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EAN : 9782266179263
144 pages
Pocket (30/11/-1)
3.34/5   565 notes
Résumé :
Une femme pénètre dans un commissariat et avoue avoir assassiné son mari dix ans plus tôt, jour pour jour. Demain son crime sera prescrit…
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Critiques, Analyses et Avis (101) Voir plus Ajouter une critique
3,34

sur 565 notes
Soirée tranquille au commissariat. le lieutenant Gilles Pontoise attend la fin de sa permanence pour être enfin en repos. Mais voilà qu'entre une femme qui veut être arrêtée. Elle s'accuse du meurtre de son mari, décédé des années plus tôt. Et elle veut être arrêtée parce que le délai de prescription échoit le lendemain. « Mais il faut bien finir par dire la vérité… » (p. 88) Après avoir raconté son histoire de femme battue et effrayée, elle attend toujours d'être arrêtée. Mais le lieutenant Pontoise refuse d'incarcérer la coupable. « Mais comment va-t-il pouvoir ne pas l'arrêter jusqu'à minuit ? » (p. 76) Cette femme qui s'accuse, pour lui, il est impossible de la mettre sous les verrous.

Le meurtre est horrible et les remords de la coupable sont à la hauteur du crime. Mais la femme a sauvé sa vie et probablement celle de ses enfants. C'est ainsi ce qui devait être l'arrestation d'une criminelle devient la confession d'un policier. D'abord pour gagner du temps, puis parce qu'il a besoin de s'ouvrir, Gilles Pontoise parle de lui, de ses attentes, de ses réussites et surtout de ses échecs.

Cette coupable victime, anonyme, se désespère : même si son existence est un échec, sa culpabilité l'emplit de noblesse. Dommage que rien n'aille comme elle le voudrait. « Tout dans sa vie aura été loupé : son mariage, ses enfants… même son arrestation aura été loupée ! » (p. 134) Ce roman de Jean Teulé, c'est un peu le chapitre manquant entre Darling, femme suppliciée, et Longues peines, chroniques carcérales. le roman se lit très vite et il s'inscrit dans l'oeuvre générale de Jean Teulé. C'est un autre fait divers romancé, non pas sublimé parce qu'il est soumis au traitement littéraire, mais sublimé parce qu'on lui a prêté attention. Il n'y a pas d'histoires insignifiantes, seulement des histoires minuscules qui attendent une loupe. Et Jean Teulé est une loupe de grand talent.
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Une ville grise de Normandie…
Par une nuit pluvieuse, une femme quitte son HLM et pénètre dans un commissariat.
Gilles Pontoise, le flic de garde, la voit débarquer dans son bureau.
Elle vient se constituer prisonnière pour le meurtre de son mari, survenu dix ans plus tôt, alors que la police avait conclu à un suicide.
A minuit, son crime sera prescrit.
Rongée de remords la femme veut être arrêtée. Mais Pontoise s'y refuse catégoriquement car le mari était un salaud, un rustre de la pire espèce qui battait sa femme.
Toute la nuit, il tente de la dissuader…

Avec son style rentre dedans, Jean Teulé fait de cet épisode tiré d'une histoire vraie, un face-à-face intense et intrigant où s'affrontent deux solitudes, deux laissés pour-compte au bout du rouleau.
Entre le commissaire plus voyou que flic, drogué et las, et la femme pleine de remords, droite et vertueuse, plane une incompréhension qui, crescendo, se mue en violence.
Chacun campant sur ses positions, le huis clos au départ informel devient oppressant, enfle, déborde de brutalité jusqu'à ce que l'un des deux, au petit jour, baisse enfin les armes.

