque passe par les années cames, les années seringues dorénavants inhérentes à presque toute littérature. C'est Pat, fils de Dee, musicien rock qui assure cette partition. Mais j'ai peur d'être un peu confus à la chronique de ce livre, presque trop riche. Car Jess Walter revient sur un épisode de la conquête de l'Ouest, l'expédition Donner, tragédie dans les Montagnes Rocheuses en 1846.

Récapitulons calmement, toute l'Amérique est là, la guerre en Italie, le cinéma et les affaires, les parties fines et l'alcool, le rock et la Californie, la mythologie du western, tout de déraison. Notre ami Pasquale, Italien du nord, n'en est que plus sensible, et sensé. Un très bon moment de lecture, un peu trop encensé quand même à mon goût. Mais, rappel, comme toujours, ce n'est que mon avis.

Je crois que Beautiful ruins est un projet de cinéma. Je n'ai aucune autre information à ce sujet. Nous en resterons donc au projet avant d'aller au cinéma.
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Ce roman qui se passe en Italie et aux Etats Unis à des époques différentes est une galerie de personnages reliés les uns aux autres par un fil conducteur. Tous recherchent un bonheur qu'ils n'arrivent pas à trouver : Pasquale Tursi en la belle actrice américaine dont il tombe immédiatement amoureux et qu'il retrouvera malade après des années de recherche, Dee Moray l'amour d'un homme attiré par l'alcool (Richard Burton), Mickael Dane le succès cinématographique... La fin du roman donne un épilogue à chaque personnage et montre que chacun a vécu sa vie plus ou moins selon ses rêves.
Pour moi ce roman peut être intéressant par les destins et les caractères des deux personnages principaux, Pascale et Dee qui captent l'attention du lecteur et réussissent à stimuler l'intérêt jusqu'au bout.
Néanmoins l'intrigue qui n'est pas construite de façon linéaire mais par sauts dans le temps et l'espace, donne parfois l'impression d'être "embouillée".
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Nous sommes en 1962, et Pascale a dû rentrer dans son minuscule village perché sur une côte italienne, à cause de sa mère (« Après l'enterrement, il supplia sa vieille mère de venir vivre à Florence, mais cette simple proposition la scandalisa. « Quelle épouse serais-je si j'abandonnais ton père uniquement parce qu'il est mort ? »« ). Il y a repris le tout petit hôtel paternel qui a en réalité un seul et unique client, un américain qui, quinze jour par an, vient y peaufiner le seul et unique chapitre qu'il ait jamais écrit. Nous sommes en alternance également de nos jours, à Hollywood, en compagnie d'un producteur très hollywoodien – Michaël Deane – qui incarne toutes les dérives liées à l'industrie du cinéma. Enfin nous suivons la vie de Dee Moray, que Deane a envoyé (sans le savoir) vers Pascale en 1962. En 456 pages parfaites, nous sommes partie prenante du tournage d'un film, d'un pitch incroyablement prometteur, d'un stand-up touchant et sincère, d'un brillant chapitre de roman et assistons à une pièce de théâtre qui parvient à nous couper le souffle. le tout sur un rythme qui ne faiblit jamais et qui distille à chaque page de puissants charmes d'attachement, ceux liés aux perdants magnifiques et aux salauds sans rédemption : quelle histoire, mais quelle histoire !
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Un livre original dans sa construction et ses moyens narratifs. On passe de 1962 à nos jours ou à 1978...de Cinque Terre à l'Oregon ou Holywood...de la narration traditionelle, au pitch de scénario ou au résumé de pièce de théatre.
Cela ne crée pas la confusion mais l'attente, ...l'attente de vite savoir ce qu'il va arriver des sentiments de Pasquale pour Dee, de Dee pour Burton. Certaines digressions qui peuvent paraître saugrenues au départ donnent en fait un éclairage nouveau à la trame principale ou aux personnages centraux.

Un moment agréable, un roman fourmillant d'idées.
Mais attention, Amoureux de Cinque Terre vous serez déçus, car finalement peu de pages sont consacrées à ce coin de paradis et à ses habitants oubliés des Dieux.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Des années passèrent et je constatai que j'étais toujours une enveloppe vide, j'en étais resté à cet instant, le jour où la guerre avait pris fin, le jour où j'avais compris, comme tous les survivants certainement, qu'être vivant , ce n'était pas la même chose que vivre.
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Pasquale s'obligea à détourner le regard. C'était comme éloigner un aimant d'un bloc d'acier, il y parvint malgré tout. Il fit face à la proue et ferma les yeux, mais il la voyait encore, imprimée dans sa mémoire. C'était un tel effort de ne pas se retourner qu'il en tremblait. Jusqu'à ce qu'ils sortent enfin de la crique pour se retrouver en pleine mer. Alors, il relâcha sa respiration et sa tête bascula sur sa poitrine.
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Pendant des années c'était comme si j'étais un personnage de film et que l'action allait débuter d'une minute à l'autre. Mais je crois qu'il y a des gens qui attendent éternellement , et à la fin de leur vie, ils s'aperçoivent qu'elle s'est écoulée pendant qu'ils attendaient qu'elle démarre.
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Les mots et les émotions sont de simples monnaies. Si on les gonfle, ils perdent de la valeur comme l'argent. Ils ne veulent plus rien dire. Utilisez le mot « beau » pour décrire un sandwich et il perd son sens.
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Mais au cours des derniers mois, elle avait le sentiment que toute espèce d'intimité avait fichu le camp et il ne restait plus que deux phases distinctes quand elle faisait l'amour avec Daryl : les deux premières minutes, semblables à un examen médical pratiqué par un gynécologue autiste et les dix suivantes : la visite du déboucheur de canalisations.
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