L'unité de lieu : le commissariat, la nuit ; l'unité de temps : la longue nuit de confrontation entre les deux personnages ; le côté exacerbé de ce duel éprouvant entre deux consciences qui ne cessent de récuser les arguments de l'autre en refusant de s'avouer vaincu…
D'emblée l'on pense au film de Claude Miller, « Garde à vue », magnifique face à face entre un Lino Ventura en flic intransigeant et un Michel Serreau en suspect ambigu.
Si le rapprochement s'arrête là, l'aspect cinématographique ou théâtral dans le roman de Jean Teulé est bien présent et l'on n'a aucun mal à imaginer ce huis-clos troublant interprété sur une scène de théâtre, devant un lecteur/spectateur se faisant le témoin d'un affrontement qui, au fil des heures, va passer de la civilité à la grossièreté, du conseil ami à l'avertissement menaçant, de la patience à la violence et de la révolte à la capitulation.
Excès, débordements, outrances…une situation qui devient paroxystique, quelquefois même hallucinée et que Teulé, avec sa faconde colorée et son verbe haut, apaise parfois d'un trait d'humour noir et cru, pour mieux nous replonger la tête sous l'eau à la scène suivante.

« Il est Monsieur, des amours sans douceur », dit la femme à Pontoise…l'auteur de « Darling » ou plus récemment de « Charly IX » le prouve encore une fois en malmenant un lecteur qui, même s'il se trouve quelquefois au bord de la nausée, même s'il se laisse aller parfois à des interjections exprimant dégoût, offuscation ou effarement, au final en redemande…
Champ gravitationnel où la misère sociale et la violence ordinaire soumettent les êtres à une irrémédiable chute comme les lois de la pesanteur régissant l'univers, ce bref roman qui se lit avec empressement ne possède toutefois pas la même force d'attraction qu'un « Je, François Villon » ou qu'un « Montespan ».
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BOF BOF BOF TRIPLE BOF

Moi qui adore le Jean Teulé à la plume teintée d'humour cynique au vitriol, je ne peux qu'être déçue par ce court roman.
Un bref résumé de l'histoire : une femme, il y a des années de cela, a aidé son mari à se suicider... enfin, non elle l'a poussé par la fenêtre, mais il l'avait mérité. C'était un connard violent de la pire espèce. L'enquête a conclu à un suicide. La veille du délai de prescription, secouée par les remords depuis des années, elle se présente au poste de police pour avouer son crime. le flic qui la reçoit a d'autres choses à faire que de foutre en tôle cette pauvre femme. Elle insiste, il ne veut pas, elle réinsiste,...

Je me suis ennuyée comme un rat mort au fond d'un wagon SNCB... Même la fin, il ne nous a pas twisté la fin. J'suis restée sur ma faim, m'enfin.
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Deux solitudes se rencontrent et s'affrontent : un lieutenant sur le point de quitter son poste et une femme qui vient au commissariat pour avouer avoir tué son mari il y a plusieurs années.
Une seule unité de lieu, le commissariat. Dans ce huis clos les deux personnages vont évoluer tout au long des 130 pages de l'ouvrage.
Pour notre plus grand plaisir et fidèle à lui-même, Jean Teulé sait nous imprégner du ressenti et de la personnalité des deux protagonistes. Nous vivons leurs angoisses et comprenons leurs peines.
Un moment de lecture bien agréable.
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Tous ceux qui n'aiment pas cet auteur pour son langage cru ou la violence des images devraient, à mon avis, commencer par ce roman.
Celui-ci se déroule pratiquement à huis-clos. Jimmy, homme antipathique, violent, battant comme plâtre sa femme, de dix ans plus jeune que lui, et ses trois enfants, est sorti de l'hôpital, la veille, pour une tentative de suicide aux barbituriques. Loin d'être calmé, lorsqu'il réintègre son appartement, il insulte sa femme et lui demande de l'argent. Devant le refus de cette dernière qui ne peut pas répondre à son attente (simple factrice, elle se bat seule pour payer le loyer, nourrir ses enfants), celui-ci menace une nouvelle fois de se suicider en sautant par la fenêtre, l'appartement étant situé au onzième étage. Que se passe-t-il alors dans la tête de son épouse ? Elle lui dit de sauter et le pousse alors qu'il était en équilibre précaire sur le rebord de la baie vitrée. La police en arrive très rapidement à la thèse du suicide est l'affaire est close.

Oui mais voilà.... la veuve a sa conscience qui la travaille. Elle a même l'impression que ses enfants, Jennifer, Cédric et David se doutent de quelque chose et lui en veulent. N'en pouvant plus, elle décide d'aller se rendre. Au commissariat, on lui dit de revenir le lendemain. Elle aurait pu réfléchir encore un instant, mais son honnêteté reprend le dessus. le lendemain, elle retourne donc se livrer. C'est le lieutenant Gilles Pontoise qui la reçoit. Elle n'a que jusqu'à minuit pour donner ses aveux. Tout aurait dû bien se passer mais c'était sans compter sur les sentiments éprouvés par l'officier...

Je le disais, ce roman est beaucoup plus en retenue que les autres. Bien entendu, il s'agit d'une fiction. On ne peut donc pas faire référence à un évènement précis. En revanche, le lecteur est torturé par les remords de cette bonne femme qui tente à corps et à cris de clamer sa faute.

Du Teulé d'un autre style !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
- Tu veux sauter ? Eh bien, vas-y.
Ses bras enveloppés de laine se tendirent. Ses mains se posèrent sur le pantalon. Elle le poussa dans les jambes. Elle sentit le tissu quitter ses paumes, la chaleur du corps de son mari s'éloigner de ses doigts...
Puis ses mains se retournèrent brutalement d'elles-mêmes comme des serres contre son propre visage, lui cachant les yeux, et elle recula, recula sous leur poussée, jusqu'au mur de la salle à manger opposé à la fenêtre où elle vint se cogner le crâne.
Entre la porte du couloir menant aux chambres des enfants et celle, entrebâillée, donnant sur le lit conjugal, sous une photo encadrée, la femme, mains écrasées contre son visage, était en apnée.
Elle n'entendit pas le choc de réception du mari sur la dalle en béton du parking, mais bientôt le murmure du brouhaha d'un affolement en bas monta jusqu'à ses tympans.
Elle s'en assit sur un tabouret.
Elle eut ensuite envie de descendre, de dévaler l'escalier en criant : "Mais qu'est-ce que j'ai fait ?" Elle eut aussi envie de se jeter elle-même par la fenêtre mais elle avait peur, elle avait tellement peur et pensa aux enfants.
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— (...) qu'est-ce que vous voulez ? Si j'avais été moins con, je ne serais peut-être pas entré dans la police.
Il soupire:
— Quand on me demande ce qui me plaît encore dans ce métier, je réponds: "Pas grand-chose..." J'y suis entré très peu par vocation et maintenant j'y reste surtout par lâcheté, parce que je ne suis pas capable de faire autre chose...
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Jimmy ressentit le vent vertical de la vitesse lui remonter dans les jambes du pantalon. Ce fut pour lui une sensation inédite. Il se rappellera aussi toute sa vie - c'est à dire encore une seconde, une seconde et demie-, qu'il avait également plaqué ses bras de chaque côté du corps afin d'éprouver la même sensation dans les manches.
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Le flic s’énerve :
— Mais c’est inouï, ça ! Vous n’avez eu aucune chance avec ce mari, rien, et puis un jour vous le poussez, bon… Mais personne n’a rien vu et la police a été dupe. Alors moi, je dis, putain, vous avez réussi le crime parfait, là… C’est quand même incroyable, ça ! Et vous venez de votre propre initiative, des années après… Vous avez fait un crime parfait et vous voulez vous constituer prisonnière ? Jamais vu ça de ma carrière !
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La nature, elle-même, sembla décontenancée et il lui fallut une fraction de seconde pour se rappeler cette loi naturelle et indiscutable par laquelle un corps lancé dans le vide est attiré vers le bas.
C'est un phénomène physique contre lequel il est inutile de lutter.
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1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète dessin à Paris. -Zaroff, La Vengeance de Zaroff - « Crénom, Baudelaire ! » de Jean Teulé adapté par Dominique et Tino Gelli chez Futuropolis -L'Oulipo par la bande par Étienne Lécroart chez l'Association 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE#COMICBOOKS #9EMEARTRetrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur :https://www.youtube.com/TraitpourtraitBDhttps://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/https://twitter.com/TPTBD
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